Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice concernant la conformité au droit international de la déclaration d'indépendance du Kosovo, Paris le 22 juillet 2010.

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Circonstance : Avis consultatif de la Cour internationale de Justice rendu le 22 juillet 2010 sur la conformité au droit international de la déclaration d'indépendance du Kosovo

Texte intégral

La Cour internationale de Justice a rendu le 22 juillet son avis consultatif sur la conformité au droit international de la déclaration d'indépendance du Kosovo. Cet avis affirme clairement que la déclaration d'indépendance du Kosovo n'est contraire ni au droit international ni à la résolution 1244, comme la France l'avait toujours soutenu, et je m'en réjouis.
Pensant à la déception probable de Serbes et à la possible satisfaction des Kosovars je renouvelle mon amitié personnelle et celle du peuple français à ces deux pays.
L'avis de la Cour conforte l'indépendance du Kosovo, effective depuis plus de deux ans, et déjà reconnue par 69 Etats. L'indépendance du Kosovo est irréversible. L'avis de la CIJ marque une étape importante en mettant un terme au débat juridique sur cette question, qui va permettre à toutes les parties de se consacrer désormais aux autres questions pendantes.
Je salue également le travail effectué par la Haute représentante pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Mme Catherine Ashton au cours des dernières semaines pour rapprocher les points de vue de toutes les parties.
Nous appelons tous les Etats qui attendaient cet avis pour prendre une décision sur la reconnaissance du nouvel Etat à ne plus tarder davantage.
Il faut aussi maintenant que le Kosovo et la Serbie trouvent la voie d'un dialogue politique afin de surmonter de manière pragmatique les problèmes concrets demeurant entre Belgrade et Pristina, dans l'intérêt de tous et d'abord de la communauté serbe du Kosovo.
Un tel dialogue est important pour la stabilité de la région. Il est également nécessaire parce que les deux Etats, la Serbie et le Kosovo, ont vocation à devenir Etats membres de l'Union européenne, et que leur adhésion supposera qu'ils aient établi entre eux des relations normales entre Etats membres leur permettant de travailler ensemble à la construction européenne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juillet 2010