Texte intégral
Madame la Ministre, chère Nadine,
Madame la Chef du service des droits des femmes et de l'égalité,
Mesdames et Messieurs,
A l'occasion de la Journée Internationale de l'élimination de la violence à l'égard des femmes, je suis très heureux de vous accueillir en cette « Salle des Accords » du ministère du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, qui a connu tant de moments importants pour la construction du « vivre ensemble » dans notre société.
La lutte contre la violence faite aux femmes, ce n'est pas seulement un combat pour les femmes, afin qu'elles puissent jouir de leurs droits dans la paix, la sécurité et la dignité. C'est un combat qui nous concerne tous. En choisissant pour devise de notre République les trois mots « liberté, égalité, fraternité », c'est le respect de l'autre, quel que soit son sexe, que nous avons mis au fondement de notre pacte social. Dans une démocratie comme la nôtre, nous ne pouvons tolérer que les atteintes aux droits des femmes bafouent encore l'universalité des droits de l'Homme que nous proclamons partout dans le monde.
Comme vous le savez, la lutte contre la violence faite aux femmes est une priorité de l'action du Président de la République et du Premier ministre, qui l'a érigée ce matin en grande cause nationale pour 2010.
Je salue tous les membres de la Commission nationale de lutte contre les violences faites aux femmes ainsi que le Service des Droits des Femmes et de l'Egalité (SDFE).
Je salue aussi la présence parmi nous de monsieur Guy Geoffroy, député de Seine et Marne et vice-président de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. A la suite de leurs travaux, les trente membres de la mission d'évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, dont il était le rapporteur, ont déposé une proposition de loi que je compte étudier avec la plus grande attention.
Je salue enfin le collectif des 25 associations auxquelles a été attribué le label 2010 de "grande cause nationale" et qui joue un rôle essentiel pour porter cette cause sur le terrain.
Permettez-moi de rendre à ce collectif un hommage particulier. Vous avez en effet réussi votre pari, celui de sensibiliser très largement le grand public sur les violences faites aux femmes et d'ouvrir un débat au-delà des associations, des experts et des institutions, pour agir autour d'un mot d'ordre : prévenir la violence, en luttant contre les stéréotypes, protéger les victimes et punir les auteurs de violences. Je veux rendre hommage à votre action et je vous remercie de votre présence aujourd'hui pour poursuivre nos travaux et tenir les engagements que nous avons pris.
Il y a urgence. Près de 10% des femmes sont victimes de violences au sein du couple. En 2007-2008, plus de 310 000 femmes de 18 à 75 ans ont été victimes de violences sexuelles, dont 225 000 de la part d'une personne extérieure à leur ménage. D'après l'Observatoire national de la délinquance, 157 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint l'année dernière, ce qui représente 20% des meurtres commis dans notre pays. C'est considérable. Les violences faites aux femmes touchent tous les milieux, tous les âges et s'exercent aussi bien au sein du foyer que dans la rue ou l'univers professionnel. Elles prennent toutes les formes : agressions sexuelles, violences psychologiques, mutilations sexuelles, violences physiques, mariages forcés.
Au-delà des chiffres, je n'oublie pas que la violence est un drame immense pour les victimes, parce qu'aux faits eux mêmes s'ajoutent le sentiment d'humiliation, la peur de porter plainte, la culpabilité même parfois. Je veux donc le dire d'emblée, au-delà des dispositifs mis en place, nous ne devons pas relâcher le combat des idées.
A ces difficultés psychologiques s'ajoutent bien entendu des difficultés matérielles et juridiques qui sont autant d'obstacles à l'autonomie et au retour à une vie normale.
Le Premier ministre, François Fillon, a exposé ce matin les mesures que nous prenons pour lutter contre les différentes formes de violence qui frappent aujourd'hui les femmes dans notre pays. Il a dressé un premier bilan des deux premières années de mise en oeuvre du plan triennal 2008-2010 pour lequel, je vous le rappelle, le gouvernement s'était fixé quatre priorités : mesurer, prévenir, coordonner et protéger. Le Premier ministre a également présenté la nouvelle impulsion que nous allions désormais donner à ce plan pour mieux protéger les femmes victimes et cibler toutes les formes de violence.
C'est une politique interministérielle et je tiens à vous dire que je veillerai dans le périmètre de mon ministère à faire appliquer les lois existantes, avec la secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, Nadine Morano, qui s'exprimera devant vous dans un instant.
D'ores et déjà, pour épauler l'action des associations engagées dans cette campagne, je vous annonce que mon ministère va dégager d'importants moyens budgétaires. Nous allons orienter notre propre stratégie de communication ministérielle en tenant compte de cette cause nationale : ainsi, au titre de l'année 2010, nous consacrerons près d'1,5 millions d'euros spécifiquement à la lutte contre les violences faites aux femmes, notamment dans le cadre de la grande cause.
Au-delà des associations, c'est l'ensemble de nos partenaires que nous mobiliserons, au sein même des conventions que nous signons avec les entreprises.
Ma mission en tant que ministre du travail, c'est en effet aussi de porter ce sujet auprès des entreprises et de tous les acteurs du monde du travail. L'entreprise est au coeur de la société. Dès lors qu'elle fonde son développement non seulement sur la recherche de la performance et du profit, mais aussi sur des principes d'action socialement responsable, il est légitime à mes yeux qu'elle prête attention au phénomène social de la violence faite aux femmes.
Il y a quelques instants, j'ai procédé à la signature d'un protocole avec le groupe PSA sur la prévention et la lutte contre les violences conjugales. Par ce protocole, nous favorisons les partenariats entre les acteurs publics et l'entreprise, afin de mieux informer, de sensibiliser à la lutte contre les violences et de faciliter ainsi l'application des politiques publiques dans ce domaine. Je souhaite que l'entreprise n'ait pas peur d'évoquer un sujet qui reste trop souvent confiné à la sphère privée. J'encourage donc toutes les grandes entreprises à suivre cet exemple.
Cet engagement est en cohérence avec la politique que je mène par ailleurs, dans le cadre de la préparation du deuxième plan Santé au travail 2010-2014, pour prévenir les risques professionnels et améliorer la santé au physique et mentale des collaborateurs. Plus largement en effet, je pense que la prise en compte de ces enjeux fait partie de la réhabilitation de la valeur-travail comme source d'épanouissement personnel et de progrès collectif.
Tous les progrès que nous pourrons faire pour améliorer l'égalité de droits entre les hommes et les femmes de notre pays contribueront à faire reculer les stéréotypes qui sont le terreau de la violence. Je rappellerai donc brièvement pour finir l'action que j'ai engagée en matière d'égalité professionnelle.
Dans un pays où 83% des femmes âgées de 25 à 49 ans travaillent, je rappelle notamment que les deux tiers des bas salaires sont des femmes, que les femmes sont cinq fois plus nombreuses que les hommes à travailler à temps partiel et que la rémunération moyenne des femmes est inférieure de 27% à celle des hommes.
Conformément à la volonté du Président de la République, qui a souhaité que la question de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes figure dans l'agenda social, et à la suite du rapport que m'a remis Brigitte Gresy, inspectrice générale des affaires sociales, j'ai réuni le 6 novembre dernier la Commission Nationale de la Négociation Collective pour annoncer mes orientations en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, dans la perspective d'un projet de loi que je déposerai en 2010.
Mesdames et messieurs, Je souhaite que la « grande cause nationale » permette d'éliminer ce fléau qu'est la violence envers les femmes dans notre pays. Sur ce sujet fondamental pour l'avenir de notre société, j'ai conscience que les obstacles ne sont pas tant législatifs ou techniques que sociaux et culturels. Je veux un changement en profondeur de notre société qui doit ouvrir les yeux sur une réalité trop souvent tabou. Je ne veux plus que la honte soit du côté des victimes, mais des coupables.
Vous l'avez compris, c'est l'objectif du Gouvernement auquel j'appartiens d'intégrer ce sujet à l'ensemble de nos politique publiques. En matière de lutte contre les violences faites aux femmes, s'il ne fait pas tout, l'Etat fait beaucoup. C'est avec vous qu'il peut aller plus loin, associations, administrations, médias. Nos concitoyens ne comprendraient pas que nous n'assumions pas nos responsabilités. Ne doutez pas de ma détermination.
Je vous remercie.Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 26 novembre 2009
Madame la Chef du service des droits des femmes et de l'égalité,
Mesdames et Messieurs,
A l'occasion de la Journée Internationale de l'élimination de la violence à l'égard des femmes, je suis très heureux de vous accueillir en cette « Salle des Accords » du ministère du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, qui a connu tant de moments importants pour la construction du « vivre ensemble » dans notre société.
La lutte contre la violence faite aux femmes, ce n'est pas seulement un combat pour les femmes, afin qu'elles puissent jouir de leurs droits dans la paix, la sécurité et la dignité. C'est un combat qui nous concerne tous. En choisissant pour devise de notre République les trois mots « liberté, égalité, fraternité », c'est le respect de l'autre, quel que soit son sexe, que nous avons mis au fondement de notre pacte social. Dans une démocratie comme la nôtre, nous ne pouvons tolérer que les atteintes aux droits des femmes bafouent encore l'universalité des droits de l'Homme que nous proclamons partout dans le monde.
Comme vous le savez, la lutte contre la violence faite aux femmes est une priorité de l'action du Président de la République et du Premier ministre, qui l'a érigée ce matin en grande cause nationale pour 2010.
Je salue tous les membres de la Commission nationale de lutte contre les violences faites aux femmes ainsi que le Service des Droits des Femmes et de l'Egalité (SDFE).
Je salue aussi la présence parmi nous de monsieur Guy Geoffroy, député de Seine et Marne et vice-président de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. A la suite de leurs travaux, les trente membres de la mission d'évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, dont il était le rapporteur, ont déposé une proposition de loi que je compte étudier avec la plus grande attention.
Je salue enfin le collectif des 25 associations auxquelles a été attribué le label 2010 de "grande cause nationale" et qui joue un rôle essentiel pour porter cette cause sur le terrain.
Permettez-moi de rendre à ce collectif un hommage particulier. Vous avez en effet réussi votre pari, celui de sensibiliser très largement le grand public sur les violences faites aux femmes et d'ouvrir un débat au-delà des associations, des experts et des institutions, pour agir autour d'un mot d'ordre : prévenir la violence, en luttant contre les stéréotypes, protéger les victimes et punir les auteurs de violences. Je veux rendre hommage à votre action et je vous remercie de votre présence aujourd'hui pour poursuivre nos travaux et tenir les engagements que nous avons pris.
Il y a urgence. Près de 10% des femmes sont victimes de violences au sein du couple. En 2007-2008, plus de 310 000 femmes de 18 à 75 ans ont été victimes de violences sexuelles, dont 225 000 de la part d'une personne extérieure à leur ménage. D'après l'Observatoire national de la délinquance, 157 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint l'année dernière, ce qui représente 20% des meurtres commis dans notre pays. C'est considérable. Les violences faites aux femmes touchent tous les milieux, tous les âges et s'exercent aussi bien au sein du foyer que dans la rue ou l'univers professionnel. Elles prennent toutes les formes : agressions sexuelles, violences psychologiques, mutilations sexuelles, violences physiques, mariages forcés.
Au-delà des chiffres, je n'oublie pas que la violence est un drame immense pour les victimes, parce qu'aux faits eux mêmes s'ajoutent le sentiment d'humiliation, la peur de porter plainte, la culpabilité même parfois. Je veux donc le dire d'emblée, au-delà des dispositifs mis en place, nous ne devons pas relâcher le combat des idées.
A ces difficultés psychologiques s'ajoutent bien entendu des difficultés matérielles et juridiques qui sont autant d'obstacles à l'autonomie et au retour à une vie normale.
Le Premier ministre, François Fillon, a exposé ce matin les mesures que nous prenons pour lutter contre les différentes formes de violence qui frappent aujourd'hui les femmes dans notre pays. Il a dressé un premier bilan des deux premières années de mise en oeuvre du plan triennal 2008-2010 pour lequel, je vous le rappelle, le gouvernement s'était fixé quatre priorités : mesurer, prévenir, coordonner et protéger. Le Premier ministre a également présenté la nouvelle impulsion que nous allions désormais donner à ce plan pour mieux protéger les femmes victimes et cibler toutes les formes de violence.
C'est une politique interministérielle et je tiens à vous dire que je veillerai dans le périmètre de mon ministère à faire appliquer les lois existantes, avec la secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, Nadine Morano, qui s'exprimera devant vous dans un instant.
D'ores et déjà, pour épauler l'action des associations engagées dans cette campagne, je vous annonce que mon ministère va dégager d'importants moyens budgétaires. Nous allons orienter notre propre stratégie de communication ministérielle en tenant compte de cette cause nationale : ainsi, au titre de l'année 2010, nous consacrerons près d'1,5 millions d'euros spécifiquement à la lutte contre les violences faites aux femmes, notamment dans le cadre de la grande cause.
Au-delà des associations, c'est l'ensemble de nos partenaires que nous mobiliserons, au sein même des conventions que nous signons avec les entreprises.
Ma mission en tant que ministre du travail, c'est en effet aussi de porter ce sujet auprès des entreprises et de tous les acteurs du monde du travail. L'entreprise est au coeur de la société. Dès lors qu'elle fonde son développement non seulement sur la recherche de la performance et du profit, mais aussi sur des principes d'action socialement responsable, il est légitime à mes yeux qu'elle prête attention au phénomène social de la violence faite aux femmes.
Il y a quelques instants, j'ai procédé à la signature d'un protocole avec le groupe PSA sur la prévention et la lutte contre les violences conjugales. Par ce protocole, nous favorisons les partenariats entre les acteurs publics et l'entreprise, afin de mieux informer, de sensibiliser à la lutte contre les violences et de faciliter ainsi l'application des politiques publiques dans ce domaine. Je souhaite que l'entreprise n'ait pas peur d'évoquer un sujet qui reste trop souvent confiné à la sphère privée. J'encourage donc toutes les grandes entreprises à suivre cet exemple.
Cet engagement est en cohérence avec la politique que je mène par ailleurs, dans le cadre de la préparation du deuxième plan Santé au travail 2010-2014, pour prévenir les risques professionnels et améliorer la santé au physique et mentale des collaborateurs. Plus largement en effet, je pense que la prise en compte de ces enjeux fait partie de la réhabilitation de la valeur-travail comme source d'épanouissement personnel et de progrès collectif.
Tous les progrès que nous pourrons faire pour améliorer l'égalité de droits entre les hommes et les femmes de notre pays contribueront à faire reculer les stéréotypes qui sont le terreau de la violence. Je rappellerai donc brièvement pour finir l'action que j'ai engagée en matière d'égalité professionnelle.
Dans un pays où 83% des femmes âgées de 25 à 49 ans travaillent, je rappelle notamment que les deux tiers des bas salaires sont des femmes, que les femmes sont cinq fois plus nombreuses que les hommes à travailler à temps partiel et que la rémunération moyenne des femmes est inférieure de 27% à celle des hommes.
Conformément à la volonté du Président de la République, qui a souhaité que la question de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes figure dans l'agenda social, et à la suite du rapport que m'a remis Brigitte Gresy, inspectrice générale des affaires sociales, j'ai réuni le 6 novembre dernier la Commission Nationale de la Négociation Collective pour annoncer mes orientations en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, dans la perspective d'un projet de loi que je déposerai en 2010.
Mesdames et messieurs, Je souhaite que la « grande cause nationale » permette d'éliminer ce fléau qu'est la violence envers les femmes dans notre pays. Sur ce sujet fondamental pour l'avenir de notre société, j'ai conscience que les obstacles ne sont pas tant législatifs ou techniques que sociaux et culturels. Je veux un changement en profondeur de notre société qui doit ouvrir les yeux sur une réalité trop souvent tabou. Je ne veux plus que la honte soit du côté des victimes, mais des coupables.
Vous l'avez compris, c'est l'objectif du Gouvernement auquel j'appartiens d'intégrer ce sujet à l'ensemble de nos politique publiques. En matière de lutte contre les violences faites aux femmes, s'il ne fait pas tout, l'Etat fait beaucoup. C'est avec vous qu'il peut aller plus loin, associations, administrations, médias. Nos concitoyens ne comprendraient pas que nous n'assumions pas nos responsabilités. Ne doutez pas de ma détermination.
Je vous remercie.Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 26 novembre 2009