Conférence de presse de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le plan de M. Salam Fayyad, Premier ministre palestinien, visant à construire les institutions et l’économie palestinienne dans les deux ans, à Jéricho le 11 octobre 2010.

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Circonstance : Voyage de Bernard Kouchner au Proche-Orient (Israël-Territoires palestiniens-Jordanie) les 10 et 11 octobre 2010 : inauguration avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad de la route Mahmoud Darwich financée par l'AFD, à Jéricho le 11 octobre 2010

Texte intégral

Q - les Palestiniens évoquent l'idée de s'adresser au Conseil de sécurité : soutenez-vous cette idée ?
R - A l'heure actuelle, nous soutenons les négociations. Il faut se parler. C'est un moment très difficile, décisif. Nous avons rencontré le Premier ministre israélien, le Président, le ministre de la Défense et la chef de l'opposition Tzipi Livni. Nous avons rencontré le Premier ministre palestinien et, cet après-midi, nous rencontrerons le Roi de Jordanie et le président Abbas.
Nous avons un mois, comme la Ligue arabe l'a décidé, pour tenter de parvenir à un consensus non seulement sur la colonisation - et ce chemin semble aujourd'hui plus ou moins bloqué -, mais aussi sur les questions du statut final. Je crois que nous réussirons, je suis optimiste. Mais ce qui est bien plus important, c'est le travail du Premier ministre, des ministres, du gouverneur et du maire, qui sont avec nous pour l'inauguration de cette route. Il s'agit surtout d'une occasion de souligner leur succès dans le développement du plan de Salam Fayyad. Il y a de l'argent qui vient de la Conférence de Paris ; de nombreux projets sont financés pour transformer et développer toute la région, c'est quelque chose de très important.
Q - Vous avez dit que vous souteniez le plan de Salam Fayyad, mais ce plan ne peut pas fonctionner avec les colonies et les colons, qu'en pensez-vous ?
R - C'est une partie du problème, nous allons essayer, les parties vont essayer de la résoudre, mais ce n'est pas le seul problème. Nous devons concentrer nos efforts sur les grandes questions, les «core issues». Je ne sais pas le temps que cela prendra, mais certainement l'année qui vient verra des décisions des deux côtés en vue de l'établissement d'un véritable Etat palestinien, viable et démocratique.
Q - Soutenez-vous l'option de s'adresser au Conseil de sécurité ?
R - Je ne la soutiens pas si cela compromet le processus actuel. Vous savez que Miguel Angel Moratinos et moi-même il y a quelque temps y avons été favorables. Mais à l'heure actuelle, nous devons redoubler nos efforts et ceux de toute la communauté internationale, en étroite liaison avec les Américains - pas contre les Américains -, avec nos amis israéliens, avec nos amis palestiniens.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 octobre 2010