Déclaration conjointe de MM. Nicolas Sarkozy, Président de la République, et Gordon Brown, Premier ministre du Royaume-Uni, sur les engagements communs de la France et du Royaume-Uni dans la lutte contre le réchauffement climatique, à Bruxelles le 11 décembre 2009.

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Intervenant(s) : 

Auteur(s) moral(aux) : Présidence de la République

Circonstance : Déplacement à Bruxelles pour le Conseil européen, le 11 décembre 2009

Texte intégral


Nous sommes convenus de travailler ensemble aux objectifs suivants :
- oeuvrer pour un accord ambitieux à Copenhague, cohérent avec l'objectif de réchauffement maximal de deux degrés, auquel toutes les parties contribuent et qui permet à l'UE de réduire ses émissions de 30% d'ici à 2020.
- Permettre une mise en oeuvre immédiate de l'accord de Copenhague : à cette fin, nous soutenons la mise en place d'un fonds de financement précoce pour 2010-2012 atteignant 7 milliards d'euros par an en 2012. Une part importante de ce montant devrait aller aux mesures d'adaptation, notamment en Afrique, dans les petits Etats insulaires et dans les autres pays pauvres et vulnérables. La France et le Royaume-Uni contribueront à la hauteur de leur juste poids parmi les pays industrialisés, soit environ 400 millions d'euros chacun par an. Le Royaume-Uni est prêt à élever sa contribution jusqu'à 800 millions de dollars par an, en fonction des offres des autres contributeurs.
- Pour garantir des financements prévisibles et additionnels, à moyen terme, jusqu'en 2020 et au-delà, nous devons avoir recours à des mécanismes de financement innovants, tels que l'utilisation des recettes issues d'une taxe mondiale sur les transactions financières internationales, de la réduction des émissions dans l'aviation et le transport maritime et de la mise aux enchères des permis d'émissions. Nous travaillerons ensemble à ce projet.
- Les pays dotés de forêts tropicales ont besoin de financements assurés dès maintenant et pour les années à venir. Nous pensons que la part des financements précoces destinée à la lutte contre la déforestation devrait se situer autour de 20%. Nous voulons que l'accord de Copenhague convienne d'une réduction de la déforestation de 25% d'ici à 2015, permettant une réduction de 50% en 2020 et un arrêt définitif en 2030. Les pays industrialisés devront financer l'essentiel de ces montants, et soutenir ainsi les efforts consentis par les pays en développement.
- A cette fin, nous travaillerons avec les pays industrialisés et ceux dotés de forêts tropicales au cours des prochains jours pour parvenir à un accord équitable et efficace sur le financement et la gouvernance des forêts. Nous allons organiser ensemble une conférence réunissant les pays à forêt tropicale du bassin du Congo, la semaine prochaine à Paris.
- Un soutien financier à long terme est nécessaire pour aider les pays en développement à faire face aux coûts d'atténuation et d'adaptation estimés à environ 100 milliards d'euros en 2020.
- Nous sommes déterminés à ce que l'accord de Copenhague mette en place une véritable gouvernance mondiale dans le domaine de l'environnement.
Les enjeux de Copenhague sont fondamentaux. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour parvenir à l'accord ambitieux et global dont le monde a besoin./.