Texte intégral
R. Sicard.- Bonjour à tous, bonjour C. Estrosi.
Bonjour R. Sicard.
Ce matin, D. Strauss Kahn, le patron du FMI, dit que le monde est peut-être en train de sortir de la crise. Est-ce que l'industrie française, elle, est en train de sortir de la crise ?
Ce que je peux confirmer en tous cas, c'est qu'il y a, selon l'INSEE, ce matin, une reprise de la croissance puisque fin octobre nous sommes à plus 1,1, après une reprise déjà au mois de septembre de plus 3,7. Et ce qu'il y a d'intéressant, c'est que...
Croissance de l'industrie ou croissance générale ?
Croissance de la consommation, donc un signe d'optimisme chez les consommateurs en général qui vont notamment acheter plus de produits manufacturiers. Et que la reprise ne se fait plus essentiellement sur la relance de l'automobile avec les effets de la prime à la casse puisque nous étions à plus 10,6 au mois de septembre et que nous sommes à plus 0,6 dans l'industrie automobile au mois d'octobre. Ceci étant, d'abord j'incite à ce que l'on continue à utiliser plus encore la prime à la casse en cette fin d'année puisque j'ai pris l'engagement que jusqu'au 31 décembre pour les véhicules commandés et livrés en 2010, on bénéficierait de cette prime à la casse. Et puis pour moi, les chiffres ne seront définitivement optimistes que lorsque cette reprise de la consommation sera alignée sur une reprise de l'emploi lui-même. Le meilleur chiffre pour moi c'est l'emploi et à dire vrai, nous n'en sommes pas là. Voilà pourquoi nous devons continuer à accentuer nos politiques de relance, d'aide à l'investissement, de soutien aux entreprises parce que notre priorité doit rester l'emploi.
Mais est-ce que vous avez le sentiment qu'il y a un rebond de l'industrie française ou pas ?
Il y a de toute évidence un rebond et toute l'année si progressivement, on est revenu vers des chiffres à la hausse, c'est parce que la France peut revendiquer encore aujourd'hui d'être une grande puissance industrielle. C'est pour ça que pendant cette crise, il faut continuer à investir à fond sur l'innovation parce que d'autres le font en ce moment et qu'à la sortie de la crise, ceux qui n'auront pas investi sur l'innovation resteront sur le bord du chemin.
Il y a un débat là-dessus, il y a certains économistes qui dissent que la France n'est plus un pays industriel, qu'elle n'a plus vocation à être un pays industriel mais un pays de services, un pays de tourisme. Vous n'êtes pas d'accord avec cette analyse ?
Si, vous avez raison. Ils ont raison. Depuis trente ans on a été assez lâche, sous tous les gouvernements de gauche comme de droite, pour abandonner un certain nombre de mots - "usine", "ouvrier", "industrie" - comme si c'était des gros mots. Je le dis aujourd'hui, "usine", "ouvrier", "industrie", "ingénieur", ce ne sont pas des gros mots, ce sont les métiers d'avenir. Voilà pourquoi le président de la République a souhaité que je lance les états généraux de l'industrie, que j'ouvrirai demain à Lyon avec C. Lagarde, pour engager notre révolution industrielle et faire en sorte qu'à la sortie de crise, nous puissions revendiquer de nouveau que la France est une grande puissance industrielle.
Vous allez privilégier quels secteurs ? Est-ce qu'il y a des secteurs qui sont à privilégier, d'autres à condamner, d'autres à abandonner ?
Les éco-technologies avec le véhicule propre, le véhicule vert, le véhicule électrique bien évidemment. La fibre optique qui est le moyen en communication dont nous devons non seulement doter notre pays mais ensuite en faire un élément de commercialisation pour être les plus performants dans ce domaine. Dans l'industrie du médicament, les biotechnologies qui seront 80% des médicaments de demain. Ou encore les nanotechnologies ou la micro électronique. Ce sont autant d'enjeux stratégiques.
Est-ce qu'il y a des secteurs condamnés ?
Il y a de toute évidence des secteurs qui vont être plus en difficulté. Je pense à la métallurgie, je pense peut-être à la chimie. Pour autant, si nous créons des filières comme je le souhaite avec les états généraux de l'industrie, là où nous étions organisés par secteur, ce qui est une erreur, s'organiser comme les Allemands en éco-systèmes avec de vraies filières, chacun peut y trouver son compte parce que c'est une filière automobile, c'est une filière aéronautique, c'est une filière de l'industrie de la santé qui peut tirer une économie par le haut et faire en sorte que nous sauvegardions certains secteurs qui pourraient être appelés à disparaître et qui, au contraire, pourraient retrouver tout leur positionnement.
Vous parliez de la prime à la casse tout à l'heure, elle va être supprimée progressivement. Ce n'est pas une erreur, est-ce l'automobile ne va pas pâtir de cette suppression progressive ?
Je le dis, utilisons-la à fond d'ici le 31 décembre, elle reste à 1.000 euros. Et alors qu'elle devait s'arrêter au 31 décembre, on décide de la prolonger. 700 euros au premier semestre 2010, 500 euros le deuxième semestre et ensuite nous livrerons les premières générations de véhicules électriques avec Renault et PSA en 2011, avec le bonus et le super bonus qui peuvent apporter jusqu'à 5.000 euros par achat de véhicule. Donc quelque part on s'organise pour continuer à soutenir les futurs acheteurs automobiles, mais cette fois-ci sur les véhicules du futur qui n'émettront pas de CO².
En attendant il y a le problème des sous-traitants de l'automobile. Il y a un plan qui a été engagé, c'est un secteur qui est en grande difficulté. Est-ce que celui-là peut être sauvé ?
Alors les industriels c'est fait, les nouvelles générations de véhicules automobiles c'est fait avec l'aide à l'innovation, le financement d'une plateforme de véhicules électriques à Flins par le Gouvernement. Ainsi que de batteries pour véhicules électriques. Il reste maintenant à aider nos sous-traitants qui ont subi le plus de conséquences de la crise parce que ce sont eux qui en bout de course ont subi le plus de baisses dans leur carnet de commandes. J'ai donc mis hier en place un fonds de soutien à l'industrie automobile pour les sous-traitants. Ca représente avec les équipementiers à peu près 300 000 emplois. Je veux sauver le savoir-faire de leurs ouvriers, ainsi qu'en même temps les aider à la modernisation pour qu'ils puissent continuer à accompagner nos grands industriels comme ils l'ont fait depuis si longtemps. Ils produisent près d'un brevet sur cinq dans l'industrie en France.
Un mot sur EDF. Le nouveau patron, H. Proglio réclame un doublement de salaire par rapport à son prédécesseur. Est-ce que ce n'est pas un petit peu indécent dans cette période de crise ?
H. Proglio ne fait qu'une chose : après les responsabilités qu'il a exercées, il accède à de nouvelles responsabilités plus élevées encore. Il évoque simplement le fait de ne pas se retrouver à un niveau de rémunération plus bas. Moi je vous pose la question : si demain, on vous confie des responsabilités encore plus élevées, ce que je vous souhaite, et qu'en même temps, on vous dit : vous serez moins rémunéré... Je comprends que dans un pays quand on prend les meilleurs pour exercer les meilleures responsabilités, cette question soit posée. C'est un problème de compétitivité pour notre pays aussi.
Donc ça ne vous choque pas ?
Ca ne me choque pas que ce débat soit ouvert. Il faut l'aborder calmement et s'assurer, bien sûr, qu'il ne choque pas l'opinion publique et en même temps faire preuve d'un peu de courage, si nous voulons avoir les meilleurs capitaines d'industrie pour diriger nos plus grandes entreprises.
Sur La Poste, ici même, hier, O. Besancenot vous traitait de rigolo parce que vous aviez dit que La Poste ne serait jamais privatisée. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
Je dis que ça ne me fait pas rire du tout. Je dis que ce type est quelqu'un de dangereux. Il nous a promis la révolution, il nous a promis des grèves à répétition, il nous a promis des blocages à répétition. On a vu la journée d'hier : 15% de mobilisation alors qu'il y en avait 26% il y a un an et 22% au mois de septembre dernier. Au final, un trotskiste énervé, ça peut être un pléonasme mais après tant d'agitation c'est tout ce qu'est monsieur Besancenot, qui est un menteur... Monsieur Besancenot vous a dit sur ce plateau hier que nous avions perdu 60 000 emplois. Il y a eu 20 000 emplois qui n'ont pas été remplacés en départs à la retraite et 8.000 qui ont été créés l'année dernière. Il vous a dit que la Suède avait privatisé. La Suède n'a pas privatisé. La Poste suédoise est 100% publique et elle a affaire à des difficultés d'ouverture à la concurrence, qui datent de 93 chez elle, parce que la Suède l'a mal gérée. Ca monsieur Besancenot ne le sait pas. Et enfin monsieur Besancenot a réclamé devant vous, de nouveau, un référendum mais cette fois-ci un référendum sur le changement de statut. C'est-à-dire qu'il y a quelques temps, il réclamait un référendum pour ou contre la privatisation de La Poste. Maintenant que j'ai fait la démonstration avec le vote du Sénat que La Poste serait, selon mon néologisme, qui est un mot qui n'est pas français, « imprivatisable », il ne parle plus de référendum sur ce sujet, il en parle sur le changement de statut. Ca veut dire que monsieur Besancenot demande pratiquement un référendum à la minute. Vous savez, ça me fait penser simplement que monsieur Besancenot est en train de se « fabiuiser ». La « fabiuisation » c'est ce que fait monsieur Fabius qui réclame lui aussi un référendum à la minute. Ce sera dur pour la chose suivante. « Fabiuisation » : c'est un homme politique qui n'a pas d'idées et qui réclame un référendum à la minute. La prochaine fois, monsieur Besancenot réclamera un référendum pour savoir si on veut changer ou pas la couleur du véhicule du facteur.
Juste un mot sur la taxe professionnelle. Beaucoup d'élus y compris à l'UMP sont contre sa suppression. Vous êtes élu, maire de Nice, est-ce que vous, vous êtes favorable à cette suppression de la taxe professionnelle ou pas ?
Le ministre de l'Industrie dit très clairement à tous les industriels de France que c'est une exigence. Ils me le demandent tous les jours pour leur redonner des marges de manoeuvres. C'est l'impôt le plus injuste qui soit, celui qui porte sur la création d'emplois et sur les investissements productifs. Vous créez des emplois, on vous punit, on vous fait payer un impôt. Nous devons leur redonner des marges de manoeuvre. Le 1er janvier, il n'y aura plus de taxe professionnelle. En même temps, cela est totalement compensé par la contribution économique territoriale qui portera, elle, sur la valeur ajoutée et qui permettra aux collectivités d'avoir un impôt plus dynamique, parce que la valeur ajoutée sur les entreprises ces trois dernières années, c'était plus 4,3% de dynamisme alors que la taxe professionnelle les trois dernières années c'était plus 3,1.
Merci C. Estrosi.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 26 novembre 2009
Bonjour R. Sicard.
Ce matin, D. Strauss Kahn, le patron du FMI, dit que le monde est peut-être en train de sortir de la crise. Est-ce que l'industrie française, elle, est en train de sortir de la crise ?
Ce que je peux confirmer en tous cas, c'est qu'il y a, selon l'INSEE, ce matin, une reprise de la croissance puisque fin octobre nous sommes à plus 1,1, après une reprise déjà au mois de septembre de plus 3,7. Et ce qu'il y a d'intéressant, c'est que...
Croissance de l'industrie ou croissance générale ?
Croissance de la consommation, donc un signe d'optimisme chez les consommateurs en général qui vont notamment acheter plus de produits manufacturiers. Et que la reprise ne se fait plus essentiellement sur la relance de l'automobile avec les effets de la prime à la casse puisque nous étions à plus 10,6 au mois de septembre et que nous sommes à plus 0,6 dans l'industrie automobile au mois d'octobre. Ceci étant, d'abord j'incite à ce que l'on continue à utiliser plus encore la prime à la casse en cette fin d'année puisque j'ai pris l'engagement que jusqu'au 31 décembre pour les véhicules commandés et livrés en 2010, on bénéficierait de cette prime à la casse. Et puis pour moi, les chiffres ne seront définitivement optimistes que lorsque cette reprise de la consommation sera alignée sur une reprise de l'emploi lui-même. Le meilleur chiffre pour moi c'est l'emploi et à dire vrai, nous n'en sommes pas là. Voilà pourquoi nous devons continuer à accentuer nos politiques de relance, d'aide à l'investissement, de soutien aux entreprises parce que notre priorité doit rester l'emploi.
Mais est-ce que vous avez le sentiment qu'il y a un rebond de l'industrie française ou pas ?
Il y a de toute évidence un rebond et toute l'année si progressivement, on est revenu vers des chiffres à la hausse, c'est parce que la France peut revendiquer encore aujourd'hui d'être une grande puissance industrielle. C'est pour ça que pendant cette crise, il faut continuer à investir à fond sur l'innovation parce que d'autres le font en ce moment et qu'à la sortie de la crise, ceux qui n'auront pas investi sur l'innovation resteront sur le bord du chemin.
Il y a un débat là-dessus, il y a certains économistes qui dissent que la France n'est plus un pays industriel, qu'elle n'a plus vocation à être un pays industriel mais un pays de services, un pays de tourisme. Vous n'êtes pas d'accord avec cette analyse ?
Si, vous avez raison. Ils ont raison. Depuis trente ans on a été assez lâche, sous tous les gouvernements de gauche comme de droite, pour abandonner un certain nombre de mots - "usine", "ouvrier", "industrie" - comme si c'était des gros mots. Je le dis aujourd'hui, "usine", "ouvrier", "industrie", "ingénieur", ce ne sont pas des gros mots, ce sont les métiers d'avenir. Voilà pourquoi le président de la République a souhaité que je lance les états généraux de l'industrie, que j'ouvrirai demain à Lyon avec C. Lagarde, pour engager notre révolution industrielle et faire en sorte qu'à la sortie de crise, nous puissions revendiquer de nouveau que la France est une grande puissance industrielle.
Vous allez privilégier quels secteurs ? Est-ce qu'il y a des secteurs qui sont à privilégier, d'autres à condamner, d'autres à abandonner ?
Les éco-technologies avec le véhicule propre, le véhicule vert, le véhicule électrique bien évidemment. La fibre optique qui est le moyen en communication dont nous devons non seulement doter notre pays mais ensuite en faire un élément de commercialisation pour être les plus performants dans ce domaine. Dans l'industrie du médicament, les biotechnologies qui seront 80% des médicaments de demain. Ou encore les nanotechnologies ou la micro électronique. Ce sont autant d'enjeux stratégiques.
Est-ce qu'il y a des secteurs condamnés ?
Il y a de toute évidence des secteurs qui vont être plus en difficulté. Je pense à la métallurgie, je pense peut-être à la chimie. Pour autant, si nous créons des filières comme je le souhaite avec les états généraux de l'industrie, là où nous étions organisés par secteur, ce qui est une erreur, s'organiser comme les Allemands en éco-systèmes avec de vraies filières, chacun peut y trouver son compte parce que c'est une filière automobile, c'est une filière aéronautique, c'est une filière de l'industrie de la santé qui peut tirer une économie par le haut et faire en sorte que nous sauvegardions certains secteurs qui pourraient être appelés à disparaître et qui, au contraire, pourraient retrouver tout leur positionnement.
Vous parliez de la prime à la casse tout à l'heure, elle va être supprimée progressivement. Ce n'est pas une erreur, est-ce l'automobile ne va pas pâtir de cette suppression progressive ?
Je le dis, utilisons-la à fond d'ici le 31 décembre, elle reste à 1.000 euros. Et alors qu'elle devait s'arrêter au 31 décembre, on décide de la prolonger. 700 euros au premier semestre 2010, 500 euros le deuxième semestre et ensuite nous livrerons les premières générations de véhicules électriques avec Renault et PSA en 2011, avec le bonus et le super bonus qui peuvent apporter jusqu'à 5.000 euros par achat de véhicule. Donc quelque part on s'organise pour continuer à soutenir les futurs acheteurs automobiles, mais cette fois-ci sur les véhicules du futur qui n'émettront pas de CO².
En attendant il y a le problème des sous-traitants de l'automobile. Il y a un plan qui a été engagé, c'est un secteur qui est en grande difficulté. Est-ce que celui-là peut être sauvé ?
Alors les industriels c'est fait, les nouvelles générations de véhicules automobiles c'est fait avec l'aide à l'innovation, le financement d'une plateforme de véhicules électriques à Flins par le Gouvernement. Ainsi que de batteries pour véhicules électriques. Il reste maintenant à aider nos sous-traitants qui ont subi le plus de conséquences de la crise parce que ce sont eux qui en bout de course ont subi le plus de baisses dans leur carnet de commandes. J'ai donc mis hier en place un fonds de soutien à l'industrie automobile pour les sous-traitants. Ca représente avec les équipementiers à peu près 300 000 emplois. Je veux sauver le savoir-faire de leurs ouvriers, ainsi qu'en même temps les aider à la modernisation pour qu'ils puissent continuer à accompagner nos grands industriels comme ils l'ont fait depuis si longtemps. Ils produisent près d'un brevet sur cinq dans l'industrie en France.
Un mot sur EDF. Le nouveau patron, H. Proglio réclame un doublement de salaire par rapport à son prédécesseur. Est-ce que ce n'est pas un petit peu indécent dans cette période de crise ?
H. Proglio ne fait qu'une chose : après les responsabilités qu'il a exercées, il accède à de nouvelles responsabilités plus élevées encore. Il évoque simplement le fait de ne pas se retrouver à un niveau de rémunération plus bas. Moi je vous pose la question : si demain, on vous confie des responsabilités encore plus élevées, ce que je vous souhaite, et qu'en même temps, on vous dit : vous serez moins rémunéré... Je comprends que dans un pays quand on prend les meilleurs pour exercer les meilleures responsabilités, cette question soit posée. C'est un problème de compétitivité pour notre pays aussi.
Donc ça ne vous choque pas ?
Ca ne me choque pas que ce débat soit ouvert. Il faut l'aborder calmement et s'assurer, bien sûr, qu'il ne choque pas l'opinion publique et en même temps faire preuve d'un peu de courage, si nous voulons avoir les meilleurs capitaines d'industrie pour diriger nos plus grandes entreprises.
Sur La Poste, ici même, hier, O. Besancenot vous traitait de rigolo parce que vous aviez dit que La Poste ne serait jamais privatisée. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
Je dis que ça ne me fait pas rire du tout. Je dis que ce type est quelqu'un de dangereux. Il nous a promis la révolution, il nous a promis des grèves à répétition, il nous a promis des blocages à répétition. On a vu la journée d'hier : 15% de mobilisation alors qu'il y en avait 26% il y a un an et 22% au mois de septembre dernier. Au final, un trotskiste énervé, ça peut être un pléonasme mais après tant d'agitation c'est tout ce qu'est monsieur Besancenot, qui est un menteur... Monsieur Besancenot vous a dit sur ce plateau hier que nous avions perdu 60 000 emplois. Il y a eu 20 000 emplois qui n'ont pas été remplacés en départs à la retraite et 8.000 qui ont été créés l'année dernière. Il vous a dit que la Suède avait privatisé. La Suède n'a pas privatisé. La Poste suédoise est 100% publique et elle a affaire à des difficultés d'ouverture à la concurrence, qui datent de 93 chez elle, parce que la Suède l'a mal gérée. Ca monsieur Besancenot ne le sait pas. Et enfin monsieur Besancenot a réclamé devant vous, de nouveau, un référendum mais cette fois-ci un référendum sur le changement de statut. C'est-à-dire qu'il y a quelques temps, il réclamait un référendum pour ou contre la privatisation de La Poste. Maintenant que j'ai fait la démonstration avec le vote du Sénat que La Poste serait, selon mon néologisme, qui est un mot qui n'est pas français, « imprivatisable », il ne parle plus de référendum sur ce sujet, il en parle sur le changement de statut. Ca veut dire que monsieur Besancenot demande pratiquement un référendum à la minute. Vous savez, ça me fait penser simplement que monsieur Besancenot est en train de se « fabiuiser ». La « fabiuisation » c'est ce que fait monsieur Fabius qui réclame lui aussi un référendum à la minute. Ce sera dur pour la chose suivante. « Fabiuisation » : c'est un homme politique qui n'a pas d'idées et qui réclame un référendum à la minute. La prochaine fois, monsieur Besancenot réclamera un référendum pour savoir si on veut changer ou pas la couleur du véhicule du facteur.
Juste un mot sur la taxe professionnelle. Beaucoup d'élus y compris à l'UMP sont contre sa suppression. Vous êtes élu, maire de Nice, est-ce que vous, vous êtes favorable à cette suppression de la taxe professionnelle ou pas ?
Le ministre de l'Industrie dit très clairement à tous les industriels de France que c'est une exigence. Ils me le demandent tous les jours pour leur redonner des marges de manoeuvres. C'est l'impôt le plus injuste qui soit, celui qui porte sur la création d'emplois et sur les investissements productifs. Vous créez des emplois, on vous punit, on vous fait payer un impôt. Nous devons leur redonner des marges de manoeuvre. Le 1er janvier, il n'y aura plus de taxe professionnelle. En même temps, cela est totalement compensé par la contribution économique territoriale qui portera, elle, sur la valeur ajoutée et qui permettra aux collectivités d'avoir un impôt plus dynamique, parce que la valeur ajoutée sur les entreprises ces trois dernières années, c'était plus 4,3% de dynamisme alors que la taxe professionnelle les trois dernières années c'était plus 3,1.
Merci C. Estrosi.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 26 novembre 2009