Texte intégral
- En juillet 2008, le gouvernement avait proposé une nouvelle carte militaire qui va supprimer 83 sites, 54000postes et entraîner 33 déménagements d'une ville à une autre. Qu'en est-il aujourd'hui pour Bourg-Saint-Maurice (Savoie) qui doit aller à Varces dans l'Isère, et du premier régiment médical de Chatel Saint Germain (Moselle) qui va déménager à Valbonne dans l'Ain ?
Tout se déroule comme prévu. Il n'y a aucune modification par rapport à ce qui a été annoncé. Les premières mesures de dissolutions et de transferts débutent cette année. Mais pour votre zone les évolutions n'auront pas lieu avant 2011. Nous avons un taux de reclassement des personnels concernés de plus de 95% soit au sein du ministère, soit au sein de l'Etat ou au sein des collectivités locales. Nous avons réussi notre mutation. Les contrats de re dynamisation de sites sont signés.
- Bourg-saint-Maurice va perdre 1152 soldats. Y aura-t-il des mesures de soutien pour accompagner ce départ ?
Oui, il y aura un plan d'accompagnement et avec des engagements de l'Etat pour chaque site qui ferme.
- Vous allez vous rendre aujourd'hui au bataillon du 27e BCA en Haute-Savoie pour prononcer la dissolution du GTIA (groupement tactique interarmes) Kapisa, dirigé par le colonel Le Nen. Sa mission en Afghanistan est elle une réussite ?
Elle est totale. Ils ont fait un boulot exceptionnel, reconnu par l'ensemble des forces de l'Alliance. Ce travail de sécurisation et de stabilisation a produit des effets très significatifs. La reprise progressive du contrôle de la vallée d'Alasaï fait aujourd'hui tâche d'huile. Elle a permis à l'Armée nationale afghane d'installer des postes avancés, dans des zones où elle était absente. Ils ont également fait un énorme travail médical. Les rapports avec la population se sont vraiment améliorés. Les médecins français ont donné plus de 6000 consultations.
- Qu'allez-vous dire aux chasseurs aujourd'hui ?
Je vais leur dire qu'ils ont rempli leur mission et qu'ils ont été à la hauteur de leur réputation. Nous aurons bien sûr une pensée particulière pour la mémoire du caporal chef Nicolas Belda.
- Quand vont-ils y retourner ?
Le 27ème BCA rentre tout juste d'Afghanistan, laissons avant tout ces hommes et ces femmes profiter d'un repos plus que mérité avec leurs familles.
- Peut-on envisager une proche résolution du conflit ?
C'est une opération qui est menée sur le long terme. La victoire ne sera pas seulement militaire. Il faut sécuriser la situation, installer les institutions afghanes notamment la police et l'armée, engager un processus de réconciliation nationale. On ne sauve pas un pays qui sort de 25 ans de guerre en quelques mois.
- Combien y a-t-il aujourd'hui de soldats français déployés dans le monde ? En cette période de crise, ces opérations extérieures ne coûtent-elles pas trop chère à la France ?
11000 soldats français sont déployés dans le monde dont 3700 en Afghanistan. Ils sont au service de la sécurité des Français, aujourd'hui les menaces n'ont plus de frontières. Certains pays, comme l'Allemagne ou le Royaume Uni sont beaucoup plus engagés que nous en Afghanistan. Il faut investir un maximum pour être le plus efficaces possible et réussir la mission qui nous est confiée par les Nations Unies.
-Combien coûte l'Afghanistan à la France ?
Autour de 350 millions d'euros par an.
- Le défilé du 14 juillet Aura t-il un thème particulier ?
Nous mettrons en avant l'Europe de la défense d'où la présence de la brigade franco-allemande, la BFA fête ses 20 ans. Et nous aurons aussi un invité d'honneur qui sera l'Inde, pays avec lequel nous avons noué un partenariat stratégique. C'est la plus grande démocratie du monde et un des acteurs majeurs de la planète. Les unités qui rentrent d'opération extérieure comme le 27ème BCA seront mises à l'honneur lors du défilé.
- Vous étiez au sommet Franco-britannique hier. Vous aviez une mission particulière ?
Ce sommet a notamment été l'occasion d'aborder le dossier de l'avion A400M. J'avais fait des propositions à Séville qui devaient permettre aux Britanniques de régler une équation difficile qui est l'achat d'avions permettant d'attendre l'A 400 M tout en restant dans le programme. Ce sommet devait notamment préparer une décision que j'espère positive lors de la rencontre des ministres de la défense concernés que j'organise en France à la fin du mois de juillet.
- L'Assemblée nationale vient de voter en première lecture le projet de loi sur l'indemnisation des vétérans victimes des essais nucléaires. Pourquoi l'Etat le fait 13 ans après la fin des derniers essais nucléaires ?
Pour une raison simple. Pendant très longtemps reconnaître les risques des essais, et donc mettre en place un régime d'indemnisation, aurait risqué d'affaiblir l'effort scientifique, technologique, et financier que la France a effectué pour se hisser au rang de puissance nucléaire. Dès que je suis arrivé au ministère j'ai souhaité porter ce projet car comme l'ont fait les Britanniques et les Américains sur ce sujet, il fallait que la France soit en conscience avec elle même et reconnaisse ses erreurs.
- Prendre cette décision a été facile ?
Non bien sûr car vous avez une technostructure qui vous explique que l'essentiel a été fait. Mais nous avons maintenant un texte juste et équilibré, qui permet d'indemniser les victimes souffrant de maladies radio induites, sans tomber dans des régimes d'indemnisations qui ne seraient pas rigoureux.
- Concernant les élections d'Hénin-Beaumont qui aboutissent sur la victoire de la gauche sur le Front national. Qu'en pensez vous ?
Mon parti avait appelé à voter pour la liste divers gauche de Daniel Duquenne. Je suis donc satisfait. Même si le Front national n'a plus le même visage qu'avec Jean-Marie Le Pen, les idées de ce parti doivent en permanence être combattues.
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 9 juillet 2009