Texte intégral
R. Duchemin Bonjour L. Wauquiez.
Bonjour.
Merci d'être avec nous ce matin en direct sur France Info pour évidemment parler des chômeurs en fin de droit. Cette année, en 2010, c'est 1 million de chômeurs qui arrivent dans cette situation et parmi eux 360 000 demandeurs d'emploi, qui vont se retrouver sans minima sociaux. C'est à eux que le fameux Plan rebond est destiné. Ce plan il vous a pris des mois de négociations et de concertations, avec les partenaires sociaux. Depuis hier soir, il est ficelé avec une enveloppe de 705 millions d'euros. Il y a évidemment plusieurs mesures à l'intérieur, on va évidemment les détailler ensemble, mais aujourd'hui si je suis demandeur d'emploi, que j'arrive au mois de mai au Pôle Emploi, qu'est-ce que je fais, à quoi j'ai droit ?
Alors qu'est-ce que va être ce Plan rebond très concrètement ? C'était un engagement pris par le président de la République, et aujourd'hui cet engagement est tenu.
De ne laisser personne au bord du chemin.
Exactement. Juste peut-être, permettrez-moi, avant de détailler dans le concret, vraiment de rendre hommage aux partenaires sociaux. Hier... sur les grands stades de négociations, souvent chacun est dans un jeu d'acteur : on se renvoie un peu la balle, chacun est dans sa posture. Hier, ce n'était vraiment pas le cas, les partenaires sociaux dans leur très grande majorité avaient conscience qu'il fallait qu'on avance ensemble, ils étaient dans une démarche constructive, et je le dis ce plan n'aurait sans doute pas été ce qu'il est si les partenaires sociaux ne s'étaient pas engagés comme ils l'ont fait. Il y a bien des aspects sur lesquels FO, la CFDT, la CFTC, la CGC sont à l'origine d'avancées. Je n'ai pas de problème à le dire...
A l'origine des idées et à l'origine aussi en partie du financement pour le coup.
Oui, c'est-à-dire que je n'ai pas de problème à dire que c'est pas le plan du Gouvernement. C'est le plan des partenaires sociaux et du Gouvernement. Alors en concret c'est quoi ? En concret d'abord, notre premier principe c'est qu'on s'est dit le plus important c'est de se remettre sur le sentier de l'emploi. Le but ce n'est pas juste de rajouter une allocation à l'allocation, le plus important c'est l'emploi. Donc on va flécher des contrats rebond, qui seront des contrats soit en entreprise, soit dans des collectivités locales, soit dans des associations. Les gens dont on parle, ce sont des gens qui galèrent depuis parfois des mois et des mois pour retrouver un emploi. Donc qui ont vraiment besoin. La première priorité : leur redonner confiance, les mettre sur le sentier de l'emploi. Deuxième chose : des formations ; c'est souvent des gens qui sont dans des impasses, qui ont cherché dans un secteur et puis il n'y a rien. On va mettre en place des formations rebond pour aider à se reconvertir là où on a identifié qu'en 2010 il y aurait des embauches. Et on va même aller plus loin, c'est-à-dire qu'aujourd'hui au sein de Pole Emploi, au conseil d'administration, j'espère que va passer un nouveau dispositif pour répondre plus rapidement aux actions de formation individuelle. Ça veut dire quoi ? Aujourd'hui en fait on est prisonnier de gros catalogues de formation. On n'est pas capable de faire du sur mesure.
On va faire du cousu main pour ces gens là ?
Exactement. Vous, vous venez, vous savez ce que vous envie de faire. Vous avez identifié une formation, par exemple pour devenir ingénieur informatique ou commercial, ou une formation pour créer votre petite entreprise. Jusque là, on était mal à l'aise pour vous répondre.
Mais qu'est-ce qui fait que ça va marcher à ce moment-là alors qu'ils sont en fin de parcours avec le Pôle Emploi ? Et pourquoi est-ce que ça ne peut pas être proposé avant, et pourquoi est-ce que finalement il faut attendre aussi longtemps pour qu'on propose des solutions ?
Alors ça c'est un autre principe qu'on a adopté, c'est de se dire : on a une situation d'urgence, situation d'urgence qui demande une réponse en urgence mais on va essayer de remonter le plus possible en amont, et notre objectif c'est que trois mois avant que vous arriviez en fin de droit, on ait pu se poser ensemble, et qu'on ait pu voir la solution qui va vous convenir pour dans trois mois au moment où vous allez être vraiment dans la difficulté. Donc le but c'est le plus possible, en répondant d'abord dans l'urgence, de remonter en amont. Pas être - c'est un peu mon obsession sur la politique de l'emploi - je ne veux pas d'une politique de l'emploi qui soit spectateur de la crise. Même si c'est dur, il faut le plus possible qu'on soit à l'initiative et acteur dans la crise.
Vous avez arrêté donc le principe d'une allocation spécifique pour ceux qui n'ont plus droit à ces contrats aidés ou aux formations, ou en tout cas qui n'en trouveraient pas. Sauf qu'avant de toucher ces 460 euros pendant six mois, Pôle Emploi va d'abord donc chercher des contrats pour eux. S'il n'y en a pas, ils toucheront l'aide, c'est en quelque sorte du donnant-donnant, mais est-ce que ce n'est pas aussi un moyen de vous assurer que les gens ne viennent pas à Pôle Emploi pour toucher uniquement de l'argent et ne pas travailler ?
Si, c'est aussi ça. Ce plan c'est un plan qui est généreux. C'est un plan qui est destiné vraiment à mettre tout sur la table pour ceux qui cherchent un emploi et qui sont dans la difficulté. Mais ça ne doit pas être un plan pour des gens qui viennent à Pôle Emploi et qui disent : « moi la seule chose qui m'intéresse c'est l'allocation », parce que ça c'est non. Ce n'est pas notre conception de ce que doit être la politique de l'emploi. Elle repose, le président l'a rappelé hier, sur des équilibres entre des droits et des devoirs. Donc l'idée c'est ...
Et c'est pour cette raison que vous avez préféré cette allocation spécifique plutôt que d'assouplir comme le souhaitaient au départ certains syndicats des critères d'obtention de l'ASS, par exemple ?
Oui parce que la réponse consistant juste à mettre un chèque sur la table, c'est trop pauvre pour moi en terme de conception du social. Enfin, vous savez moi dans ma famille politique, je suis d'une sensibilité de droite sociale, mais dans cette idée-là, je considère que le social en France qui consiste souvent uniquement à se contenter de faire un chèque, c'est trop facile, trop limité. Donc pour nous cette allocation elle est là, mais c'est un filet de sécurité, le plus important c'est tout ce qui permet de mettre les gens sur le sentier de l'emploi.
Alors on va parler du financement, si vous le voulez bien L. Wauquiez, c'est 50/50, partenaires sociaux/Etat. Vous le prendrez où cet argent ?
Du côté des partenaires sociaux, c'est sur le financement de l'assurance chômage, c'est incontestablement un effort, mais je pense que dans cette période, l'assurance chômage elle doit être là précisément pour soutenir.
Oui parce que c'est une période où on cherche des financements pour tout, y compris pour les retraites.
Oui, mais s'il y a bien une priorité sur cette année 2010, R. Duchemin, c'est bien celle-là. La priorité 2010 c'est la priorité de l'emploi. Donc je considère qu'à chaque fois qu'un euro est investi sur le terrain de l'emploi, et qui permet d'améliorer les chances des demandeurs d'emploi de retrouver un job, ce n'est pas un euro qui est mal investi.
Et l'Etat donc ? On a vu où on prenait l'argent les partenaires sociaux, mais l'Etat ?
Alors il y a une partie de l'ensemble du plan qui est avec des mesures qu'on va redéployer...
Les 705 millions.
Et puis il y a 705 millions d'euros qui sont des mesures nouvelles. Donc c'est des mesures sur lesquelles on va demander sur d'autres secteurs de l'Etat des efforts budgétaires pour pouvoir les affecter sur ce plan.
Un coup de pouce aussi est demandé aux régions, il manque environ 100 millions je crois, un petit peu plus même. Vous croyez vraiment que les Conseils régionaux qui sont à majorité socialiste vont vous aider à financer ?
Sur ce dossier, il n'y a aucune place pour les petits jeux politiciens. Les partenaires sociaux et le Gouvernement l'ont parfaitement compris en signant cet accord qui était pourtant pas facile, c'est quand même un accord assez exceptionnel, c'est rare d'avoir autant de partenaires sociaux qui signent, donc on a vraiment réussi quelque chose de très fort, où chacun fait un pas. Du côté des régions, on va les solliciter, c'est leur coeur de compétence. Il ne s'agit pas du tout de les mettre au pied du mur, il s'agit juste de leur dire comment on peut travailler ensemble : « C'est votre coeur de compétence, vous avez annoncé pendant la campagne que vous vouliez faire un bouclier social, là il y a précisément un sujet sur lequel on peut travailler ensemble », sans oukase, sans chercher à mettre qui que ce soit devant le fait accompli, mais juste en travaillant de façon constructive ensemble. Vous savez dans le domaine de l'emploi, on n'a pas le droit de s'amuser à faire de la politique politicarde ou de se renvoyer la balle.
Ca veut dire que vous avez l'assurance aujourd'hui que les régions vont vous aider ?
Non, ce serait trop facile si j'avais l'assurance que toutes les régions vont me dire oui, ce serait extraordinaire. Donc là on va juste y aller et on les sollicitera conjointement, c'est-à-dire qu'on va faire des tables rondes dans chacune des régions, avec les partenaires sociaux dans les régions, l'Etat dans les régions, et puis les régions, les conseils régionaux, pour voir ensemble qu'est-ce qu'on peut construire. Je crois que c'est cet état d'esprit constructif que je souhaite vraiment insuffler dans la politique de l'emploi. C'est le travail en équipe qui paye.
L. Wauquiez, je le disais au départ qu'il y avait 1 million de chômeurs qui arrivaient en fin de droits cette année en 2010. Le chômage n'est toujours pas reparti à la baisse, comment est-ce que vous allez faire si les besoins vont croissants ?
Ce qu'on commence à voir, les offres d'emploi repartent à la hausse, fortement, quasiment plus 20 % sur les offres d'emploi qui sont collectées par Pôle Emploi. C'est un signe d'espoir fort. Sur le chômage des jeunes, la situation a tendance maintenant à se stabiliser positivement...
Sur les seniors ?
Sur les seniors, on a gagné un point de taux d'emploi en un an. Sur l'intérim, ça commence à repartir. Je suis très lucide. Si j'ai fait ce plan, c'est parce que je sais qu'on a des mois qui restent difficiles devant nous, et le Gouvernement en est parfaitement conscient dans son ensemble. Mais malgré tout, on commence à voir des signaux clairs d'amélioration du marché de l'emploi. Donc on avait besoin de ce plan pour faire le lien et je crois que c'est vraiment une bonne nouvelle pour tout le monde.
Merci L. Wauquiez d'avoir été avec nous en direct ce matin sur France Info.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 16 avril 2010
Bonjour.
Merci d'être avec nous ce matin en direct sur France Info pour évidemment parler des chômeurs en fin de droit. Cette année, en 2010, c'est 1 million de chômeurs qui arrivent dans cette situation et parmi eux 360 000 demandeurs d'emploi, qui vont se retrouver sans minima sociaux. C'est à eux que le fameux Plan rebond est destiné. Ce plan il vous a pris des mois de négociations et de concertations, avec les partenaires sociaux. Depuis hier soir, il est ficelé avec une enveloppe de 705 millions d'euros. Il y a évidemment plusieurs mesures à l'intérieur, on va évidemment les détailler ensemble, mais aujourd'hui si je suis demandeur d'emploi, que j'arrive au mois de mai au Pôle Emploi, qu'est-ce que je fais, à quoi j'ai droit ?
Alors qu'est-ce que va être ce Plan rebond très concrètement ? C'était un engagement pris par le président de la République, et aujourd'hui cet engagement est tenu.
De ne laisser personne au bord du chemin.
Exactement. Juste peut-être, permettrez-moi, avant de détailler dans le concret, vraiment de rendre hommage aux partenaires sociaux. Hier... sur les grands stades de négociations, souvent chacun est dans un jeu d'acteur : on se renvoie un peu la balle, chacun est dans sa posture. Hier, ce n'était vraiment pas le cas, les partenaires sociaux dans leur très grande majorité avaient conscience qu'il fallait qu'on avance ensemble, ils étaient dans une démarche constructive, et je le dis ce plan n'aurait sans doute pas été ce qu'il est si les partenaires sociaux ne s'étaient pas engagés comme ils l'ont fait. Il y a bien des aspects sur lesquels FO, la CFDT, la CFTC, la CGC sont à l'origine d'avancées. Je n'ai pas de problème à le dire...
A l'origine des idées et à l'origine aussi en partie du financement pour le coup.
Oui, c'est-à-dire que je n'ai pas de problème à dire que c'est pas le plan du Gouvernement. C'est le plan des partenaires sociaux et du Gouvernement. Alors en concret c'est quoi ? En concret d'abord, notre premier principe c'est qu'on s'est dit le plus important c'est de se remettre sur le sentier de l'emploi. Le but ce n'est pas juste de rajouter une allocation à l'allocation, le plus important c'est l'emploi. Donc on va flécher des contrats rebond, qui seront des contrats soit en entreprise, soit dans des collectivités locales, soit dans des associations. Les gens dont on parle, ce sont des gens qui galèrent depuis parfois des mois et des mois pour retrouver un emploi. Donc qui ont vraiment besoin. La première priorité : leur redonner confiance, les mettre sur le sentier de l'emploi. Deuxième chose : des formations ; c'est souvent des gens qui sont dans des impasses, qui ont cherché dans un secteur et puis il n'y a rien. On va mettre en place des formations rebond pour aider à se reconvertir là où on a identifié qu'en 2010 il y aurait des embauches. Et on va même aller plus loin, c'est-à-dire qu'aujourd'hui au sein de Pole Emploi, au conseil d'administration, j'espère que va passer un nouveau dispositif pour répondre plus rapidement aux actions de formation individuelle. Ça veut dire quoi ? Aujourd'hui en fait on est prisonnier de gros catalogues de formation. On n'est pas capable de faire du sur mesure.
On va faire du cousu main pour ces gens là ?
Exactement. Vous, vous venez, vous savez ce que vous envie de faire. Vous avez identifié une formation, par exemple pour devenir ingénieur informatique ou commercial, ou une formation pour créer votre petite entreprise. Jusque là, on était mal à l'aise pour vous répondre.
Mais qu'est-ce qui fait que ça va marcher à ce moment-là alors qu'ils sont en fin de parcours avec le Pôle Emploi ? Et pourquoi est-ce que ça ne peut pas être proposé avant, et pourquoi est-ce que finalement il faut attendre aussi longtemps pour qu'on propose des solutions ?
Alors ça c'est un autre principe qu'on a adopté, c'est de se dire : on a une situation d'urgence, situation d'urgence qui demande une réponse en urgence mais on va essayer de remonter le plus possible en amont, et notre objectif c'est que trois mois avant que vous arriviez en fin de droit, on ait pu se poser ensemble, et qu'on ait pu voir la solution qui va vous convenir pour dans trois mois au moment où vous allez être vraiment dans la difficulté. Donc le but c'est le plus possible, en répondant d'abord dans l'urgence, de remonter en amont. Pas être - c'est un peu mon obsession sur la politique de l'emploi - je ne veux pas d'une politique de l'emploi qui soit spectateur de la crise. Même si c'est dur, il faut le plus possible qu'on soit à l'initiative et acteur dans la crise.
Vous avez arrêté donc le principe d'une allocation spécifique pour ceux qui n'ont plus droit à ces contrats aidés ou aux formations, ou en tout cas qui n'en trouveraient pas. Sauf qu'avant de toucher ces 460 euros pendant six mois, Pôle Emploi va d'abord donc chercher des contrats pour eux. S'il n'y en a pas, ils toucheront l'aide, c'est en quelque sorte du donnant-donnant, mais est-ce que ce n'est pas aussi un moyen de vous assurer que les gens ne viennent pas à Pôle Emploi pour toucher uniquement de l'argent et ne pas travailler ?
Si, c'est aussi ça. Ce plan c'est un plan qui est généreux. C'est un plan qui est destiné vraiment à mettre tout sur la table pour ceux qui cherchent un emploi et qui sont dans la difficulté. Mais ça ne doit pas être un plan pour des gens qui viennent à Pôle Emploi et qui disent : « moi la seule chose qui m'intéresse c'est l'allocation », parce que ça c'est non. Ce n'est pas notre conception de ce que doit être la politique de l'emploi. Elle repose, le président l'a rappelé hier, sur des équilibres entre des droits et des devoirs. Donc l'idée c'est ...
Et c'est pour cette raison que vous avez préféré cette allocation spécifique plutôt que d'assouplir comme le souhaitaient au départ certains syndicats des critères d'obtention de l'ASS, par exemple ?
Oui parce que la réponse consistant juste à mettre un chèque sur la table, c'est trop pauvre pour moi en terme de conception du social. Enfin, vous savez moi dans ma famille politique, je suis d'une sensibilité de droite sociale, mais dans cette idée-là, je considère que le social en France qui consiste souvent uniquement à se contenter de faire un chèque, c'est trop facile, trop limité. Donc pour nous cette allocation elle est là, mais c'est un filet de sécurité, le plus important c'est tout ce qui permet de mettre les gens sur le sentier de l'emploi.
Alors on va parler du financement, si vous le voulez bien L. Wauquiez, c'est 50/50, partenaires sociaux/Etat. Vous le prendrez où cet argent ?
Du côté des partenaires sociaux, c'est sur le financement de l'assurance chômage, c'est incontestablement un effort, mais je pense que dans cette période, l'assurance chômage elle doit être là précisément pour soutenir.
Oui parce que c'est une période où on cherche des financements pour tout, y compris pour les retraites.
Oui, mais s'il y a bien une priorité sur cette année 2010, R. Duchemin, c'est bien celle-là. La priorité 2010 c'est la priorité de l'emploi. Donc je considère qu'à chaque fois qu'un euro est investi sur le terrain de l'emploi, et qui permet d'améliorer les chances des demandeurs d'emploi de retrouver un job, ce n'est pas un euro qui est mal investi.
Et l'Etat donc ? On a vu où on prenait l'argent les partenaires sociaux, mais l'Etat ?
Alors il y a une partie de l'ensemble du plan qui est avec des mesures qu'on va redéployer...
Les 705 millions.
Et puis il y a 705 millions d'euros qui sont des mesures nouvelles. Donc c'est des mesures sur lesquelles on va demander sur d'autres secteurs de l'Etat des efforts budgétaires pour pouvoir les affecter sur ce plan.
Un coup de pouce aussi est demandé aux régions, il manque environ 100 millions je crois, un petit peu plus même. Vous croyez vraiment que les Conseils régionaux qui sont à majorité socialiste vont vous aider à financer ?
Sur ce dossier, il n'y a aucune place pour les petits jeux politiciens. Les partenaires sociaux et le Gouvernement l'ont parfaitement compris en signant cet accord qui était pourtant pas facile, c'est quand même un accord assez exceptionnel, c'est rare d'avoir autant de partenaires sociaux qui signent, donc on a vraiment réussi quelque chose de très fort, où chacun fait un pas. Du côté des régions, on va les solliciter, c'est leur coeur de compétence. Il ne s'agit pas du tout de les mettre au pied du mur, il s'agit juste de leur dire comment on peut travailler ensemble : « C'est votre coeur de compétence, vous avez annoncé pendant la campagne que vous vouliez faire un bouclier social, là il y a précisément un sujet sur lequel on peut travailler ensemble », sans oukase, sans chercher à mettre qui que ce soit devant le fait accompli, mais juste en travaillant de façon constructive ensemble. Vous savez dans le domaine de l'emploi, on n'a pas le droit de s'amuser à faire de la politique politicarde ou de se renvoyer la balle.
Ca veut dire que vous avez l'assurance aujourd'hui que les régions vont vous aider ?
Non, ce serait trop facile si j'avais l'assurance que toutes les régions vont me dire oui, ce serait extraordinaire. Donc là on va juste y aller et on les sollicitera conjointement, c'est-à-dire qu'on va faire des tables rondes dans chacune des régions, avec les partenaires sociaux dans les régions, l'Etat dans les régions, et puis les régions, les conseils régionaux, pour voir ensemble qu'est-ce qu'on peut construire. Je crois que c'est cet état d'esprit constructif que je souhaite vraiment insuffler dans la politique de l'emploi. C'est le travail en équipe qui paye.
L. Wauquiez, je le disais au départ qu'il y avait 1 million de chômeurs qui arrivaient en fin de droits cette année en 2010. Le chômage n'est toujours pas reparti à la baisse, comment est-ce que vous allez faire si les besoins vont croissants ?
Ce qu'on commence à voir, les offres d'emploi repartent à la hausse, fortement, quasiment plus 20 % sur les offres d'emploi qui sont collectées par Pôle Emploi. C'est un signe d'espoir fort. Sur le chômage des jeunes, la situation a tendance maintenant à se stabiliser positivement...
Sur les seniors ?
Sur les seniors, on a gagné un point de taux d'emploi en un an. Sur l'intérim, ça commence à repartir. Je suis très lucide. Si j'ai fait ce plan, c'est parce que je sais qu'on a des mois qui restent difficiles devant nous, et le Gouvernement en est parfaitement conscient dans son ensemble. Mais malgré tout, on commence à voir des signaux clairs d'amélioration du marché de l'emploi. Donc on avait besoin de ce plan pour faire le lien et je crois que c'est vraiment une bonne nouvelle pour tout le monde.
Merci L. Wauquiez d'avoir été avec nous en direct ce matin sur France Info.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 16 avril 2010