Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question sur le développement de la filière nucléaire en France et sur l'aide apportée par l'Etat à la société Areva, à l'Assemblée nationale le 19 mai 2009.

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Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Areva, c'est un atout maître de la France, à la fois dans le développement de notre filière nucléaire nationale, mais aussi pour consolider notre place de premier acteur mondial au moment même où de plus en plus de pays se tournent vers l'énergie nucléaire civile, à la fois pour des raisons liées à la perspective de baisse des ressources pétrolières mais aussi pour des raisons liées à la protection de l'environnement. Et vous avez eu raison de rappeler, j'étais fier d'inaugurer hier l'usine Georges Besse II, c'est-à-dire 3 milliards d'euros d'investissements, un des plus grands chantiers sans doute aujourd'hui en Europe, qui va consolider la place d'Areva dans le domaine de la production de combustibles nucléaires civils.
Je veux, monsieur le député, vous dire une nouvelle fois que l'Etat assumera toutes ses responsabilités à l'égard d'Areva. En tant qu'actionnaire, bien sûr, mais surtout en fonction des missions d'intérêt général qui sont celles de l'Etat. C'est d'ailleurs dans cet esprit que nous avons validé un programme d'investissements de 2,6 milliards d'euros pour la seule année 2009, au service d'une stratégie industrielle et au service de cet objectif que nous avons de faire d'Areva un grand acteur international.
L'Etat va accompagner la stratégie financière d'Areva, mais monsieur le député, il le fera après la revue stratégique que mène en ce moment Monsieur Spinetta, que nous avons nommé à la présidence du conseil de surveillance, avec Madame Lauvergeon, la présidente du directoire. Notre objectif, c'est de faire d'Areva notre champion pour le nucléaire civil dans le monde. De la mine d'uranium jusqu'au retraitement des déchets, et naturellement dans le respect des normes les plus élevées de sécurité et dans le respect de l'environnement.
Nous allons arrêter dans les prochaines semaines les modalités du financement de cette priorité stratégique, et en tout état de cause je pense qu'on peut dire dès aujourd'hui que ces modalités de financement nécessiteront qu'Areva se concentre sur son coeur de métier.
Monsieur le député, mesdames et messieurs les députés, nous le ferons en restant fidèles à l'héritage du général de Gaulle, qui a su faire de la France une puissance scientifique qui maîtrise l'atome, et qui, de cette manière, maîtrise aussi son indépendance.
source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 mai 2009