Texte intégral
P. Corbé.- Dans dix minutes maintenant, le ciel du nord de la France va être à nouveau partiellement ouvert à des vols commerciaux, à travers notamment des corridors entre les aéroports parisiens et le Sud. Qui aura le droit, concrètement, de monter dans ces avions ?
A partir de 8 heures, les plates-formes de Roissy et d'Orly vont assumer progressivement dans la journée les trois quarts des vols internationaux et chargées notamment ...
Long courrier ?
Oui, des vols longs courriers, parce qu'on a un problème absolument massif de personnes qui sont bloquées, qui au Maghreb, en Egypte, aux Etats Unis, au Japon, etc. Moi, j'ai demandé, je continue à demander solennellement aux personnes qui pourraient ne pas avoir un besoin absolu de voyager dans cette période de crise, pendant 24 ou 48 heures, de ne pas le faire, de façon à ce qu'on puisse avoir des vols solidaires. Enfin, pouvoir rapatrier ou renvoyer...
C'est ça la priorité : renvoyer les passagers étrangers bloqués à Paris ou en France ?
D'une part, et nos compatriotes bloqués depuis quatre, cinq, six jours extrêmement loin.
Ce seront des vols spéciaux ?
Non, ce sont des vols affrétés par les compagnies qui mixent, en réalité, un vol commercial et ce qu'on essaie d'appeler un complément de solidarité sur ces vols. C'est donc difficile à conjuguer, comme vous pouvez l'imaginer. Et puis, pour être complet, nous assurons 25 % des vols intérieurs, c'est pour ça qu'il est nécessaire que les trains fonctionnent le mieux possible, la SNCF a mis des moyens considérables et les autocaristes français également.
Concrètement, ceux qui diffèreront en solidarité leur billet, est-ce qu'ils pourront conserver la validité de ces billets ?
Oui, absolument. Les 18 compagnies françaises - vous pouvez consulter le site Internet pour avoir les noms exacts -, enfin les 18 compagnies françaises ont garanti le maintien du ticket dans des conditions de droit d'utilisation absolue dans les jours qui viennent pour les personnes qui renonceraient à ce ticket.
Donc on ne perdra pas d'argent, si on a un billet Paris-New York... ?
Non, absolument pas.
...On pourra le récupérer ?
Absolument, absolument.
Quand est-ce que les autres destinations seront ouvertes, toutes les destinations en France, et les destinations moyens courriers, Londres, Berlin, Madrid, Rome ?
Alors, vous savez que nos amis allemands n'ont pas rouvert pour l'instant ; nos amis britanniques non plus, très partiellement, et c'est à nouveau fermé. Il faut bien avoir en tête que devant cette situation, la France, d'abord avait décidé de maintenir ses plates-formes Sud, en tout état de cause, pour permettre un début de rapatriement, alors qu'on était normalement dans la zone dite "difficile", pour ne pas dire interdite. On l'a fait parce qu'on avait des tests d'avions absolument normaux, dont on a démonté les moteurs et qui nous permettaient de dire qu'on pouvait continuer avec ces vols-là. Nous avons demandé hier, parce qu'on a une gestion européenne - il faut bien se rendre compte que Paris, c'est le même espace aérien que Bruxelles ou quasiment que Londres -, donc, nous avons demandé, hier, qu'il y ait une zone dite de prudence, d'extrême prudence, c'est-à-dire où on prend nos responsabilités - on le fait en France - qui permet d'avoir un retour progressif à la normale. Et pour répondre à votre question, aujourd'hui, vous ne pouvez pas aller à Londres en avion, vous ne pouvez pas aller à Berlin en avion. D'ailleurs, je voyais ce matin que l'équipe de Barcelone est allée en car à Milan, les deux qui sont très au sud et à l'extérieur de la zone dite de danger.
Est-ce que ça pourrait reprendre avant le week end, avant les départs en vacances ?
Ecoutez, moi je ne sais pas encore ouvrir ou fermer un volcan, et je n'oriente pas les vents. On a, a priori, une bascule météo favorable à partir de vendredi matin. En même temps, le volcan continue à émettre ses particules extrêmement fines et qui, je le rappelle, sont extrêmement dangereuses. Il faut bien avoir en tête que nous sommes toujours dans une situation de crise. Nous faisons voler des avions dans des conditions de sécurité particulières. Je n'ai aucun doute sur la sécurité. Cela reste une situation de crise. Nous faisons décoller ce matin un Falcon 20 équipé, hier un ATR 42, avant-hier un Dornier 228, mais on ne passe pas tout d'un coup à une situation normale. Alors, je demande aux passagers de comprendre, à nos compatriotes à l'étranger de prendre contact avec les consulats pour que la famille française, autour des consulats, s'organise pour faire des accueils parce qu'il y a des pays où les billets d'hôtels sont extrêmement chers. Et puis, je demande aussi qu'on comprenne le personnel d'accueil des aéroports et des compagnies qui essaie de gérer cette crise dans les meilleures conditions possibles.
Vous avez entendu A. Duhamel, on se pose beaucoup de questions sur le principe de précaution. Est-ce que vous n'avez pas pêché par excès de prudence ?
Ecoutez, on fera les commentaires après.
Mais c'est quand même le commentaire, par exemple, du président de l'Association internationale des compagnies aériennes, qui dit : aucune évaluation, aucune consultation, aucune coordination, aucun leadership. Il a fallu cinq jours pour que vous fassiez une visioconférence avec vos collègues.
Mais enfin, leur association européenne a rappelé hier les autorités nationales, je cite, "à placer la sécurité avant les considérations de nature commerciale". Il faut bien savoir qu'un avion ça transporte des personnes, 200 à 300 personnes. On sait pertinemment que traverser un nuage volcanique c'est dangereux. Cela peut même être mortel. On a un F16 et un F18 qui ont été esquintés, il y a quatre jours. On connaît la situation. Moi, je considère qu'on a eu raison de prendre ces mesures de sécurité civile, on a eu raison de prendre ces sécurités. Et la France a assoupli le dispositif pour elle-même et a demandé à ce qu'on l'assouplisse pour l'Europe. Cela a été fait et obtenu. De là à vous dire : est-ce qu'on aurait pu gagner trois heures ? On peut toujours faire des commentaires. Ce que je sais, c'est qu'avec une telle catastrophe, à cette heure-ci, il n'y a pas un avion qui s'est écrasé, pas un ! Il n'y a pas un mort. Nous reprenons le trafic dans des conditions, une fois de plus, d'extrêmes difficultés. La question se pose de savoir s'il y avait un développement extrêmement important, est-ce qu'on doit avoir en permanence des avions pré-équipés pour faire des mesures ?
Parce qu'il a fallu attendre, hier, pour qu'un avion de Météo France fasse des tests !
Oui, mais attendez, le test d'un avion de Météo France, c'est un test à un endroit, à une heure donnée. Cela ne vous donne absolument pas l'ensemble des couches. Les meilleurs tests, ce sont de vrais avions avec des vrais réacteurs qui volent, qui se posent, dont on démonte les réacteurs pour vérifier l'état des moteurs. Ca, c'est fait depuis trois jours. C'est bien parce que c'est fait depuis trois jours que nous avons pris la responsabilité de maintenir les plates-formes françaises sud-est et sud-ouest ouvertes, alors qu'elles étaient dans le périmètre dit "interdit" ou "conseillé interdit". Et c'est pour ça que Paris, qui est toujours dans cette zone théorique, nous rouvrons l'aéroport ce matin.
Juste en un mot : 35 millions d'euros de pertes pour Air France par jour. Est-ce que vous êtes d'accord avec le principe d'une aide de l'Etat pour les compagnies aériennes ?
Oui, oui, on l'a dit le premier jour. Permettez-moi de dire un mot ...
Rapidement.
Je lis, j'ai vu des titres : "Sous pression des compagnies aériennes" ; attendez, je trouve ça assez scandaleux ! D'abord parce que les compagnies aériennes étaient avec nous en gestion de crise 24-24 et se comportent parfaitement bien. C'est avec nous qu'il a été essayé de faire voler des appareils commerciaux classiques, avec des problèmes d'assurance que vous pouvez deviner. On gère tout ça avec eux et on ne fait pas voler des avions sous une pression commerciale. Notre métier, c'est de faire voler des avions, de permettre le rapatriement. C'est un service que nous devons. On le fait voler à chaque fois qu'on peut. La seule limite, c'est la contrainte de sécurité. J.-L. Borloo était l'invité d'RTL ce matin. Bonne journée !
En colère, on l'a entendu...
Non, déterminé.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 avril 2010
A partir de 8 heures, les plates-formes de Roissy et d'Orly vont assumer progressivement dans la journée les trois quarts des vols internationaux et chargées notamment ...
Long courrier ?
Oui, des vols longs courriers, parce qu'on a un problème absolument massif de personnes qui sont bloquées, qui au Maghreb, en Egypte, aux Etats Unis, au Japon, etc. Moi, j'ai demandé, je continue à demander solennellement aux personnes qui pourraient ne pas avoir un besoin absolu de voyager dans cette période de crise, pendant 24 ou 48 heures, de ne pas le faire, de façon à ce qu'on puisse avoir des vols solidaires. Enfin, pouvoir rapatrier ou renvoyer...
C'est ça la priorité : renvoyer les passagers étrangers bloqués à Paris ou en France ?
D'une part, et nos compatriotes bloqués depuis quatre, cinq, six jours extrêmement loin.
Ce seront des vols spéciaux ?
Non, ce sont des vols affrétés par les compagnies qui mixent, en réalité, un vol commercial et ce qu'on essaie d'appeler un complément de solidarité sur ces vols. C'est donc difficile à conjuguer, comme vous pouvez l'imaginer. Et puis, pour être complet, nous assurons 25 % des vols intérieurs, c'est pour ça qu'il est nécessaire que les trains fonctionnent le mieux possible, la SNCF a mis des moyens considérables et les autocaristes français également.
Concrètement, ceux qui diffèreront en solidarité leur billet, est-ce qu'ils pourront conserver la validité de ces billets ?
Oui, absolument. Les 18 compagnies françaises - vous pouvez consulter le site Internet pour avoir les noms exacts -, enfin les 18 compagnies françaises ont garanti le maintien du ticket dans des conditions de droit d'utilisation absolue dans les jours qui viennent pour les personnes qui renonceraient à ce ticket.
Donc on ne perdra pas d'argent, si on a un billet Paris-New York... ?
Non, absolument pas.
...On pourra le récupérer ?
Absolument, absolument.
Quand est-ce que les autres destinations seront ouvertes, toutes les destinations en France, et les destinations moyens courriers, Londres, Berlin, Madrid, Rome ?
Alors, vous savez que nos amis allemands n'ont pas rouvert pour l'instant ; nos amis britanniques non plus, très partiellement, et c'est à nouveau fermé. Il faut bien avoir en tête que devant cette situation, la France, d'abord avait décidé de maintenir ses plates-formes Sud, en tout état de cause, pour permettre un début de rapatriement, alors qu'on était normalement dans la zone dite "difficile", pour ne pas dire interdite. On l'a fait parce qu'on avait des tests d'avions absolument normaux, dont on a démonté les moteurs et qui nous permettaient de dire qu'on pouvait continuer avec ces vols-là. Nous avons demandé hier, parce qu'on a une gestion européenne - il faut bien se rendre compte que Paris, c'est le même espace aérien que Bruxelles ou quasiment que Londres -, donc, nous avons demandé, hier, qu'il y ait une zone dite de prudence, d'extrême prudence, c'est-à-dire où on prend nos responsabilités - on le fait en France - qui permet d'avoir un retour progressif à la normale. Et pour répondre à votre question, aujourd'hui, vous ne pouvez pas aller à Londres en avion, vous ne pouvez pas aller à Berlin en avion. D'ailleurs, je voyais ce matin que l'équipe de Barcelone est allée en car à Milan, les deux qui sont très au sud et à l'extérieur de la zone dite de danger.
Est-ce que ça pourrait reprendre avant le week end, avant les départs en vacances ?
Ecoutez, moi je ne sais pas encore ouvrir ou fermer un volcan, et je n'oriente pas les vents. On a, a priori, une bascule météo favorable à partir de vendredi matin. En même temps, le volcan continue à émettre ses particules extrêmement fines et qui, je le rappelle, sont extrêmement dangereuses. Il faut bien avoir en tête que nous sommes toujours dans une situation de crise. Nous faisons voler des avions dans des conditions de sécurité particulières. Je n'ai aucun doute sur la sécurité. Cela reste une situation de crise. Nous faisons décoller ce matin un Falcon 20 équipé, hier un ATR 42, avant-hier un Dornier 228, mais on ne passe pas tout d'un coup à une situation normale. Alors, je demande aux passagers de comprendre, à nos compatriotes à l'étranger de prendre contact avec les consulats pour que la famille française, autour des consulats, s'organise pour faire des accueils parce qu'il y a des pays où les billets d'hôtels sont extrêmement chers. Et puis, je demande aussi qu'on comprenne le personnel d'accueil des aéroports et des compagnies qui essaie de gérer cette crise dans les meilleures conditions possibles.
Vous avez entendu A. Duhamel, on se pose beaucoup de questions sur le principe de précaution. Est-ce que vous n'avez pas pêché par excès de prudence ?
Ecoutez, on fera les commentaires après.
Mais c'est quand même le commentaire, par exemple, du président de l'Association internationale des compagnies aériennes, qui dit : aucune évaluation, aucune consultation, aucune coordination, aucun leadership. Il a fallu cinq jours pour que vous fassiez une visioconférence avec vos collègues.
Mais enfin, leur association européenne a rappelé hier les autorités nationales, je cite, "à placer la sécurité avant les considérations de nature commerciale". Il faut bien savoir qu'un avion ça transporte des personnes, 200 à 300 personnes. On sait pertinemment que traverser un nuage volcanique c'est dangereux. Cela peut même être mortel. On a un F16 et un F18 qui ont été esquintés, il y a quatre jours. On connaît la situation. Moi, je considère qu'on a eu raison de prendre ces mesures de sécurité civile, on a eu raison de prendre ces sécurités. Et la France a assoupli le dispositif pour elle-même et a demandé à ce qu'on l'assouplisse pour l'Europe. Cela a été fait et obtenu. De là à vous dire : est-ce qu'on aurait pu gagner trois heures ? On peut toujours faire des commentaires. Ce que je sais, c'est qu'avec une telle catastrophe, à cette heure-ci, il n'y a pas un avion qui s'est écrasé, pas un ! Il n'y a pas un mort. Nous reprenons le trafic dans des conditions, une fois de plus, d'extrêmes difficultés. La question se pose de savoir s'il y avait un développement extrêmement important, est-ce qu'on doit avoir en permanence des avions pré-équipés pour faire des mesures ?
Parce qu'il a fallu attendre, hier, pour qu'un avion de Météo France fasse des tests !
Oui, mais attendez, le test d'un avion de Météo France, c'est un test à un endroit, à une heure donnée. Cela ne vous donne absolument pas l'ensemble des couches. Les meilleurs tests, ce sont de vrais avions avec des vrais réacteurs qui volent, qui se posent, dont on démonte les réacteurs pour vérifier l'état des moteurs. Ca, c'est fait depuis trois jours. C'est bien parce que c'est fait depuis trois jours que nous avons pris la responsabilité de maintenir les plates-formes françaises sud-est et sud-ouest ouvertes, alors qu'elles étaient dans le périmètre dit "interdit" ou "conseillé interdit". Et c'est pour ça que Paris, qui est toujours dans cette zone théorique, nous rouvrons l'aéroport ce matin.
Juste en un mot : 35 millions d'euros de pertes pour Air France par jour. Est-ce que vous êtes d'accord avec le principe d'une aide de l'Etat pour les compagnies aériennes ?
Oui, oui, on l'a dit le premier jour. Permettez-moi de dire un mot ...
Rapidement.
Je lis, j'ai vu des titres : "Sous pression des compagnies aériennes" ; attendez, je trouve ça assez scandaleux ! D'abord parce que les compagnies aériennes étaient avec nous en gestion de crise 24-24 et se comportent parfaitement bien. C'est avec nous qu'il a été essayé de faire voler des appareils commerciaux classiques, avec des problèmes d'assurance que vous pouvez deviner. On gère tout ça avec eux et on ne fait pas voler des avions sous une pression commerciale. Notre métier, c'est de faire voler des avions, de permettre le rapatriement. C'est un service que nous devons. On le fait voler à chaque fois qu'on peut. La seule limite, c'est la contrainte de sécurité. J.-L. Borloo était l'invité d'RTL ce matin. Bonne journée !
En colère, on l'a entendu...
Non, déterminé.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 avril 2010