Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, lors du point de presse conjoint avec M. Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, sur la situation au Proche-Orient, Paris le 3 septembre 2009.

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Circonstance : Visite en France de Mahmoud Abbas à Paris le 3 septembre 2009

Texte intégral

Je suis très heureux de recevoir une nouvelle fois le président Abbas, ici à Paris. Je l'ai félicité de sa réélection par près de 2 000 voix, en dépit des critiques.
Je ne vais pas vous parler longuement, on connaît la position de la France. Nous voulons, nous combattons politiquement pour qu'un Etat palestinien vienne s'installer au côté de l'Etat d'Israël, que les Israéliens et les Palestiniens soient capables de vivre ensemble, dans la paix et le développement, et enfin que cet Etat soit viable et démocratique.
L'homme, qui peut faire cela, est le président de l'Autorité palestinienne, avec les personnes qui l'entourent. Le contexte politique dans les Territoires palestiniens est plutôt encourageant. Cependant il reste quelques obstacles sur le chemin de la paix.
Nous allons vous en parler, ou plus précisément le président Abbas va vous en parler. Je me contente d'être très heureux de le recevoir. Demain, il y aura un déjeuner avec le président Sarkozy, auquel je ne pourrai pas assister. Je serai en Suède pour la réunion des 27 pays de l'Union européenne, où nous allons parler - pour reprendre les mots du président Mahmoud Abbas - du "chemin de la paix" au Moyen-Orient.
Nous avons évoqué le processus de paix, les efforts américains, mais aussi nos rencontres avec le sénateur Mitchell, ma dernière conversation, il y a une demi-heure, avec Hillary Clinton. Nous savons qu'il y a encore des obstacles avant la reprise des pourparlers. Nous avons également évoqué la proposition française, très ferme, d'une conférence de l'Union pour la Méditerranée avec les Américains et les pays du Golfe. L'accueil est excellent et il faudra continuer à en parler ensemble. Nous sommes plein d'espoir.
Président, soyez le bienvenu en France. Je vous le répète, nous sommes heureux d'être avec vous.

Q - MM. Sarkozy et Moubarak ont proposé à M. Obama de tenir une conférence à Paris dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée, dont les deux pays assurent la présidence. MM. Netanyaou et Abbas sont paraît-il tenus informés de cette proposition. A-t-elle été entendue et bien reçue du côté américain ?
R - Oui, par le Premier ministre Netanyaou et par le président Mahmoud Abbas, qui vient de vous le dire, cette proposition a été bien reçue. Tout cela s'inscrit très clairement dans un processus de paix et ne doit pas s'y substituer. Organiser cette conférence va dans le même sens que l'initiative de paix américaine. C'est pourquoi nous en avons parlé les premiers au président Obama, à Hillary Clinton - comme je viens de le faire à nouveau. Une lettre appelant à la relance du processus a été adressée par les présidents Sarkozy et Moubarak au président Obama.
Si tout se passe comme nous l'espérons, si une déclaration intervenait dans la semaine de l'Assemblée générale des Nations unies, nous pourrions alors parler précisément avec les Palestiniens et les Israéliens, mais également avec les autres membres de l'Union pour la Méditerranée. C'est quand même sur les rives de la Méditerranée que cela se passe et les Israéliens et les Palestiniens sont membres de l'Union pour la Méditerranée, ainsi que bien d'autres pays impliqués dans ce dossier dans la région. On y ajoutera bien sûr les Américains et les pays du Golfe. Les Européens sont aussi membres de l'Union pour la Méditerranée. Cela doit être conçu comme une étape supplémentaire : la concrétisation du début des pourparlers sur des sujets que nous définirons ensemble avec nos amis palestiniens et nos amis israéliens. Voilà le principe qui est accepté. Nous veillerons à sa mise en oeuvre parce que s'il n'y a pas d'entente, en particulier un accord sur le gel des colonisations, ce sera beaucoup plus difficile et peut-être même impossible.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 septembre 2009