Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur la coopération économique entre la France et le Qatar, à Paris le 25 mars 2010.

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Circonstance : 5ème forum "Finances et investissements au Qatar", à l'hôtel Intercontinental Paris le Grand, le 25 mars 2010

Texte intégral

Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
C'est un très grand plaisir pour moi d'ouvrir en compagnie d'un grand ami de la France, "partenaire de coeur du Qatar", pour reprendre, Monsieur le Premier ministre, une expression que vous avez l'habitude d'utiliser, cette Ve conférence sur les Finances et les Investissements au Qatar.
Vous avez fait pour la première fois, et je voudrais le souligner, le choix de Paris pour l'organisation de cet événement majeur. C'est un choix auquel nous sommes extrêmement sensibles. Nous y voyons le reflet de la relation privilégiée qui unit la France et le Qatar, et la manifestation de notre volonté commune d'amplifier notre partenariat.
Je forme, monsieur le Premier ministre, le voeu que la qualité des travaux de cette conférence vous conduira à renouveler le choix de la France dans les années à venir.
L'importance de cette conférence, et le succès international remporté par le "Sommet Wise" sur l'éducation en novembre dernier à Doha, illustrent la réussite du Qatar.
Et je voudrais saluer la vision qui est celle de ses dirigeants qui ont su, sous l'autorité de l'Emir, développer une économie dynamique, une économie diversifiée, et investir dans l'éducation, dans la culture, avec un objectif prioritaire qui est la formation des prochaines générations.
Monsieur le Premier ministre, le caractère exceptionnel de la relation qui unit la France et le Qatar est bien connu.
La visite d'Etat réalisée en juin 2009 à Paris par Son Altesse Cheikh Hamad et son épouse, Présidente de la Fondation du Qatar, celle, en février dernier, du Prince héritier, avec lequel j'ai eu le plaisir de m'entretenir, ont été particulièrement remarquées par le peuple français.
Le président de la République lui-même s'est rendu trois fois à Doha, dont une visite d'Etat en janvier 2008.
Nous avons établi dans tous les domaines un partenariat exemplaire.
Je ne peux évidemment pas citer tous les projets en cours, mais certains me tiennent à coeur, et je voudrais voir leur aboutissement rapide: il y a l'installation d'une antenne d'HEC en collaboration avec la Fondation du Qatar, il y a l'installation de l'Institut Pasteur à Doha qui permettra d'engager une coopération très fructueuse en matière de recherche sur les maladies infectieuses et sur la santé publique.
Nous attachons aussi une grande importance à l'approfondissement de notre coopération et de nos relations en matière de sécurité et de défense.
Je pense en particulier au projet que nous avons d'ouverture, en lien avec l'université Paris II Panthéon-Assas, d'une antenne de l'école Saint-Cyr au Qatar pour la formation de vos élites militaires et civiles.
Notre coopération est exemplaire sur le plan bilatéral, mais elle repose aussi sur une proximité de vues entre nos deux nations sur la plupart des questions internationales.
Je veux, Monsieur le Premier ministre, saluer l'action que vous avez menée en 2008 pour promouvoir la réconciliation inter-libanaise, à laquelle vous savez, nous attachons une très grande importance et qui est au delà des relations qui unissent la France et le Liban, capitale, fondamentale, pour la construction de la paix au Proche-Orient et vos efforts pour faciliter le règlement pacifique au Darfour.
Sous l'impulsion de l'Emir et du président de la République, il faut que nos deux pays continuent d'apporter une contribution décisive à l'apaisement des tensions au Proche et au Moyen-Orient.
Notre partenariat se manifeste aussi, et c'est évidemment l'objet de cette rencontre, dans le secteur économique.
En 2009, votre croissance a frôlé les 10 %: l'une des plus fortes dans toute la zone du Golfe !
Premier producteur et exportateur de gaz naturel liquéfié dans le monde, vous êtes un acteur incontournable sur le marché international des hydrocarbures.
Mais si vos réserves vous garantissent une centaine d'années d'exploitation, votre pays a toutefois déployé très tôt des efforts pour diversifier son économie. L'adoption récente du "plan de développement de long terme" fixe vos priorités en matière d'économie de la connaissance, en matière de transport, en matière de finances et de tourisme.
Votre programme d'investissements de 130 milliards de dollars, lancé en 2005, devrait contribuer à réaliser votre souhait de devenir une des économies les plus compétitives du monde d'ici 2030.
Le Qatar, Monsieur le Premier ministre, est l'un de nos premiers partenaires dans la région.
Nos échanges commerciaux ont atteint près d'1,5 milliard d'euros en 2009.
La qualité de nos relations économiques se constate en particulier dans le secteur énergétique.
Total réalise au Qatar 15 % de sa production mondiale et Total est devenu un partenaire privilégié de votre pays. Cette relation historique n'a pas empêché le Qatar de permettre à d'autres grands groupes, tels que GDF-Suez, tel que EDF ou encore Air Liquide d'intervenir de façon croissante.
Et je veux vous remercier pour la confiance que vous accordez aux entreprises françaises, qui souhaitent investir sur le long terme dans le secteur énergétique de votre pays. Elles auront l'occasion de vous le confirmer tout au long de ce Forum.
À côté de ce partenariat dans l'énergie, d'autres secteurs sont prometteurs : Airbus dans l'aéronautique, Alstom, Colas, Egis ou Systra dans le secteur ferroviaire, Areva T&D et Nexans dans le secteur de l'électricité, GDF-Suez, Sogreah, Sidem et Veolia dans le secteur de l'eau ou encore Bouygues et Vinci dans celui de la construction.
Soyez assuré, monsieur le Premier ministre, que nos grandes entreprises comme nos petites et moyennes entreprises, sont mobilisées pour répondre à vos attentes et à vos besoins.
Je forme le voeu d'ailleurs qu'elles participent à votre projet emblématique de ville nouvelle de Lusail, ce projet urbain de grande ampleur, qui vise à accueillir 200.000 habitants. Ce projet, qui devrait abriter un quartier ultra moderne ayant vocation à devenir un centre névralgique du secteur de l'énergie au Moyen-Orient, pourrait à terme concurrencer les hubs énergétiques d'Asie ou d'Europe.
En matière d'accueil des investissements étrangers, votre politique est favorable, vous venez de nous l'indiquer avec beaucoup de force, au renforcement de la présence française au Qatar.
Il faut que nous puissions dans les années à venir renforcer notre part de marché, qui ne se situe pas encore à la hauteur de nos relations politiques.
Monsieur le Premier ministre,
La France est un pays largement ouvert aux investissements étrangers.
Je connais votre intérêt pour notre marché des capitaux et je veux vous dire que nous sommes naturellement favorables à vous accueillir.
Dans ce contexte, j'espère que votre politique d'investissements pourra s'étendre dans les prochains mois dans les secteurs stratégiques qui sont les secteurs d'intérêt commun pour nos deux pays, naturellement l'énergie, mais aussi l'industrie agro-alimentaire, l'industrie automobile ou encore l'expertise liée à la construction de villes nouvelles.
Les discussions qui vont être menées pendant ces deux journées de travail doivent constituer une nouvelle étape dans nos relations bilatérales économiques.
Il faut qu'elles aboutissent à de nouvelles coopérations, à de nouveaux partenariats qui, j'en ai la conviction, profiteront grandement à la prospérité de la France et à la prospérité du Qatar.
Source http://www.gouvernement.fr, le 26 mars 2010