Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Modibo Sidibe,
Madame l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs les Directeurs et les Chefs de service,
Mesdames, Messieurs,
Monsieur le Ministre, au cours de ces derniers mois vous m'avez accueilli à trois reprises à Bamako, aujourd'hui enfin, il me revient l'honneur de vous recevoir à Paris à l'occasion d'un événement important dans les relations entre nos deux pays, la tenue de la 27ème Commission mixte entre la France et le Mali. Permettez-moi donc, cher Modibo, de vous souhaiter la bienvenue à Paris, et de vous exprimer tout le plaisir que j'éprouve à vous accueillir, vous-même et l'importante délégation qui vous accompagne. J'ai encore très vivace à l'esprit l'accueil que vous m'avez réservé à Bamako, il y a quelques jours, ainsi que les images de notre déplacement à Segou et à Markala sur le site de l'Office du Niger qui représente tant dans l'histoire de la vie économique contemporaine de votre pays.
Monsieur le Ministre, nous ouvrons ensemble les travaux de cette nouvelle Commission mixte franco-malienne, la précédente s'était déroulée à Bamako en décembre 1993. Je veux souligner ici le chemin parcouru par votre pays depuis cette date.
La paix intérieure retrouvée, une économie plus performante, la poursuite et la consolidation du processus démocratique, malgré encore quelques difficultés qui sont aujourd'hui, et nous partageons cette espérance avec vous, sur le point d'être surmontées.
Le Mali a ainsi retrouvé, grâce à une volonté sans relâche, la stabilité qui seule autorise un développement s'inscrivant dans la durée. J'ai coutume de le dire et il me plaît de le répéter ici, seuls le dialogue, la démocratie, la stabilité et la confiance retrouvée et partagée peuvent permettre de garantir un développement profitant au mieux-être des populations et à l'émergence économique, non seulement du Mali, mais également de son environnement régional.
Le Sommet de l'OUA, qui vient de se tenir à Ouagadougou, a, une nouvelle fois, été marqué par les échos de guerres et de conflits, tant internes qu'externes, qui, ça et là, enflamment le continent. Ainsi, en quelques jours des progrès difficilement accomplis par des pays dont certains comptent parmi nos partenaires, sont hypothéqués, voire réduits à néant et jettent à nouveau les populations dans le désespoir et la misère.
Face à de telles réalités, il n'est certainement pas inutile de rappeler à quel point le dialogue reste un élément essentiel dans la consolidation des processus démocratiques, la nécessité, pour les gouvernements, d'organiser des espaces de débat afin de permettre à tous les acteurs de la société de s'exprimer, sans devoir recourir à la violence, la nécessité pour tous d'accepter des règles du jeu qui permettent d'éviter les conflits, si destructeurs et dont les populations demeurent, quoiqu'il advienne, les premières victimes et les otages.
Monsieur le Ministre, les échanges de vues entre nos deux pays ont été nombreux et féconds au cours de ces derniers mois. Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises, nos contacts avec votre ambassadeur, Mme Ly Tall sont constants, nos services travaillent ensemble de manière régulière, et de façon encore plus intense et mieux coordonnée. Au cours de ces derniers mois, nous partageons avec votre président la conviction que doit s'instaurer et se développer encore plus entre nous un dialogue suivi et empreint de franchise. Il y a quelques jours encore, à Bamako, il a eu l'occasion de nous le rappeler et avec quelle force et quelle conviction.
C'est pourquoi il nous appartient aujourd'hui de placer nos relations de Coopération sous le signe du partenariat, de l'échange et du suivi. Il ne s'agit pas pour autant, de nier le travail accompli, dont il y a, au contraire, lieu de se féliciter. Il s'agit plutôt de mieux traduire, au travers d'un document-cadre de partenariat, la volonté politique de nos deux gouvernements, il s'agit aussi d'établir des repères méthodologiques permettant d'assurer un meilleur suivi des décisions issues des travaux de cette réunion.
Les fondements de notre partenariat sont simples, mais il m'apparaît ici important de les rappeler :
- l'enracinement du processus démocratique demeure un des objectifs majeurs de la politique du Mali pour les prochaines années. Nous souhaitons, avec nos partenaires de l'Union européenne en particulier, vous accompagner dans ce processus majeur de transformation politique et économique.
- s'agissant de la sécurité, nos deux gouvernements sont engagés dans l'élaboration d'un mécanisme de maintien de la paix en Afrique. La prévention des conflits demeure néanmoins un aspect fondamental de la construction politique et économique régionale.
Le dernier point enfin concerne plus directement nos relations bilatérales, celles qui touchent à la lutte contre la pauvreté, au développement des ressources humaines, à la politique de la ville, aux aspects culturels et environnementaux, à l'aménagement du territoire, aux programmes de développement locaux, à la gestion des flux migratoires.
Sur ce dernier point, plus précisément, il me plaît de rappeler ici, en votre présence Monsieur le Ministre, Madame l'Ambassadeur, Mesdames, Messieurs, l'importance de l'exercice auquel nous nous sommes livrés le 29 mai dernier à Bamako en officialisant, la création d'un Comité franco-malien sur les migrations.
Ce geste solennel marque la volonté de nos deux gouvernements d'élaborer, en commun, une politique concertée de cet aspect de nos relations. Le président Konare nous a encouragé dans cette voie en nous invitant à rechercher, ensemble, les solutions les plus appropriées à ce délicat problème qui touche au coeur même de la vie de nos populations respectives. Je salue à cette occasion la présence dans cette salle des représentants du Haut-Conseil des Maliens de l'extérieur.
Je me réjouis également du fait que les associations de Maliens résidant en France soient représentées au sein du Comité ad hoc qui se réunira parallèlement.
Vous avez souhaité, Monsieur le Ministre, que les travaux de notre Commission soient plus largement ouverts aux acteurs non gouvernementaux de la coopération franco-malienne. Je partage ce souci et c'est la raison pour laquelle, deux autres comités ad hoc mèneront leurs travaux en parallèle aux nôtres : l'un concernera les ONG et les représentants de la Coopération décentralisée, l'autre regroupera les acteurs intervenant dans le secteur privé.
Leurs représentants sont avec nous ce matin, je les salue et je les remercie de leur présence.
Dans ce même esprit, un espace de débat commun a été prévu au sein des travaux en plénière de la Commission mixte. Il permettra de débattre avec les membres des comités ad hoc et contribuera à donner ainsi plus de cohérence à l'ensemble de nos interventions. C'est également pour répondre à ce souci de concertation et de coordination que nous avons organisé récemment à Angers en présence du représentant du gouvernement malien, le ministre de l'Environnement, M. Ag Erlaf et de Mme l'ambassadeur, la rencontre des collectivités territoriales françaises intervenant dans votre pays. C'était une première entre la France et le Mali, mais également entre la France et un pays partenaire. Les recommandations qui en sont issues sont destinées à enrichir nos débats.
C'est riche de ces espérances et de ces bonnes dispositions partagées, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, que je déclare ouverts les travaux de la 27ème Commission mixte franco-malienne et souhaite plein succès à vos travaux./.
Monsieur le Ministre,
Madame l'Ambassadeur,
Messieurs les Directeurs et Chefs de service,
Mesdames et Messieurs,
L'exercice qui se termine aujourd'hui constitue l'aboutissement d'un processus et d'un dialogue engagé il y a plusieurs mois. En vérité, je devrais préciser qu'il s'agit de l'aboutissement d'une étape de ce processus, puisque et c'est bien là l'une des originalités de notre démarche, le mécanisme de suivi de nos décisions va désormais permettre la poursuite de la concertation entre nos deux parties.
Il est d'usage, à l'issue d'un tel exercice de se féliciter de la bonne tenue de ces travaux ; je ne m'y déroberai pas. Mais au-delà de l'usage et de la tradition, j'ai de vraies raisons de vous manifester, Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs, ma satisfaction pour l'excellence du travail accompli et la chaleur des relations qui ont prévalu tout au long des débats entre nos délégations ; outre ce constat, la partie française a plusieurs autres raisons d'être satisfaite :
- Pour la première fois, dans l'histoire des commissions mixtes entre notre pays et un pays partenaire, un débat a eu lieu en réunion plénière sur les aspects liés au secteur privé, d'une part, et ceux traités par les organisations internationales de solidarité et les coopérations décentralisées d'autre part. Autant d'acteurs qui sont aujourd'hui partie intégrante de notre système de Coopération. Permettez-moi, au nom de la délégation française, d'adresser nos remerciements et nos félicitations aux représentants de ces deux composantes qui ont pu travailler dans le cadre de comités ad hoc, pour leur participation active et l'enrichissement qu'ils ont apporté à ces échanges.
Les occasions de rencontres, tant avec les représentants du secteur privé, qu'avec les ONG ou les collectivités territoriales sont certes nombreuses, mais il fallait, je crois, marquer plus fortement et plus symboliquement la nécessaire présence et cohésion de tous les partenaires de la relation franco-malienne. Cette démarche me satisfait. Elle devra servir de point de référence pour les commissions mixtes à venir.
La mise au point d'un document-cadre de partenariat au développement qui se situe bien au-delà du traditionnel procès-verbal entend traduire l'expression d'un partenariat renouvelé entre nos deux pays. Ce partenariat se fonde, je le rappelle, sur une volonté politique clairement exprimée par le président Konaré et le Premier ministre, M. Lionel Jospin en décembre dernier à Bamako. Vous avez débattu des grands principes qui vont guider nos relations de coopération et vous en avez fixé les grandes orientations :
- L'aide française s'inscrira de façon très déterminée, dans le cadre des grandes priorités définies par le Mali et que vous avez bien voulu soumettre à notre analyse. Les priorités seront traduites, de manière concrète, au travers de l'élaboration de programmes sectoriels d'interventions clairement identifiés et mieux hiérarchisés. Au cours des prochaines années, ces dispositions devraient se traduire par une amélioration substantielle de nos actions en faveur du Mali. J'appelle de mes voeux la généralisation progressive de l'impulsion que nous donnons ainsi à ce qui doit être notre relation partenariale : mettre les actions de Coopération au service des stratégies de développement du Mali, et en premier au service de celles qui nous auront paru les plus essentielles à l'avenir économique, social et politique de votre pays.
- Le développement des capacités maliennes et le potentiel qu'elles représentent, constituent un point fort de vos demandes. Nous y répondrons par une politique accrue en matière de formation et par le recours plus systématique à l'expertise nationale qui sera plus recherchée, favorisée, mieux accompagnée, mieux utilisée aussi. Il ne peut en effet y avoir de développement inscrit dans la durée sans formation des hommes chargés de le conduire. L'histoire récente du développement est, malheureusement, riche en exemples d'échecs dans des pays qui n'ont pas, ou qui n'ont pas pu, observer cette règle élémentaire que constitue la formation des générations.
- S'agissant de la politique de la ville et de l'aménagement du territoire, l'intégration de ces deux composantes essentielles de la vie d'une nation aux efforts de développement aura pour socle la grande réforme institutionnelle de décentralisation que vous mettez en oeuvre. Nous sommes prêts, là aussi, à vous y accompagner et avec nous les collectivités territoriales françaises comme elles ont eu l'occasion de la réaffirmer à Angers. A ce sujet, il m'a été rapporté que pour donner suite aux enseignements de cette rencontre vous prévoyez d'organiser, au lendemain de vos élections locales, un grand forum réunissant les nouveaux élus, les ONG et l'Etat, pour y débattre de Coopération décentralisée. Je salue cette décision car elle s'inscrit parfaitement dans l'esprit de nos souhaits respectifs de mieux assurer le suivi de nos décisions paritaires.
L'amélioration du suivi de nos travaux et des recommandations qui en résultent, Monsieur le Ministre, constitue, justement, l'un des derniers points que je souhaitais souligner. Ce souci, et j'y faisais allusion au début de mon propos, est aujourd'hui largement partagé ; vous y avez totalement souscrit et je m'en réjouis. C'est pour avoir négligé cet aspect essentiel d'une Coopération véritablement partagée que, par le passé, nombre d'objectifs fixés n'ont pas été atteints et ont pu parfois ternir l'image et les résultats de nos actions communes. Vous avez fait le choix de rendez-vous annuels pour établir, régulièrement, un bilan commun de nos décisions et de leur mise en pratique. Dans ce domaine également, nous innovons. Veillons ensemble à ce que ces rendez-vous soient scrupuleusement respectés.
Je note par ailleurs, Monsieur le Ministre, que les développements sectoriels des grands axes retenus par nos délégations, s'inscrivent dans la continuité des orientations de la précédente commission mixte. Nous poursuivrons donc notre appui à vos politiques de modernisation du cadre institutionnel et à la recherche d'une croissance économique durable et équitable. La lutte contre la pauvreté, dont vous avez fait une priorité, s'inscrit bien dans cette démarche.
L'ensemble des grands principes que je viens brièvement de rappeler sont repris dans le document que nous avons eu le plaisir de signer ensemble.
Nous venons d'ouvrir cette nouvelle étape de la Coopération entre la France et le Mali. Je suis heureux d'en être l'un des acteurs, car je souhaite la voir s'inscrire dans la durée et dans l'histoire des relations entre nos deux pays. J'en suis d'autant plus heureux, Monsieur le Ministre, cher Modibo Sidibe, que c'est ici à Paris et à vos côtés, comme partenaire et complice, que nous avons paraphé les actes de ce grand chantier commun.
Je ne voudrais pas terminer mon propos sans adresser mes très vifs et chaleureux remerciements aux membres de nos deux délégations qui ont travaillé avec sérieux et conviction à cette réalisation. Merci à tous et bon retour à Bamako où, me dit-on, les pluies sont au rendez-vous. Je les souhaite aussi fécondes que l'amitié qui nous lie.
Vive la Coopération entre la France et le Mali./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 septembre 2001
Madame l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs les Directeurs et les Chefs de service,
Mesdames, Messieurs,
Monsieur le Ministre, au cours de ces derniers mois vous m'avez accueilli à trois reprises à Bamako, aujourd'hui enfin, il me revient l'honneur de vous recevoir à Paris à l'occasion d'un événement important dans les relations entre nos deux pays, la tenue de la 27ème Commission mixte entre la France et le Mali. Permettez-moi donc, cher Modibo, de vous souhaiter la bienvenue à Paris, et de vous exprimer tout le plaisir que j'éprouve à vous accueillir, vous-même et l'importante délégation qui vous accompagne. J'ai encore très vivace à l'esprit l'accueil que vous m'avez réservé à Bamako, il y a quelques jours, ainsi que les images de notre déplacement à Segou et à Markala sur le site de l'Office du Niger qui représente tant dans l'histoire de la vie économique contemporaine de votre pays.
Monsieur le Ministre, nous ouvrons ensemble les travaux de cette nouvelle Commission mixte franco-malienne, la précédente s'était déroulée à Bamako en décembre 1993. Je veux souligner ici le chemin parcouru par votre pays depuis cette date.
La paix intérieure retrouvée, une économie plus performante, la poursuite et la consolidation du processus démocratique, malgré encore quelques difficultés qui sont aujourd'hui, et nous partageons cette espérance avec vous, sur le point d'être surmontées.
Le Mali a ainsi retrouvé, grâce à une volonté sans relâche, la stabilité qui seule autorise un développement s'inscrivant dans la durée. J'ai coutume de le dire et il me plaît de le répéter ici, seuls le dialogue, la démocratie, la stabilité et la confiance retrouvée et partagée peuvent permettre de garantir un développement profitant au mieux-être des populations et à l'émergence économique, non seulement du Mali, mais également de son environnement régional.
Le Sommet de l'OUA, qui vient de se tenir à Ouagadougou, a, une nouvelle fois, été marqué par les échos de guerres et de conflits, tant internes qu'externes, qui, ça et là, enflamment le continent. Ainsi, en quelques jours des progrès difficilement accomplis par des pays dont certains comptent parmi nos partenaires, sont hypothéqués, voire réduits à néant et jettent à nouveau les populations dans le désespoir et la misère.
Face à de telles réalités, il n'est certainement pas inutile de rappeler à quel point le dialogue reste un élément essentiel dans la consolidation des processus démocratiques, la nécessité, pour les gouvernements, d'organiser des espaces de débat afin de permettre à tous les acteurs de la société de s'exprimer, sans devoir recourir à la violence, la nécessité pour tous d'accepter des règles du jeu qui permettent d'éviter les conflits, si destructeurs et dont les populations demeurent, quoiqu'il advienne, les premières victimes et les otages.
Monsieur le Ministre, les échanges de vues entre nos deux pays ont été nombreux et féconds au cours de ces derniers mois. Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises, nos contacts avec votre ambassadeur, Mme Ly Tall sont constants, nos services travaillent ensemble de manière régulière, et de façon encore plus intense et mieux coordonnée. Au cours de ces derniers mois, nous partageons avec votre président la conviction que doit s'instaurer et se développer encore plus entre nous un dialogue suivi et empreint de franchise. Il y a quelques jours encore, à Bamako, il a eu l'occasion de nous le rappeler et avec quelle force et quelle conviction.
C'est pourquoi il nous appartient aujourd'hui de placer nos relations de Coopération sous le signe du partenariat, de l'échange et du suivi. Il ne s'agit pas pour autant, de nier le travail accompli, dont il y a, au contraire, lieu de se féliciter. Il s'agit plutôt de mieux traduire, au travers d'un document-cadre de partenariat, la volonté politique de nos deux gouvernements, il s'agit aussi d'établir des repères méthodologiques permettant d'assurer un meilleur suivi des décisions issues des travaux de cette réunion.
Les fondements de notre partenariat sont simples, mais il m'apparaît ici important de les rappeler :
- l'enracinement du processus démocratique demeure un des objectifs majeurs de la politique du Mali pour les prochaines années. Nous souhaitons, avec nos partenaires de l'Union européenne en particulier, vous accompagner dans ce processus majeur de transformation politique et économique.
- s'agissant de la sécurité, nos deux gouvernements sont engagés dans l'élaboration d'un mécanisme de maintien de la paix en Afrique. La prévention des conflits demeure néanmoins un aspect fondamental de la construction politique et économique régionale.
Le dernier point enfin concerne plus directement nos relations bilatérales, celles qui touchent à la lutte contre la pauvreté, au développement des ressources humaines, à la politique de la ville, aux aspects culturels et environnementaux, à l'aménagement du territoire, aux programmes de développement locaux, à la gestion des flux migratoires.
Sur ce dernier point, plus précisément, il me plaît de rappeler ici, en votre présence Monsieur le Ministre, Madame l'Ambassadeur, Mesdames, Messieurs, l'importance de l'exercice auquel nous nous sommes livrés le 29 mai dernier à Bamako en officialisant, la création d'un Comité franco-malien sur les migrations.
Ce geste solennel marque la volonté de nos deux gouvernements d'élaborer, en commun, une politique concertée de cet aspect de nos relations. Le président Konare nous a encouragé dans cette voie en nous invitant à rechercher, ensemble, les solutions les plus appropriées à ce délicat problème qui touche au coeur même de la vie de nos populations respectives. Je salue à cette occasion la présence dans cette salle des représentants du Haut-Conseil des Maliens de l'extérieur.
Je me réjouis également du fait que les associations de Maliens résidant en France soient représentées au sein du Comité ad hoc qui se réunira parallèlement.
Vous avez souhaité, Monsieur le Ministre, que les travaux de notre Commission soient plus largement ouverts aux acteurs non gouvernementaux de la coopération franco-malienne. Je partage ce souci et c'est la raison pour laquelle, deux autres comités ad hoc mèneront leurs travaux en parallèle aux nôtres : l'un concernera les ONG et les représentants de la Coopération décentralisée, l'autre regroupera les acteurs intervenant dans le secteur privé.
Leurs représentants sont avec nous ce matin, je les salue et je les remercie de leur présence.
Dans ce même esprit, un espace de débat commun a été prévu au sein des travaux en plénière de la Commission mixte. Il permettra de débattre avec les membres des comités ad hoc et contribuera à donner ainsi plus de cohérence à l'ensemble de nos interventions. C'est également pour répondre à ce souci de concertation et de coordination que nous avons organisé récemment à Angers en présence du représentant du gouvernement malien, le ministre de l'Environnement, M. Ag Erlaf et de Mme l'ambassadeur, la rencontre des collectivités territoriales françaises intervenant dans votre pays. C'était une première entre la France et le Mali, mais également entre la France et un pays partenaire. Les recommandations qui en sont issues sont destinées à enrichir nos débats.
C'est riche de ces espérances et de ces bonnes dispositions partagées, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, que je déclare ouverts les travaux de la 27ème Commission mixte franco-malienne et souhaite plein succès à vos travaux./.
Monsieur le Ministre,
Madame l'Ambassadeur,
Messieurs les Directeurs et Chefs de service,
Mesdames et Messieurs,
L'exercice qui se termine aujourd'hui constitue l'aboutissement d'un processus et d'un dialogue engagé il y a plusieurs mois. En vérité, je devrais préciser qu'il s'agit de l'aboutissement d'une étape de ce processus, puisque et c'est bien là l'une des originalités de notre démarche, le mécanisme de suivi de nos décisions va désormais permettre la poursuite de la concertation entre nos deux parties.
Il est d'usage, à l'issue d'un tel exercice de se féliciter de la bonne tenue de ces travaux ; je ne m'y déroberai pas. Mais au-delà de l'usage et de la tradition, j'ai de vraies raisons de vous manifester, Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs, ma satisfaction pour l'excellence du travail accompli et la chaleur des relations qui ont prévalu tout au long des débats entre nos délégations ; outre ce constat, la partie française a plusieurs autres raisons d'être satisfaite :
- Pour la première fois, dans l'histoire des commissions mixtes entre notre pays et un pays partenaire, un débat a eu lieu en réunion plénière sur les aspects liés au secteur privé, d'une part, et ceux traités par les organisations internationales de solidarité et les coopérations décentralisées d'autre part. Autant d'acteurs qui sont aujourd'hui partie intégrante de notre système de Coopération. Permettez-moi, au nom de la délégation française, d'adresser nos remerciements et nos félicitations aux représentants de ces deux composantes qui ont pu travailler dans le cadre de comités ad hoc, pour leur participation active et l'enrichissement qu'ils ont apporté à ces échanges.
Les occasions de rencontres, tant avec les représentants du secteur privé, qu'avec les ONG ou les collectivités territoriales sont certes nombreuses, mais il fallait, je crois, marquer plus fortement et plus symboliquement la nécessaire présence et cohésion de tous les partenaires de la relation franco-malienne. Cette démarche me satisfait. Elle devra servir de point de référence pour les commissions mixtes à venir.
La mise au point d'un document-cadre de partenariat au développement qui se situe bien au-delà du traditionnel procès-verbal entend traduire l'expression d'un partenariat renouvelé entre nos deux pays. Ce partenariat se fonde, je le rappelle, sur une volonté politique clairement exprimée par le président Konaré et le Premier ministre, M. Lionel Jospin en décembre dernier à Bamako. Vous avez débattu des grands principes qui vont guider nos relations de coopération et vous en avez fixé les grandes orientations :
- L'aide française s'inscrira de façon très déterminée, dans le cadre des grandes priorités définies par le Mali et que vous avez bien voulu soumettre à notre analyse. Les priorités seront traduites, de manière concrète, au travers de l'élaboration de programmes sectoriels d'interventions clairement identifiés et mieux hiérarchisés. Au cours des prochaines années, ces dispositions devraient se traduire par une amélioration substantielle de nos actions en faveur du Mali. J'appelle de mes voeux la généralisation progressive de l'impulsion que nous donnons ainsi à ce qui doit être notre relation partenariale : mettre les actions de Coopération au service des stratégies de développement du Mali, et en premier au service de celles qui nous auront paru les plus essentielles à l'avenir économique, social et politique de votre pays.
- Le développement des capacités maliennes et le potentiel qu'elles représentent, constituent un point fort de vos demandes. Nous y répondrons par une politique accrue en matière de formation et par le recours plus systématique à l'expertise nationale qui sera plus recherchée, favorisée, mieux accompagnée, mieux utilisée aussi. Il ne peut en effet y avoir de développement inscrit dans la durée sans formation des hommes chargés de le conduire. L'histoire récente du développement est, malheureusement, riche en exemples d'échecs dans des pays qui n'ont pas, ou qui n'ont pas pu, observer cette règle élémentaire que constitue la formation des générations.
- S'agissant de la politique de la ville et de l'aménagement du territoire, l'intégration de ces deux composantes essentielles de la vie d'une nation aux efforts de développement aura pour socle la grande réforme institutionnelle de décentralisation que vous mettez en oeuvre. Nous sommes prêts, là aussi, à vous y accompagner et avec nous les collectivités territoriales françaises comme elles ont eu l'occasion de la réaffirmer à Angers. A ce sujet, il m'a été rapporté que pour donner suite aux enseignements de cette rencontre vous prévoyez d'organiser, au lendemain de vos élections locales, un grand forum réunissant les nouveaux élus, les ONG et l'Etat, pour y débattre de Coopération décentralisée. Je salue cette décision car elle s'inscrit parfaitement dans l'esprit de nos souhaits respectifs de mieux assurer le suivi de nos décisions paritaires.
L'amélioration du suivi de nos travaux et des recommandations qui en résultent, Monsieur le Ministre, constitue, justement, l'un des derniers points que je souhaitais souligner. Ce souci, et j'y faisais allusion au début de mon propos, est aujourd'hui largement partagé ; vous y avez totalement souscrit et je m'en réjouis. C'est pour avoir négligé cet aspect essentiel d'une Coopération véritablement partagée que, par le passé, nombre d'objectifs fixés n'ont pas été atteints et ont pu parfois ternir l'image et les résultats de nos actions communes. Vous avez fait le choix de rendez-vous annuels pour établir, régulièrement, un bilan commun de nos décisions et de leur mise en pratique. Dans ce domaine également, nous innovons. Veillons ensemble à ce que ces rendez-vous soient scrupuleusement respectés.
Je note par ailleurs, Monsieur le Ministre, que les développements sectoriels des grands axes retenus par nos délégations, s'inscrivent dans la continuité des orientations de la précédente commission mixte. Nous poursuivrons donc notre appui à vos politiques de modernisation du cadre institutionnel et à la recherche d'une croissance économique durable et équitable. La lutte contre la pauvreté, dont vous avez fait une priorité, s'inscrit bien dans cette démarche.
L'ensemble des grands principes que je viens brièvement de rappeler sont repris dans le document que nous avons eu le plaisir de signer ensemble.
Nous venons d'ouvrir cette nouvelle étape de la Coopération entre la France et le Mali. Je suis heureux d'en être l'un des acteurs, car je souhaite la voir s'inscrire dans la durée et dans l'histoire des relations entre nos deux pays. J'en suis d'autant plus heureux, Monsieur le Ministre, cher Modibo Sidibe, que c'est ici à Paris et à vos côtés, comme partenaire et complice, que nous avons paraphé les actes de ce grand chantier commun.
Je ne voudrais pas terminer mon propos sans adresser mes très vifs et chaleureux remerciements aux membres de nos deux délégations qui ont travaillé avec sérieux et conviction à cette réalisation. Merci à tous et bon retour à Bamako où, me dit-on, les pluies sont au rendez-vous. Je les souhaite aussi fécondes que l'amitié qui nous lie.
Vive la Coopération entre la France et le Mali./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 septembre 2001