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Bernard Kouchner et David Miliband se rendent à Sri Lanka aujourd'hui. A leur arrivée, demain, ils auront un entretien avec leur homologue ministre des Affaires étrangères et plus tard avec le président de la République.
Après ce premier entretien, les deux ministres iront demain à Vavuniya, notamment pour visiter l'hôpital de campagne que la France a déployé sur place, en complément du renforcement de l'aide française aux acteurs humanitaires concrétisé par le doublement de notre contribution au HCR et l'augmentation de notre aide aux ONG françaises. Notre hôpital de campagne, qui est opérationnel depuis ce matin, a commencé d'accueillir les premiers blessés. Il dispose d'une trentaine de lits et permet d'effectuer entre une dizaine et une vingtaine d'interventions chirurgicales par jour.
L'avion du ministre apportera 36 cantines de médicaments et de consommables pour venir en aide à 18.000 personnes, que ce soit dans notre hôpital de campagne ou dans d'autres structures.
L'hôpital de campagne français est localisé à Cheddikkulan, à une vingtaine de kilomètres au sud de Vavuniya. Il opèrera en renfort du second hôpital du district de Vavuniya, et permettra de désengorger l'hôpital de campagne de MSF Hollande installé à Vavuniya.
Avec l'ensemble des mesures que nous avons prises, la réponse humanitaire de la France s'élève à ce jour à 1,2 million d'euros. 78 personnes ont à ce jour été dépêchées par le ministère des Affaires étrangères et européennes.
Mais la situation humanitaire sur place des populations déplacées demeure très alarmante. La Communauté Internationale s'inquiète du sort des populations civiles captives des combats. Leur nombre est estimé 40.000 par le BCAH. L'annonce de l'arrêt d'utilisation d'armes lourdes ou aéroportées, faite le lundi 27 avril, par les autorités sri lankaises n'a pas été suivie d'une autorisation d'accès à la zone de combat et à la "zone grise", située entre les combats et Vavuniya.
Nous regrettons que les civils et les ONG ne puissent pas se déplacer librement et que l'accès à l'aide humanitaire et aux soins soient ainsi entravés.
Le nombre de déplacés atteint désormais 200.000 depuis le 1er janvier, dont plus de 113.000 depuis le début de la semaine dernière. 30 à 40.000 personnes seraient toujours privées d'eau, de nourriture et d'accès aux soins dans la "zone grise".
La saturation de ces camps, ainsi que l'état de santé et de dénuement des nouveaux arrivants, préoccupent gravement les ONG et les Nations unies. L'ONU estime que depuis le 1er janvier 2009, 6.500 civils auraient été tués et 14.000 blessés.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 mai 2009