Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- La Russie vient de confirmer que la Corée du Nord a réussi le tir de son deuxième essai nucléaire, un missile à courte portée. L'administration Obama est gravement préoccupée, la France aussi. Et puis, et puis ... ?
Oui, effectivement, la France est préoccupée et elle condamne avec la plus grande fermeté cet essai nucléaire. Il s'agit indiscutablement d'une violation, à la fois du droit international, mais aussi des engagements qui avaient été pris vis-à-vis de la communauté internationale par la Corée du Nord. Donc, la France demande une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour prendre les sanctions les plus fermes vis-à-vis de la Corée du Nord.
Le président Obama réclame à l'instant, des mesures internationales contre la capitale de la Corée du Nord. Est-ce que la France est d'accord, elle peut s'y associer ?
Oui, la France, encore une fois, demande ces sanctions. La seule issue possible vis-à-vis de la Corée du Nord et dans cette région du monde, c'est le retour de la Corée à la table des négociations, c'est la dénucléarisation de cette péninsule coréenne, c'est la ligne que défend la France, et elle ne peut que le renouveler ce matin.
Demain le président de la République va inaugurer à Abou Dhabi la première base militaire française dans le Golfe, face au détroit d'Ormuz par où passe 40 % du pétrole mondial. Est-ce que c'est de la dissuasion générale ou une précaution face à l'Iran ?
C'est une région du monde qui est ce qu'on appelle "géostratégique", très importante à la fois économiquement - vous avez rappelé l'importance des ressources économiques, en pétrole en particulier, dans la région- ; et puis, on voit bien aujourd'hui, avec les différents conflits qui existent au Moyen- Orient que cette région est particulièrement stratégique. Donc, c'est vrai que c'est un accord majeur que la France va signer, enfin a signé, et que le président de la République va inaugurer à travers cette nouvelle base. Ca permet à la France de peser davantage dans cette région du monde, et c'est vrai qu'elle a un message qui porte dans cette région.
On revient en France ou en Europe. Vous avez vu que les laiteries sont bloquées ce matin, les producteurs de lait n'en peuvent plus ; en quelques semaines, les prix se sont effondrés de 25 à 30 %. En attendant les vraies solutions, est-ce que c'est l'Etat français ou l'Union européenne qui doit compenser ces baisses de prix ?
Je crois qu'il faut bien expliquer aux auditeurs d'Europe 1 ce qui se passe. On a finalement une double crise du lait ; on a d'abord un problème européen et mondial qui est l'effondrement des cours, tout simplement, où quand vous avez une baisse de + de 30 %, qui peut vivre avec une baisse de ses revenus de 30 %. Et c'est ce que...
Alors comment protéger les producteurs de lait et leur métier si pénible ?
... Je vais y venir. Et le deuxième problème, c'est qu'on a des difficultés dans la fixation des cours du lait en France cette fois-ci. Alors, le Gouvernement peut agir à deux niveaux : premièrement, au niveau européen, et la réponse doit d'abord être européenne ; il y aura aujourd'hui un Conseil des ministres européens de l'Agriculture à Bruxelles...
Que va demander ou que va dire M. Barnier ?
M. Barnier a décidé de prendre une initiative commune avec sa collègue allemande, c'est un point très important parce que sur ce sujet, comme d'ailleurs sur d'autres, les solutions passeront par des accords entre l'Allemagne et la France. Donc, les ministres allemands et français vont aujourd'hui demander à Bruxelles qu'il y ait une avancée de ce qu'on a appelé "la clause de rendez-vous" concernant le lait, c'est un peu compliqué, mais M. Barnier avait obtenu pendant la président française qu'avant la date annoncée de fin des quotas en 2014, il y ait deux étapes de rendez-vous où on mette à plat toute l'organisation du lait au niveau européen, et on regarde comment fonctionne les mécanismes d'intervention.
Donc on accélère le processus et on accélère le rendez-vous ?
Donc, on accélère le rendez-vous. En tout cas, la France et l'Allemagne demandent l'accélération du processus, il y a urgence, parce que derrière, il y a des hommes et des femmes, des producteurs de lait qui souffrent, et ils manifestent leur colère aujourd'hui.
Et sur le plan national, les industriels et les distributeurs, sont-ils encouragés sinon contraints à faire eux aussi quelques nouveaux efforts ?
Oui, ensuite, c'est le deuxième niveau de notre action sur le plan national. Avec M. Barnier, nous avons nommé la semaine dernière deux médiateurs qui ont pour objectif de renouer les fils du dialogue ; il n'y avait plus de dialogue entre les industriels et les producteurs. Donc, ils ont commencé depuis mercredi et tout le week-end à recevoir les différents acteurs. L'objectif c'est que enfin on se reparle et qu'on négocie, qu'on puisse obtenir un prix du prix du lait. C'est par exemple...
Mais ils vont lâcher quelque chose ? C'est ça qui est important pour eux parce que s'ils se reparlent, c'est important, mais les gestes, les actes ?
Oui mais ce qu'il faut c'est qu'ils se mettent d'accord. Si vous voulez, imaginez qu'on a une situation hallucinante, que le prix du lait depuis un mois et demi n'est pas fixé, c'est-à-dire que les producteurs de lait vendent leur lait sans savoir à quel prix ils vont être payés. Est-ce que vous connaissez un secteur économique où vous vendez votre produit sans savoir à quel prix il est acheté ? Il n'y en a pas d'autres.
Et là, le sauront-ils ?
Encore une fois, c'est le but de médiateurs. Nous allons avancer en la matière, et nous souhaitons, nous voulons... nous avons donné un mandat très large, avec M. Barnier, à ces deux médiateurs, pour trouver une issue, trouver un accord, qui permette un juste prix pour le lait. Il faut à la fois que les producteurs puissent vivre de leurs revenus, et en même temps qu'on ait des industries de transformation qui soient compétitives. Il faut un bon équilibre entre les deux.
Et donc des réformes, des restructurations de la filière de l'industrie du lait en France, au moins ?
Oui, c'est un secteur qui s'est déjà restructuré, qui se restructurera sans doute dans les prochaines années, il y a une compétition européenne, mondiale, et l'industrie agroalimentaire c'est un atout dans notre pays.
D'ici à ce soir la FNSEA de J.-M. Le Métayer, attend beaucoup du Gouvernement. Mais à la fin de ces manifestations "blanches", qu'attendez-vous, vous, de la FNSEA ?
Encore une fois, ce qu'on attend des deux parties, c'est-à-dire, à la fois, les producteurs et les transformateurs, c'est qu'ils se retrouvent, qu'ils se rencontrent, qu'ils se parlent, qu'ils négocient enfin, et qu'on obtienne un système de fixation des prix qui soit pérenne. Aujourd'hui il y a une volatilité des prix du lait qui n'est pas acceptable ni pour les uns, ni pour les autres.
Cela veut dire que la FNSEA doit savoir que vous vous en occupez, qu'elle doit arrêter ses manifestations "blanches", arrêter de déverser du lait, comme ça, partout ?
Les syndicats agricoles sont dans leur rôle lorsqu'ils font remonter des inquiétudes qui sont très graves de la part du monde paysan ou du monde agricole. Aujourd'hui, il y a des drames qui se nouent et il est légitime que les syndicats fassent remonter ces inquiétudes.
En campagne électorale, est-ce que M. Barnier reste ministre de l'Agriculture ?
Je vais vous dire, c'est un énorme atout pour notre famille politique, l'UMP, d'avoir à la tête pour ces élections européennes, quelqu'un qui est directement impliqué et depuis longtemps pour la cause européenne. Et d'avoir le ministre de l'Agriculture...
Vous ne pouviez pas dire le contraire. Vous avez beaucoup travaillé avec lui sur les questions de l'agriculture, est-ce que c'est un bon galop d'essai pour l'avenir de L. Chatel ?
Je vous vois venir.
Ben oui.
Je vais vous faire une confidence : je suis très heureux dans la mission que m'a confiée le président de la République, en charge de l'industrie...
Cependant, s'il m'en donne une autre, j'accepterais...
...Ecoutez, ça ce sont des supputations. Je suis au travail au quotidien, et dans le cadre de la fixation du prix du lait, en tant que secrétaire d'Etat à la Consommation et à l'Industrie, c'est vrai que c'est un secteur qui est dans mes compétences, partagé avec M. Barnier.
Je n'en crois pas un mot, et je ne suis pas le seul d'ailleurs ! On verra, on verra, l'avenir prochain nous le dira. Dans votre camp, l'inspirateur et le général en chef de la bataille européenne, c'est en privé le président de la République. Devant l'indifférence et l'abstention prévisible, est-ce que N. Sarkozy va à nouveau intervenir en public ?
Le président de la République a pris une initiative forte avec A. Merkel, puisqu'ils ont organisé en commun un meeting à Berlin, des jeunes de nos deux formations politiques. Je crois que c'était un message très fort de montrer que l'Europe...
Oui mais pour l'avenir ? Berlin, on l'a analysé. Mais après ?
On l'a analysé mais c'était très important, et ce que je peux vous dire, c'est qu'il y aura une initiative qui sera prise à la fois par le président de la République et par la Chancelière allemande, dont la forme et la date restent encore à déterminer. C'est un point important parce que...
Ce sont des mots, des mots...
Non, ce ne sont pas des mots. On verra. Encore une fois, ça reste à déterminer dans son mode d'application, de mise en oeuvre. Ce qui est important, c'est qu'il y ait un message commun de l'Allemagne et de la France dans ce moment si difficile que nous traversons au niveau mondial.
Avant les élections européennes ou pour après aussi, face à la crise ?
Ce sera sans doute avant les élections européennes, mais en même temps, ça dépasse la date des élections européennes. Le fait qu'aujourd'hui l'Allemagne et la France considèrent que l'époque où la France et l'Allemagne faisaient le "la" de la politique européenne n'est plus d'actualité, mais en même temps, l'Allemagne et la France considèrent qu'aujourd'hui, rien ne peut se faire sans eux.
A la veille du 7 juin, les 5 et 6 juin, B. Obama sera en Normandie. Est-ce que ça veut dire que N. Sarkozy et les Européens font du Président Obama un bon agent électoral ?
Non, je crois qu'il ne faut pas tout mélanger. C'est un moment formidable que le Président Obama vienne sur les plages de Normandie pour célébrer ce moment qu'a été la Libération par les Américains...
Mais c'est bien qu'il vienne la veille du 7 juin...
Mais le 6 Juin, effectivement, ça ne vous a pas échappé, c'est la veille du 7 juin.
Oui, c'est ce que je dis.
Voilà, donc il y a un rendez-vous qui est la célébration du 6 Juin.
Depuis dix jours, une campagne s'étend contre la nomination éventuelle de C. Allègre dans le prochain gouvernement Sarkozy- Fillon. N. Hulot dit : "c'est un signal tragique aux scientifiques" ; F. Goulard dit : "c'est une folie" ; Cohn-Bendit : "une cata". Est-ce que, monsieur le Porte-parole, pour C. Allègre, c'est déjà fait ?
J'ai un peu le sentiment en entendant le discours des uns et des autres, si l'ouverture est aujourd'hui autant critiquée, c'est parce que l'ouverture fonctionne. Et je suis fier d'appartenir à un Gouvernement où, par exemple, on a demandé à M. Hirsch, de mettre en oeuvre le Revenu de solidarité active.
Non, non, non, mais, est-ce que pour C. Allègre c'est fait ?
Oui, mais ma réponse c'est que l'ouverture ça doit continuer. L'ouverture c'est très important, que dans un moment aussi difficile...
Cela veut dire oui.
Ce n'est pas moi et ce n'est pas vous non plus, je dois vous le dire, qui nommez les ministres, c'est le rôle du président de la République.
D'accord. Les attaques contre C. Allègre, éventuellement C. Girard bientôt, ou d'autres, ne sont pas de nature, ou sont-elles de nature à bloquer la politique d'ouverture de N. Sarkozy ?
Certainement, non. Ce n'est pas parce que le Parti socialiste, ou certains, voudraient fermer l'ouverture que nous allons nous y résoudre. Au contraire, je crois que dans une crise comme nous la connaissons aujourd'hui, il y a plus que jamais d'avoir au sein d'un même gouvernement de la différence. Les bonnes idées n'appartiennent à personne, et c'est très important que les gens de bonne volonté soient réunis dans un même gouvernement pour mettre en oeuvre des mesures de sortie de crise.
On a compris. Mais ça veut dire que les lobbies anti-Allègre qui multiplient pressions et chantages et qui se déchaînent sur une décision qui n'est pas prise... puisqu'elle n'est pas prise ?
Elle n'est pas prise...
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 25 mai 2009
Oui, effectivement, la France est préoccupée et elle condamne avec la plus grande fermeté cet essai nucléaire. Il s'agit indiscutablement d'une violation, à la fois du droit international, mais aussi des engagements qui avaient été pris vis-à-vis de la communauté internationale par la Corée du Nord. Donc, la France demande une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour prendre les sanctions les plus fermes vis-à-vis de la Corée du Nord.
Le président Obama réclame à l'instant, des mesures internationales contre la capitale de la Corée du Nord. Est-ce que la France est d'accord, elle peut s'y associer ?
Oui, la France, encore une fois, demande ces sanctions. La seule issue possible vis-à-vis de la Corée du Nord et dans cette région du monde, c'est le retour de la Corée à la table des négociations, c'est la dénucléarisation de cette péninsule coréenne, c'est la ligne que défend la France, et elle ne peut que le renouveler ce matin.
Demain le président de la République va inaugurer à Abou Dhabi la première base militaire française dans le Golfe, face au détroit d'Ormuz par où passe 40 % du pétrole mondial. Est-ce que c'est de la dissuasion générale ou une précaution face à l'Iran ?
C'est une région du monde qui est ce qu'on appelle "géostratégique", très importante à la fois économiquement - vous avez rappelé l'importance des ressources économiques, en pétrole en particulier, dans la région- ; et puis, on voit bien aujourd'hui, avec les différents conflits qui existent au Moyen- Orient que cette région est particulièrement stratégique. Donc, c'est vrai que c'est un accord majeur que la France va signer, enfin a signé, et que le président de la République va inaugurer à travers cette nouvelle base. Ca permet à la France de peser davantage dans cette région du monde, et c'est vrai qu'elle a un message qui porte dans cette région.
On revient en France ou en Europe. Vous avez vu que les laiteries sont bloquées ce matin, les producteurs de lait n'en peuvent plus ; en quelques semaines, les prix se sont effondrés de 25 à 30 %. En attendant les vraies solutions, est-ce que c'est l'Etat français ou l'Union européenne qui doit compenser ces baisses de prix ?
Je crois qu'il faut bien expliquer aux auditeurs d'Europe 1 ce qui se passe. On a finalement une double crise du lait ; on a d'abord un problème européen et mondial qui est l'effondrement des cours, tout simplement, où quand vous avez une baisse de + de 30 %, qui peut vivre avec une baisse de ses revenus de 30 %. Et c'est ce que...
Alors comment protéger les producteurs de lait et leur métier si pénible ?
... Je vais y venir. Et le deuxième problème, c'est qu'on a des difficultés dans la fixation des cours du lait en France cette fois-ci. Alors, le Gouvernement peut agir à deux niveaux : premièrement, au niveau européen, et la réponse doit d'abord être européenne ; il y aura aujourd'hui un Conseil des ministres européens de l'Agriculture à Bruxelles...
Que va demander ou que va dire M. Barnier ?
M. Barnier a décidé de prendre une initiative commune avec sa collègue allemande, c'est un point très important parce que sur ce sujet, comme d'ailleurs sur d'autres, les solutions passeront par des accords entre l'Allemagne et la France. Donc, les ministres allemands et français vont aujourd'hui demander à Bruxelles qu'il y ait une avancée de ce qu'on a appelé "la clause de rendez-vous" concernant le lait, c'est un peu compliqué, mais M. Barnier avait obtenu pendant la président française qu'avant la date annoncée de fin des quotas en 2014, il y ait deux étapes de rendez-vous où on mette à plat toute l'organisation du lait au niveau européen, et on regarde comment fonctionne les mécanismes d'intervention.
Donc on accélère le processus et on accélère le rendez-vous ?
Donc, on accélère le rendez-vous. En tout cas, la France et l'Allemagne demandent l'accélération du processus, il y a urgence, parce que derrière, il y a des hommes et des femmes, des producteurs de lait qui souffrent, et ils manifestent leur colère aujourd'hui.
Et sur le plan national, les industriels et les distributeurs, sont-ils encouragés sinon contraints à faire eux aussi quelques nouveaux efforts ?
Oui, ensuite, c'est le deuxième niveau de notre action sur le plan national. Avec M. Barnier, nous avons nommé la semaine dernière deux médiateurs qui ont pour objectif de renouer les fils du dialogue ; il n'y avait plus de dialogue entre les industriels et les producteurs. Donc, ils ont commencé depuis mercredi et tout le week-end à recevoir les différents acteurs. L'objectif c'est que enfin on se reparle et qu'on négocie, qu'on puisse obtenir un prix du prix du lait. C'est par exemple...
Mais ils vont lâcher quelque chose ? C'est ça qui est important pour eux parce que s'ils se reparlent, c'est important, mais les gestes, les actes ?
Oui mais ce qu'il faut c'est qu'ils se mettent d'accord. Si vous voulez, imaginez qu'on a une situation hallucinante, que le prix du lait depuis un mois et demi n'est pas fixé, c'est-à-dire que les producteurs de lait vendent leur lait sans savoir à quel prix ils vont être payés. Est-ce que vous connaissez un secteur économique où vous vendez votre produit sans savoir à quel prix il est acheté ? Il n'y en a pas d'autres.
Et là, le sauront-ils ?
Encore une fois, c'est le but de médiateurs. Nous allons avancer en la matière, et nous souhaitons, nous voulons... nous avons donné un mandat très large, avec M. Barnier, à ces deux médiateurs, pour trouver une issue, trouver un accord, qui permette un juste prix pour le lait. Il faut à la fois que les producteurs puissent vivre de leurs revenus, et en même temps qu'on ait des industries de transformation qui soient compétitives. Il faut un bon équilibre entre les deux.
Et donc des réformes, des restructurations de la filière de l'industrie du lait en France, au moins ?
Oui, c'est un secteur qui s'est déjà restructuré, qui se restructurera sans doute dans les prochaines années, il y a une compétition européenne, mondiale, et l'industrie agroalimentaire c'est un atout dans notre pays.
D'ici à ce soir la FNSEA de J.-M. Le Métayer, attend beaucoup du Gouvernement. Mais à la fin de ces manifestations "blanches", qu'attendez-vous, vous, de la FNSEA ?
Encore une fois, ce qu'on attend des deux parties, c'est-à-dire, à la fois, les producteurs et les transformateurs, c'est qu'ils se retrouvent, qu'ils se rencontrent, qu'ils se parlent, qu'ils négocient enfin, et qu'on obtienne un système de fixation des prix qui soit pérenne. Aujourd'hui il y a une volatilité des prix du lait qui n'est pas acceptable ni pour les uns, ni pour les autres.
Cela veut dire que la FNSEA doit savoir que vous vous en occupez, qu'elle doit arrêter ses manifestations "blanches", arrêter de déverser du lait, comme ça, partout ?
Les syndicats agricoles sont dans leur rôle lorsqu'ils font remonter des inquiétudes qui sont très graves de la part du monde paysan ou du monde agricole. Aujourd'hui, il y a des drames qui se nouent et il est légitime que les syndicats fassent remonter ces inquiétudes.
En campagne électorale, est-ce que M. Barnier reste ministre de l'Agriculture ?
Je vais vous dire, c'est un énorme atout pour notre famille politique, l'UMP, d'avoir à la tête pour ces élections européennes, quelqu'un qui est directement impliqué et depuis longtemps pour la cause européenne. Et d'avoir le ministre de l'Agriculture...
Vous ne pouviez pas dire le contraire. Vous avez beaucoup travaillé avec lui sur les questions de l'agriculture, est-ce que c'est un bon galop d'essai pour l'avenir de L. Chatel ?
Je vous vois venir.
Ben oui.
Je vais vous faire une confidence : je suis très heureux dans la mission que m'a confiée le président de la République, en charge de l'industrie...
Cependant, s'il m'en donne une autre, j'accepterais...
...Ecoutez, ça ce sont des supputations. Je suis au travail au quotidien, et dans le cadre de la fixation du prix du lait, en tant que secrétaire d'Etat à la Consommation et à l'Industrie, c'est vrai que c'est un secteur qui est dans mes compétences, partagé avec M. Barnier.
Je n'en crois pas un mot, et je ne suis pas le seul d'ailleurs ! On verra, on verra, l'avenir prochain nous le dira. Dans votre camp, l'inspirateur et le général en chef de la bataille européenne, c'est en privé le président de la République. Devant l'indifférence et l'abstention prévisible, est-ce que N. Sarkozy va à nouveau intervenir en public ?
Le président de la République a pris une initiative forte avec A. Merkel, puisqu'ils ont organisé en commun un meeting à Berlin, des jeunes de nos deux formations politiques. Je crois que c'était un message très fort de montrer que l'Europe...
Oui mais pour l'avenir ? Berlin, on l'a analysé. Mais après ?
On l'a analysé mais c'était très important, et ce que je peux vous dire, c'est qu'il y aura une initiative qui sera prise à la fois par le président de la République et par la Chancelière allemande, dont la forme et la date restent encore à déterminer. C'est un point important parce que...
Ce sont des mots, des mots...
Non, ce ne sont pas des mots. On verra. Encore une fois, ça reste à déterminer dans son mode d'application, de mise en oeuvre. Ce qui est important, c'est qu'il y ait un message commun de l'Allemagne et de la France dans ce moment si difficile que nous traversons au niveau mondial.
Avant les élections européennes ou pour après aussi, face à la crise ?
Ce sera sans doute avant les élections européennes, mais en même temps, ça dépasse la date des élections européennes. Le fait qu'aujourd'hui l'Allemagne et la France considèrent que l'époque où la France et l'Allemagne faisaient le "la" de la politique européenne n'est plus d'actualité, mais en même temps, l'Allemagne et la France considèrent qu'aujourd'hui, rien ne peut se faire sans eux.
A la veille du 7 juin, les 5 et 6 juin, B. Obama sera en Normandie. Est-ce que ça veut dire que N. Sarkozy et les Européens font du Président Obama un bon agent électoral ?
Non, je crois qu'il ne faut pas tout mélanger. C'est un moment formidable que le Président Obama vienne sur les plages de Normandie pour célébrer ce moment qu'a été la Libération par les Américains...
Mais c'est bien qu'il vienne la veille du 7 juin...
Mais le 6 Juin, effectivement, ça ne vous a pas échappé, c'est la veille du 7 juin.
Oui, c'est ce que je dis.
Voilà, donc il y a un rendez-vous qui est la célébration du 6 Juin.
Depuis dix jours, une campagne s'étend contre la nomination éventuelle de C. Allègre dans le prochain gouvernement Sarkozy- Fillon. N. Hulot dit : "c'est un signal tragique aux scientifiques" ; F. Goulard dit : "c'est une folie" ; Cohn-Bendit : "une cata". Est-ce que, monsieur le Porte-parole, pour C. Allègre, c'est déjà fait ?
J'ai un peu le sentiment en entendant le discours des uns et des autres, si l'ouverture est aujourd'hui autant critiquée, c'est parce que l'ouverture fonctionne. Et je suis fier d'appartenir à un Gouvernement où, par exemple, on a demandé à M. Hirsch, de mettre en oeuvre le Revenu de solidarité active.
Non, non, non, mais, est-ce que pour C. Allègre c'est fait ?
Oui, mais ma réponse c'est que l'ouverture ça doit continuer. L'ouverture c'est très important, que dans un moment aussi difficile...
Cela veut dire oui.
Ce n'est pas moi et ce n'est pas vous non plus, je dois vous le dire, qui nommez les ministres, c'est le rôle du président de la République.
D'accord. Les attaques contre C. Allègre, éventuellement C. Girard bientôt, ou d'autres, ne sont pas de nature, ou sont-elles de nature à bloquer la politique d'ouverture de N. Sarkozy ?
Certainement, non. Ce n'est pas parce que le Parti socialiste, ou certains, voudraient fermer l'ouverture que nous allons nous y résoudre. Au contraire, je crois que dans une crise comme nous la connaissons aujourd'hui, il y a plus que jamais d'avoir au sein d'un même gouvernement de la différence. Les bonnes idées n'appartiennent à personne, et c'est très important que les gens de bonne volonté soient réunis dans un même gouvernement pour mettre en oeuvre des mesures de sortie de crise.
On a compris. Mais ça veut dire que les lobbies anti-Allègre qui multiplient pressions et chantages et qui se déchaînent sur une décision qui n'est pas prise... puisqu'elle n'est pas prise ?
Elle n'est pas prise...
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 25 mai 2009