Texte intégral
* Monsieur le Sénateur, je me suis déjà exprimé sur les mesures d'urgence qui ont été prises en faveur des exploitations laitières de France.
Comme je l'ai indiqué, une première tranche de 30 millions d'euros a été débloquée, qui sera complétée par une seconde du même montant et par le versement anticipé de 70 % des aides de la Politique agricole commune, le 16 octobre prochain au lieu du 1er décembre. Ainsi, les exploitants laitiers connaîtront une amélioration de leur situation de trésorerie dès cette date.
Cependant, chacun sait que la seule solution réside dans la mise en place d'une nouvelle régulation du marché du lait à l'échelle européenne. Un rapport qui fait référence l'a montré. La dérégulation totale des marchés agricoles en Europe, cela ne marche pas ! Il nous faut mettre en place une nouvelle régulation européenne des marchés agricoles, en commençant par celui du lait.
Je rappelle que la France a été le premier pays à proposer une telle régulation européenne du marché du lait. Nous avons été suivis par quinze Etats membres, dont l'Allemagne. Cette initiative débouche sur un succès, puisque la commissaire européenne à l'Agriculture et au Développement rural, Mme Mariann Fischer Boel, après avoir d'abord refusé notre proposition, a finalement annoncé ce matin qu'elle la jugeait intéressante et qu'il fallait effectivement mettre en place des contrats entre producteurs et industriels pour permettre une stabilisation des prix et des revenus des exploitants laitiers. C'est une première victoire, nous devons continuer dans cette voie.
Ces contrats doivent être justes et équitables. Il ne s'agit pas de transformer les producteurs de lait en salariés de l'industrie laitière.
Les producteurs de lait doivent mieux s'organiser, renforcer leurs structures professionnelles, de façon à pouvoir négocier en position de force avec les industriels un volume et un prix qui leur garantissent à terme de vivre dignement de leur activité, laquelle doit leur assurer un revenu décent et stable sur plusieurs années.
* Monsieur le Sénateur, je partage évidemment votre interprétation des mouvements auxquels nous assistons aujourd'hui : ils manifestent le profond désespoir d'une grande partie des exploitants laitiers, en France comme dans le reste de l'Europe.
Comme je l'ai indiqué, tous les moyens nécessaires doivent être mobilisés pour apporter des réponses immédiates. Il convient notamment de prendre des mesures de soutien à la trésorerie et de solliciter la participation des banques, de la MSA et des assurances, que je rencontrerai dans les prochaines semaines.
Par ailleurs, je réunirai dès demain matin les acteurs de l'interprofession laitière pour faire le point avec eux sur la situation. Le dialogue est ouvert à toutes les organisations syndicales qui souhaitent me faire part de leurs analyses.
Tout cela doit nous permettre d'apporter les réponses les plus ciblées et les plus efficaces possible aux problèmes de trésorerie que rencontrent les exploitants laitiers, particulièrement les jeunes et tous ceux qui ont réalisé des investissements, par exemple pour l'achat de robots de traite ou la mise aux normes de leur exploitation, lorsque le cours du lait était plus élevé.
Cependant, ce qui garantira, à long terme, le revenu des exploitants laitiers en France et en Europe, c'est une nouvelle régulation des marchés, laquelle devra comporter deux dimensions.
Sur le plan national, un contrat devra être conclu entre, d'un côté, les producteurs, mieux organisés qu'ils ne le sont actuellement, et, de l'autre, les industriels et les coopératives.
C'est un point essentiel. Ce contrat devra porter sur les volumes et sur les prix : nous pourrons alors dire les yeux dans les yeux à tous les exploitants laitiers de France que leur revenu est garanti pour les années à venir !
A l'échelon européen, il faudra compléter ce dispositif par des moyens de stabilisation des cours. Cela passe, par exemple, par une modification des instruments d'intervention et un accroissement des moyens de stockage. Aujourd'hui, le stockage n'est possible que six mois sur douze, comme si la crise ne frappait que la moitié de l'année ! Mon homologue allemand et moi-même avons donc proposé l'extension de la période de stockage à l'année entière.
Il nous faut aussi réfléchir aux moyens de stabiliser les cours du beurre et de la poudre de lait, produits transformés faisant l'objet de spéculations à l'échelle internationale. J'ai proposé la mise en place d'un marché à terme européen sur les cours du beurre et de la poudre.
Nous étudierons toutes les solutions possibles pour résoudre, à court terme, les problèmes de trésorerie, et, à plus longue échéance, les questions qui relèvent de l'échelon européen, afin de tenir notre engagement de garantir un revenu stable et décent aux exploitants laitiers de France et d'Europe.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 septembre 2009
Comme je l'ai indiqué, une première tranche de 30 millions d'euros a été débloquée, qui sera complétée par une seconde du même montant et par le versement anticipé de 70 % des aides de la Politique agricole commune, le 16 octobre prochain au lieu du 1er décembre. Ainsi, les exploitants laitiers connaîtront une amélioration de leur situation de trésorerie dès cette date.
Cependant, chacun sait que la seule solution réside dans la mise en place d'une nouvelle régulation du marché du lait à l'échelle européenne. Un rapport qui fait référence l'a montré. La dérégulation totale des marchés agricoles en Europe, cela ne marche pas ! Il nous faut mettre en place une nouvelle régulation européenne des marchés agricoles, en commençant par celui du lait.
Je rappelle que la France a été le premier pays à proposer une telle régulation européenne du marché du lait. Nous avons été suivis par quinze Etats membres, dont l'Allemagne. Cette initiative débouche sur un succès, puisque la commissaire européenne à l'Agriculture et au Développement rural, Mme Mariann Fischer Boel, après avoir d'abord refusé notre proposition, a finalement annoncé ce matin qu'elle la jugeait intéressante et qu'il fallait effectivement mettre en place des contrats entre producteurs et industriels pour permettre une stabilisation des prix et des revenus des exploitants laitiers. C'est une première victoire, nous devons continuer dans cette voie.
Ces contrats doivent être justes et équitables. Il ne s'agit pas de transformer les producteurs de lait en salariés de l'industrie laitière.
Les producteurs de lait doivent mieux s'organiser, renforcer leurs structures professionnelles, de façon à pouvoir négocier en position de force avec les industriels un volume et un prix qui leur garantissent à terme de vivre dignement de leur activité, laquelle doit leur assurer un revenu décent et stable sur plusieurs années.
* Monsieur le Sénateur, je partage évidemment votre interprétation des mouvements auxquels nous assistons aujourd'hui : ils manifestent le profond désespoir d'une grande partie des exploitants laitiers, en France comme dans le reste de l'Europe.
Comme je l'ai indiqué, tous les moyens nécessaires doivent être mobilisés pour apporter des réponses immédiates. Il convient notamment de prendre des mesures de soutien à la trésorerie et de solliciter la participation des banques, de la MSA et des assurances, que je rencontrerai dans les prochaines semaines.
Par ailleurs, je réunirai dès demain matin les acteurs de l'interprofession laitière pour faire le point avec eux sur la situation. Le dialogue est ouvert à toutes les organisations syndicales qui souhaitent me faire part de leurs analyses.
Tout cela doit nous permettre d'apporter les réponses les plus ciblées et les plus efficaces possible aux problèmes de trésorerie que rencontrent les exploitants laitiers, particulièrement les jeunes et tous ceux qui ont réalisé des investissements, par exemple pour l'achat de robots de traite ou la mise aux normes de leur exploitation, lorsque le cours du lait était plus élevé.
Cependant, ce qui garantira, à long terme, le revenu des exploitants laitiers en France et en Europe, c'est une nouvelle régulation des marchés, laquelle devra comporter deux dimensions.
Sur le plan national, un contrat devra être conclu entre, d'un côté, les producteurs, mieux organisés qu'ils ne le sont actuellement, et, de l'autre, les industriels et les coopératives.
C'est un point essentiel. Ce contrat devra porter sur les volumes et sur les prix : nous pourrons alors dire les yeux dans les yeux à tous les exploitants laitiers de France que leur revenu est garanti pour les années à venir !
A l'échelon européen, il faudra compléter ce dispositif par des moyens de stabilisation des cours. Cela passe, par exemple, par une modification des instruments d'intervention et un accroissement des moyens de stockage. Aujourd'hui, le stockage n'est possible que six mois sur douze, comme si la crise ne frappait que la moitié de l'année ! Mon homologue allemand et moi-même avons donc proposé l'extension de la période de stockage à l'année entière.
Il nous faut aussi réfléchir aux moyens de stabiliser les cours du beurre et de la poudre de lait, produits transformés faisant l'objet de spéculations à l'échelle internationale. J'ai proposé la mise en place d'un marché à terme européen sur les cours du beurre et de la poudre.
Nous étudierons toutes les solutions possibles pour résoudre, à court terme, les problèmes de trésorerie, et, à plus longue échéance, les questions qui relèvent de l'échelon européen, afin de tenir notre engagement de garantir un revenu stable et décent aux exploitants laitiers de France et d'Europe.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 septembre 2009