Déclaration de M. Christian Estrosi, ministre de l'industrie, sur le soutien au développement économique apporté par la France au gouvernement palestinien, Bethléem le 8 avril 2010.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Inauguration du parc industriel de Bethléem, le 8 avril 2010

Texte intégral

Monsieur le Ministre de l'Economie nationale, (Hassan Abu Libdeh)
Chère Valérie Hoffenberg,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
Je suis extrêmement honoré d'inaugurer aujourd'hui avec vous à Bethléem ce qui sera le premier éco-parc industriel multidisciplinaire en Palestine. Je vous remercie, Monsieur le Ministre de l'Economie nationale, pour la qualité exceptionnelle de l'accueil qui m'a été réservé dans cette ville de renommée mondiale.
Le projet de zone industrielle à Bethléem a été lancé personnellement par le Président de la République française lors de sa visite en Palestine le 24 juin 2008, à l'occasion de la signature avec Mahmoud Abbas d'un protocole d'accord consacré à ce projet.
Nicolas Sarkozy a fait du développement économique de la Palestine un axe essentiel de la résolution du conflit israélo-palestinien, et la zone industrielle de Bethléem constitue aujourd'hui l'illustration concrète de ce choix stratégique.
La nomination, par le Président de la République, en août 2009, de Valérie Hoffenberg, en tant que Représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient s'inscrit dans le contexte de la priorité politique que nous accordons à ce projet, et c'est pourquoi elle est aujourd'hui à mes côtés pour inaugurer ce parc.
Je tiens d'ailleurs à cette occasion à la remercier, car si nous posons la première pierre du parc aujourd'hui, c'est notamment grâce au volontarisme et au dynamisme des actions qu'elle a menées ces derniers mois pour faire avancer le projet, de concert avec l'Agence française de développement et Mme Corinne Evens, actionnaires de la société franco-palestinienne gestionnaire du parc, la Bethleem Multidisciplinary Industrial Park Ltd (BMIP).
C'est bien entendu également grâce à la mobilisation exceptionnelle de l'Autorité Palestinienne et à la vôtre, Monsieur le Ministre de l'Economie nationale, ainsi qu'à l'implication de la Chambre de Commerce de Bethléem, présidée par M. Samir Hazboun, que ce projet peut voir aujourd'hui le jour. Votre soutien a été déterminant, et je vous en remercie.
Le parc industriel va permettre de développer le tissu d'entreprises de la région de Bethléem et du sud de la Cisjordanie, en favorisant l'émergence de nouveaux acteurs économiques, notamment grâce à la constitution d'une pépinière d'entreprises, mais également de créer des emplois en nombre significatif pour les jeunes Palestiniens.
Construire la paix pour la réussite économique et l'emploi. Il s'agit d'améliorer la vie quotidienne des Palestiniens pour le développement économique. Ce développement économique permettra d'avoir un Etat palestinien indépendant et viable qui vivra en paix avec Israël, comme l'a souligné le Président de la République, Nicolas Sarkozy, lorsqu'il a lancé le projet.
La France s'implique financièrement pour assurer le succès du parc : l'Agence française de développement contribue à hauteur de 10 Meuros aux aménagements extérieurs et intérieurs de la zone. La ville de Bethléem a été choisie pour son tissu industriel préexistant de petites et moyennes entreprises, à fort potentiel, qui a connu un développement sans précédent au cours des années 1990. De petite taille, ces entreprises cherchent aujourd'hui à grandir, et la création du parc industriel répond donc à un besoin essentiel pour la poursuite de leur croissance.
La zone industrielle offrira également un certain nombre d'avantages qui favoriseront la rentabilité des investissements et la création de nouvelles entreprises : loyers avantageux, défiscalisation.
Je sais que plusieurs secteurs industriels ont d'ores et déjà émis le souhait de s'implanter dans la ZI de Bethléem, que ce soit via la relocalisation d'une production existante ou la création de productions nouvelles : tourisme, artisanat touristique (bois, textile, bougies), pièces détachées, cosmétiques, textile, industrie plastique, huile d'olive, produits alimentaires et laitiers, nouvelles technologies.
Le parc va également permettre d'améliorer l'impact environnemental de ces industries, en décongestionnant le centre ville de Bethléem, et en développant l'efficacité énergétique des processus industriels.
La gestion du parc par la BMIP sera basée sur des pratiques socialement responsables, avec notamment la création d'un centre de formation et d'une crèche qui favorisera le travail des femmes, et proposera des services de haute qualité aux entreprises qui s'y installeront.
Ainsi, la création de cette zone industrielle va globalement permettre d'accroître le rayonnement de Bethléem en Palestine et dans la région, et lui permettre de devenir le pôle technologique, universitaire et touristique qu'elle souhaite.
Aujourd'hui, je me réjouis de constater que les travaux de construction du parc avancent, et donnent progressivement une forme concrète au projet, au-delà des intentions exprimées par les autorités palestiniennes et françaises. Les travaux d'excavation ont commencé fin 2009. L'aménagement extérieur de la zone (approvisionnement en eau, traitement des eaux usées, route d'accès) avance. L'accord de concession entre l'Autorité palestinienne et la société BMIP a été signé le 29 mars dernier. Si bien que le parc franco-palestinien de Bethléem est aujourd'hui le plus avancé des projets équivalents en Cisjordanie.
Compte tenu des difficultés administratives liées à la situation politique et géographique, nous savons que beaucoup reste encore à faire pour assurer le succès du parc. Je me réjouis de savoir que les autorités israéliennes, y compris au plus haut niveau, ont exprimé leur soutien à ce projet. A cet égard, la France est prête à apporter tout le soutien nécessaire à l'Autorité palestinienne et nous resterons vigilants. Nous sommes prêts à être médiateur.
Le parc industriel de Bethléem, c'est aussi une formidable opportunité de développement des partenariats entre entreprises palestiniennes et entreprises, collectivités locales et fondations françaises, qui aujourd'hui sont bien en-deçà de leur potentiel.
C'est pourquoi nous sommes venus aujourd'hui en Palestine accompagnés d'une très grande délégation d'hommes d'affaires représentant des entreprises françaises qui s'intéressent au potentiel du marché palestinien. Nombre d'entre elles ont déjà manifesté leur intérêt pour s'installer sur la zone industrielle de Bethléem, ou pour conclure des contrats commerciaux avec les entreprises palestiniennes qui s'installeront sur la zone, au premier rang desquelles France Télécom, Schneider Electric, Gamida, Call expert, Air France, Palforce et Valblue, qui formalisent aujourd'hui leur engagement en ce sens.
Je peux vous annoncer aujourd'hui déjà quelques engagements concrets d'installation dans la zone industrielle. Renault a l'intention d'installer une concession automobile dans la zone. Ceci permettra de mettre en place son réseau de vente dans la région. France Télécom a confirmé son intention de mettre en place un centre de formation. Le Groupe Suez installera un centre de recherche sur le traitement de l'eau. Ces initiatives montrent que la zone avance.
Je souhaite ainsi que le parc industriel de Bethléem, qui dispose aujourd'hui de 20 hectares, puisse prochainement s'agrandir de 30 hectares supplémentaires, afin de permettre d'accueillir toutes les entreprises qui souhaitent s'y installer.
La France a décidé la mise en place d'un paquet incitatif de mesures exceptionnelles : une garantie des investissements très attractive a été mise en place début 2010 pour les entreprises françaises qui souhaiteraient s'implanter sur le parc de Bethléem, et un protocole de don de 5 Meuros, qui bénéficiera à des projets présentés par des entreprises palestiniennes ou par des joint-ventures franco-palestiniennes qui souhaitent acheter des biens ou des services français, sera signé tout à l'heure entre nos deux Gouvernements.
L'Agence française de développement est également très présente pour le soutien au développement du secteur privé palestinien : elle participe à hauteur de 10 Meuros à l'aménagement de la zone industrielle de Bethléem, elle a octroyé en 2007 une subvention de 1,25 Meuros pour le programme de renforcement des capacités commerciales de la filière huile d'olive palestinienne.
Au-delà de la zone industrielle de Bethléem, je souhaite que les entreprises françaises s'impliquent dans les nombreux projets que le Gouvernement palestinien a identifiés à court terme, dans les secteurs des transports, de l'eau, de l'énergie, de la construction de logements, qui sont autant de domaines dans lesquels leur expertise est reconnue au niveau international.
C'est pourquoi j'encourage les entreprises françaises à participer à la Conférence sur les Investissements qui aura lieu début juin à Bethléem, afin de nouer de nouveaux liens avec les entreprises palestiniennes.
Je peux aussi vous annoncer ce jour la création prochaine d'un service économique à Jérusalem, pour renforcer le suivi des Territoires palestiniens, pour promouvoir les initiatives françaises et pour mieux accompagner les entreprises françaises qui souhaitent y investir. La création d'un tel service nous a été proposé par Valérie Hoffenberg et, avec Christine Lagarde, nous y sommes tout à fait favorables.
Comme vous le voyez, la France est profondément engagée aux côtés du Gouvernement palestinien pour le développement économique de la Palestine. C'est dans ce contexte favorable que je suis persuadé que le parc industriel de Bethléem sera couronné de succès, et constituera un symbole durable de l'excellence de notre relation bilatérale.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.consulfrance-jerusalem.org, le 29 avril 2010