Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Conseils régionaux et généraux, des Conseils économiques et sociaux,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations professionnelles et des Organisations syndicales,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Établissements Publics,
Mesdames et Messieurs les Représentants des différents Services Mesdames et Messieurs,
C'est avec beaucoup de plaisir que j'interviens aujourd'hui devant vous au terme de ce premier « Atelier Inter Dom de la formation professionnelle ». Je suis d'autant plus attachée à être parmi vous car comme vous le savez, j'ai passé plusieurs années de ma vie professionnelle au service de nos concitoyens dans des collectivités territoriales. Cette expérience m'a enseigné l'importance de s'appuyer sur un réseau et d'échanger des bonnes pratiques.
Sans revenir sur chacune des mesures du conseil interministériel de l'Outre-mer, je souhaiterais évoquer avec vous les thèmes que vous avez choisi d'approfondir aujourd'hui.
Tout au long de cette journée, vous avez axé votre réflexion autour de trois directions :
* celle de la professionnalisation,
* celle de l'adaptation de l'offre de formation,
* celle de la gouvernance.
Votre premier atelier est consacré à une question cruciale : la question de l'accès à l'emploi et du maintien dans l'emploi dans les départements et régions d'outre mer. Force est de constater que la situation est particulièrement tendue dans nos territoires. C'est pourquoi les personnes en recherche d'emploi et les salariés ont besoin d'un nouveau cadre qui leur assure d'avantage de sécurité, réduise leur vulnérabilité individuelle et collective, et leur garantisse une promotion sociale. Nous avons donc ensemble pour objectif de construire et maintenir leurs capacités à mieux s'insérer sur le marché du travail. Dans cet esprit, la formation professionnelle est un axe prioritaire de cette sécurisation qu'exige l'urgence de la situation.
Vos travaux s'inscrivent dans un long processus de réflexion et de maturation, ouvert avec les négociations des partenaires sociaux dans le cadre de la sécurisation des parcours. Je tiens à souligner la qualité de votre contribution. Vos analyses s'inscrivent pleinement dans la réflexion collective qui a été menée en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à Saint Pierre et Miquelon, à Mayotte, à la Réunion et en Polynésie française dans le cadre de la plus grande consultation jamais réalisée outre-mer : les états généraux de l'Outre-mer.
De ces consultations a émergé un certain nombre d'impératifs :
* favoriser l'adaptation de l'offre de formation et de parcours aux besoins des entreprises, du marché,
* mieux aider les ultra marins à accéder à tous les niveaux d'emplois,
* repenser collectivement nos actions et nos modes d'interventions.
C'est à ce constat que le CIOM apporte des réponses.
S'agissant de l'accès à l'emploi et du maintien dans l'emploi dans les départements et régions d'outre mer, je partage votre diagnostic.
Lorsque l'on regarde la demande d'emploi et sa structure, on ne peut qu'être frappé par la dégradation de la situation de l'emploi au cours des douze derniers mois. Sans entrer dans une énumération de chiffres ou stigmatiser tel ou tel territoire, on constate que le taux de chômage est deux fois plus élevé dans les DROM qu'en métropole. Tous les départements connaissent une aggravation de la demande d'emploi par une augmentation massive de l'inscription à Pôle Emploi. Cette situation pénalise particulièrement les jeunes et les séniors.
On ne peut ignorer le lien qui lie l'emploi et la formation. Or les DROM comptent trois fois plus d'actifs sans diplôme que la métropole. Ceci s'explique dans nos territoires parce que la formation à destination des demandeurs d'emploi mais aussi des salariés est insuffisante et inadaptée. En matière d'illettrisme, la situation est encore plus préoccupante.
Et pourtant, les départements et régions d'outre mer ont fait preuve d'un dynamisme extraordinaire au cours des douze dernières années. L'emploi dans le secteur privé a augmenté par exemple de 63% à la Réunion, de 37% en Martinique, de 36% à la Guadeloupe. Pour renforcer cette dynamique, le Gouvernement a, avec la loi pour le développement économique de l'outre-mer, ciblé quatre secteurs prioritaires : le tourisme, les énergies renouvelables, l'agro nutrition et l'environnement. En complément, le plan de relance et les commandes publiques participent également au développement des secteurs traditionnels. L'ensemble de ces secteurs vont donc connaître un développement économique qui se traduira par la création d'activités et d'emplois. Il faudra donc que les ultras marins puissent répondre aux besoins futurs et anticiper les évolutions des emplois.
Pour accéder à ces emplois, la formation initiale est un pré requis indispensable. Une formation initiale réussie suppose une meilleur orientation des jeunes, ainsi qu'une meilleure anticipation des évolutions.
L'enjeu ne se limite pas à la formation initiale, mais concerne bien évidemment la formation continue. Augmenter la qualification des salariés, c'est renforcer la compétitivité des entreprises et leur permettre de mieux répondre aux exigences du marché. C'est aussi sécuriser le salarié et favoriser le retour des demandeurs d'emploi sur le marché du travail. Elle offre aussi la possibilité de créer ou de reprendre une entreprise. Pour ceux qui le souhaitent, il faut ouvrir les possibilités de mobilités, professionnelles, géographiques ou de statuts.
Alors quelles peuvent être les réponses ? Elles sont forcément plurielles, et adaptées aux territoires. Mais elles nécessitent une coordination pour les rendre plus efficaces.
Nous ne partons pas de zéro, nous disposons de toute la réflexion déjà engagée. Tout d'abord les partenaires sociaux ont montré la voie. L'accord national interprofessionnel conclu le 6/01/2009 sur « le développement de la formation tout au long de la vie professionnelle, la professionnalisation et la sécurisation des parcours professionnels » indique très clairement quatre grands principes :
* améliorer la lisibilité des dispositifs de formation et simplifier les modalités de mise en oeuvre,
* renforcer le dialogue social dans le domaine de la formation professionnelle,
* renforcer la coordination des politiques de l'emploi et de formation,
* dépasser les logiques de statuts pour intégrer une logique de projets et de parcours.
La loi du 24/11/2009 reprend dans sa grande sagesse les travaux des partenaires sociaux en donnant une base légale à un fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels. Elle simplifie et améliore les outils de formation, mais surtout elle renforce la coordination des actions de l'Etat, des Conseils régionaux et des partenaires sociaux.
Enfin les Etats généraux ont souligné la nécessité d'une action forte sur l'illettrisme, mais aussi une meilleure adaptation aux réalités locales de la formation professionnelle : assurer une transparence, mais aussi permettre la définition de fonds dédiés et d'actions en commun.
Le Conseil interministériel de l'Outre-mer se situe dans le prolongement de tous ces travaux et y répond.
Il faut organiser la mobilisation la plus efficiente des partenaires territoriaux et répondre de façon adaptée aux besoins. Une préconisation du CIOM adapte le paritarisme en matière d'emploi et de formation professionnelle pour que les acteurs les plus représentatifs des entreprises soient reconnus au niveau des départements et régions d'outre mer. Un cadre institutionnel est créé. Une commission spécialis??e du comité consultatif régional pour l'emploi et la formation professionnelle va permettre, avec la réforme de la formation professionnelle, de mieux coordonner les actions. Elle répondra de plus au souci très clairement exprimé par les états généraux, et que vous rejoignez, de la nécessité de transparence.
En matière de moyens, l'Etat, la Région et les OPCA ont déjà des fléchages pour les départements et régions d'outre mer. Les objectifs sont clairement, dans le cadre d'une concertation la plus complète, d'individualiser également des enveloppes destinées à financer des actions dans les régions d'outre-mer au sein du fond d'investissement social et du fond de sécurisation des parcours professionnels. Ces mesures, répondant à vos souhaits, sont inscrites dans le comité interministériel de l'Outre-mer.
La situation impose la solidarité, la coopération de tous ceux qui interviennent dans le domaine de l'emploi et de la formation professionnelle. Certes, des partenariats existaient déjà. Ils constituent une bonne base mais il nous faut aller encore plus loin. Plus de complémentarité, plus d'adéquation avec les situations individuelles et collectives sont nécessaires.
Dans ces temps où la radicalité entend prospérer sur le désespoir qui accompagne l'absence d'accès à l'emploi ou la perte d'emploi, l'intérêt général exige l'engagement de toutes les volontés. Je sais que les discussions d'aujourd'hui ont été fructueuses. On ne s'arrêtera pas là. Il nous faut poursuivre les travaux réalisés en commun, les tester sur le terrain et les réajuster si besoin. Cela nécessitera un suivi régulier. Nos discussions de demain, nationales et territoriales, continueront à mieux dessiner la formation professionnelle et son organisation.
Je tenais à vous remercier tout particulièrement Mesdames et Messieurs pour votre esprit de responsabilité, votre implication, vous tous qui avez accepté de vous engager à nos côtés sur cette demande essentielle des états généraux. Cette réunion de travail collectif est la première dans une composition aussi large après le comité interministériel de l'outre mer et je tiens à vous en féliciter.
Je vous remercie.
Seul le prononcé fait foi
Source : http://www.outre-mer.gouv.fr le 14 décembre 2009
Mesdames et Messieurs les Représentants des Conseils régionaux et généraux, des Conseils économiques et sociaux,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations professionnelles et des Organisations syndicales,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Établissements Publics,
Mesdames et Messieurs les Représentants des différents Services Mesdames et Messieurs,
C'est avec beaucoup de plaisir que j'interviens aujourd'hui devant vous au terme de ce premier « Atelier Inter Dom de la formation professionnelle ». Je suis d'autant plus attachée à être parmi vous car comme vous le savez, j'ai passé plusieurs années de ma vie professionnelle au service de nos concitoyens dans des collectivités territoriales. Cette expérience m'a enseigné l'importance de s'appuyer sur un réseau et d'échanger des bonnes pratiques.
Sans revenir sur chacune des mesures du conseil interministériel de l'Outre-mer, je souhaiterais évoquer avec vous les thèmes que vous avez choisi d'approfondir aujourd'hui.
Tout au long de cette journée, vous avez axé votre réflexion autour de trois directions :
* celle de la professionnalisation,
* celle de l'adaptation de l'offre de formation,
* celle de la gouvernance.
Votre premier atelier est consacré à une question cruciale : la question de l'accès à l'emploi et du maintien dans l'emploi dans les départements et régions d'outre mer. Force est de constater que la situation est particulièrement tendue dans nos territoires. C'est pourquoi les personnes en recherche d'emploi et les salariés ont besoin d'un nouveau cadre qui leur assure d'avantage de sécurité, réduise leur vulnérabilité individuelle et collective, et leur garantisse une promotion sociale. Nous avons donc ensemble pour objectif de construire et maintenir leurs capacités à mieux s'insérer sur le marché du travail. Dans cet esprit, la formation professionnelle est un axe prioritaire de cette sécurisation qu'exige l'urgence de la situation.
Vos travaux s'inscrivent dans un long processus de réflexion et de maturation, ouvert avec les négociations des partenaires sociaux dans le cadre de la sécurisation des parcours. Je tiens à souligner la qualité de votre contribution. Vos analyses s'inscrivent pleinement dans la réflexion collective qui a été menée en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à Saint Pierre et Miquelon, à Mayotte, à la Réunion et en Polynésie française dans le cadre de la plus grande consultation jamais réalisée outre-mer : les états généraux de l'Outre-mer.
De ces consultations a émergé un certain nombre d'impératifs :
* favoriser l'adaptation de l'offre de formation et de parcours aux besoins des entreprises, du marché,
* mieux aider les ultra marins à accéder à tous les niveaux d'emplois,
* repenser collectivement nos actions et nos modes d'interventions.
C'est à ce constat que le CIOM apporte des réponses.
S'agissant de l'accès à l'emploi et du maintien dans l'emploi dans les départements et régions d'outre mer, je partage votre diagnostic.
Lorsque l'on regarde la demande d'emploi et sa structure, on ne peut qu'être frappé par la dégradation de la situation de l'emploi au cours des douze derniers mois. Sans entrer dans une énumération de chiffres ou stigmatiser tel ou tel territoire, on constate que le taux de chômage est deux fois plus élevé dans les DROM qu'en métropole. Tous les départements connaissent une aggravation de la demande d'emploi par une augmentation massive de l'inscription à Pôle Emploi. Cette situation pénalise particulièrement les jeunes et les séniors.
On ne peut ignorer le lien qui lie l'emploi et la formation. Or les DROM comptent trois fois plus d'actifs sans diplôme que la métropole. Ceci s'explique dans nos territoires parce que la formation à destination des demandeurs d'emploi mais aussi des salariés est insuffisante et inadaptée. En matière d'illettrisme, la situation est encore plus préoccupante.
Et pourtant, les départements et régions d'outre mer ont fait preuve d'un dynamisme extraordinaire au cours des douze dernières années. L'emploi dans le secteur privé a augmenté par exemple de 63% à la Réunion, de 37% en Martinique, de 36% à la Guadeloupe. Pour renforcer cette dynamique, le Gouvernement a, avec la loi pour le développement économique de l'outre-mer, ciblé quatre secteurs prioritaires : le tourisme, les énergies renouvelables, l'agro nutrition et l'environnement. En complément, le plan de relance et les commandes publiques participent également au développement des secteurs traditionnels. L'ensemble de ces secteurs vont donc connaître un développement économique qui se traduira par la création d'activités et d'emplois. Il faudra donc que les ultras marins puissent répondre aux besoins futurs et anticiper les évolutions des emplois.
Pour accéder à ces emplois, la formation initiale est un pré requis indispensable. Une formation initiale réussie suppose une meilleur orientation des jeunes, ainsi qu'une meilleure anticipation des évolutions.
L'enjeu ne se limite pas à la formation initiale, mais concerne bien évidemment la formation continue. Augmenter la qualification des salariés, c'est renforcer la compétitivité des entreprises et leur permettre de mieux répondre aux exigences du marché. C'est aussi sécuriser le salarié et favoriser le retour des demandeurs d'emploi sur le marché du travail. Elle offre aussi la possibilité de créer ou de reprendre une entreprise. Pour ceux qui le souhaitent, il faut ouvrir les possibilités de mobilités, professionnelles, géographiques ou de statuts.
Alors quelles peuvent être les réponses ? Elles sont forcément plurielles, et adaptées aux territoires. Mais elles nécessitent une coordination pour les rendre plus efficaces.
Nous ne partons pas de zéro, nous disposons de toute la réflexion déjà engagée. Tout d'abord les partenaires sociaux ont montré la voie. L'accord national interprofessionnel conclu le 6/01/2009 sur « le développement de la formation tout au long de la vie professionnelle, la professionnalisation et la sécurisation des parcours professionnels » indique très clairement quatre grands principes :
* améliorer la lisibilité des dispositifs de formation et simplifier les modalités de mise en oeuvre,
* renforcer le dialogue social dans le domaine de la formation professionnelle,
* renforcer la coordination des politiques de l'emploi et de formation,
* dépasser les logiques de statuts pour intégrer une logique de projets et de parcours.
La loi du 24/11/2009 reprend dans sa grande sagesse les travaux des partenaires sociaux en donnant une base légale à un fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels. Elle simplifie et améliore les outils de formation, mais surtout elle renforce la coordination des actions de l'Etat, des Conseils régionaux et des partenaires sociaux.
Enfin les Etats généraux ont souligné la nécessité d'une action forte sur l'illettrisme, mais aussi une meilleure adaptation aux réalités locales de la formation professionnelle : assurer une transparence, mais aussi permettre la définition de fonds dédiés et d'actions en commun.
Le Conseil interministériel de l'Outre-mer se situe dans le prolongement de tous ces travaux et y répond.
Il faut organiser la mobilisation la plus efficiente des partenaires territoriaux et répondre de façon adaptée aux besoins. Une préconisation du CIOM adapte le paritarisme en matière d'emploi et de formation professionnelle pour que les acteurs les plus représentatifs des entreprises soient reconnus au niveau des départements et régions d'outre mer. Un cadre institutionnel est créé. Une commission spécialis??e du comité consultatif régional pour l'emploi et la formation professionnelle va permettre, avec la réforme de la formation professionnelle, de mieux coordonner les actions. Elle répondra de plus au souci très clairement exprimé par les états généraux, et que vous rejoignez, de la nécessité de transparence.
En matière de moyens, l'Etat, la Région et les OPCA ont déjà des fléchages pour les départements et régions d'outre mer. Les objectifs sont clairement, dans le cadre d'une concertation la plus complète, d'individualiser également des enveloppes destinées à financer des actions dans les régions d'outre-mer au sein du fond d'investissement social et du fond de sécurisation des parcours professionnels. Ces mesures, répondant à vos souhaits, sont inscrites dans le comité interministériel de l'Outre-mer.
La situation impose la solidarité, la coopération de tous ceux qui interviennent dans le domaine de l'emploi et de la formation professionnelle. Certes, des partenariats existaient déjà. Ils constituent une bonne base mais il nous faut aller encore plus loin. Plus de complémentarité, plus d'adéquation avec les situations individuelles et collectives sont nécessaires.
Dans ces temps où la radicalité entend prospérer sur le désespoir qui accompagne l'absence d'accès à l'emploi ou la perte d'emploi, l'intérêt général exige l'engagement de toutes les volontés. Je sais que les discussions d'aujourd'hui ont été fructueuses. On ne s'arrêtera pas là. Il nous faut poursuivre les travaux réalisés en commun, les tester sur le terrain et les réajuster si besoin. Cela nécessitera un suivi régulier. Nos discussions de demain, nationales et territoriales, continueront à mieux dessiner la formation professionnelle et son organisation.
Je tenais à vous remercier tout particulièrement Mesdames et Messieurs pour votre esprit de responsabilité, votre implication, vous tous qui avez accepté de vous engager à nos côtés sur cette demande essentielle des états généraux. Cette réunion de travail collectif est la première dans une composition aussi large après le comité interministériel de l'outre mer et je tiens à vous en féliciter.
Je vous remercie.
Seul le prononcé fait foi
Source : http://www.outre-mer.gouv.fr le 14 décembre 2009