Texte intégral
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères de la République de Chine, je vous souhaite la bienvenue en France. Non seulement je vous souhaite la bienvenue à vous officiellement, Monsieur le Ministre, mais je dis à mon ami Yang Jiechi combien je suis heureux de le recevoir. Non seulement je salue mon ami, mais je salue toute sa délégation.
Nous nous sommes rencontré souvent. C'est une occasion supplémentaire, alors que nous étions à Londres ensemble, de parler de la situation internationale.
Vous vous en doutez, nous avons évoqué de nombreux sujets dont tous n'ont pas encore été abordés. Nous allons poursuivre la discussion pendant le déjeuner.
Nous avons parlé des relations bilatérales, excellentes qui ne cessent de s'améliorer.
Nous avons parlé du dialogue stratégique que nous allons poursuivre, avec des groupes de travail dont nous avons énuméré les responsabilités.
Vous le savez, le président de la République, Nicolas Sarkozy, va, dans peu de temps, inaugurer l'exposition de Shanghai, la Foire internationale de Shanghai. Et nous attendons la visite du président chinois pour l'automne.
Puis, nous allons aborder un certain nombre de chapitres internationaux. Nous avons parlé aussi de l'affaire Google. Nous avons parlé, dans le cadre des "5+1", des perspectives du Conseil de sécurité, dont la présidence vient d'être assurée par nos amis chinois. Nous avons parlé des relations avec l'Iran et des problèmes soulevés par la proposition de l'Agence internationale de l'Energie atomique.
Et puis, nous avons abordé aussi, ensemble, un problème qui est entre nous une petite difficulté, la question du terrain de Papeete, mais qui n'a pas, pour nous, de signification politique du tout. La France a une seule politique, c'est la politique vis-à-vis de la Chine unique, la République populaire de Chine.
Pour le reste, nous allons continuer notre dialogue à propos de l'Afghanistan, de la Corée du Nord, de la Birmanie et de bien d'autres sujets bilatéraux.
Bienvenue, be very welcome, my dear friend.
(...)
Q - Monsieur le Ministre, depuis le président Chirac, la France était toujours parmi les premiers pays favorables à soulever l'embargo des armes de l'Union européenne contre la Chine. Cette fois-ci, l'Espagne avait relancé ce sujet. Je voulais savoir comment cela se traduit avec, notamment, la relation sino-américaine qui est un peu tendue sur le dossier de Google et vendre des armes à Taiwan...
R - J'ai compris que la question contenait sa réponse. Trouvez-vous que nous avons de mauvaises relations ? Bien entendu, la position de la France n'a pas changé. La position de l'Europe, vous le savez puisque vous avez évoqué la Présidence espagnole, évolue et nous sommes partisans de la faire évoluer. Depuis 2004, nous sommes partisans de la faire évoluer et la position française n'a pas bougé. Nous sommes partisans d'une ouverture dans ce sens et nous agissons, désormais dans le cadre du Traité de Lisbonne, dans ce sens. Et nous continuerons de le faire dans les prochains Conseils.
Q - Une question qui s'adresse aux deux ministres et qui concerne l'Iran. Il y a eu une déclaration du président iranien, hier soir, qui était relativement conciliante sur l'enrichissement à l'étranger de l'uranium. Par ailleurs, une autre nouvelle venue de Téhéran, c'est le lancement d'une fusée dans l'espace. Quelle est votre réaction à ces deux événements et où en êtes-vous des discussions sur d'éventuelles nouvelles sanctions pour faire renoncer l'Iran à son programme nucléaire ?
R - Nous avons parlé de la liberté d'expression et nous avons parlé de l'Iran.
S'agissant de l'Iran, je partage le sentiment de mon collègue qui, je vous le signale, est ministre des Affaires étrangères depuis 2007. Je l'ai rencontré le premier et depuis nous n'avons cessé de dialoguer. La Chine et l'Iran, la France et l'Iran, nous n'avons cessé de dialoguer.
Nous n'avons pas cessé de rencontrer les responsables iraniens et nous continuons de le faire. Notre interprétation n'est pas la même sur la demande, comme l'a dit M. Yang, de l'Agence internationale de l'Energie atomique, c'est-à-dire la demande d'enrichissement pour que le réacteur de recherche de Téhéran puisse fonctionner. J'ai bien vu les interprétations de presse du discours récent, nous en avons parlé, de M. Ahmadinejad. Mais, je ne vois pas de réponse officielle à la demande de l'Agence internationale de l'Energie atomique, il n'y en a pas.
Si, comme le ministre chinois des Affaires étrangères, je veux attendre et me réjouir d'avance, s'il y a une réponse, mon interprétation personnelle, c'est qu'ils nous font gagner du temps et les Iraniens en perdent. Ils perdent du temps parce qu'il y a des problèmes internes dont je ne veux pas parler ici mais qui sont importants. Nous sommes attentifs à ce qu'il n'y ait aucune provocation supplémentaire dans cette région du Moyen-Orient. Je partage le sentiment et la nécessité du ministre Yang d'essayer de faire tout notre possible pour qu'il y ait une interprétation positive. Mais, depuis des années, depuis 2007 que nous en parlons, je ne vois pas les progrès.
Vous parliez des sanctions. Je suis le premier à dire que si nous pouvons nous en passer, c'est mieux. Cependant, avec M. Yang, nous avons déjà voté trois résolutions au Conseil de sécurité des Nations unies avec des sanctions, avec l'appui de la Chine et avec le dialogue. Nous allons continuer ce dialogue et je souhaite qu'il n'y en ait pas besoin, mais je suis perplexe et même un peu pessimiste. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 février 2010
Nous nous sommes rencontré souvent. C'est une occasion supplémentaire, alors que nous étions à Londres ensemble, de parler de la situation internationale.
Vous vous en doutez, nous avons évoqué de nombreux sujets dont tous n'ont pas encore été abordés. Nous allons poursuivre la discussion pendant le déjeuner.
Nous avons parlé des relations bilatérales, excellentes qui ne cessent de s'améliorer.
Nous avons parlé du dialogue stratégique que nous allons poursuivre, avec des groupes de travail dont nous avons énuméré les responsabilités.
Vous le savez, le président de la République, Nicolas Sarkozy, va, dans peu de temps, inaugurer l'exposition de Shanghai, la Foire internationale de Shanghai. Et nous attendons la visite du président chinois pour l'automne.
Puis, nous allons aborder un certain nombre de chapitres internationaux. Nous avons parlé aussi de l'affaire Google. Nous avons parlé, dans le cadre des "5+1", des perspectives du Conseil de sécurité, dont la présidence vient d'être assurée par nos amis chinois. Nous avons parlé des relations avec l'Iran et des problèmes soulevés par la proposition de l'Agence internationale de l'Energie atomique.
Et puis, nous avons abordé aussi, ensemble, un problème qui est entre nous une petite difficulté, la question du terrain de Papeete, mais qui n'a pas, pour nous, de signification politique du tout. La France a une seule politique, c'est la politique vis-à-vis de la Chine unique, la République populaire de Chine.
Pour le reste, nous allons continuer notre dialogue à propos de l'Afghanistan, de la Corée du Nord, de la Birmanie et de bien d'autres sujets bilatéraux.
Bienvenue, be very welcome, my dear friend.
(...)
Q - Monsieur le Ministre, depuis le président Chirac, la France était toujours parmi les premiers pays favorables à soulever l'embargo des armes de l'Union européenne contre la Chine. Cette fois-ci, l'Espagne avait relancé ce sujet. Je voulais savoir comment cela se traduit avec, notamment, la relation sino-américaine qui est un peu tendue sur le dossier de Google et vendre des armes à Taiwan...
R - J'ai compris que la question contenait sa réponse. Trouvez-vous que nous avons de mauvaises relations ? Bien entendu, la position de la France n'a pas changé. La position de l'Europe, vous le savez puisque vous avez évoqué la Présidence espagnole, évolue et nous sommes partisans de la faire évoluer. Depuis 2004, nous sommes partisans de la faire évoluer et la position française n'a pas bougé. Nous sommes partisans d'une ouverture dans ce sens et nous agissons, désormais dans le cadre du Traité de Lisbonne, dans ce sens. Et nous continuerons de le faire dans les prochains Conseils.
Q - Une question qui s'adresse aux deux ministres et qui concerne l'Iran. Il y a eu une déclaration du président iranien, hier soir, qui était relativement conciliante sur l'enrichissement à l'étranger de l'uranium. Par ailleurs, une autre nouvelle venue de Téhéran, c'est le lancement d'une fusée dans l'espace. Quelle est votre réaction à ces deux événements et où en êtes-vous des discussions sur d'éventuelles nouvelles sanctions pour faire renoncer l'Iran à son programme nucléaire ?
R - Nous avons parlé de la liberté d'expression et nous avons parlé de l'Iran.
S'agissant de l'Iran, je partage le sentiment de mon collègue qui, je vous le signale, est ministre des Affaires étrangères depuis 2007. Je l'ai rencontré le premier et depuis nous n'avons cessé de dialoguer. La Chine et l'Iran, la France et l'Iran, nous n'avons cessé de dialoguer.
Nous n'avons pas cessé de rencontrer les responsables iraniens et nous continuons de le faire. Notre interprétation n'est pas la même sur la demande, comme l'a dit M. Yang, de l'Agence internationale de l'Energie atomique, c'est-à-dire la demande d'enrichissement pour que le réacteur de recherche de Téhéran puisse fonctionner. J'ai bien vu les interprétations de presse du discours récent, nous en avons parlé, de M. Ahmadinejad. Mais, je ne vois pas de réponse officielle à la demande de l'Agence internationale de l'Energie atomique, il n'y en a pas.
Si, comme le ministre chinois des Affaires étrangères, je veux attendre et me réjouir d'avance, s'il y a une réponse, mon interprétation personnelle, c'est qu'ils nous font gagner du temps et les Iraniens en perdent. Ils perdent du temps parce qu'il y a des problèmes internes dont je ne veux pas parler ici mais qui sont importants. Nous sommes attentifs à ce qu'il n'y ait aucune provocation supplémentaire dans cette région du Moyen-Orient. Je partage le sentiment et la nécessité du ministre Yang d'essayer de faire tout notre possible pour qu'il y ait une interprétation positive. Mais, depuis des années, depuis 2007 que nous en parlons, je ne vois pas les progrès.
Vous parliez des sanctions. Je suis le premier à dire que si nous pouvons nous en passer, c'est mieux. Cependant, avec M. Yang, nous avons déjà voté trois résolutions au Conseil de sécurité des Nations unies avec des sanctions, avec l'appui de la Chine et avec le dialogue. Nous allons continuer ce dialogue et je souhaite qu'il n'y en ait pas besoin, mais je suis perplexe et même un peu pessimiste. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 février 2010