Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux, personnellement heureux d'avoir reçu, ici à Paris, le Premier ministre albanais, Sali Berisha. J'avais rencontré le docteur Sali Berisha pour la première fois à Paris en 1991, pratiquement clandestinement.
Je suis heureux évidemment personnellement, je viens de vous le dire, de recevoir un ami et je suis très heureux de recevoir le Premier ministre d'Albanie pour plusieurs raisons.
D'abord, c'est un grand pays francophone. Avec le ministre albanais des Affaires étrangères, nous nous croisons souvent puisque l'Albanie est candidate à l'Union européenne, avec le soutien de la France.
Mais c'est aussi pour des raisons bilatérales, ou en tout cas doublement nationales et doublement amicales. Par exemple, puisque j'ai parlé de médecine, même pendant les années de dictature, la médecine albanaise et la médecine française travaillaient ensemble. Et le produit, c'est l'éminent cardiologue qu'est le docteur Sali Berisha. Mais c'était très limité.
Nous avons maintenant des domaines qui se sont élargis et nous allons élargir ces domaines de coopération le plus possible, puisque nous venons de décider d'une réunion des investisseurs alors que déjà le Premier ministre a rencontré ce matin le MEDEF et que, cet après-midi, il rencontrera le président de la République française, Nicolas Sarkozy.
Il y a déjà des entreprises françaises qui travaillent en Albanie, nous avons parlé particulièrement de la SAGEM, puisque la distribution des cartes d'identité, de la biométrie, tout cela se fait avec cette entreprise française que, d'ailleurs, nous souhaitons voir aller plus vite parce que les élections approchent - c'est en juin - et il faut que cette entreprise, la SAGEM, redouble d'efforts.
Et puis, il y a bien d'autres perspectives, en particulier avec des hélicoptères et avec beaucoup d'autres choses que nous allons développer au cours de la réunion prochaine, celle que nous venons de décider.
Je vais laisser la parole au Premier ministre, mais je voudrais répéter cette espérance européenne. M. Sali Berisha vient de dire avec beaucoup de sagesse, beaucoup plus que tous les autres, qu'il s'agit d'un processus, d'une continuité, d'une demande qui n'est pas une demande nerveusement exprimée, mais une évidence. Il est évident que l'Albanie est un pays qui doit rejoindre l'Union européenne. Mais nous ne sommes pas pressés, ni eux, ni nous, parce qu'il y a quelques problèmes sur le chemin et nous en avons évidemment parlé.
Un certain nombre de pays sont candidats et, en particulier, les pays des Balkans, les Balkans occidentaux. Pour avoir beaucoup travaillé avec les Albanais en général sur les Balkans occidentaux, nous savons qu'il y a des blocages. Il y a deux blocages pour le moment que nous souhaitons voir levés. Le premier, c'est le Traité de Lisbonne.
Nous avons, par ailleurs, deux échéances. La première, c'est début mai à Prague, en République tchèque, où le Sénat doit se prononcer alors que l'Assemblée s'est déjà prononcée sur le Traité de Lisbonne. Le Premier ministre albanais en est tout à fait conscient, nous aussi. Le deuxième, c'est évidemment le fait qu'un certain nombre des pays des Balkans sont candidats, dont, très logiquement, la Serbie, avec notre soutien parce que nous n'imaginons pas que la Croatie puisse être membre de l'Union européenne sans la Serbie. Là, il y a un certain nombre d'évolutions nécessaires et de compréhension nécessaire, en particulier en ce qui concerne le Kosovo. Nous souhaitons que nos amis serbes participent à cette compréhension absolument indispensable. On ne peut pas être membre de l'Union européenne sans en connaître les règles.
Cela mis à part, les perspectives sont grandes entre ces deux pays amis, amis dans le passé mais amis dans le présent et surtout dans le futur. L'Albanie et la France sont destinés, de façon extrêmement fraternelle, à travailler ensemble et je remercie le Premier ministre, M. Berisha.
(...)
Q - (à propos de l'intégration de l'Albanie dans l'Union européenne)
R - Oui, quelle que soit la date, quel que soit le calendrier très sage adopté par le Premier ministre, le soutien de la France est assuré. Et, je pense que le président de la République, cet après-midi, dira la même chose, en tout cas, je l'espère.
Q - Une question concernant les visas.
R - Vous savez les visas, c'est toujours ce que l'on aborde en premier. Je comprends que les Albanais - et surtout la jeunesse - comme les autres ont besoin de mouvement, ils ne peuvent pas rester bloqués dans leur pays. Nous travaillons sur ce problème très précis, d'abord avec le corps diplomatique pour qu'il octroie plus facilement des visas. Et puis, c'est un problème de l'espace Schengen qui doit être réglé par l'ensemble des pays qui le constituent et dans lequel la libre circulation peut s'exercer.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 mai 2009