Texte intégral
R. Duchemin.- Bonjour X. Bertrand. Merci d'être avec nous. La première question que j'allais vous poser : avez-vous lu les bonnes feuilles, les mémoires du président Chirac ?
Non, parce que je ne suis pas comme le présentateur d'une émission sur Canal+ qui, je crois, l'a eu avant parce qu'il avait été mis dans un rayon d'une librairie avant même sa sortie officielle.
Il n'y avait plus qu'à l'acheter ?
Donc, je n'ai pas eu cette chance. Pour ne rien pour cacher, je ne suis pas du tout fana de livres politiques...
Ça règle quand même pas mal de comptes.
...Mais celui-là, je vais le lire. Je vais le lire avec appétit.
Ça règle des comptes notamment avec E. Balladur, avec V. Giscard d'Estaing.
J'ai vu ça aujourd'hui dans un quotidien, mais je vous assure que je vais le lire.
Dites-moi, justement, puisqu'on parle de règlement de comptes, visiblement, les choses ne vont pas particulièrement bien, encore j'ai envie de dire, avec J.-F. Copé. Il n'est visiblement pas content, le patron de la majorité à l'Assemblée. Il est très fâché même contre vous, on dirait. En tout cas, je vais vous proposer de l'écouter, puis vous me donnerez votre sentiment.
J.-F. Copé : Ce que j'ai mal vécu, et que je ne laisserai pas faire, c'est qu'on prenne nos députés en otages, c'est-à-dire qu'après avoir eu un arbitrage favorable du Gouvernement, on découvre qu'effectivement le secrétaire d'Etat aux Sports est contre, bon, c'était un peu tardif, et puis deuxièmement, le secrétaire général de l'UMP, du parti qui nous dit aussi qu'il est contre et qu'il espère que les sénateurs vont corriger la copie des députés.
C. Barbier : Vous, vous demandez aux sénateurs de ne pas corriger la copie ? J.-F. Copé : Donc, moi je vis cela pas bien, parce que je n'accepte pas qu'on prenne nos amis députés en otages. C'est un amendement qui a donné lieu à un arbitrage favorable du Gouvernement. Rien n'empêchait celui-ci de ne pas être d'accord et on aurait eu un autre type de débat. Là, il faut que tout le monde soit en ligne, parce que sinon, moi je ne comprends plus rien à rien.
Il parle évidemment de l'avantage fiscal dont bénéficient les sportifs professionnels. Vous trouvez qu'il a tort sur ce qu'il dit, J.-F. Copé ?
Moi, écoutez, je ne vais pas polémiquer. Je ne suis pas là pour polémiquer avec qui que ce soit. Moi, par contre, je veux bien vous parler du fond de ce dossier.
Oui, mais - parce qu'il y a visiblement polémique, même si vous ne voulez pas en parler - il y a une décision qui a été prise. Est-ce qu'il ne fallait pas plutôt s'en parler avant, tout simplement ?
Depuis le début, j'ai la même position et d'ailleurs, je crois qu'il y a une dépêche d'agence, la semaine dernière, qui fait part de ma position. Je pense que le droit à l'image collective des sportifs est quelque chose de nécessaire, aujourd'hui. Cela devait s'arrêter en 2012, mais seulement, de l'arrêter aujourd'hui, ne me semble pas une bonne chose. Les députés ont voté sur ce sujet. Cela ne sera quand même pas la première fois que le Sénat, sans casser la décision des députés, peut modifier cette décision. D'ailleurs, J.-F. Copé lui-même aussi à des époques a eu des positions différentes du Sénat. Il ne faut pas en faire un drame.
Mais la décision a été prise avec l'avis du Gouvernement, avec l'aval du Gouvernement ?
Mais initialement, le mardi, on n'était pas dans cette position. Et puis, écoutez, il est quand même normal qu'il y ait un débat. Moi, je pense que si cette mesure s'applique au 1er janvier comme c'est prévu, ça va déstabiliser complètement le budget de certains clubs. Parce que ce n'est pas un cadeau fait aux sportifs, cet amendement. C'est un avantage donné aux clubs pour qu'on puisse avoir en France nos meilleurs sportifs. Est-ce que ce débat vaut la peine ? Bien sûr que oui. Et d'ailleurs, il y a des députés de l'UMP - D. Douillet, J.-F. Lamour et d'autres - qui m'ont fait savoir également qu'ils étaient d'accord pour avoir aujourd'hui...
Des anciens sportifs, en l'occurrence.
Mais pourquoi ? Parce qu'ils connaissent bien le sujet, parce qu'ils savent que si on n'a pas d'étude d'impact, cela peut avoir un effet contraire. Mais je le répète, il y a deux chambres parlementaires dans notre pays. Il ne s'agit pas de jouer l'une contre l'autre, mais il s'agit tout simplement d'avoir un débat au sein de notre majorité. Voilà ce que je souhaite, et je ne vois pas pourquoi on serait interdit de prendre la parole dans un débat comme celui-ci, sereinement. De la sérénité ça fait du bien dans les débats publics, et je pense que c'est ce qui permet d'être sur le fond. Moi je suis sur le fond, et je ne dévierai pas de cette ligne.
Alors, on va parler du fond, notamment avec les débats qui ont cours en ce moment, je pense à la taxe professionnelle, je pense aussi au grand emprunt. Visiblement, que ce soit au Sénat ou à l'Assemblée nationale, les députés sont plutôt frondeurs en ce moment à l'UMP.
Oui mais regardez, quand il n'y a pas du tout de débat, on dit : ah là, là, tout le monde pense la même chose, tout le monde est sur la même ligne, pourquoi il n'y a pas d débat chez vous ? Là, moi je préfère qu'il y ait des débats, francs, mais au final...
L'UMP n'est pas un parti godillot ?
Vous venez de faire vous-même la démonstration qu'il y a des débats, et que c'est plutôt salutaire. Mais remarquez aussi une chose...
Et au final, tout le monde va rentrer dans le rang ?
...Est-ce qu'il y a eu sur un sujet la majorité qui a refusé de voter un texte ou une réforme ? Bien sûr que non. Pourquoi ? Parce que nous avons été élus en 2007 pour un projet et pour appliquer un projet. Et là, je suis à la tête de l'UMP, je suis aussi le dépositaire, avec les militants, des engagements qui ont été pris pendant la campagne. Supprimer la taxe professionnelle, c'est indispensable. Cela fait des années et des années que tout le monde...
Ce n'est pas là le problème. Ce qu'on reproche, ce n'est pas la suppression. Là, le problème qui est dénoncé par E. Balladur, J.-P. Raffarin, A. Juppé. Ils disent : la taxe professionnelle, très bien, on a compris qu'il faut réformer, simplement le problème c'est de le faire en même temps que la réforme des collectivités. Là, ça passe moins bien.
Je veux juste vous expliquer : supprimer la taxe professionnelle pour les entreprises au 1er janvier, indispensable, c'est la priorité à l'emploi, 6 milliards d'euros de moins qui pèseront sur les entreprises, c'est 6 milliards d'euros qui vont favoriser l'emploi. Maintenant, ce n'est pas une petite réforme, ce n'est pas une mince réforme. Quand à l'époque, avant 76, la patente est devenue taxe professionnelle, ça a été compliqué, ça a été long. Là, on a décidé de le faire dès cette année, mais ce qui est important, c'est d'apporter les clarifications, les précisions, les garanties aux collectivités dans le cadre de ce budget. On a commencé à le faire à l'Assemblée, on va continuer à le faire au Sénat, voilà. Et vous verrez qu'au final tout ce dont on parle aujourd'hui va amener à ce débat, à ces clarifications, et cette suppression va être actée dès ce budget. Ce qu'il faut bien savoir...
Et au vote donc de la majorité derrière le Gouvernement...
Mais est-ce que le vote de la majorité a manqué, à un moment ou à un autre ? Par contre, ce qui est vrai c'est que nous sommes les seuls à avoir du débat d'idées. Aujourd'hui, l'opposition très clairement est aux abonnés absents, on ne l'entend pas faire des propositions ou des contre-propositions. Et je suis à la tête d'une famille politique, d'un mouvement politique qui dit à chaque fois : il ne doit pas y avoir qu'une seule tête, il doit y avoir différentes expressions mais au final il y a une ligne, et cette ligne politique c'est aussi la tenue des engagements pris devant les Français.
Même combat sur le grand emprunt ? Là, pour le coup, ce sont les députés, les 63 qui publient une tribune aujourd'hui, ils disent : "nous, on veut 100 milliards ou rien, sinon ce grand emprunt finalement ne servira pas à grand-chose".
Ils disent entre 60 et 100, pour être très précis. Je suis aujourd'hui sur...
C'est entre 20 et 40 que c'est prévu ?
Ma priorité des priorités, parce que là aussi je crois qu'on est à un moment où il faut beaucoup de pédagogie pour les Français, ça va servir à quoi le grand emprunt ? Le grand emprunt va servir à financer de nouvelles priorités...
P. Devedjian nous l'expliquait effectivement...
...pour la croissance...c'est-à-dire, la santé, la santé je trouve que c'est important.
Mais vous ne pensez pas qu'aujourd'hui, ce sont les...
...au lendemain notamment d'un plan cancer très ambitieux présenté par le Président, de se dire qu'on va continuer à investir dans la santé, je trouve que ça a du sens. L'écologie également, en matière de transport, en matière d'urbanisme, ça a du sens. Voyons déjà ce que l'on y met pour expliquer aux Français avant de voir justement de combien on aura besoin et de voir le montant.
Il y a aussi un autre dossier qui agite en ce moment pas mal à l'UMP, c'est votre voyage en Chine, et les accords passés avec le PC. J'ai cru lire que L. Luca voulait claquer la porte, il dit : "on n'a pas à signer d'accord quand on est un parti démocratique avec ces gens-là" !
Mais c'est un mémorandum - et je ne joue pas sur les mots. On a décidé d'avoir des échanges avec le PC chinois et de préciser la nature de ces échanges. Vous savez, je ne vais certainement pas m'asseoir sur les valeurs qui sont celles de ma famille politique. J'ai rencontré L. Luca, j'ai rencontré aussi les membres du groupe d'études France-Tibet, et je vais vous dire une chose, ce mémorandum qui n'est pas le premier, qui ne sera pas le dernier, avec différentes formations politiques en Europe comme à l'international. C'est parce que...
Avec la Russie notamment.
Il n'y a pas...
Il n'y a pas un projet de mémorandum avec... ?
Il n'y a rien de tel, il n'y a rien de tel qui est prévu, absolument pas ! Absolument pas avec la Russie ! Nous avons, plutôt avec les conservateurs anglais, avec les Portugais du PSD, nous avons l'intention d'établir ce type de relations, mais non il n'y a rien de tel, je peux vous le garantir. Mais par contre, je vais vous dire une chose, qu'un parti politique soit dans le débat d'idées, qu'un parti politique soit en train de jouer un rôle à l'international, c'est nouveau. Mais ceux qui pensaient qu'un parti politique était là pour sagement préparer les élections dans son coin, c'est terminé, il y a aussi une rupture dans la façon dont un parti politique joue un rôle dans la vie politique française, et c'est le souhait, pas seulement du secrétaire général, mais aussi des militants du Mouvement populaire.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 12 novembre 2009
Non, parce que je ne suis pas comme le présentateur d'une émission sur Canal+ qui, je crois, l'a eu avant parce qu'il avait été mis dans un rayon d'une librairie avant même sa sortie officielle.
Il n'y avait plus qu'à l'acheter ?
Donc, je n'ai pas eu cette chance. Pour ne rien pour cacher, je ne suis pas du tout fana de livres politiques...
Ça règle quand même pas mal de comptes.
...Mais celui-là, je vais le lire. Je vais le lire avec appétit.
Ça règle des comptes notamment avec E. Balladur, avec V. Giscard d'Estaing.
J'ai vu ça aujourd'hui dans un quotidien, mais je vous assure que je vais le lire.
Dites-moi, justement, puisqu'on parle de règlement de comptes, visiblement, les choses ne vont pas particulièrement bien, encore j'ai envie de dire, avec J.-F. Copé. Il n'est visiblement pas content, le patron de la majorité à l'Assemblée. Il est très fâché même contre vous, on dirait. En tout cas, je vais vous proposer de l'écouter, puis vous me donnerez votre sentiment.
J.-F. Copé : Ce que j'ai mal vécu, et que je ne laisserai pas faire, c'est qu'on prenne nos députés en otages, c'est-à-dire qu'après avoir eu un arbitrage favorable du Gouvernement, on découvre qu'effectivement le secrétaire d'Etat aux Sports est contre, bon, c'était un peu tardif, et puis deuxièmement, le secrétaire général de l'UMP, du parti qui nous dit aussi qu'il est contre et qu'il espère que les sénateurs vont corriger la copie des députés.
C. Barbier : Vous, vous demandez aux sénateurs de ne pas corriger la copie ? J.-F. Copé : Donc, moi je vis cela pas bien, parce que je n'accepte pas qu'on prenne nos amis députés en otages. C'est un amendement qui a donné lieu à un arbitrage favorable du Gouvernement. Rien n'empêchait celui-ci de ne pas être d'accord et on aurait eu un autre type de débat. Là, il faut que tout le monde soit en ligne, parce que sinon, moi je ne comprends plus rien à rien.
Il parle évidemment de l'avantage fiscal dont bénéficient les sportifs professionnels. Vous trouvez qu'il a tort sur ce qu'il dit, J.-F. Copé ?
Moi, écoutez, je ne vais pas polémiquer. Je ne suis pas là pour polémiquer avec qui que ce soit. Moi, par contre, je veux bien vous parler du fond de ce dossier.
Oui, mais - parce qu'il y a visiblement polémique, même si vous ne voulez pas en parler - il y a une décision qui a été prise. Est-ce qu'il ne fallait pas plutôt s'en parler avant, tout simplement ?
Depuis le début, j'ai la même position et d'ailleurs, je crois qu'il y a une dépêche d'agence, la semaine dernière, qui fait part de ma position. Je pense que le droit à l'image collective des sportifs est quelque chose de nécessaire, aujourd'hui. Cela devait s'arrêter en 2012, mais seulement, de l'arrêter aujourd'hui, ne me semble pas une bonne chose. Les députés ont voté sur ce sujet. Cela ne sera quand même pas la première fois que le Sénat, sans casser la décision des députés, peut modifier cette décision. D'ailleurs, J.-F. Copé lui-même aussi à des époques a eu des positions différentes du Sénat. Il ne faut pas en faire un drame.
Mais la décision a été prise avec l'avis du Gouvernement, avec l'aval du Gouvernement ?
Mais initialement, le mardi, on n'était pas dans cette position. Et puis, écoutez, il est quand même normal qu'il y ait un débat. Moi, je pense que si cette mesure s'applique au 1er janvier comme c'est prévu, ça va déstabiliser complètement le budget de certains clubs. Parce que ce n'est pas un cadeau fait aux sportifs, cet amendement. C'est un avantage donné aux clubs pour qu'on puisse avoir en France nos meilleurs sportifs. Est-ce que ce débat vaut la peine ? Bien sûr que oui. Et d'ailleurs, il y a des députés de l'UMP - D. Douillet, J.-F. Lamour et d'autres - qui m'ont fait savoir également qu'ils étaient d'accord pour avoir aujourd'hui...
Des anciens sportifs, en l'occurrence.
Mais pourquoi ? Parce qu'ils connaissent bien le sujet, parce qu'ils savent que si on n'a pas d'étude d'impact, cela peut avoir un effet contraire. Mais je le répète, il y a deux chambres parlementaires dans notre pays. Il ne s'agit pas de jouer l'une contre l'autre, mais il s'agit tout simplement d'avoir un débat au sein de notre majorité. Voilà ce que je souhaite, et je ne vois pas pourquoi on serait interdit de prendre la parole dans un débat comme celui-ci, sereinement. De la sérénité ça fait du bien dans les débats publics, et je pense que c'est ce qui permet d'être sur le fond. Moi je suis sur le fond, et je ne dévierai pas de cette ligne.
Alors, on va parler du fond, notamment avec les débats qui ont cours en ce moment, je pense à la taxe professionnelle, je pense aussi au grand emprunt. Visiblement, que ce soit au Sénat ou à l'Assemblée nationale, les députés sont plutôt frondeurs en ce moment à l'UMP.
Oui mais regardez, quand il n'y a pas du tout de débat, on dit : ah là, là, tout le monde pense la même chose, tout le monde est sur la même ligne, pourquoi il n'y a pas d débat chez vous ? Là, moi je préfère qu'il y ait des débats, francs, mais au final...
L'UMP n'est pas un parti godillot ?
Vous venez de faire vous-même la démonstration qu'il y a des débats, et que c'est plutôt salutaire. Mais remarquez aussi une chose...
Et au final, tout le monde va rentrer dans le rang ?
...Est-ce qu'il y a eu sur un sujet la majorité qui a refusé de voter un texte ou une réforme ? Bien sûr que non. Pourquoi ? Parce que nous avons été élus en 2007 pour un projet et pour appliquer un projet. Et là, je suis à la tête de l'UMP, je suis aussi le dépositaire, avec les militants, des engagements qui ont été pris pendant la campagne. Supprimer la taxe professionnelle, c'est indispensable. Cela fait des années et des années que tout le monde...
Ce n'est pas là le problème. Ce qu'on reproche, ce n'est pas la suppression. Là, le problème qui est dénoncé par E. Balladur, J.-P. Raffarin, A. Juppé. Ils disent : la taxe professionnelle, très bien, on a compris qu'il faut réformer, simplement le problème c'est de le faire en même temps que la réforme des collectivités. Là, ça passe moins bien.
Je veux juste vous expliquer : supprimer la taxe professionnelle pour les entreprises au 1er janvier, indispensable, c'est la priorité à l'emploi, 6 milliards d'euros de moins qui pèseront sur les entreprises, c'est 6 milliards d'euros qui vont favoriser l'emploi. Maintenant, ce n'est pas une petite réforme, ce n'est pas une mince réforme. Quand à l'époque, avant 76, la patente est devenue taxe professionnelle, ça a été compliqué, ça a été long. Là, on a décidé de le faire dès cette année, mais ce qui est important, c'est d'apporter les clarifications, les précisions, les garanties aux collectivités dans le cadre de ce budget. On a commencé à le faire à l'Assemblée, on va continuer à le faire au Sénat, voilà. Et vous verrez qu'au final tout ce dont on parle aujourd'hui va amener à ce débat, à ces clarifications, et cette suppression va être actée dès ce budget. Ce qu'il faut bien savoir...
Et au vote donc de la majorité derrière le Gouvernement...
Mais est-ce que le vote de la majorité a manqué, à un moment ou à un autre ? Par contre, ce qui est vrai c'est que nous sommes les seuls à avoir du débat d'idées. Aujourd'hui, l'opposition très clairement est aux abonnés absents, on ne l'entend pas faire des propositions ou des contre-propositions. Et je suis à la tête d'une famille politique, d'un mouvement politique qui dit à chaque fois : il ne doit pas y avoir qu'une seule tête, il doit y avoir différentes expressions mais au final il y a une ligne, et cette ligne politique c'est aussi la tenue des engagements pris devant les Français.
Même combat sur le grand emprunt ? Là, pour le coup, ce sont les députés, les 63 qui publient une tribune aujourd'hui, ils disent : "nous, on veut 100 milliards ou rien, sinon ce grand emprunt finalement ne servira pas à grand-chose".
Ils disent entre 60 et 100, pour être très précis. Je suis aujourd'hui sur...
C'est entre 20 et 40 que c'est prévu ?
Ma priorité des priorités, parce que là aussi je crois qu'on est à un moment où il faut beaucoup de pédagogie pour les Français, ça va servir à quoi le grand emprunt ? Le grand emprunt va servir à financer de nouvelles priorités...
P. Devedjian nous l'expliquait effectivement...
...pour la croissance...c'est-à-dire, la santé, la santé je trouve que c'est important.
Mais vous ne pensez pas qu'aujourd'hui, ce sont les...
...au lendemain notamment d'un plan cancer très ambitieux présenté par le Président, de se dire qu'on va continuer à investir dans la santé, je trouve que ça a du sens. L'écologie également, en matière de transport, en matière d'urbanisme, ça a du sens. Voyons déjà ce que l'on y met pour expliquer aux Français avant de voir justement de combien on aura besoin et de voir le montant.
Il y a aussi un autre dossier qui agite en ce moment pas mal à l'UMP, c'est votre voyage en Chine, et les accords passés avec le PC. J'ai cru lire que L. Luca voulait claquer la porte, il dit : "on n'a pas à signer d'accord quand on est un parti démocratique avec ces gens-là" !
Mais c'est un mémorandum - et je ne joue pas sur les mots. On a décidé d'avoir des échanges avec le PC chinois et de préciser la nature de ces échanges. Vous savez, je ne vais certainement pas m'asseoir sur les valeurs qui sont celles de ma famille politique. J'ai rencontré L. Luca, j'ai rencontré aussi les membres du groupe d'études France-Tibet, et je vais vous dire une chose, ce mémorandum qui n'est pas le premier, qui ne sera pas le dernier, avec différentes formations politiques en Europe comme à l'international. C'est parce que...
Avec la Russie notamment.
Il n'y a pas...
Il n'y a pas un projet de mémorandum avec... ?
Il n'y a rien de tel, il n'y a rien de tel qui est prévu, absolument pas ! Absolument pas avec la Russie ! Nous avons, plutôt avec les conservateurs anglais, avec les Portugais du PSD, nous avons l'intention d'établir ce type de relations, mais non il n'y a rien de tel, je peux vous le garantir. Mais par contre, je vais vous dire une chose, qu'un parti politique soit dans le débat d'idées, qu'un parti politique soit en train de jouer un rôle à l'international, c'est nouveau. Mais ceux qui pensaient qu'un parti politique était là pour sagement préparer les élections dans son coin, c'est terminé, il y a aussi une rupture dans la façon dont un parti politique joue un rôle dans la vie politique française, et c'est le souhait, pas seulement du secrétaire général, mais aussi des militants du Mouvement populaire.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 12 novembre 2009