Texte intégral
Un simple regard sur les turbulences du monde suffit à mesurer notre besoin croissant de connaissances. Mieux déchiffrer un environnement international parfois opaque, anticiper les crises et les conflits, mais aussi les problèmes globaux de long terme qui façonneront le monde de demain, proposer de nouvelles idées d'action, mieux comprendre ce qui survient, discerner l'essentiel de l'accessoire au sein d'une information polymorphe et instantanée : rarement la nécessité de prendre du recul, de placer les événements en perspective, de dessiner des repères n'a été aussi forte. La publication de Mondes, les Cahiers du Quai d'Orsay a l'ambition de répondre, chaque trimestre, à cette attente.
"Tout arrive par les idées, elles produisent les faits (...)", écrivait Chateaubriand. Idées et faits méritent donc d'être examinés avec soin si l'on veut discerner les évolutions, les tendances, les mouvements tectoniques du monde. Les unes et les autres constitueront donc la matière de cette revue destinée aux publics francophone et anglophone. Expression de la richesse conceptuelle et intellectuelle des femmes et des hommes qui travaillent, jour après jour, au service de la diplomatie française, Mondes parlera de notre politique étrangère. Elle sera écrite par ceux qui la mettent en oeuvre, en réponse à notre souhait d'élargir l'audience du ministère et de l'ouvrir davantage sur l'extérieur. Trop longtemps, leurs réflexions et leurs travaux sont restés réservés au seul cercle des professionnels et des experts. J'ai estimé qu'il était temps de les porter à la connaissance du public, afin de lui faire partager notre perception du monde, lui expliquer la genèse des idées que nous défendons et le sens de la diplomatie de l'action privilégiée par le président de la République.
Qui mieux que nos diplomates et nos experts sont en mesure de le faire ? Acteurs, négociateurs et observateurs, ils occupent une position idéale pour fournir les clés d'une compréhension plus fine des équilibres ou des instabilités du monde. Leur formation, leur expérience, leur travail quotidien font d'eux un réservoir de connaissances et de jugements précieux pour notre pays. Cette science, ces concepts, cette capacité de synthèse, je leur ai demandé de les transmettre, tant il est vrai que, dans les démocraties, chacun a le droit de savoir quelles raisons, quels motifs, quelles orientations fondent notre politique étrangère. C'est également vrai pour tous ceux, et ils sont très nombreux, qui, hors de nos frontières, observent l'action extérieure de la France, la jugent, la commentent et souvent l'approuvent.
Le regard, l'expérience de nos diplomates ne se résument pas aux affaires politiques. Aucun des problèmes qui se posent à nos sociétés - conséquences du réchauffement climatique, contrecoups de la crise économique mondiale, impératif de lutte contre la pauvreté, prévention des risques sanitaires, prise en compte du fait religieux ou démographique - ne leur échappe. La mise en place récente de la direction de la Mondialisation, du Développement et des Partenariats, celle de la direction de la Prospective et de son pôle Religions ont justement pour mission de mieux intégrer ces nouveaux paramètres dans le champ de notre politique extérieure. Dans ces domaines-là comme dans ceux, plus traditionnels, de la diplomatie, les approches nouvelles et le questionnement systématique fondent notre capacité d'initiative et d'entraînement. Il en est ainsi de la protection indispensable des biens publics mondiaux.
Cette variété d'analyses, cette vision individuelle des faits, ce vivier d'idées sont la vraie richesse de ce ministère. Dans la compétition des pensées qui façonne, elle aussi, les opinions et le monde de demain, il est indispensable de les mettre davantage en valeur. Notre savoir-faire et notre expertise méritent d'être connus et appréciés. Notre capacité d'influence en dépend, pour une part : en présentant nos analyses, en expliquant notre façon de voir les choses et d'expliquer les faits, Mondes contribuera au forum mondial des idées, à l'échange des cultures et à la formation des esprits.
Mondes ne sera pas pour autant la voix de la France ni celle du ministère des Affaires étrangères et européennes. Nos auteurs, qu'ils soient diplomates en poste à l'étranger ou à Paris, chercheurs ou spécialistes des relations internationales s'y expriment en leur nom propre. Leur opinion ne représente pas forcément la position officielle du ministère.
Par sa variété même, le sommaire de ce premier numéro illustre notre souci d'éclairer des enjeux majeurs en dépassant les préoccupations du court terme pour mieux appréhender la complexité du monde d'aujourd'hui. Deux grandes voix fraternelles devaient s'exprimer dans ce numéro inaugural, parlant de la Pologne et de l'Europe. Bronislaw Geremek, disparu il y a un peu plus d'un an, et Marek Edelman, le grand héros du ghetto de Varsovie, qui vient de s'éteindre. Leur combat pour la liberté restent des modèles pour tous ceux qui refusent la barbarie et l'ignorance.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2009
"Tout arrive par les idées, elles produisent les faits (...)", écrivait Chateaubriand. Idées et faits méritent donc d'être examinés avec soin si l'on veut discerner les évolutions, les tendances, les mouvements tectoniques du monde. Les unes et les autres constitueront donc la matière de cette revue destinée aux publics francophone et anglophone. Expression de la richesse conceptuelle et intellectuelle des femmes et des hommes qui travaillent, jour après jour, au service de la diplomatie française, Mondes parlera de notre politique étrangère. Elle sera écrite par ceux qui la mettent en oeuvre, en réponse à notre souhait d'élargir l'audience du ministère et de l'ouvrir davantage sur l'extérieur. Trop longtemps, leurs réflexions et leurs travaux sont restés réservés au seul cercle des professionnels et des experts. J'ai estimé qu'il était temps de les porter à la connaissance du public, afin de lui faire partager notre perception du monde, lui expliquer la genèse des idées que nous défendons et le sens de la diplomatie de l'action privilégiée par le président de la République.
Qui mieux que nos diplomates et nos experts sont en mesure de le faire ? Acteurs, négociateurs et observateurs, ils occupent une position idéale pour fournir les clés d'une compréhension plus fine des équilibres ou des instabilités du monde. Leur formation, leur expérience, leur travail quotidien font d'eux un réservoir de connaissances et de jugements précieux pour notre pays. Cette science, ces concepts, cette capacité de synthèse, je leur ai demandé de les transmettre, tant il est vrai que, dans les démocraties, chacun a le droit de savoir quelles raisons, quels motifs, quelles orientations fondent notre politique étrangère. C'est également vrai pour tous ceux, et ils sont très nombreux, qui, hors de nos frontières, observent l'action extérieure de la France, la jugent, la commentent et souvent l'approuvent.
Le regard, l'expérience de nos diplomates ne se résument pas aux affaires politiques. Aucun des problèmes qui se posent à nos sociétés - conséquences du réchauffement climatique, contrecoups de la crise économique mondiale, impératif de lutte contre la pauvreté, prévention des risques sanitaires, prise en compte du fait religieux ou démographique - ne leur échappe. La mise en place récente de la direction de la Mondialisation, du Développement et des Partenariats, celle de la direction de la Prospective et de son pôle Religions ont justement pour mission de mieux intégrer ces nouveaux paramètres dans le champ de notre politique extérieure. Dans ces domaines-là comme dans ceux, plus traditionnels, de la diplomatie, les approches nouvelles et le questionnement systématique fondent notre capacité d'initiative et d'entraînement. Il en est ainsi de la protection indispensable des biens publics mondiaux.
Cette variété d'analyses, cette vision individuelle des faits, ce vivier d'idées sont la vraie richesse de ce ministère. Dans la compétition des pensées qui façonne, elle aussi, les opinions et le monde de demain, il est indispensable de les mettre davantage en valeur. Notre savoir-faire et notre expertise méritent d'être connus et appréciés. Notre capacité d'influence en dépend, pour une part : en présentant nos analyses, en expliquant notre façon de voir les choses et d'expliquer les faits, Mondes contribuera au forum mondial des idées, à l'échange des cultures et à la formation des esprits.
Mondes ne sera pas pour autant la voix de la France ni celle du ministère des Affaires étrangères et européennes. Nos auteurs, qu'ils soient diplomates en poste à l'étranger ou à Paris, chercheurs ou spécialistes des relations internationales s'y expriment en leur nom propre. Leur opinion ne représente pas forcément la position officielle du ministère.
Par sa variété même, le sommaire de ce premier numéro illustre notre souci d'éclairer des enjeux majeurs en dépassant les préoccupations du court terme pour mieux appréhender la complexité du monde d'aujourd'hui. Deux grandes voix fraternelles devaient s'exprimer dans ce numéro inaugural, parlant de la Pologne et de l'Europe. Bronislaw Geremek, disparu il y a un peu plus d'un an, et Marek Edelman, le grand héros du ghetto de Varsovie, qui vient de s'éteindre. Leur combat pour la liberté restent des modèles pour tous ceux qui refusent la barbarie et l'ignorance.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2009