Texte intégral
France-Soir. Les Français croyaient que l'accord signé lundi dernier à l'aube entre l'ensemble des ministres des Finances européens - dont vous-même - avait mis fin à la grave crise que traverse l'Europe. Et puis vendredi, dans toute l'Europe, les Bourses ont à nouveau chuté fortement. Que se passe-t-il ? Est-ce grave ?
Christine Lagarde. Les mouvements qu'on a observés vendredi dans les Bourses européennes sont des mouvements brutaux sur des volumes extrêmement étroits. Je n'accorde donc qu'une importance très limitée à ces mouvements-là, d'autant que la journée de vendredi a été très particulière : peu d'opérateurs, peu de transactions, et quelques intervenants qui ont clairement souhaité prendre leurs bénéfices. J'insiste : la signification de ce qui s'est passé vendredi ne doit pas être surestimée. Et puis il y a eu aussi un mouvement de retrait - de recalage, si vous voulez - par rapport à l'évolution à la hausse extrêmement brutale et au-delà de toute espérance qu'on avait enregistrée lundi dernier. Qu'on ait assisté vendredi à ce qu'on appelle à la Bourse une « consolidation », qu'on ait reperdu une petite partie du terrain considérable gagné le lundi précédent, c'est au fond assez légitime, en tout cas assez logique.
F.-S. Mais cela a inquiété, cela inquiète...
C. L. Ce qui est évident, c'est que les opérateurs de marchés, les analystes financiers, les grands journaux financiers qui posent toutes les questions et qui sont attentifs au moindre événement qui surgit font tous vivre à nos compatriotes une sorte de feuilleton à rebondissements qui, effectivement, génère de l'inquiétude. Alors, je le dis, on doit maintenant mettre en oeuvre - c'est prévu, cela a commencé, cela va se poursuivre et aller jusqu'au bout - le plan sur lequel nous tous, les Européens, nous sommes entendus.
F.-S. Concrètement, qu'est-ce que cela signifie ?
C. L. Cela veut dire que nous devons finaliser très vite la structure juridique du Fonds de stabilisation européen, que chaque Etat de la zone euro doit demander à son Parlement de l'autoriser à garantir ce fonds dans les plus brefs délais. D'ailleurs, l'Allemagne a commencé. Moi, je présenterai le projet de loi correspondant au prochain Conseil des ministres et il sera soumis au Parlement avant la fin du mois de mai pour qu'on ait assumé notre part de l'accord collectif conclu.
F.-S. Vous êtes attendue...
C. L. On est attendu. Il faut, c'est normal, qu'on tienne nos engagements. Les deux autres chapitres sur lesquels nous sommes attendus, c'est, d'une part, le renforcement du pacte de stabilité et de croissance, et la consolidation budgétaire des Etats les plus fragiles, d'autre part la régulation financière dans la zone euro. Donc, je résume : 1. Le Fonds de stabilisation européen. 2. Le renforcement du pacte de stabilité et de croissance. 3. L'accélération de la régulation financière. Il faut qu'on déroule.
F.-S. Vous dites que l'euro n'est pas en danger ?
C. L. Non. L'Euro n'est pas en danger parce que ce qu'on a démontré l'autre week-end, c'est la détermination collective des seize Etats membres et de leurs gouvernements à sauver l'euro, et à tout faire pour cela. Avant, il y avait des ambiguïtés, et les marchés en ont joué. Ils se posaient des questions et, passez-moi l'expression, ils se faisaient des noeuds au portefeuille pour savoir si, oui ou non, l'Allemagne allait être dans le bateau commun. La réponse a été claire : tout le monde est à bord, et les 16 veulent défendre leur monnaie. C'est notre bien commun. On a pris et on va prendre toutes les mesures pour ça.
F.-S. Donc, vous dites aux Français qu'ils peuvent être rassurés, qu'ils doivent conserver leur sang-froid, et cela s'adresse notamment à ceux qui ont placé de l'argent en Bourse...
C. L. De toute façon, il faut garder son sang-froid. Cela dit, je n'ai pas de conseils boursiers à donner : je suis ministre, pas gérante de portefeuilles. Mais il n'y aucune raison qu'il y ait une quelconque panique. Nos économies sont solides, et particulièrement l'économie française. On a tous été dans la même tempête. Or le bateau France a mieux résisté aux roulis et au tangage que les autres. On s'en sort avec une croissance à -2,5% à comparer avec une moyenne de - 4% dans la zone euro. En 2010, nos perspectives de croissance viennent d'être revues à la hausse par le FMI.
F.-S. Que donnez-vous comme chiffres, vous ?
C. L. Sur 2010, je reste à + 1,4%. Le FMI nous met à + 1,5%. La Commission européenne nous a maintenus à + 1,3% tandis qu'elle révisait à la baisse d'autres pays. Moi, je maintiens le chiffre de + 1,4 %. Sur les deux derniers trimestres, on a fait une moyenne de + 0,3%. Il faut qu'on tienne + 0,4% sur les deux trimestres prochains, et on sera dans les clous.
F.-S. L'an prochain, en 2011, que peut-on raisonnablement espérer ?
C. L. Maintenant, je suis très réservée sur les prévisions. On vient de traverser une crise d'une extraordinaire brutalité. Avec des répercussions en chaîne. Donc, faire des prévisions par analogie avec une situation antérieure, c'est très difficile. Cela dit, on a prévu une croissance de + 2,5% pour l'année 2011 et pour l'année 2012. C'est ambitieux, mais j'observe qu'en 1993, quand il y avait eu la crise précédente, de loin plus facile à gérer que l'actuelle, l'économie française avait fait - 0,9% et elle était passée à plus de 2% l'année suivante. La leçon est la suivante : quand on a des chocs à la baisse brutaux, on a bien souvent ensuite des chocs à la hausse pas moins brutaux. Mais je reste prudente ; par les temps qui courent, raisonner par analogie, cela a des limites.
F.-S. Pour autant, vous ne modifiez pas vos objectifs de croissance ?
C. L. Non. Même ambitieux, notre objectif pour 2011 est tout à fait plausible.
F.-S. Jusqu'ici, comment avez-vous vécu cette crise ? Pour un ministre, y a-t-il des moments d'angoisse ? En tout état de cause, n'est-ce pas physiquement et psychologiquement difficile à endurer ?
C. L. On a vécu, c'est vrai, des moments de tension très, très forte. En particulier tout le week-end des 8 et 9 mai, du vendredi soir jusqu'au lundi à l'aube. On a conclu un peu après 3 heures du matin. Il faut avoir les nerfs solides dans ce cas-là. Il faut être capable, tout en étant en liaison permanente avec le président de la République, de se démultiplier. Il y a eu une coordination extrêmement étroite avec l'Allemagne. Il faut travailler avec toutes les équipes qui, dans l'ombre, jouent auprès de vous un rôle capital. Tout cela a débouché le dimanche 8 sur une réunion non stop de 15 à 3 heures du matin. Il faut, c'est vrai, tenir physiquement et, en même temps ne pas perdre de vue le cap qu'on a fixé. En même temps, au milieu de la nuit parce que c'était prévu comme ça, il y a eu parallèlement une conférence téléphonique du G7 car les membres du G7 étaient inquiets et se demandaient comment tout cela allait tourner.
F.-S. Comprenez-vous les réticences de nos alliés allemands à venir en aide à la Grèce ? Les relations France-Allemagne, à propos desquelles il y a beaucoup de supputations, sont-elles toujours capitales pour la France ?
C. L. Je peux très bien comprendre les réticences de certains - dont celles de nos amis allemands - devant le cas grec, et l'importance de l'aide à apporter à ce pays. Quand on voit la donne, on se dit au départ : pourquoi faut-il qu'on se « mouille » tous pour les Grecs ? La réponse, en réalité, est simple : au travers des Grecs, on se « mouille » pour notre monnaie à tous, et on fait la démonstration qu'on est prêt à faire ce qu'il faut pour la défense du bien commun. Mais ce n'est pas toujours évident, pas toujours spontané. Il faut une analyse, un temps de réflexion puis d'appropriation du sujet avant de se dire : « Oui, il faut y aller. » Je comprends donc parfaitement qu'au départ, avant cette phase-là, certains peuples - et, j'insiste, pas seulement les Allemands - aient exprimé des réticences. Cela dit, nous devons respecter les règles du jeu que nous avons acceptées : nous sommes membres du même club. La crise a eu cela de bon qu'elle a aidé tout le monde à cette prise de conscience capitale : il ne peut pas y avoir de passager clandestin sur le « bateau euro ». Tout le monde doit ramer.
F.-S. Vous pouvez donc nous rassurer sur l'état des relations entre la France et l'Allemagne ?
C. L. Les relations entre la France et l'Allemagne, c'est plus que jamais un axe central. Ne serait-ce que parce qu'au sein de la zone euro ce sont les deux locomotives, même si l'Italie a joué un rôle très important dans le déroulement et le dénouement de la crise. Oui, l'axe franco-allemand est déterminant : il l'a été une fois de plus dans cette période de crise. J'ai eu des rapports extrêmement étroits avec mon collègue Schaüble. Dimanche, j'ai été consternée quand j'ai appris qu'à sa descente d'avion il avait dû être hospitalisé. On avait bien préparé en amont durant toute la journée de samedi la réunion de dimanche. Cela dit, il a été remplacé par quelqu'un de formidable, le ministre de l'Intérieur Thomas De Maizière, qui a été parfaitement à la hauteur et qui a été un très bon partenaire.
F.-S. La France et l'Allemagne, ça fonctionne toujours ? C'est toujours capital ?
C. L. Mais bien sûr !
F.-S. L'appui d'Obama aux Européens dans cette crise a-t-il compté ? Certains Américains ne sont-ils pas en train de jouer - désormais cyniquement - contre l'euro ?
C. L. Tous les dirigeants américains - j'en témoigne en tout cas à mon niveau - étaient soucieux de ce qui se passait en Europe. Il y a eu ce très fort mouvement de solidarité au sein de la zone euro mais aussi, en appoint et parfois en pressions utiles, un mouvement de nos collègues américains, canadiens, japonais. Y a-t-il par ailleurs des milieux américains qui jouent contre l'euro ? Tous les milieux financiers, où que ce soit, jouent chaque fois qu'il y a des mouvements. Quand il y a des mouvements à la baisse, la volatilité est toujours propice à la spéculation. Pour certains, quand ça monte et que ça descend, c'est toujours bon ou, quand on n'a pas anticipé, mauvais. Que voulez-vous ? C'est comme ça.
F.-S. L'Espagne et le Portugal courent-ils des risques ? Nous font-ils courir des risques ?
C. L. L'Espagne et le Portugal viennent d'annoncer des mesures extrêmement fortes pour consolider leur engagement budgétaire. Ils avaient déjà pris des engagements : ils les ont anticipés, accélérés, renforcés. Les mesures annoncées par M. Zapatero mercredi vont permettre à l'Espagne de réduire son déficit d'un demi-point en 2010 et d'un point supplémentaire en 2011. Le Premier Ministre portugais, M. Socrates, a également annoncé jeudi de nouvelles mesures pour réduire d'un demi-point de PIB supplémentaire le déficit en 2011. C'est la bonne réponse aux analystes et aux marchés. Ils ont bien compris le message grec. Ils ne veulent pas être la Grèce n°2, la Grèce n°3 de la zone euro. J'insiste : on a tous pris des engagements, on va les tenir.
F.-S. Le serrage de vis auquel on assiste dans toute l'Europe - pour ne pas employer le mot de « rigueur » puisqu'il est tabou en France - ne va-t-il pas mettre en cause le timide début de reprise de la croissance qu'on observait ?
C. L. Il faut arrêter de jouer sur les mots, comme l'a dit clairement le Premier ministre. Ce qui compte, c'est le fond. Les mesures sur lesquelles on travaille actuellement pour les inclure dans le budget de 2011 visent tout simplement à respecter les engagements que nous avons pris dans notre programme de stabilité. Pour continuer à accompagner la reprise économique, que l'on commence à voir arriver au travers de plusieurs indicateurs, nous avons l'intention pendant l'année 2010 de poursuivre les mesures de relance jusqu'à leur terme. Il y a encore à peu près 25 % du plan de relance « dans les tuyaux ». Deuxième observation : les investissements d'avenir lancés il y a quelques jours par le Premier ministre vont redonner à notre économie les capacités de générer de la croissance. Troisième observation : il ne faut surtout pas d'un mouvement de frein qui serait de nature à bloquer le retour de la croissance. C'est pourquoi le président de la République a dit non à toute mesure de serrage de vis fiscal, surtout compte tenu de la pression fiscale qui existe déjà en France. Enfin, il faut évidemment poursuivre les réformes structurelles qui vont permettre à l'économie française de s'épanouir et de rebondir. Jacques Attali doit bientôt nous remettre un nouveau rapport identifiant de nouvelles pistes de croissance : eh bien, il faut y aller !
F.-S. Mais il y a tout de même un serrage de vis à l'horizon !
C. L. Je l'ai dit, il faut redresser les finances publiques car on ne peut pas avoir durablement une fiscalité forte - supérieure à la moyenne européenne - et être les champions de la zone euro pour la dépense publique. L'écart qui se creuse entre les deux, c'est de la dette qu'on transmet aux générations futures. L'exercice subtil que nous devons conduire, c'est laisser la relance produire ses effets, ne pas la briser sur le plan fiscal, poursuivre les réformes pour que le potentiel économique français joue à plein et, enfin, redresser les comptes publics en serrant la dépense publique.
F.-S. Ne pensez-vous pas qu'il serait temps de revoir la « gouvernance » de l'Europe en passant, au-delà de la seule monnaie, à un vrai gouvernement économique de l'Europe ? Sinon, est-ce que cela ne sera pas l'assurance de crises à répétition ?
C. L. Je suis profondément européenne et je crois que, dans l'équilibre des forces sur la planète aujourd'hui, il faut impérativement que les Européens soient ensemble. On ne fera le poids - vis-à-vis des Etats-Unis, de la Chine, de l'Inde, du Brésil et de l'Indonésie demain - que si on est plus forts ensemble. Un des enseignements du week-end décisif des 8 et 9 mai, c'est que le pacte de stabilité et de croissance doit être respecté et renforcé. Oui, il nous faut un gouvernement économique de l'Europe.
F.-S. Concrètement, à quoi doivent s'attendre les Français dans leur vie quotidienne quand vous annoncez un plafonnement et parfois un recul de l'ensemble des budgets de l'Etat ?
C. L. Cela veut surtout dire que toutes les dépenses de fonctionnement de l'Etat vont être revues à la baisse. La feuille de route fixée par le Premier ministre, c'est zéro augmentation en valeur. C'est-à-dire que, même s'il y a de l'inflation, on n'aura pas plus que l'année dernière. Il est nécessaire de respecter cette règle pour nos dépenses de fonctionnement car, dans le même temps, le service de la dette et des pensions augmente automatiquement. Au niveau de l'Etat, des agences de l'Etat, des ministères et des services déconcentrés, il va falloir que, partout et dans tous les chapitres, on fasse des économies. Le Premier ministre souhaite 10 % d'économies d'ici à 2013 et 5 % dès l'année prochaine. Il va donc falloir rogner sur les budgets de fonctionnement, c'est indispensable. Toutes les administrations publiques doivent s'associer à cet effort. Je souhaite d'ailleurs que l'ensemble des entités publiques participent à cet effort national et prennent des mesures d'économie similaires sur leur fonctionnement.
F.-S. Comprenez-vous ceux qui, même à droite, mettent en cause l'existence du bouclier fiscal ?
C. L. Ils ont leur raisonnement. Moi, je considère que le bouclier fiscal procède d'une idée juste et archi-simple : les gens qui, au titre de leur travail, de leurs revenus, gagnent de l'argent n'en donnent pas plus que la moitié à l'Etat. C'est archi-basique, et peut-être trop simple pour certains grands esprits qui se penchent sur la question. Que maintenant il y ait, à la marge, des abus, c'est possible et il faut regarder cela de près. Par exemple, on a des cas extrêmes des gens avec un énorme patrimoine qui vivent avec très peu de revenus. Il doit y avoir, dans ces quelques cas, des contrôles fiscaux très sérieux. Certains montages peuvent même relever de l'abus de droit. Mais qu'on ne reverse pas à l'Etat plus de la moitié de ses revenus, cela me paraît un bon principe. C'est pourquoi je suis favorable au bouclier fiscal.
F.-S. Quand le chômage va-t-il vraiment baisser en France ?
C. L. Bientôt, j'espère ! Si on compare l'évolution du dernier trimestre avec la situation qui prévalait à la même période il y a un an, on fait dix fois mieux. Il y a un an, il y avait à peu près 60.000 demandeurs d'emplois supplémentaires chaque mois. Là, on en a à peu près une moyenne de 5.500 depuis le début de l'année. On est en période de stabilisation évidente. J'espère que cela va s'améliorer encore dans les mois qui viennent et qu'avec la croissance qui revient le chômage va reculer. Ce sera alors le vrai signal de la fin de la crise économique.
F.-S. Dans les mois qui viennent, dites-vous ?
C. L. Je l'espère vivement car on a quelques bons indicateurs. Mais on n'en a pas fini car on a en même temps un renforcement du nombre des chômeurs de longue durée. Et ça, c'est un problème de fond.
F.-S. Revenons à ce qui angoisse immédiatement les Français. La crise, que vous aviez jugulée le week-end dernier, ne risque-t-elle pas de rebondir cette semaine ? Sommes-nous vraiment à l'abri d'un nouveau dérapage ?
C. L. Je dis ceci. 1. Les politiques économiques des gouvernements européens sont solides. 2. Il y a une solidarité et une détermination politiques exemplaires des chefs des Etats membres de la zone euro. 3. Dans des circonstances exceptionnelles, on a toujours été capables de trouver les moyens de répondre aux défis. 4. On va maintenant, dans les jours et les semaines qui viennent, fournir les « briques » qu'on a prévues le week-end dernier : le Fonds de stabilisation européen, les garanties pour chacun des Etats membres, le renforcement de la consolidation budgétaire des pays les plus fragiles, une action de régulation financière accélérée. On a une feuille de route. On va la tenir. C'est dans la nature des marchés financiers de provoquer de la volatilité pour générer des occasions de spéculation. Nous, on a fait ce qu'on devait faire, on continuera de faire ce qu'on doit faire.
F.-S. Il n'y a qu'une Grèce et même pour la Grèce l'Europe fait ce qu'elle doit faire. C'est ça ?
C. L. C'est tout à fait ça.
F.-S. Il n'y aura pas de récompenses pour les spéculateurs ?
C. L. On va trouver et mettre en place des règles de discipline pour qu'ils soient tous transparents, et que l'on voit qui fait quoi. Cela changera beaucoup de choses.
Propos recueillis par Dominique de Montvalon
source http://www.economie.gouv.fr, le 17 mai 2010