Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le rôle du Conseil stratégique pour la coopération non gouvernementale, Paris le 17 septembre 2009.

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Circonstance : Installation du Conseil stratégique pour la coopération non-gouvernementale à Paris le 17 septembre 2009 : propos liminaires de Bernard Kouchner

Texte intégral

Messieurs, Mesdames,
Chers Amis,

Je suis heureux d'ouvrir la première réunion du Conseil stratégique pour la coopération non gouvernementale. J'ai voulu sa création, c'est un des "douze travaux" de la réforme de ce ministère. Je vous remercie d'avoir accepté mon invitation.
Notre conseil n'est pas tout à fait au complet. Certains ne pouvaient pas être parmi nous aujourd'hui. Un ou deux autres devraient nous rejoindre dans les mois qui viennent. Tout ceci ne doit pas nous empêcher de commencer à travailler.
La nouvelle organisation de ce "ministère en mouvement" est à la mesure des défis globaux qu'il faut relever : la Direction générale de la Mondialisation, du Développement et des Partenariats et la Direction de la Prospective sont maintenant pleinement opérationnelles. Elles s'ajoutent au Centre de crise.
Pour autant, un changement d'organigramme ne peut suffire. Le succès en matière de coopération, d'action humanitaire et de promotion des droits humains, passe aussi par l'ouverture de ce ministère à la société civile.
Il faut que cette maison (le Quai d'Orsay) et la société civile - c'est-à-dire vous tous ici qui la représentez - fassent l'effort de mieux se connaître, de dialoguer, de réfléchir, et même d'agir ensemble lorsque c'est possible. La situation du monde - du réchauffement climatique à la lutte contre la pauvreté, des situations de crise à la protection des droits de l'Homme - l'exige. Nos valeurs nous le permettent.
Ce qui a été fait avec Handicap International sur les armes à sous munitions, nous pouvons le refaire : l'interaction avec la société civile est un enrichissement pour la diplomatie.
Vous siégez à ce Conseil stratégique à titre personnel. Nous ne sommes pas là pour parler "boutique" ni pour fixer des montants de subventions même si, j'en conviens, c'est très important. Sachez, en tout état de cause, comme l'a rappelé le président de la République hier à propos de la part d'APD passant par les ONG, que nous maintiendrons notre effort en dépit du contexte budgétaire particulièrement difficile.

- Certains d'entre vous ont souhaité attirer mon attention sur l'appellation de notre groupe - "Conseil stratégique pour la coopération non gouvernementale".
. Il ne s'agit bien évidemment pas d'instrumentaliser qui que ce soit, ni de confondre deux approches - la gouvernementale et la non-gouvernementale - dont je suis le premier à souhaiter qu'elles conservent chacune sa spécificité.
. notre groupe doit rester une instance effectivement "stratégique" c'est-à-dire peu nombreuse, de haut niveau, capable d'initiative sur des sujets essentiels : je veux vous entendre sur les grandes questions qui sont au coeur de l'action internationale et de son calendrier (AGNU, G20, Copenhague...). Sur tout cela, j'attends un éclairage et une aide grâce à des expertises, des engagements, des aspirations, des sensibilités, des indignations et des revendications aussi. La richesse de vos parcours, la diversité de vos origines permettent ces regards croisés dont j'attends beaucoup.
- Ce Conseil stratégique est pour moi indispensable. Avec lui, j'entends préparer l'avenir, repérer les domaines sur lesquels il faut agir, identifier les réponses à mettre en oeuvre et aussi - je l'espère bien - être capable d'inventer de nouvelles réponses. Car comme je l'ai dit aux ambassadeurs, je vous demande de ne fixer aucune limite à votre ambition intellectuelle.

Trois sujets sont à l'ordre du jour :

  • la gouvernance de la mondialisation
  • l'humanitaire, avec notamment la question du post-crise ; MM. Boinet et Miribel sont en train de préparer un rapport ; nous en parlerons
  • le volontariat civique, relancé par Martin Hirsch et Alain Joyandet et sur lequel on vous fera un point.

- Vous avez la parole. Commençons par un bref tour de table si tout le monde en est d'accord.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2009