Texte intégral
R. Duchemin.- C'était jour de sommet social hier à l'Elysée. La CGT disait en sortant : "la dimension des résultats n'est pas proportionnelle à sa durée", en l'occurrence, trois heures de réunion. Que répondez-vous ?
D'abord, la première chose, c'est que cette réunion était faite pour faire un bilan. Il faut se méfier, parce qu'il y a un peu une tendance dans le domaine social à rajouter sans cesse des nouvelles mesures, et à aucun moment se poser pour les évaluer. Donc là, le but hier, c'était de se dire : on a mis en place en six mois un des plus importants plan de mobilisation pour l'emploi, 1 million de salariés concernés, 3 milliards d'euros, un effort pour essaye de sauver ou de protéger autour de 500.000 emplois, on se pose avec les partenaires sociaux pour évaluer. Et c'est quelque chose de nouveau. Le président de la République, en cinq mois, a rencontré trois fois les partenaires sociaux. Par le passé, il y avait des années complètes qui passaient sans que le président de la République ne rencontre du tout les partenaires sociaux. Donc on a changé. Il y a un travail qui consiste à se dire : dans la crise, il faut qu'on discute ensemble, on n'a pas les mêmes outils mais on travaille sur le même chantier.
Sommet délicat quand même, puisque sur les cinq premiers mois de l'année, on enregistre 340.000 demandeurs d'emplois supplémentaires inscrits au Pôle Emploi. Vous l'avez dit, ce sommet c'était finalement en deux temps hier, parler de l'emprunt à venir et puis aussi, faire le bilan des mesures anti-crise. D'où aussi la commission qui va être créée sur la réflexion autour de tout ça. Une des pistes tracées hier, c'est une meilleure prise en charge des licenciés économiques. Comment cela va-t-il se passer ? On parle d'une fusion possible entre les contrats de transition professionnelle et les conventions de reclassement personnalisé.
D'abord, ce que je voulais, c'était quand même saluer l'effort de propositions des partenaires sociaux, parce que il n'y a rien de plus facile que de tout critiquer ou d'être seulement en position défensive où on rejette tout en bloc. Hier...
Et il y a quelques idées qui ont été retenues ?
...Et hier, ils ont mis sur la table très clairement des propositions où je n'ai aucun problème à vous dire, elles sont très intéressantes, il y en a trois. Il y en a une que vous avez évoquée : comment faire en sorte que les salariés licenciés, on les aide à rebondir, à retrouver un emploi ? Il y en a une deuxième qui est : qu'est-ce qu'on fait pour les CDD et les intérims ? On parle souvent, y compris quand on est ministre, y compris quand on est journaliste, uniquement des personnes licenciées, parce que ça fait l'actualité, mais on oublie ceux qui perdent leur emploi sans bruit, les CDD, les intérims.
Et ils sont, eux aussi, 350.000 environ...
Et ils sont même beaucoup plus nombreux que les licenciés. Et puis, la troisième chose c'est le tutorat. Comment fait-on pour développer le tutorat en entreprise, les seniors, qui accueillent et forment des jeunes ?
Et là, les syndicats réclamaient justement ce système de tutorat. Ils disent qu'ils n'ont rien obtenu là-dessus...
C'est un immense sujet. Le but c'est de passer du gâchis de générations à la solidarité entre les générations. Autrement dit, faire en sorte qu'un senior puisse garder son emploi en transmettant ce qu'il a appris, son savoir-faire à des jeunes. Pour être très clair, FO et la CFDT ont mis des propositions fortes sur la table, et le président de la République nous a demandé d'avancer rapidement. Dès hier soir, à l'Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi sur la formation professionnelle, on a adopté un amendement qui va permettre de financer les tuteurs, donc des seniors qui forment des jeunes avec l'argent de la formation professionnelle. Tout à l'heure, je vais aller signer avec les Chambres de commerce et d'industrie un partenariat pour valoriser les tuteurs d'apprentis, et on va recevoir dans les semaines qui viennent les organisations syndicales pour voir si on peut aller plus loin. L'idée...
Cela veut dire que ça peut concerne combien de jeunes et combien de seniors, justement ? On a une idée ou pas du tout pour l'instant ?
A ce stade, c'est difficile à évoquer parce que ce n'est absolument pas une habitude française. L'idée, c'est par exemple, on permet à un jeune d'aller en contrat de professionnalisation. Pourquoi ne pas faire en sorte qu'un senior, qui a beaucoup d'expérience puisse avoir une partie de son salaire financée par de la formation professionnelle, former ce jeune, et on gagne sur les deux tableaux : on fait un emploi pour un jeune, on garde un emploi pour un senior.
On parlait tout à l'heure des contrats de transition. Ils devraient, logiquement, si j'ai bien suivi ce qui s'est dit hier à l'Elysée, être étendus à de nouveaux bassins d'emplois. C'est visiblement un véritable succès sur 21 des 25 bassins qui sont concernés. Donc, comment cela va-t-il se passer là aussi, vous avez des précisions ou pas encore ?
Oui. Alors, le contrat de transition professionnelle marche très bien, comme vous l'avez dit, il permet d'aider deux fois plus qu'avant des salariés licenciés à retrouver un emploi. C'est très clair. Dans des territoires qui sont en crise, par exemple Valenciennes, avant, seuls trois licenciés sur dix retrouvaient un emploi. Grâce au CTP, on se donne du temps, on indemnise mieux, on mobilise surtout tous les outils de la formation. Vous avez perdu votre emploi dans le secteur du textile, on vous aide à rebondir dans la logistique. Aujourd'hui, les CTP sont plafonnés à 25 CTP sur tout le territoire, ils sont réservés aux régions les plus en crise. Ce que nous a demandé le président de la République, c'est de faire en sorte rapidement qu'on puisse aller au-delà...
C'est-à-dire ?
C'est-à-dire couvrir plus de bassins...
Etendre à tout le territoire ?
Non, pas tout le territoire, parce que c'est un outil qui est réservé aux territoires qui souffrent le plus. Mais faire en sorte que dans le Sud- Ouest, là où ça souffre, sur certains contreforts du Massif central, en Rhône-Alpes, où les situations sont difficiles, on puisse rajouter des nouveaux CTP. Cela suppose sans doute de modifier la loi, puisque est fixé dans la loi le plafonnement à 25 CTP, donc on va voir comment le faire rapidement pour que, à la rentrée, on soit prêts.
N. Sarkozy a visiblement surpris tout le monde en fin de séance de travail en annonçant qu'il était ouvert à une discussion, sur, notamment, les conditions d'allégement des charges. Ca, c'est un chantier qui va être important aussi, justement, à voir avec les organisations syndicales et patronales ?
Comme vous l'avez bien rappelé, c'est un sujet qui est arrivé à la fin du sommet social, où une des organisations syndicales a posé la question en disant : "et sur les allégements de charges, qu'est-ce qu'on fait ?". Donc le président de la République a dit qu'il n'y a pas de sujet tabou, on travaille sur ce que voulez en ce moment. Si vous souhaitez qu'on puisse l'ouvrir, on va évaluer et voir quel impact pour l'emploi, des allégements de charges". Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que les évaluations qui ont été faites, c'est quand même, si on supprimait tous les allégements de charges, on détruirait 800.000 emplois. Donc c'est un outil qui, dans cette période, permet à des salariés qui ont peu de qualification de trouver un emploi. Après, il s'agit d'évaluer quel impact ça a, comment bien l'organiser, est-ce que c'est suffisamment simple ? Et le président de la République va fixer les modalités du débat sur les allégements de charges, dans un courrier qui sera envoyé dans les tout prochains jours aux partenaires sociaux.
Ce matin, l'APEC, l'Association pour l'emploi, prévoit des offres d'emplois en chute libre, moins 27 % pour 2009, elle est très préoccupée. Visiblement, jusqu'à présent, c'étaient effectivement les ouvriers, les employés qui étaient très touchés par le chômage. Aujourd'hui, ça touche donc désormais les cadres. C'est une évolution logique de ce qui se passe, de la crise qu'on traverse aujourd'hui ?
Oui, c'est une évolution logique mais pas pour autant rassurante, évidemment.
Qu'est-ce qu'on peut faire justement pour les cadres ?
Il y a deux questions qui sont posées : la première, c'est pour les jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail, comment font-ils pour trouver un job ? De ce point de vue, c'est tout le plan de mobilisation pour l'emploi des jeunes qu'on a mis en place avec M. Hirsch, et on essaye de mettre à plein les deux mois d'été pour faire en sorte qu'en septembre, au moment où ces jeunes diplômés vont chercher un travail, qu'on puisse utiliser tout ce qui existe. La VIE, par exemple, pouvoir faire, pourvoir partir à l'international, sur une coopération internationale, qui soit financée en partie, qui permet de faire ses premières armes. Essayer de financer aussi l'accès à des stages professionnalisants et rémunérés dans un premier temps ; essayer de développer tout ce qui est alternance et apprentissage, y compris sur des postes de cadres, les premiers postes pour des jeunes diplômés. Donc ça, c'est le premier volet. Le deuxième, c'est comment faire en sorte que dans des secteurs qui perdent de l'emploi, on ne gaspille pas des cadres ? Je vais prendre un exemple très précis : sous-traitance automobile, il y a une grosse entreprise de sous-traitance automobile dans Rhône-Alpes qui a beaucoup de cadres, elle risque de licencier et tous les cadres se retrouveraient sur le carreau. On essaye de voir si Areva ne peut pas en embaucher une partie, notamment des ingénieurs, pour éviter qu'on passe bêtement par la case licenciements et qu'on gâche des compétences.
D'un mot, dernière question, vous avez lu Le Nouvel Observateur et l'interview de N. Sarkozy. Vous la lisez comment ? Comme une volonté d'ouverture dans un journal plutôt marqué à gauche ?
J'ai trouvé surtout que c'était une belle leçon sur le plan humain. Parce que ça montre qu'on peut être au sommet de l'Etat et avoir assez de recul et d'honnêteté pour reconnaître des erreurs. Il y a peu de Présidents avant lui qui ont été capables de faire ça.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 juillet 2009
D'abord, la première chose, c'est que cette réunion était faite pour faire un bilan. Il faut se méfier, parce qu'il y a un peu une tendance dans le domaine social à rajouter sans cesse des nouvelles mesures, et à aucun moment se poser pour les évaluer. Donc là, le but hier, c'était de se dire : on a mis en place en six mois un des plus importants plan de mobilisation pour l'emploi, 1 million de salariés concernés, 3 milliards d'euros, un effort pour essaye de sauver ou de protéger autour de 500.000 emplois, on se pose avec les partenaires sociaux pour évaluer. Et c'est quelque chose de nouveau. Le président de la République, en cinq mois, a rencontré trois fois les partenaires sociaux. Par le passé, il y avait des années complètes qui passaient sans que le président de la République ne rencontre du tout les partenaires sociaux. Donc on a changé. Il y a un travail qui consiste à se dire : dans la crise, il faut qu'on discute ensemble, on n'a pas les mêmes outils mais on travaille sur le même chantier.
Sommet délicat quand même, puisque sur les cinq premiers mois de l'année, on enregistre 340.000 demandeurs d'emplois supplémentaires inscrits au Pôle Emploi. Vous l'avez dit, ce sommet c'était finalement en deux temps hier, parler de l'emprunt à venir et puis aussi, faire le bilan des mesures anti-crise. D'où aussi la commission qui va être créée sur la réflexion autour de tout ça. Une des pistes tracées hier, c'est une meilleure prise en charge des licenciés économiques. Comment cela va-t-il se passer ? On parle d'une fusion possible entre les contrats de transition professionnelle et les conventions de reclassement personnalisé.
D'abord, ce que je voulais, c'était quand même saluer l'effort de propositions des partenaires sociaux, parce que il n'y a rien de plus facile que de tout critiquer ou d'être seulement en position défensive où on rejette tout en bloc. Hier...
Et il y a quelques idées qui ont été retenues ?
...Et hier, ils ont mis sur la table très clairement des propositions où je n'ai aucun problème à vous dire, elles sont très intéressantes, il y en a trois. Il y en a une que vous avez évoquée : comment faire en sorte que les salariés licenciés, on les aide à rebondir, à retrouver un emploi ? Il y en a une deuxième qui est : qu'est-ce qu'on fait pour les CDD et les intérims ? On parle souvent, y compris quand on est ministre, y compris quand on est journaliste, uniquement des personnes licenciées, parce que ça fait l'actualité, mais on oublie ceux qui perdent leur emploi sans bruit, les CDD, les intérims.
Et ils sont, eux aussi, 350.000 environ...
Et ils sont même beaucoup plus nombreux que les licenciés. Et puis, la troisième chose c'est le tutorat. Comment fait-on pour développer le tutorat en entreprise, les seniors, qui accueillent et forment des jeunes ?
Et là, les syndicats réclamaient justement ce système de tutorat. Ils disent qu'ils n'ont rien obtenu là-dessus...
C'est un immense sujet. Le but c'est de passer du gâchis de générations à la solidarité entre les générations. Autrement dit, faire en sorte qu'un senior puisse garder son emploi en transmettant ce qu'il a appris, son savoir-faire à des jeunes. Pour être très clair, FO et la CFDT ont mis des propositions fortes sur la table, et le président de la République nous a demandé d'avancer rapidement. Dès hier soir, à l'Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi sur la formation professionnelle, on a adopté un amendement qui va permettre de financer les tuteurs, donc des seniors qui forment des jeunes avec l'argent de la formation professionnelle. Tout à l'heure, je vais aller signer avec les Chambres de commerce et d'industrie un partenariat pour valoriser les tuteurs d'apprentis, et on va recevoir dans les semaines qui viennent les organisations syndicales pour voir si on peut aller plus loin. L'idée...
Cela veut dire que ça peut concerne combien de jeunes et combien de seniors, justement ? On a une idée ou pas du tout pour l'instant ?
A ce stade, c'est difficile à évoquer parce que ce n'est absolument pas une habitude française. L'idée, c'est par exemple, on permet à un jeune d'aller en contrat de professionnalisation. Pourquoi ne pas faire en sorte qu'un senior, qui a beaucoup d'expérience puisse avoir une partie de son salaire financée par de la formation professionnelle, former ce jeune, et on gagne sur les deux tableaux : on fait un emploi pour un jeune, on garde un emploi pour un senior.
On parlait tout à l'heure des contrats de transition. Ils devraient, logiquement, si j'ai bien suivi ce qui s'est dit hier à l'Elysée, être étendus à de nouveaux bassins d'emplois. C'est visiblement un véritable succès sur 21 des 25 bassins qui sont concernés. Donc, comment cela va-t-il se passer là aussi, vous avez des précisions ou pas encore ?
Oui. Alors, le contrat de transition professionnelle marche très bien, comme vous l'avez dit, il permet d'aider deux fois plus qu'avant des salariés licenciés à retrouver un emploi. C'est très clair. Dans des territoires qui sont en crise, par exemple Valenciennes, avant, seuls trois licenciés sur dix retrouvaient un emploi. Grâce au CTP, on se donne du temps, on indemnise mieux, on mobilise surtout tous les outils de la formation. Vous avez perdu votre emploi dans le secteur du textile, on vous aide à rebondir dans la logistique. Aujourd'hui, les CTP sont plafonnés à 25 CTP sur tout le territoire, ils sont réservés aux régions les plus en crise. Ce que nous a demandé le président de la République, c'est de faire en sorte rapidement qu'on puisse aller au-delà...
C'est-à-dire ?
C'est-à-dire couvrir plus de bassins...
Etendre à tout le territoire ?
Non, pas tout le territoire, parce que c'est un outil qui est réservé aux territoires qui souffrent le plus. Mais faire en sorte que dans le Sud- Ouest, là où ça souffre, sur certains contreforts du Massif central, en Rhône-Alpes, où les situations sont difficiles, on puisse rajouter des nouveaux CTP. Cela suppose sans doute de modifier la loi, puisque est fixé dans la loi le plafonnement à 25 CTP, donc on va voir comment le faire rapidement pour que, à la rentrée, on soit prêts.
N. Sarkozy a visiblement surpris tout le monde en fin de séance de travail en annonçant qu'il était ouvert à une discussion, sur, notamment, les conditions d'allégement des charges. Ca, c'est un chantier qui va être important aussi, justement, à voir avec les organisations syndicales et patronales ?
Comme vous l'avez bien rappelé, c'est un sujet qui est arrivé à la fin du sommet social, où une des organisations syndicales a posé la question en disant : "et sur les allégements de charges, qu'est-ce qu'on fait ?". Donc le président de la République a dit qu'il n'y a pas de sujet tabou, on travaille sur ce que voulez en ce moment. Si vous souhaitez qu'on puisse l'ouvrir, on va évaluer et voir quel impact pour l'emploi, des allégements de charges". Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que les évaluations qui ont été faites, c'est quand même, si on supprimait tous les allégements de charges, on détruirait 800.000 emplois. Donc c'est un outil qui, dans cette période, permet à des salariés qui ont peu de qualification de trouver un emploi. Après, il s'agit d'évaluer quel impact ça a, comment bien l'organiser, est-ce que c'est suffisamment simple ? Et le président de la République va fixer les modalités du débat sur les allégements de charges, dans un courrier qui sera envoyé dans les tout prochains jours aux partenaires sociaux.
Ce matin, l'APEC, l'Association pour l'emploi, prévoit des offres d'emplois en chute libre, moins 27 % pour 2009, elle est très préoccupée. Visiblement, jusqu'à présent, c'étaient effectivement les ouvriers, les employés qui étaient très touchés par le chômage. Aujourd'hui, ça touche donc désormais les cadres. C'est une évolution logique de ce qui se passe, de la crise qu'on traverse aujourd'hui ?
Oui, c'est une évolution logique mais pas pour autant rassurante, évidemment.
Qu'est-ce qu'on peut faire justement pour les cadres ?
Il y a deux questions qui sont posées : la première, c'est pour les jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail, comment font-ils pour trouver un job ? De ce point de vue, c'est tout le plan de mobilisation pour l'emploi des jeunes qu'on a mis en place avec M. Hirsch, et on essaye de mettre à plein les deux mois d'été pour faire en sorte qu'en septembre, au moment où ces jeunes diplômés vont chercher un travail, qu'on puisse utiliser tout ce qui existe. La VIE, par exemple, pouvoir faire, pourvoir partir à l'international, sur une coopération internationale, qui soit financée en partie, qui permet de faire ses premières armes. Essayer de financer aussi l'accès à des stages professionnalisants et rémunérés dans un premier temps ; essayer de développer tout ce qui est alternance et apprentissage, y compris sur des postes de cadres, les premiers postes pour des jeunes diplômés. Donc ça, c'est le premier volet. Le deuxième, c'est comment faire en sorte que dans des secteurs qui perdent de l'emploi, on ne gaspille pas des cadres ? Je vais prendre un exemple très précis : sous-traitance automobile, il y a une grosse entreprise de sous-traitance automobile dans Rhône-Alpes qui a beaucoup de cadres, elle risque de licencier et tous les cadres se retrouveraient sur le carreau. On essaye de voir si Areva ne peut pas en embaucher une partie, notamment des ingénieurs, pour éviter qu'on passe bêtement par la case licenciements et qu'on gâche des compétences.
D'un mot, dernière question, vous avez lu Le Nouvel Observateur et l'interview de N. Sarkozy. Vous la lisez comment ? Comme une volonté d'ouverture dans un journal plutôt marqué à gauche ?
J'ai trouvé surtout que c'était une belle leçon sur le plan humain. Parce que ça montre qu'on peut être au sommet de l'Etat et avoir assez de recul et d'honnêteté pour reconnaître des erreurs. Il y a peu de Présidents avant lui qui ont été capables de faire ça.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 juillet 2009