Texte intégral
Q - (Sur la Turquie).
R - Bernard Kouchner a eu l'occasion de dire que nous nous félicitons du rapprochement qu'effectuent en ce moment la Turquie et l'Arménie. Nous avons depuis longtemps milité en faveur d'un règlement pacifique. Moi-même, j'ai demandé depuis des années au gouvernement turc de faire un geste d'ouverture de la frontière terrestre en direction de l'Arménie. Je crois que tout le monde doit y gagner, y compris la Turquie, mais aussi bien sûr l'Arménie. Après, quant au rôle du groupe de Minsk, tout va dépendre naturellement de ce que souhaitent les parties pour accompagner ce processus qui est un processus de pacification utile, pour tout le continent, et utile aussi pour la Turquie comme pour l'Arménie.
Q - Est-ce qu'on peut prendre connaissance des détails de votre entretien avec la délégation turque ?
R - C'était un rendez-vous extrêmement amical. J'ai dit au chef de la délégation turque que je serai là le 7 octobre pour accueillir le président Gül, qui est un ami, et un ami de la France, et nous attendons de cette visite des liens de plus en plus étroits entre la France et la Turquie.
Q - Est-ce que le président de la République va le recevoir ?
R - Vous verrez avec l'Elysée, mais je crois comprendre que cela fait partie des choses qui sont prévues, bien entendu.
Q - Le 15 octobre il y aura la publication du rapport sur les pays candidats, par la Commission de Bruxelles. L'Ancienne République yougoslave de Macédoine attend une recommandation pour l'ouverture des négociations. Est-ce qu'il y a danger, si cette recommandation est positive, que la Grèce oppose un veto sur l'ouverture des dates des négociations. Est-ce que la France va user de ses liens privilégiés avec la Grèce pour empêcher un nouveau veto comme c'était le cas pour l'OTAN ?
R - Je préfèrerais m'exprimer sur ce point après que nous aurons eu la décision du peuple irlandais, dans les prochaines heures, sur le Traité de Lisbonne. Nous avons dit du côté français que les prochains élargissements seraient liés à la capacité de l'Union de se doter d'institutions qui permettent de nouveaux élargissements. Ensuite, chaque élargissement sera traité au cas par cas, selon les mérites du pays concerné.
Q - Monsieur Lellouche, en 1789, la France a rédigé la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen. Dans le monde entier, elle est considérée comme un pays défenseur des droits de l'Homme. Alors pourquoi ferme-t-elle les yeux sur les droits de plus d'un million d'Azerbaïdjanais qui ont été chassés par les forces arméniennes ?
R - Je ne vais pas passer l'après-midi à entrer dans chacun des conflits locaux qui malheureusement continuent d'émailler le continent européen. Je me suis rendu en Azerbaïdjan, ainsi qu'en Arménie et au Haut-Karabakh, donc je connais la difficulté de ces conflits. Je ne crois pas que cela se gère par des déclarations médiatiques, cela se gère par la négociation. Donc, nous souhaitons soutenir tout ce qui peut, entre les parties, amener à un règlement pacifique.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez beaucoup souligné la coopération du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne dans le domaine des droits de l'Homme. Est-ce que vous pensez que cela pourrait être utile pour résoudre certains conflits, y compris par exemple la question de Chypre et des personnes portées disparues ?
Et une question économique qu'on vient d'évoquer récemment : vous avez beaucoup parlé de la politique énergétique de l'Europe, notamment par les nouvelles technologies de gaz liquéfié. Est-ce qu'il y a des perspectives dans ce sens ?
R - J'espère que nous aurons réglé les problèmes institutionnels de l'Union européenne rapidement, qu'à la fin de l'année nous serons en mesure de clore ce très long chapitre institutionnel qui nous a occupés depuis au moins quinze ans. Il est grand temps que l'Union européenne en effet s'occupe des questions de fond qu'attendent les Européens, les citoyens européens, à commencer par une politique commune de l'énergie. Nous y travaillons beaucoup du côté français.
Dans cette politique commune de l'énergie il y a bien sûr une dimension gazière importante, mais je ne vais pas aujourd'hui, au Conseil de l'Europe, entrer dans le détail de ces propositions que nous ferons en temps utile. Attendons d'abord de voir si nous allons avoir le Traité de Lisbonne et, à partir de là, commencer à réfléchir sur la façon de procéder sur le plan de la politique énergétique commune, que j'appelle de mes voeux.
Q - Etes-vous optimiste quant au vote des Irlandais en faveur du Traité de Lisbonne ?
R - Ecoutez, je suis un républicain, donc je crois au droit souverain des peuples à décider pour eux-mêmes. Je ne ferai donc aucun commentaire. Ils ont eu une campagne électorale, je me suis rendu en Irlande, j'ai regardé leurs débats. Dans quelques heures ils vont se prononcer, souverainement, et puis ensuite nous en tirerons les conséquences. Et le droit international, c'est la ratification par l'ensemble des Etats. Ce que je peux vous dire, c'est que du côté français nous avons beaucoup travaillé à ce qu'une seconde consultation soit possible. Nous avons beaucoup aidé l'Irlande à obtenir les garanties dont elle avait besoin, notamment en matière de droit de la famille, de neutralité, afin que les questions soulevées en Irlande soient résolues de façon satisfaisante. Après, c'est aux Irlandais de se prononcer. Je n'en dirai pas plus à ce stade.
Q - Une visite dans la région du Caucase du Sud est-elle prévue par le ministre français des Affaires étrangères ou bien par vous-même ou bien au niveau du président de la République française ?
R - J'ai prévu de me rendre dans le Caucase à un moment ou à un autre. Pour l'instant, j'ai été nommé depuis trois mois. Donc, il y a énormément de travail, aussi bien à Bruxelles qu'à Strasbourg, dans les pays membre de l'Union. Mais j'ai prévu de me rendre dans le Caucase. Naturellement, s'il y a des évolutions positives des négociations dans la région entre les parties, je pense que le gouvernement français sera heureux de participer au règlement, si les parties souhaitent cette participation.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 octobre 2009
R - Bernard Kouchner a eu l'occasion de dire que nous nous félicitons du rapprochement qu'effectuent en ce moment la Turquie et l'Arménie. Nous avons depuis longtemps milité en faveur d'un règlement pacifique. Moi-même, j'ai demandé depuis des années au gouvernement turc de faire un geste d'ouverture de la frontière terrestre en direction de l'Arménie. Je crois que tout le monde doit y gagner, y compris la Turquie, mais aussi bien sûr l'Arménie. Après, quant au rôle du groupe de Minsk, tout va dépendre naturellement de ce que souhaitent les parties pour accompagner ce processus qui est un processus de pacification utile, pour tout le continent, et utile aussi pour la Turquie comme pour l'Arménie.
Q - Est-ce qu'on peut prendre connaissance des détails de votre entretien avec la délégation turque ?
R - C'était un rendez-vous extrêmement amical. J'ai dit au chef de la délégation turque que je serai là le 7 octobre pour accueillir le président Gül, qui est un ami, et un ami de la France, et nous attendons de cette visite des liens de plus en plus étroits entre la France et la Turquie.
Q - Est-ce que le président de la République va le recevoir ?
R - Vous verrez avec l'Elysée, mais je crois comprendre que cela fait partie des choses qui sont prévues, bien entendu.
Q - Le 15 octobre il y aura la publication du rapport sur les pays candidats, par la Commission de Bruxelles. L'Ancienne République yougoslave de Macédoine attend une recommandation pour l'ouverture des négociations. Est-ce qu'il y a danger, si cette recommandation est positive, que la Grèce oppose un veto sur l'ouverture des dates des négociations. Est-ce que la France va user de ses liens privilégiés avec la Grèce pour empêcher un nouveau veto comme c'était le cas pour l'OTAN ?
R - Je préfèrerais m'exprimer sur ce point après que nous aurons eu la décision du peuple irlandais, dans les prochaines heures, sur le Traité de Lisbonne. Nous avons dit du côté français que les prochains élargissements seraient liés à la capacité de l'Union de se doter d'institutions qui permettent de nouveaux élargissements. Ensuite, chaque élargissement sera traité au cas par cas, selon les mérites du pays concerné.
Q - Monsieur Lellouche, en 1789, la France a rédigé la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen. Dans le monde entier, elle est considérée comme un pays défenseur des droits de l'Homme. Alors pourquoi ferme-t-elle les yeux sur les droits de plus d'un million d'Azerbaïdjanais qui ont été chassés par les forces arméniennes ?
R - Je ne vais pas passer l'après-midi à entrer dans chacun des conflits locaux qui malheureusement continuent d'émailler le continent européen. Je me suis rendu en Azerbaïdjan, ainsi qu'en Arménie et au Haut-Karabakh, donc je connais la difficulté de ces conflits. Je ne crois pas que cela se gère par des déclarations médiatiques, cela se gère par la négociation. Donc, nous souhaitons soutenir tout ce qui peut, entre les parties, amener à un règlement pacifique.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez beaucoup souligné la coopération du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne dans le domaine des droits de l'Homme. Est-ce que vous pensez que cela pourrait être utile pour résoudre certains conflits, y compris par exemple la question de Chypre et des personnes portées disparues ?
Et une question économique qu'on vient d'évoquer récemment : vous avez beaucoup parlé de la politique énergétique de l'Europe, notamment par les nouvelles technologies de gaz liquéfié. Est-ce qu'il y a des perspectives dans ce sens ?
R - J'espère que nous aurons réglé les problèmes institutionnels de l'Union européenne rapidement, qu'à la fin de l'année nous serons en mesure de clore ce très long chapitre institutionnel qui nous a occupés depuis au moins quinze ans. Il est grand temps que l'Union européenne en effet s'occupe des questions de fond qu'attendent les Européens, les citoyens européens, à commencer par une politique commune de l'énergie. Nous y travaillons beaucoup du côté français.
Dans cette politique commune de l'énergie il y a bien sûr une dimension gazière importante, mais je ne vais pas aujourd'hui, au Conseil de l'Europe, entrer dans le détail de ces propositions que nous ferons en temps utile. Attendons d'abord de voir si nous allons avoir le Traité de Lisbonne et, à partir de là, commencer à réfléchir sur la façon de procéder sur le plan de la politique énergétique commune, que j'appelle de mes voeux.
Q - Etes-vous optimiste quant au vote des Irlandais en faveur du Traité de Lisbonne ?
R - Ecoutez, je suis un républicain, donc je crois au droit souverain des peuples à décider pour eux-mêmes. Je ne ferai donc aucun commentaire. Ils ont eu une campagne électorale, je me suis rendu en Irlande, j'ai regardé leurs débats. Dans quelques heures ils vont se prononcer, souverainement, et puis ensuite nous en tirerons les conséquences. Et le droit international, c'est la ratification par l'ensemble des Etats. Ce que je peux vous dire, c'est que du côté français nous avons beaucoup travaillé à ce qu'une seconde consultation soit possible. Nous avons beaucoup aidé l'Irlande à obtenir les garanties dont elle avait besoin, notamment en matière de droit de la famille, de neutralité, afin que les questions soulevées en Irlande soient résolues de façon satisfaisante. Après, c'est aux Irlandais de se prononcer. Je n'en dirai pas plus à ce stade.
Q - Une visite dans la région du Caucase du Sud est-elle prévue par le ministre français des Affaires étrangères ou bien par vous-même ou bien au niveau du président de la République française ?
R - J'ai prévu de me rendre dans le Caucase à un moment ou à un autre. Pour l'instant, j'ai été nommé depuis trois mois. Donc, il y a énormément de travail, aussi bien à Bruxelles qu'à Strasbourg, dans les pays membre de l'Union. Mais j'ai prévu de me rendre dans le Caucase. Naturellement, s'il y a des évolutions positives des négociations dans la région entre les parties, je pense que le gouvernement français sera heureux de participer au règlement, si les parties souhaitent cette participation.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 octobre 2009