Texte intégral
Q - Avez-vous des nouvelles des personnes enlevées au Niger ?
R - Nous n'avons pas reçu de nouvelles. Les sept personnes, donc cinq Français, qui ont été enlevées, se dirigeraient, croit-on, vers le Mali, dans cette zone où, entre les trois pays, les preneurs d'otages se réfugient souvent. Mais nous n'en savons rien, nous n'avons pas de nouvelles directes.
Les Nigériens ont lancé des militaires à leur recherche. Nous en avons fait de même. Mais nous n'avons pas de nouvelles pour le moment.
Ce que nous savons, c'est que les Français - en tout cas ceux des grandes compagnies en question, c'est-à-dire Areva et Vinci - évacuent, pour la plupart d'entre eux, d'Arlit et se dirigent vers Niamey.
Q - Il n'y a aucune indication sur les auteurs de ces enlèvements ?
R - Il n'y a aucune revendication. Mais nous pensons qu'il s'agit de gens qui sont, qui travaillent, qui se prêtent ou qui sont dans la mouvance d'Aqmi, d'Al-Qaïda au Maghreb.
Q - Dans les enlèvements qu'il y a eu précédemment, les revendications sont arrivées combien de temps après ?
R - Plusieurs jours après. Nous ne sommes donc pas inquiets à ce propos. Vous savez, parfois des Touaregs - pas les Touaregs qui sont des populations pauvres qui mériteraient beaucoup d'efforts de développement - se prêtent à l'enlèvement avant de remettre les personnes enlevées, devenues otages, aux groupes politiques lorsqu'ils sont, le croient-ils, en sécurité.
Q - Cela veut dire que le personnel d'Areva et de Vinci est actuellement rapatrié sur Niamey ?
R - Oui, rapatrié sur Niamey.
Q - Cela veut dire aussi que peut-être à l'avenir, on va essayer d'envoyer de moins en moins d'expatriés dans ce pays ?
R - J'espère que non. Il ne faut pas donner la victoire aux groupes terroristes. Pour ma part, je mobilise mes partenaires européens. Il y a quelques jours déjà, j'ai envoyé à nos partenaires européens, aux 26 autres membres, une lettre qui, par l'intermédiaire de Catherine Ashton, a mobilisé. D'ailleurs, sept ministres des Affaires étrangères des grands pays européens ont signé la lettre. L'Union européenne doit assumer ses responsabilités. Evidemment, nous travaillons très étroitement avec l'Espagne qui a eu aussi, malheureusement, des otages dans cette même région.
Dans la lutte contre l'Aqmi, la France n'est donc pas du tout seule. J'espère - et je l'ai dit hier à Mme Ashton et à tous les ministres - que nous allons réunir nos efforts, encore une fois, surtout pour le développement. Il ne s'agit pas de répression, il ne s'agit pas seulement de défense. C'est pour cela que je vous dis qu'il n'est pas question de laisser gagner Al-Qaïda parce que, aussi bien au Niger qu'au Mali et qu'en Mauritanie et dans d'autres endroits, nous sommes à l'offensive, pour le développement auprès des populations. Bien sûr, c'est dangereux mais nous gagnerons la bataille.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 septembre 2010