Interview de Mme Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat chargée de l'outre-mer, dans "Le Figaro" du 2 octobre 2009, sur les états généraux de l'outre-mer et sur une autonomie renforcée des territoires ultramarins.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Emission Forum RMC Le Figaro - Le Figaro

Texte intégral

- La participation aux états généraux de l'outre-mer a été très inégale suivant les collectivités. Quel bilan en tirez-vous ?
140 000 personnes se sont connectées sur notre site Internet. Je sais qu'au départ, le processus a été décrié, certain appelant à le boycotter en disant que tout était déjà décidé à Paris. Preuve qu'ils se sont trompés.
- Quelles sont les mesures susceptibles d'être retenues ?
La première chose qui ressort, c'est la volonté des Ultramarins de trouver un moyen de se développer en s'appuyant sur leur environnement géographique. Aux Antilles, on veut privilégier la relation avec la Caraïbe. En Guyane, c'est la coopération avec le Brésil. On peut imaginer des partenariats universitaires communs à l'échelle des zones régionales. La question de la représentativité syndicale revient beaucoup.
- Justement, Elie Domota, leader de la contestation en Guadeloupe, appelle à une nouvelle grève générale. Est-il toujours un interlocuteur du gouvernement ?
M. Domota n'a pas souhaité participer à ces états généraux. Il est le secrétaire général de l'UGTG et, à ce titre, membre de droit de l'Observatoire des prix. Mais il ne siège pas. J'en prends acte. Cependant, il n'y a pas que lui comme interlocuteur du gouvernement. Il y a les élus.
- Nicolas Sarkozy a promis un référendum sur l'autonomie en Martinique, voire en Guyane. Quand seront-ils organisés ?
Le chef de l'État recevra les quatre présidents des exécutifs de Martinique et de Guyane le 7 octobre, afin de discuter de la question du référendum et du calendrier.
- Autonomie veut-il dire largage de la République ?
Transférer des responsabilités supplémentaires ne veut pas dire largage. Ces territoires sont ancrés dans le marbre de la Constitution. La République est une et indivisible. Maintenant, comme l'a dit Nicolas Sarkozy, peut-être faut-il passer à un autre modèle pour l'outre-mer. Il est possible d'imaginer d'avoir à terme autant de statuts que de territoires.
- Longtemps, on dit qu'un ultramarin d'origine ne pouvait pas être ministre de l'Outre-Mer. Vos origines guadeloupéennes sont-elles un handicap ?
Oui, je suis Guadeloupéenne. Et alors ! Il faudrait peut-être sortir des a priori. Je souhaite être jugée sur mes résultats. Je sais que je suis attendue au tournant. Notamment par ceux qui pensaient que je favoriserai la Guadeloupe. Mais je suis la ministre de l'ensemble des territoires d'Outre-Mer. Et je tiens surtout à rester moi-même. D'ailleurs quand je rentre aux Antilles, j'ai plaisir à parler créole.
- Votre nomination à l'Outre-Mer est-elle un tremplin pour les régionales ?
Je suis secrétaire d'État depuis trois mois et pleinement mobilisée par ma tâche. Si la question devait se poser en janvier pour la Guadeloupe, j'en parlerai avec mon parti et François Fillon. Je n'en fais surtout pas une affaire de principe.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 13 octobre 2009