Texte intégral
R. Duchemin.- Bonjour, E. Besson.
Bonjour, R. Duchemin.
Merci d'être avec nous, en direct, ce matin, sur France Info. Alors je sais que vous avez passé une partie de la nuit à l'Assemblée. Mais je suis certaine que l'information ne vous a pas échappé, Le Nouvel Observateur publie les extraits aujourd'hui d'une lettre envoyée fin août par B. Kouchner - lettre de démission envoyée à N. Sarkozy, donc - ; lettre refusée par l'Elysée. Il y dénonce, je le cite : les humiliations subies par les conseillers de N. Sarkozy, la fin de l'ouverture à gauche, et l'inflexion sécuritaire du Gouvernement. Est-ce que ça vous étonne ?
Vous dites, « il y dénonce ». Il y dénoncerait, moi, je ne sais pas cette lettre est avérée. Je n'ai pas vu de confirmation de la part de B. Kouchner et je viens d'entendre ce que vous disiez dans vos titres, à juste titre, si je puis dire. B. Kouchner a publié un communiqué par lequel il dit très clairement : un, qu'il exerce ses responsabilités ; deux, que sa loyauté envers le président de la République est intacte.
Il avait reconnu, lui-même, il y a 10 jours, publiquement, qu'effectivement, il avait eu envie de partir du Gouvernement ?
Oui, en même temps, j'ai vu que son entourage contestait qu'il ait dit ça. Peu importe ! Moi, ce que je constate, c'est que un, il est ministre des Affaires étrangères, je crois que c'est - ça aura été le jour où il partira, je ne sais quand ! - Un bon ministre des Affaires étrangères, on l'a vu sur les théâtres africains, moyen-orientaux, dans la réorganisation du Quai d'Orsay. Je pense par exemple que...
Même si on a le sentiment que C. Guéant a quand même repris certains dossiers concernant les Affaires étrangères ?
C'est possible, oui, qu'un président de la République utilise, au bon sens du terme, son secrétaire général pour mener un certain nombre de missions de confiance. Je ne suis pas sûr que ce soit surprenant dans ce qu'est la 5ème République. Voilà, donc je ne peux pas et je ne veux pas spéculer davantage. B. Kouchner est ministre des Affaires étrangères, et il me semble qu'il remplit pleinement sa fonction.
En tout cas, ça a beaucoup fait réagir hier soir, à l'Assemblée nationale. Je voudrais qu'on écoute ensemble ce qu'en dit, le Verts Y. Cochet. Y. Cochet : Il avait bâti sa campagne, après son élection, sur deux points qui semblaient affaiblir l'opposition : c'est d'une part, piquer un certain nombre de socialistes dans des postes assez remarquables, et d'autre part faire de l'écologie aussi, un de ses chevaux de bataille. Sur les deux, ça ne lui a pas rapporté politiquement, ni même électoralement. Donc maintenant, plutôt que de flirter avec le PS ou les écolos, il va flirter avec le Front national. Ca y est, c'est fini l'ouverture, c'est du passé ?
Oui, c'est surprenant, ce que vous venez de nous faire écouter, qu'un Vert qui prétend ne se préoccuper que des questions de fond ne fasse ce qu'on pourrait appeler qu'un bas calcul cynique politicien. Est-ce qu'on était contre l'idée d'une régulation mondiale d'un certain nombre de questions, fondamentales - et B. Kouchner, y a contribué ? Dire qu'en matière d'environnement, rien n'a été fait, est-ce que le Grenelle de l'environnement et toutes ses déclinaisons que je n'ai pas le temps de rappeler, est-ce que c'est vraiment le pire de ce qu'on ait fait en matière d'environnement ? Voilà, je trouve le verdict très rude.
Mais est-ce que vous pensez que l'ouverture c'est terminé ? Que lors du prochain remaniement, l'ouverture à gauche, il n'y en aura plus ?
Je ne le crois pas.
Vous étiez vous-même une prise, comme on a dit, une prise de gauche ?
Je ne suis pas devin, on verra lorsque viendra le temps du remaniement. Simplement, je constate que l'ouverture, ce n'est pas simplement les ministres. Bien sûr, il y a les 6 ministres qui étaient entrés en juin 2007. Mais il y a beaucoup plus, il y a l'ouverture faite à un certain nombre de personnalités de gauche qui ont des responsabilités très importantes. Pensez par exemple, à C. Evin, ancien ministre de la Santé socialiste, il dirige aujourd'hui l'Agence Régionale de Santé de l'Ile de France...
Donc ouverture, c'est ouverture d'esprit pour vous ?
Pas seulement, pas seulement. L'ouverture aux talents, aux hommes quel que soit leur parcours. Si vous regardez bien, les diplomates, les préfets, les membres de cabinet, les directeurs d'administration centrale, le premier président de la Cour Des Comptes, D. Migaud qui était un collègue socialiste. C'est plus que de l'ouverture d'esprit, c'est mettre à des postes de responsabilités, des femmes et des hommes qui ont fait leur parcours à gauche. Quand on fera le bilan des nominations faites par N. Sarkozy pendant ce quinquennat, on s'apercevra que l'ouverture à gauche a été beaucoup plus large que la seule question, certes importante, mais des 6 ministres qui ont été nommés en juin 2007.
Alors venons-en, E. Besson, au texte sur l'immigration. Son examen doit s'achever logiquement aujourd'hui, ça devait se passer hier, mais ça a pris un petit peu de retard. Dites-moi, c'est quand même assez agité avec les socialistes, ils parlent de temps guillotine, une fois encore.
D'abord, ça c'est le règlement de l'Assemblée nationale, et en tant que membre du Gouvernement et de l'exécutif, je n'ai rien à dire sur l'organisation des débats. Simplement j'ai des souvenirs de parlementaires, l'obstruction ça a existé à droite et à gauche pendant des années, avec des amendements plus idiots les uns que les autres, simplement pour empêcher le Gouvernement de porter son projet de loi. Donc le temps régulé, ça me paraît une belle idée. Sur le fond, surtout, moi, ce que je veux dire à vos auditeurs, c'est que ce que nous sommes en train en faire, c'est une étape très, très importante, sur un projet majeur, c'est-à-dire l'harmonisation progressive des politiques d'immigration légale, de lutte contre l'immigration illégale...
La mise en conformité avec les directives européennes ?
...D'asile au sein de l'Union européenne. Nous sommes membres d'un même espace, qu'on appelle l'espace Schengen, qui est un espace de libre circulation, c'est normal que nos frontières soient communes et protégées et c'est normal que nous essayons progressivement d'harmoniser nos politiques. Cette transposition, comme on dit, c'est-à-dire cette entrée en droit concret de 3 directives européennes, c'est une étape très, très importante sur la voie de l'harmonisation.
Alors c'est vrai qu'il y a beaucoup d'articles qui ont d'ores et déjà été votés, cette nuit, par exemple, contre l'avis du Gouvernement. Un amendement est passé, il a été porté par le rapporteur, T. Mariani, il prévoit que les étrangers en instance d'expulsion et les parents mineurs pourront être assignés à résidence. Est-ce que c'est une alternative à la rétention ?
L'assignation à résidence peut être une alternative à la rétention, il y a un cadre pour cela. Là, en plus il y a l'histoire du bracelet électronique. Au nom du Gouvernement, ce serait long d'expliquer, pourquoi j'ai émis un avis défavorable, l'Assemblée l'a quand même voté. On aura le temps d'en rediscuter au Sénat puis quand le texte reviendra à l'Assemblée nationale.
Alors puisqu'on parle de rétention, comment se fait-il et c'est la CIMADE qui s'en est émue, qu'il y ait de plus en plus d'enfants placés dans ces fameux centres de rétention. Je crois que ça a été multiplié par 2 en 5 ans, E. Besson ?
D'abord les chambres familiales, dans les centres de rétention administratifs ont été crées par la gauche. Par le gouvernement Jospin, et c'est une belle avancée démocratique.
Elles ne reviennent pas, effectivement, sur les conditions d'accueil, dans ces centres de rétention, mais plus sur la population, la surpopulation ?
C'est déjà très important, parce que quand on dit à l'extérieur, parfois : ah ! il peut y avoir des enfants dans des centres de rétention... D'abord jamais des enfants isolés, toujours avec leur famille, parce que la France laisse le choix aux parents. Lorsqu'ils sont placés en centre de rétention administratif, juste avant d'être reconduits dans leur pays, le choix leur est laissé d'emmener leurs enfants avec eux, dans les chambres familiales qui ont été prévus à cet effet ou de les placer à l'extérieur. La plupart du temps, les parents choisissent de rester avec les enfants. Il n'y en a pas plus. Simplement, lorsqu'on est en instance de départ, qu'est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire que la famille a purgé comme on dit, tous ses recours. Elle est en fin de processus et il lui a été signifié par la justice, qu'elle doit être reconduite dans son pays. Donc vous avez quelques jours, où elle rassemble ses affaires, où on obtient ce qu'on appelle le laissez-passer consulaire, c'est-à-dire l'autorisation d'être reconduit dans le pays d'origine, et donc elle passe quelques jours dans des chambres qui ont été préparées à cet effet. La France se situe en Europe parmi les pays qui accueille le mieux dans les centres de rétention administrative, ce n'est pas le Clud Méditerranée, je ne vais pas vous dire l'inverse. Mais en matière de rétention, c'est la France qui est en pointe, en Europe.
Il nous reste très peu de temps, je voudrais qu'on parle d'un article qui va être évoqué, aujourd'hui, celui sur la mendicité agressive. C'est quelque chose, qui est née dans l'esprit de N. Sarkozy, il y a très longtemps, cette affaire ?
Non, non...
C'est lui qui l'a crée quand il est arrivé au ministère de l'Intérieur.
C'est quelque chose qui existe dans le Code Pénal, et qui est assez simple.
Mais pourquoi le remettre au goût du jour, aujourd'hui ?
Il n'y a pas de remise au goût du jour. Simplement dans les motifs dits d'ordre public, qui peuvent expliquer que dans un séjour de moins de 3 mois, on puisse vous demander de quitter la France, la mendicité agressive, c'est-à-dire très clairement, vous demandez à une personne âgée de l'argent, si elle refuse de vous donner de l'argent, vous la menacez. Le préfet peut considérer que quelqu'un qui a commis plusieurs actes, des actes « répétés » - l'adjectif est important - de mendicité agressive, doit être reconduit hors de France. Très franchement, je ne vois pas qui ça peut choquer !
Merci, E. Besson d'être venu ce matin sur France Info.
Merci à vous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 7 octobre 2010
Bonjour, R. Duchemin.
Merci d'être avec nous, en direct, ce matin, sur France Info. Alors je sais que vous avez passé une partie de la nuit à l'Assemblée. Mais je suis certaine que l'information ne vous a pas échappé, Le Nouvel Observateur publie les extraits aujourd'hui d'une lettre envoyée fin août par B. Kouchner - lettre de démission envoyée à N. Sarkozy, donc - ; lettre refusée par l'Elysée. Il y dénonce, je le cite : les humiliations subies par les conseillers de N. Sarkozy, la fin de l'ouverture à gauche, et l'inflexion sécuritaire du Gouvernement. Est-ce que ça vous étonne ?
Vous dites, « il y dénonce ». Il y dénoncerait, moi, je ne sais pas cette lettre est avérée. Je n'ai pas vu de confirmation de la part de B. Kouchner et je viens d'entendre ce que vous disiez dans vos titres, à juste titre, si je puis dire. B. Kouchner a publié un communiqué par lequel il dit très clairement : un, qu'il exerce ses responsabilités ; deux, que sa loyauté envers le président de la République est intacte.
Il avait reconnu, lui-même, il y a 10 jours, publiquement, qu'effectivement, il avait eu envie de partir du Gouvernement ?
Oui, en même temps, j'ai vu que son entourage contestait qu'il ait dit ça. Peu importe ! Moi, ce que je constate, c'est que un, il est ministre des Affaires étrangères, je crois que c'est - ça aura été le jour où il partira, je ne sais quand ! - Un bon ministre des Affaires étrangères, on l'a vu sur les théâtres africains, moyen-orientaux, dans la réorganisation du Quai d'Orsay. Je pense par exemple que...
Même si on a le sentiment que C. Guéant a quand même repris certains dossiers concernant les Affaires étrangères ?
C'est possible, oui, qu'un président de la République utilise, au bon sens du terme, son secrétaire général pour mener un certain nombre de missions de confiance. Je ne suis pas sûr que ce soit surprenant dans ce qu'est la 5ème République. Voilà, donc je ne peux pas et je ne veux pas spéculer davantage. B. Kouchner est ministre des Affaires étrangères, et il me semble qu'il remplit pleinement sa fonction.
En tout cas, ça a beaucoup fait réagir hier soir, à l'Assemblée nationale. Je voudrais qu'on écoute ensemble ce qu'en dit, le Verts Y. Cochet. Y. Cochet : Il avait bâti sa campagne, après son élection, sur deux points qui semblaient affaiblir l'opposition : c'est d'une part, piquer un certain nombre de socialistes dans des postes assez remarquables, et d'autre part faire de l'écologie aussi, un de ses chevaux de bataille. Sur les deux, ça ne lui a pas rapporté politiquement, ni même électoralement. Donc maintenant, plutôt que de flirter avec le PS ou les écolos, il va flirter avec le Front national. Ca y est, c'est fini l'ouverture, c'est du passé ?
Oui, c'est surprenant, ce que vous venez de nous faire écouter, qu'un Vert qui prétend ne se préoccuper que des questions de fond ne fasse ce qu'on pourrait appeler qu'un bas calcul cynique politicien. Est-ce qu'on était contre l'idée d'une régulation mondiale d'un certain nombre de questions, fondamentales - et B. Kouchner, y a contribué ? Dire qu'en matière d'environnement, rien n'a été fait, est-ce que le Grenelle de l'environnement et toutes ses déclinaisons que je n'ai pas le temps de rappeler, est-ce que c'est vraiment le pire de ce qu'on ait fait en matière d'environnement ? Voilà, je trouve le verdict très rude.
Mais est-ce que vous pensez que l'ouverture c'est terminé ? Que lors du prochain remaniement, l'ouverture à gauche, il n'y en aura plus ?
Je ne le crois pas.
Vous étiez vous-même une prise, comme on a dit, une prise de gauche ?
Je ne suis pas devin, on verra lorsque viendra le temps du remaniement. Simplement, je constate que l'ouverture, ce n'est pas simplement les ministres. Bien sûr, il y a les 6 ministres qui étaient entrés en juin 2007. Mais il y a beaucoup plus, il y a l'ouverture faite à un certain nombre de personnalités de gauche qui ont des responsabilités très importantes. Pensez par exemple, à C. Evin, ancien ministre de la Santé socialiste, il dirige aujourd'hui l'Agence Régionale de Santé de l'Ile de France...
Donc ouverture, c'est ouverture d'esprit pour vous ?
Pas seulement, pas seulement. L'ouverture aux talents, aux hommes quel que soit leur parcours. Si vous regardez bien, les diplomates, les préfets, les membres de cabinet, les directeurs d'administration centrale, le premier président de la Cour Des Comptes, D. Migaud qui était un collègue socialiste. C'est plus que de l'ouverture d'esprit, c'est mettre à des postes de responsabilités, des femmes et des hommes qui ont fait leur parcours à gauche. Quand on fera le bilan des nominations faites par N. Sarkozy pendant ce quinquennat, on s'apercevra que l'ouverture à gauche a été beaucoup plus large que la seule question, certes importante, mais des 6 ministres qui ont été nommés en juin 2007.
Alors venons-en, E. Besson, au texte sur l'immigration. Son examen doit s'achever logiquement aujourd'hui, ça devait se passer hier, mais ça a pris un petit peu de retard. Dites-moi, c'est quand même assez agité avec les socialistes, ils parlent de temps guillotine, une fois encore.
D'abord, ça c'est le règlement de l'Assemblée nationale, et en tant que membre du Gouvernement et de l'exécutif, je n'ai rien à dire sur l'organisation des débats. Simplement j'ai des souvenirs de parlementaires, l'obstruction ça a existé à droite et à gauche pendant des années, avec des amendements plus idiots les uns que les autres, simplement pour empêcher le Gouvernement de porter son projet de loi. Donc le temps régulé, ça me paraît une belle idée. Sur le fond, surtout, moi, ce que je veux dire à vos auditeurs, c'est que ce que nous sommes en train en faire, c'est une étape très, très importante, sur un projet majeur, c'est-à-dire l'harmonisation progressive des politiques d'immigration légale, de lutte contre l'immigration illégale...
La mise en conformité avec les directives européennes ?
...D'asile au sein de l'Union européenne. Nous sommes membres d'un même espace, qu'on appelle l'espace Schengen, qui est un espace de libre circulation, c'est normal que nos frontières soient communes et protégées et c'est normal que nous essayons progressivement d'harmoniser nos politiques. Cette transposition, comme on dit, c'est-à-dire cette entrée en droit concret de 3 directives européennes, c'est une étape très, très importante sur la voie de l'harmonisation.
Alors c'est vrai qu'il y a beaucoup d'articles qui ont d'ores et déjà été votés, cette nuit, par exemple, contre l'avis du Gouvernement. Un amendement est passé, il a été porté par le rapporteur, T. Mariani, il prévoit que les étrangers en instance d'expulsion et les parents mineurs pourront être assignés à résidence. Est-ce que c'est une alternative à la rétention ?
L'assignation à résidence peut être une alternative à la rétention, il y a un cadre pour cela. Là, en plus il y a l'histoire du bracelet électronique. Au nom du Gouvernement, ce serait long d'expliquer, pourquoi j'ai émis un avis défavorable, l'Assemblée l'a quand même voté. On aura le temps d'en rediscuter au Sénat puis quand le texte reviendra à l'Assemblée nationale.
Alors puisqu'on parle de rétention, comment se fait-il et c'est la CIMADE qui s'en est émue, qu'il y ait de plus en plus d'enfants placés dans ces fameux centres de rétention. Je crois que ça a été multiplié par 2 en 5 ans, E. Besson ?
D'abord les chambres familiales, dans les centres de rétention administratifs ont été crées par la gauche. Par le gouvernement Jospin, et c'est une belle avancée démocratique.
Elles ne reviennent pas, effectivement, sur les conditions d'accueil, dans ces centres de rétention, mais plus sur la population, la surpopulation ?
C'est déjà très important, parce que quand on dit à l'extérieur, parfois : ah ! il peut y avoir des enfants dans des centres de rétention... D'abord jamais des enfants isolés, toujours avec leur famille, parce que la France laisse le choix aux parents. Lorsqu'ils sont placés en centre de rétention administratif, juste avant d'être reconduits dans leur pays, le choix leur est laissé d'emmener leurs enfants avec eux, dans les chambres familiales qui ont été prévus à cet effet ou de les placer à l'extérieur. La plupart du temps, les parents choisissent de rester avec les enfants. Il n'y en a pas plus. Simplement, lorsqu'on est en instance de départ, qu'est-ce que ça veut dire ? Ca veut dire que la famille a purgé comme on dit, tous ses recours. Elle est en fin de processus et il lui a été signifié par la justice, qu'elle doit être reconduite dans son pays. Donc vous avez quelques jours, où elle rassemble ses affaires, où on obtient ce qu'on appelle le laissez-passer consulaire, c'est-à-dire l'autorisation d'être reconduit dans le pays d'origine, et donc elle passe quelques jours dans des chambres qui ont été préparées à cet effet. La France se situe en Europe parmi les pays qui accueille le mieux dans les centres de rétention administrative, ce n'est pas le Clud Méditerranée, je ne vais pas vous dire l'inverse. Mais en matière de rétention, c'est la France qui est en pointe, en Europe.
Il nous reste très peu de temps, je voudrais qu'on parle d'un article qui va être évoqué, aujourd'hui, celui sur la mendicité agressive. C'est quelque chose, qui est née dans l'esprit de N. Sarkozy, il y a très longtemps, cette affaire ?
Non, non...
C'est lui qui l'a crée quand il est arrivé au ministère de l'Intérieur.
C'est quelque chose qui existe dans le Code Pénal, et qui est assez simple.
Mais pourquoi le remettre au goût du jour, aujourd'hui ?
Il n'y a pas de remise au goût du jour. Simplement dans les motifs dits d'ordre public, qui peuvent expliquer que dans un séjour de moins de 3 mois, on puisse vous demander de quitter la France, la mendicité agressive, c'est-à-dire très clairement, vous demandez à une personne âgée de l'argent, si elle refuse de vous donner de l'argent, vous la menacez. Le préfet peut considérer que quelqu'un qui a commis plusieurs actes, des actes « répétés » - l'adjectif est important - de mendicité agressive, doit être reconduit hors de France. Très franchement, je ne vois pas qui ça peut choquer !
Merci, E. Besson d'être venu ce matin sur France Info.
Merci à vous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 7 octobre 2010