Conférence de presse de Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports, sur le dépistage du cancer du sein, Paris le 7 octobre 2010.

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Circonstance : Conférence de presse de lancement de la campagne "Octobre rose" à Paris le 7 octobre 2010

Texte intégral

Monsieur le président de l'Institut national du cancer, cher Dominique Maraninchi,
Madame la directrice générale adjointe de la santé, chère Sophie Delaporte,
Mesdames, Messieurs,
« Vous aussi, mobilisez les femmes que vous aimez. »
C'est ce message clair, ce message fort, que, partout et toujours, nous devons faire entendre.
Il souligne que l'incitation au dépistage est un geste d'amour, parce que le dépistage est un geste de vie.
Je veux insister, en effet, sur cette idée si simple et pourtant méconnue par les unes, ou négligée par les autres : recourir au dépistage, c'est augmenter ses chances de vivre plus longtemps en bonne santé.
C'est donc à toutes les femmes, à celles qui ignorent cette information comme à celles qui n'y prêtent pas attention, mais aussi à leur entourage, soucieux de les préserver, que je tiens, aujourd'hui, à m'adresser.
En leur disant, d'abord, que le dépistage et le diagnostic précoce sont essentiels.
En leur expliquant, ensuite, que notre mobilisation collective, en ce mois d'octobre rose, est à la hauteur de cet enjeu d'envergure.
En leur rappelant, enfin, que cette mobilisation s'inscrit dans une stratégie globale de lutte contre le cancer, portée par le plan cancer 2009-2013.
Avec 52 500 nouveaux cas estimés, en 2010, en France, le cancer du sein se situe au 2e rang des cancers et au 1er rang des cancers féminins.
Face à de tels chiffres, face à un tel enjeu de santé publique, et alors que les possibilités de prévention primaire sont limitées, comment ne pas agir, en en appelant au dépistage ?
Car s'il est détecté à un stade précoce, le cancer du sein peut être guéri dans plus de 9 cas sur 10 !
Pour toutes les femmes concernées, c'est donc la garantie d'être prises en charge à temps et l'opportunité de moins souffrir des effets secondaires des traitements.
Nous offrons cette chance à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans. Il faut qu'elles la saisissent, en bénéficiant du programme de dépistage organisé mis en place depuis 2004.
C'est parce que je pense à elles, et à leurs proches, qu'une nouvelle fois je veux affirmer mon soutien et mon implication dans ce combat contre le cancer du sein.
Chaque année, la campagne d'Octobre rose est le symbole de notre mobilisation.
Rappelons-le : les Françaises ont un taux de survie après cancer du sein supérieur à la moyenne européenne. Pour autant, nous pouvons faire encore mieux.
Depuis deux ans, en effet, le taux de participation au dépistage organisé atteint un plateau, à hauteur de 53%, après avoir progressé de 11% en 5 ans. Malgré nos efforts, malgré la communication exemplaire de l'Institut national du cancer (INCa), que je tiens, cette année encore, à saluer, nos concitoyennes ne se font pas assez dépister.
Aussi l'INCa a-t-il choisi, cette année, d'axer sa campagne sur les freins au dépistage.
Je vous félicite de cette initiative, car il me paraît primordial de lever tous ces freins qui n'ont pas lieu d'être et de convaincre le plus grand nombre.
Manquer de temps doit-il nous empêcher de recourir à un dépistage qui nous permettra d'en gagner ?
Avoir peur du résultat signifie-t-il que nous éviterons la maladie en l'ignorant ?
De toute évidence, ces réticences cèderont dès lors que des arguments raisonnables leur seront opposés.
Si je défends aussi ardemment le recours au dépistage, c'est aussi parce que j'entends que chaque femme soit actrice de sa propre santé. En franchissant le seuil d'un cabinet de radiologie, c'est aussi son autonomie que chacune revendique. J'y vois ainsi une illustration concrète de l'opération que je lançais avant-hier : « 2011 année des patients et de leurs droits ».
Vous la savez, la lutte contre le cancer est notre priorité la plus constante.
Le plan cancer 2009-2013, annoncé il y a maintenant près d'un an par le président de la République, compte 30 mesures et 118 actions.
Afin de donner une plus grande visibilité à l'avancement de ce plan, un site Internet est mis en ligne aujourd'hui même, à l'adresse www.plan-cancer.gouv.fr. J'ai le plaisir de vous l'annoncer, et je laisse à Dominique Maraninchi le privilège de vous le présenter.
Dans cette stratégie globale, le dépistage tient naturellement une place importante.
Il s'inscrit ainsi directement dans les orientations portées par le plan, notamment : réduire les inégalités de santé ; renforcer le rôle du médecin traitant - et, dans le cas du cancer du sein, celui du gynécologue.
J'en profite pour saluer la présence de Jacques Lansac, représentant le Collège des gynécologues-obstétriciens.
La question de la qualité du dépistage est capitale. Le dépistage du cancer du sein doit être d'excellente qualité, si nous voulons, notamment, réduire les faux positifs, sources d'angoisse, et détecter même les plus petites tumeurs.
Comme cela vient d'être évoqué, nous veillons tout particulièrement à cette qualité. J'en veux pour preuve les mesures prises cet été par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) sur le retrait d'anciens appareils peu performants et l'actualisation des normes de contrôle des mammographes.
Le dépistage est maintenant ancré dans les mentalités. A nous d'en améliorer les modalités. A vous de vous faire dépister.Source http://www.sante-sports.gouv.fr, le 8 octobre 2010