Tribune de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, dans "Le Journal du Dimanche" du 28 février 2010, sur le lancement de la plate-forme France Volontaires, intitulée "Il était nécessaire de créer cette plate-forme".

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Média : Le Journal du Dimanche

Texte intégral

Le lancement de la plate-forme France Volontaires est né d'un constat que j'ai fait en arrivant au ministère. Partout, en Afrique et dans les pays en développement, j'ai remarqué qu'il y avait une énorme demande de présence française dans les domaines, notamment, de l'agriculture, de la santé, de l'éducation ou de l'aide à la gouvernance. Côté français, je me suis rendu compte que seule une demande de volontaire sur trois était satisfaite. Entre les deux, j'ai découvert un système assez limité dans son budget et peu coordonné dans son organisation. C'est pour lui donner les moyens suffisants que j'ai décidé de lancer un chantier spécial pour le volontariat international d'échange et de solidarité.
En augmentant de 10 millions d'euros, d'ici à 2012, les financements dédiés aux associations concernées, nous espérons multiplier par trois le nombre de volontaires envoyés chaque année à l'étranger. Ils étaient environ 4.500 en 2009, ils devraient être 15.000 en 2012. Longtemps tourné vers les jeunes, le recrutement est en train de se réorienter vers les seniors pour que ceux-ci puissent faire profiter les populations locales de leur expérience. Qu'il soit jeune ou retraité, chaque volontaire est désormais formé avant son départ, puis suivi sur le terrain. Il bénéficie des mêmes avantages qu'un citoyen ayant choisi de s'engager dans le service civique (sécurité sociale, etc). Une nouveauté puisque, jusqu'à présent, les jeunes volontaires ne pouvaient pas valoriser leur expérience à l'étranger dans le cursus d'enseignement secondaire et universitaire français.
Grâce à France Volontaires, l'action des associations devient plus lisible. Pour le jeune ou le senior qui souhaite s'engager, il s'agit, dorénavant d'aller sur ce site et d'avoir accès à tout le panel d'associations et de collectivités qui oeuvrent dans la solidarité à l'étranger sous ce label. Chacun pourra ainsi faire son choix en fonction de ses compétences et de ses affinités.
En rassemblant les associations et les ONG existantes sous un même nom, nous ne voulons aucunement les faire fusionner. Toutes gardent évidemment leur identité et leur liberté d'initiative. Le but est de faire des économies d'échelle importantes en mettant en commun les frais d'administration, de recrutement et de communication de chacune d'entre elles.
Aujourd'hui, France Volontaires nous permet d'avoir une vision globale de la demande des volontaires en France, comme des besoins sur le terrain. Ainsi, si un pays en difficulté dit avoir besoin de 150 personnes, dont 20 % répartis sur la santé et 60 % sur l'éducation, la plate-forme lancera un appel aux différentes associations qui se concerteront pour fournir ensemble le nombre de volontaires demandé. Le temps où chacun faisait son travail de son côté est bel et bien révolu ; et c'est tant mieux !"
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 mars 2010