Déclaration de Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de la prospective et du développement de l'économie numérique, sur les usages du numérique, Paris le 8 juillet 2009.

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Circonstance : Remise du rapport "La société et l'économie à l'aune de la révolution numériqueEnjeux et perspectives des prochaines décennies 2015-2025", à Paris le 8 juillet 2009.

Texte intégral

Monsieur le Directeur général,
Monsieur le Député, Cher Patrice Martin-Lalande,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les membres du groupe de travail,
Mesdames et Messieurs,

Je suis heureuse de vous retrouver ce matin au Centre d'analyse stratégique pour évoquer l'avenir de la société numérique.
Je le suis à double titre car le sujet qui nous occupe aujourd'hui touche simultanément à mes deux missions : la Prospective et l'économie numérique prise au sens large. Je préfère d'ailleurs parler, comme vous le savez, de société numérique, tant les enjeux qui concernent ce domaine sont loin de se limiter à la seule dimension économique.
Je vous remercie, Monsieur le Président, de nous avoir présenté les principaux axes de votre rapport, fruit d'un travail ambitieux et rigoureux.
Mes remerciements vont également à l'ensemble des personnes qui ont contribué à cette étude Prospective : les membres du groupe de travail, les personnes auditionnés, sans oublier les rapporteurs.
Au regard des évolutions rapides et profondes apportées par le développement des technologies de l'information et de la communication, il était particulièrement utile de réfléchir à ce qui est envisageable dans ce domaine dans les prochaines années.
L'un des grands mérites, à mes yeux, de ce rapport est de s'intéresser en priorité aux usages du numérique.
Ces usages sont bien sûr étroitement liés aux progrès technologiques et aux évolutions qui touchent l'ensemble de notre société.
Mais les usages du numérique ont leur vie propre. Ils résultent de la manière dont voulons nous servir de ces outils, autrement dit de la place que nous voulons leur donner dans notre existence, qu'il s'agisse de notre travail, de notre vie quotidienne, de la façon dont nous concevons les rapports humains.
Ces usages sont étroitement liés par ailleurs à l'importance que nous voulons accorder à ces technologies dans les grands défis qui nous concernent tous, notamment celui du développement durable.
Je ne crois pas au déterminisme de la technologie. Si un tel déterminisme existait, votre tâche aurait été finalement des plus simples. Or je sais qu'il n'en a rien été, tant la complexité et le nombre des paramètres à prendre en compte sont grands, tant les évolutions sont souvent imprévisibles.
Car rien ne nous donne la certitude que nous nous dirigeons vers un développement harmonieux du numérique et de ses usages.
Mais rien ne nous permet non plus de craindre que nous ne parviendrons pas à triompher des obstacles qui freinent encore le développement de ces usages.
Ces obstacles, nous les connaissons bien. Nous les avons du reste beaucoup évoqués lors des colloques que j'ai récemment organisés : l'insuffisante sécurité du réseau, le manque de régulation au niveau mondial, la protection incertaine des données privées mais également l'accès encore difficile à l'Internet pour les personnes âgés, celles qui ne disposent pas de beaucoup de ressources où qui ne maîtrisent pas les outils informatiques.
Tout l'intérêt de ce rapport est d'envisager précisément les évolutions à venir en fonction des différents cas de figure que l'on peut entrevoir. En retour, nous pouvons nous faire une idée de ce qui peut advenir si nous nous donnons, ou non, les moyens d'accompagner et d'encourager le développement du numérique.
Un développement qui doit être, selon moi, au service de l'innovation, de la croissance verte, de l'accès à la connaissance pour tous sans oublier le renforcement des liens sociaux, l'aide aux personnes les plus fragiles.
Je suis heureuse de voir que votre travail ne se limite pas à cette scénarisation de l'avenir du numérique. Vous livrez dans ce rapport un grand nombre de recommandations aussi bien à long terme qu'à court terme. J'ai pu constater que tous les grands leviers d'action touchant de près ou de loin au numérique ont été envisagés : l'éducation et la formation du plus grand nombre, la mise en place d'un cadre de régulation à l'échelle européenne et mondiale, l'encouragement à l'innovation.
Et vous ne passer évidemment pas sous silence les défis les plus immédiats : renforcer la confiance, sécuriser les infrastructures, élargir le déploiement des réseaux...
Voilà en somme une feuille de route bien remplie ! Il faudrait plusieurs vie de ministre pour la réaliser en son entier. Mais je suis décidée, croyez-le, à tout mettre en oeuvre pour que la France apporte une contribution majeure à la réalisation du meilleur scénario possible.
Je vous remercie.

Source http://www.prospective-numerique.gouv.fr, le 20 avril 2010