Texte intégral
M. Darmon.- Ce devait être le monument législatif, mais certains parlent d'ores et déjà d'un chef d'oeuvre en péril. J.-L. Borloo, bonjour.
Bonjour.
On va discuter, bien sûr, du Grenelle 2 qui commence aujourd'hui. Mais tout d'abord une question, liée donc à l'actualité immédiate : le volcan islandais refait parler de lui, l'Irlande ferme son espace aérien ; est-ce qu'il faut s'attendre à une mesure similaire en France ?
Non, pas pour l'instant. Et honnêtement, les prévisions météo sont telles que je pense que l'on peut avoir des propos très rassurants sur l'espace aérien français.
L'Assemblée examine ce matin, et pour les quatre jours à venir, la loi sur l'environnement dite "Grenelle 2", mesures nationales pour l'environnement. Le député UMP T. Mariani dit à ce propos, je cite - ouvrez les guillemets - : « il faut arrêter d'emmerder les Français » - fermez les guillemets. Est-ce que la droite a tourné la page de l'écologie ?
Vous sortez une phrase de son contexte. C'est une nouvelle forme...
Non, il l'a dite hier à ce propos.
C'est une nouvelle forme de journalisme.
Il l'a dite hier à ce propos.
Quelle est la situation ? Il y a trois ans, la France était en retard. Sur le bio, très peu, voire zéro. Sur les énergies renouvelables, très peu, voire zéro. Un parc automobile qui était : pas de voiture hybride, pas de voiture électrique. Des pesticides de manière assez importante. La biodiversité, il n'y avait aucune espèce de mesure. Voilà, c'était ça la situation il y a trois ans, c'est pour ça qu'on a fait ce Grenelle de l'environnement. Aujourd'hui, on est au 5ème texte, en réalité, pour faire des ruptures dans tous ces bâtiments. Alors, les ruptures c'est le bâtiment, les normes bâtiment : trois fois moins d'énergie et de CO2, six fois moins que le parc existant. C'est une énorme rupture. On ne reviendra plus jamais dessus. Des moyens importants pour les économies d'énergie. Pour la voiture, nous sommes devenus en deux ans le pays qui a le parc automobile le moins pollueur du monde et nous sommes en route pour la voiture électrique, là, dans les quatre mois qui viennent, avec le fameux bonus électrique. Les voitures hybrides, la France va être le premier pays doté de deux constructeurs qui au prix pour... chaque Français pourra acheter... Partout en France, il y aura des prises sur les infrastructures, dans les parkings, dans les stations d'essence...
Alors, les ONG, à ce propos...
Attendez, attendez, je termine sur les ruptures...
Parce qu'ils ont aussi leur petite liste.
Oui, oui, mais les ONG ne sont pas toute la France, ce sont des aiguillons utiles. En matière d'énergies renouvelables, non seulement on n'avait pas de filière professionnelle et pas d'emploi, mais on était à peu près au degré zéro. Je vous ai apporté, juste, un tableau pour vous donner...
Oui, alors, Professeur Borloo ce matin, allons-y.
...donner la vérité. Voilà la France des énergies photovoltaïques.
On va peut-être la montrer à une autre caméra, ici...
Je ne sais pas s'il y a une caméra.
Voilà, ici.
En deux ans, + 600 %, et on va monter, accélérer considérablement. On était au point zéro, maintenant on crée des emplois, on installe des usines...
Avant de passer au deuxième tableau...
Sur les éoliennes, puisque j'entends parler des éoliennes depuis ce matin. Il faut savoir que...
Oui, justement, justement... brider, justement, encadrer disent les ONG...
Voilà...
Ce n'est plus vraiment ce qui était prévu.
...La France, + 84,5 % en deux ans. On va continuer. On a un problème, je vais vous expliquer lequel : lorsque vous avez un mât, tout seul, mis à côté de la maison de quelqu'un, qui est la situation actuelle, il y a des contentieux, les contentieux sont perdus. Donc, on souhaite, pour amplifier les éoliennes, créer un peu plus de concentration.
On reproche au Grenelle 2, la taxe carbone abandonnée, l'étiquetage obligatoire du CO2 reporté...
Attendez, est-ce que je peux juste terminer sur les éoliennes ?
Moi aussi je voudrais aussi poser une question : le développement, donc, de l'énergie éolienne reporté, la taxe poids-lourd également reportée après 2012. C. Jouanno, votre secrétaire d'Etat, dit : « C'est clair, le MEDEF a planté le Grenelle ». Vous partagez son avis ?
Ecoutez, non, elle a dit ça à un moment, concernant la taxe carbone...
Ce n'est pas sorti de son contexte.
... Est-ce que l'on pourrait juste dire aux Français ce qu'il y a dans le texte ?
Oui, enfin, c'est un peu long.
Ça ne vous ennuie pas ?
C'est un peu long, il y en a pour 14 pages.
Ah ben oui, non mais si on ne fait que commenter les commentaires...
Non, non, non, non, tout à l'heure, depuis tout à l'heure, vous dites des choses précises, donc...
Alors, ce que je voudrais dire aux Français c'est qu'on va beaucoup plus loin, voilà, on va aller beaucoup plus loin. On va plus loin en matière d'écologie, des corridors écologiques, pour protéger la faune et la flore. On va plus loin sur les portables à l'école, en maternelle, primaire et collège. On oblige la vente des appareils avec oreillette. Dorénavant, quand un Français va louer un appartement, une maison, ou acheter, il aura la performance écologique sur... qui sera inscrite.
Vous aurez un consensus ? Il y avait eu un consensus au Grenelle 1, vous aurez un consensus au Grenelle 2 ?
Attendez, il va y avoir pour la première fois au monde, quelque chose dont on parle assez peu, ce sont les nano particules, vous savez, ces nano particules qui sont dans tous les produits. Dorénavant, il faudra informer les Français de la présence des nano particules.
Ça vous le ferez, sans aucun problème. Est-ce que ça sera plus difficile, pour vous, de faire passer cette loi, alors qu'elle a été votée par consensus au Grenelle 1, mais là, apparemment, ça renâcle un peu, quand même ?
Ecoutez, je ne sais pas...
C'était ça la force politique du Grenelle, c'était le consensus.
Oui, bien sûr, le consensus qui est arrivé à toutes ces ruptures-là. Bien. Est-ce qu'il y aura un consensus ? Je le souhaite, je le souhaite. Vous savez, il y aura eu un avant Grenelle et un après Grenelle. La France se dote de 5 lois, puisque c'est une des 5, des moyens financiers absolument gigantesques, parce que c'est notre emploi, c'est les emplois de demain, c'est notre vivre ensemble, c'est la qualité de vie de nos enfants et de nos petits enfants. Alors, est-ce qu'il y aura...
Est-ce qu'il y aura un avant élections régionales et un après élections régionales ?
Non, non, ce n'est pas les élections régionales. Alors, est-ce que certains vont se dire : « Bon, allez, finalement, ce Gouvernement, il en a tellement fait que dans le domaine de l'environnement, on ne va quand même pas lui donner un espèce de blanc-seing » et donc on va essayer de trouver des angles sur tel ou tel point ? Evidemment qu'il n'y a pas de monde absolument parfait. Est-ce que, au fond mon rêve à moi, qui était que l'écologie dépasse nos petites querelles politiciennes ou partisanes... Ce que l'on a réussi, franchement, pendant deux ans, on était vraiment hors du champ politicien.
Maintenant, c'est plus compliqué.
Est-ce qu'entre deux élections, les réflexes politiques vont poursuivre ? Je ne sais pas. Il y a une chose que je sais, c'est qu'il faudra bien réfléchir, parce que dans quelques années, il y aura ceux qui auront soutenu cette rupture historique française - d'un retard considérable, on est en train de devenir les leaders européens sur ces sujets-là ; on avait des retards sur les déchets, enfin, c'est quand même assez stupéfiant le retard dans lequel on était... il y aura ceux qui l'auront fait et soutenu - et je trouve que ça rehausserait l'ensemble des formations politiques de soutenir ce texte.
Quelques secondes, justement, par rapport à cet enjeu politique : est-il vrai que vous avez évoqué, avec N. Sarkozy, la possibilité d'une candidature à l'élection présidentielle, votre candidature...
Non, non, je n'ai eu aucune...
... pour l'électorat écologiste et centriste.
Je n'ai eu aucune conversation avec le président de la République sur ce sujet, bien évidemment.
Ce n'est pas ce qu'on dit.
Ça fait partie de la société des commentaires, cher monsieur.
Et la langue de bois fait partie du Grenelle 2.
Non, non, non, je vous le dirais, mais... Vous êtes extraordinaire ! Quand une réponse ne correspond pas exactement à l'envie de votre question, ça s'appelle la langue de bois, c'est une nouvelle expression, je suis heureux que la biomasse soit rentrée dans le journalisme.
Merci beaucoup.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 4 mai 2010
Bonjour.
On va discuter, bien sûr, du Grenelle 2 qui commence aujourd'hui. Mais tout d'abord une question, liée donc à l'actualité immédiate : le volcan islandais refait parler de lui, l'Irlande ferme son espace aérien ; est-ce qu'il faut s'attendre à une mesure similaire en France ?
Non, pas pour l'instant. Et honnêtement, les prévisions météo sont telles que je pense que l'on peut avoir des propos très rassurants sur l'espace aérien français.
L'Assemblée examine ce matin, et pour les quatre jours à venir, la loi sur l'environnement dite "Grenelle 2", mesures nationales pour l'environnement. Le député UMP T. Mariani dit à ce propos, je cite - ouvrez les guillemets - : « il faut arrêter d'emmerder les Français » - fermez les guillemets. Est-ce que la droite a tourné la page de l'écologie ?
Vous sortez une phrase de son contexte. C'est une nouvelle forme...
Non, il l'a dite hier à ce propos.
C'est une nouvelle forme de journalisme.
Il l'a dite hier à ce propos.
Quelle est la situation ? Il y a trois ans, la France était en retard. Sur le bio, très peu, voire zéro. Sur les énergies renouvelables, très peu, voire zéro. Un parc automobile qui était : pas de voiture hybride, pas de voiture électrique. Des pesticides de manière assez importante. La biodiversité, il n'y avait aucune espèce de mesure. Voilà, c'était ça la situation il y a trois ans, c'est pour ça qu'on a fait ce Grenelle de l'environnement. Aujourd'hui, on est au 5ème texte, en réalité, pour faire des ruptures dans tous ces bâtiments. Alors, les ruptures c'est le bâtiment, les normes bâtiment : trois fois moins d'énergie et de CO2, six fois moins que le parc existant. C'est une énorme rupture. On ne reviendra plus jamais dessus. Des moyens importants pour les économies d'énergie. Pour la voiture, nous sommes devenus en deux ans le pays qui a le parc automobile le moins pollueur du monde et nous sommes en route pour la voiture électrique, là, dans les quatre mois qui viennent, avec le fameux bonus électrique. Les voitures hybrides, la France va être le premier pays doté de deux constructeurs qui au prix pour... chaque Français pourra acheter... Partout en France, il y aura des prises sur les infrastructures, dans les parkings, dans les stations d'essence...
Alors, les ONG, à ce propos...
Attendez, attendez, je termine sur les ruptures...
Parce qu'ils ont aussi leur petite liste.
Oui, oui, mais les ONG ne sont pas toute la France, ce sont des aiguillons utiles. En matière d'énergies renouvelables, non seulement on n'avait pas de filière professionnelle et pas d'emploi, mais on était à peu près au degré zéro. Je vous ai apporté, juste, un tableau pour vous donner...
Oui, alors, Professeur Borloo ce matin, allons-y.
...donner la vérité. Voilà la France des énergies photovoltaïques.
On va peut-être la montrer à une autre caméra, ici...
Je ne sais pas s'il y a une caméra.
Voilà, ici.
En deux ans, + 600 %, et on va monter, accélérer considérablement. On était au point zéro, maintenant on crée des emplois, on installe des usines...
Avant de passer au deuxième tableau...
Sur les éoliennes, puisque j'entends parler des éoliennes depuis ce matin. Il faut savoir que...
Oui, justement, justement... brider, justement, encadrer disent les ONG...
Voilà...
Ce n'est plus vraiment ce qui était prévu.
...La France, + 84,5 % en deux ans. On va continuer. On a un problème, je vais vous expliquer lequel : lorsque vous avez un mât, tout seul, mis à côté de la maison de quelqu'un, qui est la situation actuelle, il y a des contentieux, les contentieux sont perdus. Donc, on souhaite, pour amplifier les éoliennes, créer un peu plus de concentration.
On reproche au Grenelle 2, la taxe carbone abandonnée, l'étiquetage obligatoire du CO2 reporté...
Attendez, est-ce que je peux juste terminer sur les éoliennes ?
Moi aussi je voudrais aussi poser une question : le développement, donc, de l'énergie éolienne reporté, la taxe poids-lourd également reportée après 2012. C. Jouanno, votre secrétaire d'Etat, dit : « C'est clair, le MEDEF a planté le Grenelle ». Vous partagez son avis ?
Ecoutez, non, elle a dit ça à un moment, concernant la taxe carbone...
Ce n'est pas sorti de son contexte.
... Est-ce que l'on pourrait juste dire aux Français ce qu'il y a dans le texte ?
Oui, enfin, c'est un peu long.
Ça ne vous ennuie pas ?
C'est un peu long, il y en a pour 14 pages.
Ah ben oui, non mais si on ne fait que commenter les commentaires...
Non, non, non, non, tout à l'heure, depuis tout à l'heure, vous dites des choses précises, donc...
Alors, ce que je voudrais dire aux Français c'est qu'on va beaucoup plus loin, voilà, on va aller beaucoup plus loin. On va plus loin en matière d'écologie, des corridors écologiques, pour protéger la faune et la flore. On va plus loin sur les portables à l'école, en maternelle, primaire et collège. On oblige la vente des appareils avec oreillette. Dorénavant, quand un Français va louer un appartement, une maison, ou acheter, il aura la performance écologique sur... qui sera inscrite.
Vous aurez un consensus ? Il y avait eu un consensus au Grenelle 1, vous aurez un consensus au Grenelle 2 ?
Attendez, il va y avoir pour la première fois au monde, quelque chose dont on parle assez peu, ce sont les nano particules, vous savez, ces nano particules qui sont dans tous les produits. Dorénavant, il faudra informer les Français de la présence des nano particules.
Ça vous le ferez, sans aucun problème. Est-ce que ça sera plus difficile, pour vous, de faire passer cette loi, alors qu'elle a été votée par consensus au Grenelle 1, mais là, apparemment, ça renâcle un peu, quand même ?
Ecoutez, je ne sais pas...
C'était ça la force politique du Grenelle, c'était le consensus.
Oui, bien sûr, le consensus qui est arrivé à toutes ces ruptures-là. Bien. Est-ce qu'il y aura un consensus ? Je le souhaite, je le souhaite. Vous savez, il y aura eu un avant Grenelle et un après Grenelle. La France se dote de 5 lois, puisque c'est une des 5, des moyens financiers absolument gigantesques, parce que c'est notre emploi, c'est les emplois de demain, c'est notre vivre ensemble, c'est la qualité de vie de nos enfants et de nos petits enfants. Alors, est-ce qu'il y aura...
Est-ce qu'il y aura un avant élections régionales et un après élections régionales ?
Non, non, ce n'est pas les élections régionales. Alors, est-ce que certains vont se dire : « Bon, allez, finalement, ce Gouvernement, il en a tellement fait que dans le domaine de l'environnement, on ne va quand même pas lui donner un espèce de blanc-seing » et donc on va essayer de trouver des angles sur tel ou tel point ? Evidemment qu'il n'y a pas de monde absolument parfait. Est-ce que, au fond mon rêve à moi, qui était que l'écologie dépasse nos petites querelles politiciennes ou partisanes... Ce que l'on a réussi, franchement, pendant deux ans, on était vraiment hors du champ politicien.
Maintenant, c'est plus compliqué.
Est-ce qu'entre deux élections, les réflexes politiques vont poursuivre ? Je ne sais pas. Il y a une chose que je sais, c'est qu'il faudra bien réfléchir, parce que dans quelques années, il y aura ceux qui auront soutenu cette rupture historique française - d'un retard considérable, on est en train de devenir les leaders européens sur ces sujets-là ; on avait des retards sur les déchets, enfin, c'est quand même assez stupéfiant le retard dans lequel on était... il y aura ceux qui l'auront fait et soutenu - et je trouve que ça rehausserait l'ensemble des formations politiques de soutenir ce texte.
Quelques secondes, justement, par rapport à cet enjeu politique : est-il vrai que vous avez évoqué, avec N. Sarkozy, la possibilité d'une candidature à l'élection présidentielle, votre candidature...
Non, non, je n'ai eu aucune...
... pour l'électorat écologiste et centriste.
Je n'ai eu aucune conversation avec le président de la République sur ce sujet, bien évidemment.
Ce n'est pas ce qu'on dit.
Ça fait partie de la société des commentaires, cher monsieur.
Et la langue de bois fait partie du Grenelle 2.
Non, non, non, je vous le dirais, mais... Vous êtes extraordinaire ! Quand une réponse ne correspond pas exactement à l'envie de votre question, ça s'appelle la langue de bois, c'est une nouvelle expression, je suis heureux que la biomasse soit rentrée dans le journalisme.
Merci beaucoup.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 4 mai 2010