Texte intégral
M. Grossiord.- Bonjour J.-P. Raffarin.
Bonjour M. Grossiord.
Avec 23 autres sénateurs UMP, vous refusez donc de voter en l'état la réforme de la taxe professionnelle, trop risquée pour les finances des collectivités locales dont la réforme viendra dans un deuxième temps. Elus de tous bords se rejoignent sur ce point. Sans doute que beaucoup d'autres sénateurs UMP auraient pu signer votre tribune. Mais pourquoi choisir cette manière forte ?
Regardons la situation sereinement, clairement, lucidement. Il n'y a pas de pataquès entre N. Sarkozy et moi.
Ah bon, j'allais vous poser la question.
Très clairement je vous dis, il n'y a aucun pataquès. J'ai voté 65 des réformes qu'il a proposées au Parlement. Je partage les grandes options de sa politique étrangère et je soutiens sa politique intérieure. Nous parlons de la taxe professionnelle.
Ni claire, ni juste, ni conforme à vos convictions dites-vous à propos de cette réforme.
Figurez-vous, monsieur Grossiord, que ça fait plus de trente ans de ma vie que je me consacre à la décentralisation. C'est un sujet que je connais bien. Je suis d'accord pour la suppression de la taxe professionnelle pour les entreprises au 1er janvier. Nous sommes d'accord. Mais naturellement, par quoi on la remplace ? Ca c'est très important. Et c'est ce dont nous voulons discuter et je me réjouis de vous dire ce matin que madame Lagarde a accepté de nous rencontrer. Elle vient au Sénat mercredi matin pour que nous ayons un échange.
Ah bon ! Et ça vous contente déjà ?
Nous voulons discuter. Nous avons dit que ce n'était pas votable en l'état. Nous voulons discuter. Mes convictions sur ce sujet de la décentralisation sont intangibles. Il y a trois convictions principales. D'abord, la hiérarchisation des réformes. Je pense qu'on ne peut pas tout faire en même temps. Je le dis clairement, il faut faire la réforme des compétences avant la réforme des finances. Deuxièmement, la diversité territoriale. Toutes les collectivités, toutes les communes ne sont pas pareilles. Il y a les riches, il y a les pauvres, il y a les villes, il y a les campagnes. Il est clair qu'il nous faut une fiscalité juste et dynamique. Juste pour que tout le monde y trouve son compte. Et troisièmement, la responsabilité fiscale. C'est maintenant dans la Constitution. J'ai fait voter la République décentralisée. On n'y fait pas assez référence.
Et vous allez le répétant, effectivement, depuis des semaines. Mais cette action, plutôt ce mode d'interpellation est-ce une façon de dire que N. Sarkozy est sourd ?
Absolument pas, il s'agit de parler au Gouvernement, il ne s'agit pas de parler au Président. Il s'agit de dire clairement que nous voulons que la décentralisation soit poursuivie et que, par exemple, dans la fiscalité locale, il n'y ait pas nécessairement des taux nationaux. Car un taux national pour un impôt national, un taux local pour un impôt local. Ce sont des principes et je veux vous rappeler que je les ai faits voter pour les mettre dans la Constitution. Donc il ne s'agit pas d'une humeur, il ne s'agit pas de nervosité, il s'agit de convictions. On ne remet pas en cause le soutien à N. Sarkozy évidemment. Il sait que je suis son ami.
Non mais vous ne lui laissez qu'un seul choix : reculer.
Sur ce sujet, nous voulons clairement discuter avec le Gouvernement. Mais, franchement si le Parlement ne sert pas à ça, à quoi on sert ? Moi je crois vraiment qu'il faut assumer un certain courage politique. C'est toujours ma culture politique. Je n'ai jamais eu de problème avec le courage, je vous le dis clairement, et sur ce sujet, je veux qu'on aille au bout de la discussion au Parlement avec le Gouvernement.
Alors du courage, J.-P. Raffarin. Demain matin, il y a une réunion de l'UMP autour de N. Sarkozy à l'Elysée. Vous irez ? Vous ne serez pas dans vos petits souliers avec votre courage.
Je ne suis pas dans mes petits souliers avec le président de la République. Je suis en contact permanent.
Vous risquez de passer un sale quart d'heure.
Pas du tout. On discute avec le Président. Ce que j'ai dit dans Le Figaro, je l'ai déjà dit à un petit déjeuner de la majorité. Je ne fais pas mes coups en douce.
Ce que vous avez dit dans le JDD, vous l'aviez déjà dit dans Le Figaro.
On a déjà fait une tribune avec les mêmes sénateurs dans Le Figaro il y a trois semaines et là personne ne l'avait vue.
Et si N. Sarkozy avait raison de bousculer le conservatisme des élus qui empêche depuis des années toute réforme en profondeur du millefeuille territorial français, les doublons, le gâchis financier de la décentralisation dénoncé d'ailleurs récemment par La Cour des Comptes.
Je trouve que l'attaque contre la décentralisation est injuste. Qui investit dans le pays aujourd'hui ? Qui fait des emplois quand ils investissent ? Qui fait marcher le bâtiment et les travaux publics ? Ce sont les collectivités locales. Ce sont les élus locaux. L'investissement public est majoritairement celui des collectivités territoriales, et ça plus que l'Etat.
D'accord, ça n'empêche pas les gâchis...
Mais les gâchis...
Les doubles compétences...
...il y en a beaucoup plus au niveau national qu'au niveau local car au niveau local les gâchis ça se voit. Les électeurs le font remarquer. Et donc la décentralisation c'est un principe de bon fonctionnement. Moi je suis pour la République décentralisée. Je l'ai dit, on l'a dit déjà depuis longtemps, on ne peut pas accepter un recul de la décentralisation. Je suis heureux de voir que le Premier ministre dit clairement qu'il n'est pas pour une recentralisation. Eh bien, dans les faits, nous allons discuter sereinement, calmement avec le Gouvernement pour renforcer la décentralisation. Par exemple, le conseiller territorial qui est proposé dans la réforme des collectivités locales. Bonne idée. Pourquoi ? Parce qu'on va donner plus de pouvoir à un élu local.
Mais vous êtes pour aussi le scrutin à un tour.
Je suis pour le scrutin à un tour, je suis pour cette réforme. C'est une réforme juste parce qu'elle donne de la responsabilité.
Revenons à la taxe professionnelle.
Nous y allons y revenir calmement, sereinement.
Vous ne voterez pas le texte en l'état.
Il n'y a pas le feu, non, non et il n'y a pas de pataquès.
Quand même la menace est sérieuse pour le Gouvernement qui ne dispose que d'une majorité relative au Sénat. Donc vous voilà en position...
Ce n'est pas de la menace, c'est de la fermeté de conviction.
De la fermeté, d'accord. Vous voilà donc en position de leader d'un groupe charnière et on se dit : mais quelle carte personnelle joue J.- P. Raffarin ?
Figurez-vous qu'il n'en joue pas. C'est pour ça qu'il est libre, serein, décontracté, qu'il peut exprimer avec une certaine force. Je ne demande rien. Je suis très heureux dans mes fonctions politiques et, finalement, je mets mon expérience, notamment en matière de décentralisation, au service du Parlement et il est normal que le Parlement puisse ainsi entendre la voix des élus locaux. Vous allez voir au congrès des maires, il y a de vraies inquiétudes. On a besoin des maires. Au fond, moi je propose que le président de la République et les maires constituent la vraie alliance dans notre République. Car quels sont les deux élus qui ont le scrutin le plus légitime ? C'est le président de la République et le maire. Et les deux doivent aller ensemble travailler ensemble. Il ne faut pas opposer ces deux légitimités, il faut les prolonger.
Vous êtes aussi le héros de la gauche, vous avez vu, J.-P. Raffarin. B. Hamon sur Europe, hier : "Vive Raffarin".
Oui mais moi, je ne fais pas de manoeuvre. Je vous le dis, je ne suis pas dans la vie politique avec un angle politicien. Je suis là avec des convictions : le territoire, l'enracinement, les régions, j'ai ça au fond de mes tripes, au fond de mes convictions et c'est pour ça que j'ai la fermeté sereine. C'est parce que c'est quelque chose à laquelle je crois.
Vous êtes jusque-là resté assez discret sur le renvoi en correctionnelle de J. Chirac. Je le disais, quelques lignes sur votre blog. « Pourquoi porter atteinte à la fonction présidentielle ? Pourquoi encourager ceux qui s'attaquent à l'image de la France ? ». Mais l'image de la France ne serait-elle pas autrement dégradée à l'étranger si J. Chirac échappait aux juges ?
Je ne crois pas qu'au fond, ça apporte grand-chose aujourd'hui d'envoyer au tribunal J. Chirac. Je le dis comme je le pense. Je respecte la justice, je respecte ses procédures donc je ne souhaite pas commenter outre mesure. J'affirme simplement mon affection pour J. Chirac et je trouve que tout ceci est globalement injuste. Je l'ai dit et point final. La justice se doit... Il a raison le président de la République, J. Chirac, de vouloir aller à son procès de manière détendue et de montrer qu'il n'y a pas d'emplois fictifs qui lui sont reprochés. Donc il y a procès, il y va sereinement. Je trouve son attitude digne et donc je la respecte.
Vous passez une bonne partie de la semaine avec une délégation chinoise qui visite la France, alors que l'UMP vient de passer un accord avec le parti communiste chinois. Un peu de révolte serait bienvenue au sein de ce dernier, non ? Vous allez demander à vos amis chinois de vous imiter au sein de leur parti ?
Je peux vous dire qu'il y a des batailles au sein du Parti communiste chinois assez terribles parce que c'est un parti qui a 74 millions d'adhérents. Il y a plus d'adhérents au parti communiste chinois qu'il n'y a de Français. Il y a peut-être plus de communistes en France qu'en Chine d'ailleurs mais enfin, c'est comme ça. Et au fond, ce qui est très important aujourd'hui, c'est de ne pas être hypocrite. C'est le Parti communiste chinois qui gouverne la Chine, si on veut travailler... J'approuve X. Bertrand qui a besoin de connaître les dirigeants de demain, ces dirigeants de demain de la Chine, pays qui fait aujourd'hui la croissance mondiale, c'est dans le parti qu'on les connaît.
Bonne semaine avec vos amis chinois et N. Sarkozy dès demain matin.
Et bonne semaine à vous aussi.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 13 novembre 2009
Bonjour M. Grossiord.
Avec 23 autres sénateurs UMP, vous refusez donc de voter en l'état la réforme de la taxe professionnelle, trop risquée pour les finances des collectivités locales dont la réforme viendra dans un deuxième temps. Elus de tous bords se rejoignent sur ce point. Sans doute que beaucoup d'autres sénateurs UMP auraient pu signer votre tribune. Mais pourquoi choisir cette manière forte ?
Regardons la situation sereinement, clairement, lucidement. Il n'y a pas de pataquès entre N. Sarkozy et moi.
Ah bon, j'allais vous poser la question.
Très clairement je vous dis, il n'y a aucun pataquès. J'ai voté 65 des réformes qu'il a proposées au Parlement. Je partage les grandes options de sa politique étrangère et je soutiens sa politique intérieure. Nous parlons de la taxe professionnelle.
Ni claire, ni juste, ni conforme à vos convictions dites-vous à propos de cette réforme.
Figurez-vous, monsieur Grossiord, que ça fait plus de trente ans de ma vie que je me consacre à la décentralisation. C'est un sujet que je connais bien. Je suis d'accord pour la suppression de la taxe professionnelle pour les entreprises au 1er janvier. Nous sommes d'accord. Mais naturellement, par quoi on la remplace ? Ca c'est très important. Et c'est ce dont nous voulons discuter et je me réjouis de vous dire ce matin que madame Lagarde a accepté de nous rencontrer. Elle vient au Sénat mercredi matin pour que nous ayons un échange.
Ah bon ! Et ça vous contente déjà ?
Nous voulons discuter. Nous avons dit que ce n'était pas votable en l'état. Nous voulons discuter. Mes convictions sur ce sujet de la décentralisation sont intangibles. Il y a trois convictions principales. D'abord, la hiérarchisation des réformes. Je pense qu'on ne peut pas tout faire en même temps. Je le dis clairement, il faut faire la réforme des compétences avant la réforme des finances. Deuxièmement, la diversité territoriale. Toutes les collectivités, toutes les communes ne sont pas pareilles. Il y a les riches, il y a les pauvres, il y a les villes, il y a les campagnes. Il est clair qu'il nous faut une fiscalité juste et dynamique. Juste pour que tout le monde y trouve son compte. Et troisièmement, la responsabilité fiscale. C'est maintenant dans la Constitution. J'ai fait voter la République décentralisée. On n'y fait pas assez référence.
Et vous allez le répétant, effectivement, depuis des semaines. Mais cette action, plutôt ce mode d'interpellation est-ce une façon de dire que N. Sarkozy est sourd ?
Absolument pas, il s'agit de parler au Gouvernement, il ne s'agit pas de parler au Président. Il s'agit de dire clairement que nous voulons que la décentralisation soit poursuivie et que, par exemple, dans la fiscalité locale, il n'y ait pas nécessairement des taux nationaux. Car un taux national pour un impôt national, un taux local pour un impôt local. Ce sont des principes et je veux vous rappeler que je les ai faits voter pour les mettre dans la Constitution. Donc il ne s'agit pas d'une humeur, il ne s'agit pas de nervosité, il s'agit de convictions. On ne remet pas en cause le soutien à N. Sarkozy évidemment. Il sait que je suis son ami.
Non mais vous ne lui laissez qu'un seul choix : reculer.
Sur ce sujet, nous voulons clairement discuter avec le Gouvernement. Mais, franchement si le Parlement ne sert pas à ça, à quoi on sert ? Moi je crois vraiment qu'il faut assumer un certain courage politique. C'est toujours ma culture politique. Je n'ai jamais eu de problème avec le courage, je vous le dis clairement, et sur ce sujet, je veux qu'on aille au bout de la discussion au Parlement avec le Gouvernement.
Alors du courage, J.-P. Raffarin. Demain matin, il y a une réunion de l'UMP autour de N. Sarkozy à l'Elysée. Vous irez ? Vous ne serez pas dans vos petits souliers avec votre courage.
Je ne suis pas dans mes petits souliers avec le président de la République. Je suis en contact permanent.
Vous risquez de passer un sale quart d'heure.
Pas du tout. On discute avec le Président. Ce que j'ai dit dans Le Figaro, je l'ai déjà dit à un petit déjeuner de la majorité. Je ne fais pas mes coups en douce.
Ce que vous avez dit dans le JDD, vous l'aviez déjà dit dans Le Figaro.
On a déjà fait une tribune avec les mêmes sénateurs dans Le Figaro il y a trois semaines et là personne ne l'avait vue.
Et si N. Sarkozy avait raison de bousculer le conservatisme des élus qui empêche depuis des années toute réforme en profondeur du millefeuille territorial français, les doublons, le gâchis financier de la décentralisation dénoncé d'ailleurs récemment par La Cour des Comptes.
Je trouve que l'attaque contre la décentralisation est injuste. Qui investit dans le pays aujourd'hui ? Qui fait des emplois quand ils investissent ? Qui fait marcher le bâtiment et les travaux publics ? Ce sont les collectivités locales. Ce sont les élus locaux. L'investissement public est majoritairement celui des collectivités territoriales, et ça plus que l'Etat.
D'accord, ça n'empêche pas les gâchis...
Mais les gâchis...
Les doubles compétences...
...il y en a beaucoup plus au niveau national qu'au niveau local car au niveau local les gâchis ça se voit. Les électeurs le font remarquer. Et donc la décentralisation c'est un principe de bon fonctionnement. Moi je suis pour la République décentralisée. Je l'ai dit, on l'a dit déjà depuis longtemps, on ne peut pas accepter un recul de la décentralisation. Je suis heureux de voir que le Premier ministre dit clairement qu'il n'est pas pour une recentralisation. Eh bien, dans les faits, nous allons discuter sereinement, calmement avec le Gouvernement pour renforcer la décentralisation. Par exemple, le conseiller territorial qui est proposé dans la réforme des collectivités locales. Bonne idée. Pourquoi ? Parce qu'on va donner plus de pouvoir à un élu local.
Mais vous êtes pour aussi le scrutin à un tour.
Je suis pour le scrutin à un tour, je suis pour cette réforme. C'est une réforme juste parce qu'elle donne de la responsabilité.
Revenons à la taxe professionnelle.
Nous y allons y revenir calmement, sereinement.
Vous ne voterez pas le texte en l'état.
Il n'y a pas le feu, non, non et il n'y a pas de pataquès.
Quand même la menace est sérieuse pour le Gouvernement qui ne dispose que d'une majorité relative au Sénat. Donc vous voilà en position...
Ce n'est pas de la menace, c'est de la fermeté de conviction.
De la fermeté, d'accord. Vous voilà donc en position de leader d'un groupe charnière et on se dit : mais quelle carte personnelle joue J.- P. Raffarin ?
Figurez-vous qu'il n'en joue pas. C'est pour ça qu'il est libre, serein, décontracté, qu'il peut exprimer avec une certaine force. Je ne demande rien. Je suis très heureux dans mes fonctions politiques et, finalement, je mets mon expérience, notamment en matière de décentralisation, au service du Parlement et il est normal que le Parlement puisse ainsi entendre la voix des élus locaux. Vous allez voir au congrès des maires, il y a de vraies inquiétudes. On a besoin des maires. Au fond, moi je propose que le président de la République et les maires constituent la vraie alliance dans notre République. Car quels sont les deux élus qui ont le scrutin le plus légitime ? C'est le président de la République et le maire. Et les deux doivent aller ensemble travailler ensemble. Il ne faut pas opposer ces deux légitimités, il faut les prolonger.
Vous êtes aussi le héros de la gauche, vous avez vu, J.-P. Raffarin. B. Hamon sur Europe, hier : "Vive Raffarin".
Oui mais moi, je ne fais pas de manoeuvre. Je vous le dis, je ne suis pas dans la vie politique avec un angle politicien. Je suis là avec des convictions : le territoire, l'enracinement, les régions, j'ai ça au fond de mes tripes, au fond de mes convictions et c'est pour ça que j'ai la fermeté sereine. C'est parce que c'est quelque chose à laquelle je crois.
Vous êtes jusque-là resté assez discret sur le renvoi en correctionnelle de J. Chirac. Je le disais, quelques lignes sur votre blog. « Pourquoi porter atteinte à la fonction présidentielle ? Pourquoi encourager ceux qui s'attaquent à l'image de la France ? ». Mais l'image de la France ne serait-elle pas autrement dégradée à l'étranger si J. Chirac échappait aux juges ?
Je ne crois pas qu'au fond, ça apporte grand-chose aujourd'hui d'envoyer au tribunal J. Chirac. Je le dis comme je le pense. Je respecte la justice, je respecte ses procédures donc je ne souhaite pas commenter outre mesure. J'affirme simplement mon affection pour J. Chirac et je trouve que tout ceci est globalement injuste. Je l'ai dit et point final. La justice se doit... Il a raison le président de la République, J. Chirac, de vouloir aller à son procès de manière détendue et de montrer qu'il n'y a pas d'emplois fictifs qui lui sont reprochés. Donc il y a procès, il y va sereinement. Je trouve son attitude digne et donc je la respecte.
Vous passez une bonne partie de la semaine avec une délégation chinoise qui visite la France, alors que l'UMP vient de passer un accord avec le parti communiste chinois. Un peu de révolte serait bienvenue au sein de ce dernier, non ? Vous allez demander à vos amis chinois de vous imiter au sein de leur parti ?
Je peux vous dire qu'il y a des batailles au sein du Parti communiste chinois assez terribles parce que c'est un parti qui a 74 millions d'adhérents. Il y a plus d'adhérents au parti communiste chinois qu'il n'y a de Français. Il y a peut-être plus de communistes en France qu'en Chine d'ailleurs mais enfin, c'est comme ça. Et au fond, ce qui est très important aujourd'hui, c'est de ne pas être hypocrite. C'est le Parti communiste chinois qui gouverne la Chine, si on veut travailler... J'approuve X. Bertrand qui a besoin de connaître les dirigeants de demain, ces dirigeants de demain de la Chine, pays qui fait aujourd'hui la croissance mondiale, c'est dans le parti qu'on les connaît.
Bonne semaine avec vos amis chinois et N. Sarkozy dès demain matin.
Et bonne semaine à vous aussi.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 13 novembre 2009