Texte intégral
C. Barbier.- D. Bussereau, bonjour.
Bonjour à vous !
La grève continue, notamment à la SNCF et à la RATP, les perturbations diminuent néanmoins. Est-ce que vous jouez lusure du mouvement ?
Non, on joue la démocratie des votes. Par exemple, aujourdhui, ce matin, à la RATP, en région parisienne, il y a quasi-totalité des métros, un sur deux sur le RER B, quasi normal ailleurs ; et à la SNCF, aujourdhui, entre le TGV, les TER, les Franciliens, les décisions des uns et des autres et le service minimum, fait quil y aura un train sur deux. Voilà. Donc, ce nest pas le pourrissement, mais jaimerais bien que ça sarrête, parce que ça gêne quand même encore beaucoup de gens qui doivent prendre le train pour travailler, pour des tas de raisons personnelles ou familiales.
On voit bien quils veulent aller jusquà la manif de samedi. Des grèves la semaine prochaine, ce serait vraiment très dommageable ?
Vous savez, on voit les trains qui ne circulent pas et qui empêchent les gens de se déplacer, ce que lon ne voit pas non plus, cest les trains de fret qui ne circulent pas, donc latteinte que ça porte à notre système économique. Donc, moins longtemps ça durera, mieux la France sen portera.
Vous demandez à la SNCF, à la RATP, de dédommager les usagers ?
Eh bien, la RATP à ses systèmes, dans certains cas elle prolonge, alors, sur instruction de la région Ile-de-France, via le STIF, ses titres de transport, on verra ce quelle fait ; à la SNCF, cest à la SNCF de voir. Quand le service minimum existe, le dédommagement est moins évident, parce quon peut, à condition de ne pas toujours choisir lhoraire de son choix, on peut toujours voyager.
On vote à bulletin secret, dans beaucoup de ces assemblées locales...
Je lespère, je lespère.
Vous y voyez un signe de la part des dirigeants syndicaux, de sortir de la crise ?
Eh bien, les assemblées générales où si on ne lève pas le doigt, on est regardé comme un traître ou comme un jaune, ne sont pas des assemblées générales. Donc ça veut dire que les grands syndicats ont une certaine maîtrise républicaine de la manière dont ils gèrent les choses.
Alors, la grève, en revanche, est toujours dure dans les raffineries. A quand la pénurie dessence à la pompe ? Ce week-end, lundi, mardi ?
Non, il ny aura pas de pénurie dessence à la pompe, on...
Ce nest pas ce que disent les industriels, ils commencent à dire : attention !
Oui, mais on a fait le point avec J.-L. Borloo, avec le Premier ministre et les collaborateurs du président de la République. Nous avons ce quil faut pour au moins un mois, sans problème majeur. Voilà, ce quil faut simplement, cest que celles et ceux qui nous écoutent, naillent pas, après nous avoir écoutés, tout de suite à la pompe, remplir. On a augmenté de 50 % la consommation dessence cette semaine, uniquement par des achats de précaution. Donc, sil ny a plus dachats de précaution, on a tout ce quil faut pour tenir.
On a ce quil faut, cest-à-dire que vous vous préparez à débloquer ce que lon appelle « les stocks stratégiques ».
On a notre organisation sur laquelle je ne reviendrai pas, entre les raffineries, les dépôts et tous les stocks qui sont chez les uns, chez les autres. Je donne ce chiffre de 30 jours, parce quil est la vérité, dans un premier temps, on peut même faire mieux...
Cest un moyen de dire aux grévistes : ce nest pas la peine de vous acharner, vous ne nous aurez pas.
Je dis surtout aux grévistes, bon, quils prennent leurs responsabilités. Je dis surtout aux automobilistes, parce que ceux-là vont mécouter : « Nallez pas remplir votre réservoir ou remplir des stocks dessence si vous nen avez pas besoin ».
Haro sur S. Royal, à droite, où on lui reproche davoir appelé les jeunes à manifester, mais elle a bien dit, « manifester de façon pacifique ». Il y a un peu de mauvaise foi, on a le droit de dire aux jeunes : « Allez-y, protestez ! ».
Vous savez, je regardais lantenne de LCI hier, cétait très drôle, on voyait S. Royal dans le journal de 20h00 de TF1, dire ce quelle a dit, et en même temps, en dessous, le bandeau rouge, disant linverse. Moi, je dis une seule chose : si des parents ont des enfants qui entrent dans des violences et qui en ont des conséquences négatives, je dis à ces parents : « Si vous êtes devant la justice, mettez en cause madame Royal ».
Mais, attendez, la vous envoyez quand même sur madame Royal, les conséquences dune liberté démocratique, celle de manifester.
Quand on a été ministre délégué à lEnseignement, ce qui est son cas, monsieur Allègre sen souvient dailleurs avec plutôt de mauvais souvenirs, on ne dit pas à des enfants de sécher les cours et daller dans la rue. Ce nest pas républicain. Et en plus, quand on a été candidat à la présidence de la République, on a quand même une certaine tenue. Madame Royal na pas cette tenue.
Est-ce que le gouvernement nest pas tétanisé par le souvenir du CPE en 2006. Les syndicats + les jeunes, finalement, on vote la loi et elle nest jamais appliquée, cest ce qui pourrait arriver à cette réforme.
Vous savez, on a comme première préoccupation, le président de la République le dit en permanence, dêtre attentif à nos jeunes. Moi, jai été lycéen en 68, je sais ce que cest que, lorsquon a 16 ans et quon part dans la rue. Le devoir dun gouvernement dadultes, le devoir dun gouvernement républicain, cest dêtre attentif à ces enfants et à ces jeunes, comme le sont les parents, et tout le monde doit être raisonnable.
La droite lâche le bouclier fiscal, la ficelle est un peu grosse : on veut calmer la rue, alors on donne en pâture cette mesure symbolique, symbolique dinjustice comme disait Baroin.
Il y a débat sur le bouclier fiscal, il y a débat sur lISF, je trouve que cest un débat légitime, cest le rôle du Parlement, de la majorité au Parlement, den débattre, on verra bien ce qui ressort de ce débat. Tout le monde a compris que les choses vont évoluer.
Oui, pas question daugmenter les impôts, disait N. Sarkozy avant lété, et là, ça a évolué, on va augmenter les impôts.
Ce nest pas sûr.
Cest-à-dire ?
Cest-à-dire quil y a différents moyens de jouer sur lorganisation du budget. Je vais vous donner un exemple : le budget qui est le mien, comme tous les budgets sont en diminution, quand lÉtat diminue ses frais de fonctionnement, on fait moins appel à limpôt.
Ryanair, quitte Marseille...
Dommage !
La faute aux syndicats irresponsables, dit J.-C. Gaudin. cest votre sentiment aussi ?
Eh bien ce qui mennuie, cest Marseille. Marseille est en train de souffrir parce que son port est pris en otage, on est en train de faire - pardonnez-moi lexpression - crever le port de Marseille, par des mouvements de grève qui perdurent, alors que dans les autres ports français, les choses sont à peu près normales. Et on rajoute en plus cet inconvénient de Ryanair, je trouve que le patron de Ryanair aurait pu prendre une autre décision. Dabord se mettre en adéquation avec la loi, ça ne fait de mal à personne, cest ce que font les compagnies françaises. Deuxièmement, je trouve que cest beaucoup pour Marseille et ça mattriste.
Mauvaise nouvelle aussi pour Alstom qui na pas vu ses trains retenus par Eurostar. Est-il vrai que vous saviez depuis le printemps, que Siemens allait remporter ce marché et que votre stupéfaction récente était un peu feinte ?
Non, on dit depuis le début aux dirigeants Deurotunnel, qui gèrent le tunnel et dEurostar, qui lexploite, enfin, qui fait circuler les trains entre Paris et Londres, Bruxelles et Londres, que les matériels autres que les matériels Alstom actuels, ne peuvent pas passer. Donc, la décision qua prise Eurostar est nulle et non avenue.
Donc vous allez faire revenir Eurostar sur cette décision, ça sera des trains Alstom.
Ce nest pas une question de trains Alstom ou autres trains, il y a des règles de sécurité, des règles de longueur des rames, des règles de sécabilité des rames, des règles dévacuation, des règles de motorisation. Le choix qui a été fait par Eurostar ne respecte pas ces règles, donc il nest pas bon.
Il y a eu bataille entre le Gouvernement et le Parlement sur le permis à points et les délais de récupération des points perdus. Alors, vous allez quitter votre poste, mais, est-ce que les automobilistes peuvent avoir lespoir quand même quil sera plus rapide de récupérer des points ?
Vous savez, 16 000 morts il y a 30 ans. Le Président Chirac décide au début de son premier septennat, den faire une cause nationale, on passe de 8 000 à 4 000 et là on va, cest la volonté du président de la République, vers 3 000. Donc ça veut dire : ne pas baisser la garde. Simplement, le Gouvernement proposera ou acceptera un amendement, disant que ceux qui ont perdu des points, peuvent en regagner un automatiquement chaque année, sils ne commettent pas dinfraction. Ça sera la possible amélioration...
Pas plus.
Mais... Il est hors de question. Regardez, on a encore baissé de 7 % le nombre daccidents mortels au mois de septembre. Ça veut donc dire que lon est en train de gagner la bataille de la Sécurité routière et quil ne faut absolument pas baisser la garde et rester... il faut que nous restions sérieux dans cette affaire.
Alors, vous allez quitter le gouvernement, de votre plein gré. Vous navez plus rien à perdre. Qui a votre préférence pour Matignon, qui faut-il pour la France ? Borloo, Alliot-Marie, Baroin, Le Maire, Chatel ?
Écoutez, je trouve tous ces gens-là formidables. Fillon est un Premier ministre qui a parfaitement réussi, qui honore la fonction de Premier ministre. Moi, je travaille avec Borloo, donc jai une grande affection pour lui. Voilà, ils sont tous excellents. Vous savez, en réalité, ce que les Français vont regarder, cest le comportement du président de la République dici 2012. Est-ce quil sera ou non candidat ? Pour ma part, je le souhaite. Je ne pense pas que le choix du Premier ministre jouera un rôle essentiel dans la préparation de lélection présidentielle de 2012. Cest N. Sarkozy, sil le décide, qui sera devant les Français. D. de Villepin, lui, sera candidat, il la dit hier sur LCI, à mots à peine couverts. Pas dalternative, il se présentera, il dit même : « Jai plus de soutiens aujourdhui que N. Sarkozy ». Cest vrai ? Jai été son ministre, donc je ne dirai aucun mal de D. de Villepin, jai été son ministre pendant deux ans et demi. Je ne trouve pas toujours que ses propos, voilà, font...
Vous lappelez à se ranger derrière Sarkozy, un seul candidat à droite ?
Non, mais je trouve que quand on est dans la majorité, ce qui est le cas de D. de Villepin - il a encore sa carte à lUMP - il y a des propos quil faut mieux ne pas tenir. Mais je le respecte, cest un homme dÉtat, et je le respecte.
D. Bussereau, merci, bonne journée !
Merci à vous !
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 18 octobre 2010
Bonjour à vous !
La grève continue, notamment à la SNCF et à la RATP, les perturbations diminuent néanmoins. Est-ce que vous jouez lusure du mouvement ?
Non, on joue la démocratie des votes. Par exemple, aujourdhui, ce matin, à la RATP, en région parisienne, il y a quasi-totalité des métros, un sur deux sur le RER B, quasi normal ailleurs ; et à la SNCF, aujourdhui, entre le TGV, les TER, les Franciliens, les décisions des uns et des autres et le service minimum, fait quil y aura un train sur deux. Voilà. Donc, ce nest pas le pourrissement, mais jaimerais bien que ça sarrête, parce que ça gêne quand même encore beaucoup de gens qui doivent prendre le train pour travailler, pour des tas de raisons personnelles ou familiales.
On voit bien quils veulent aller jusquà la manif de samedi. Des grèves la semaine prochaine, ce serait vraiment très dommageable ?
Vous savez, on voit les trains qui ne circulent pas et qui empêchent les gens de se déplacer, ce que lon ne voit pas non plus, cest les trains de fret qui ne circulent pas, donc latteinte que ça porte à notre système économique. Donc, moins longtemps ça durera, mieux la France sen portera.
Vous demandez à la SNCF, à la RATP, de dédommager les usagers ?
Eh bien, la RATP à ses systèmes, dans certains cas elle prolonge, alors, sur instruction de la région Ile-de-France, via le STIF, ses titres de transport, on verra ce quelle fait ; à la SNCF, cest à la SNCF de voir. Quand le service minimum existe, le dédommagement est moins évident, parce quon peut, à condition de ne pas toujours choisir lhoraire de son choix, on peut toujours voyager.
On vote à bulletin secret, dans beaucoup de ces assemblées locales...
Je lespère, je lespère.
Vous y voyez un signe de la part des dirigeants syndicaux, de sortir de la crise ?
Eh bien, les assemblées générales où si on ne lève pas le doigt, on est regardé comme un traître ou comme un jaune, ne sont pas des assemblées générales. Donc ça veut dire que les grands syndicats ont une certaine maîtrise républicaine de la manière dont ils gèrent les choses.
Alors, la grève, en revanche, est toujours dure dans les raffineries. A quand la pénurie dessence à la pompe ? Ce week-end, lundi, mardi ?
Non, il ny aura pas de pénurie dessence à la pompe, on...
Ce nest pas ce que disent les industriels, ils commencent à dire : attention !
Oui, mais on a fait le point avec J.-L. Borloo, avec le Premier ministre et les collaborateurs du président de la République. Nous avons ce quil faut pour au moins un mois, sans problème majeur. Voilà, ce quil faut simplement, cest que celles et ceux qui nous écoutent, naillent pas, après nous avoir écoutés, tout de suite à la pompe, remplir. On a augmenté de 50 % la consommation dessence cette semaine, uniquement par des achats de précaution. Donc, sil ny a plus dachats de précaution, on a tout ce quil faut pour tenir.
On a ce quil faut, cest-à-dire que vous vous préparez à débloquer ce que lon appelle « les stocks stratégiques ».
On a notre organisation sur laquelle je ne reviendrai pas, entre les raffineries, les dépôts et tous les stocks qui sont chez les uns, chez les autres. Je donne ce chiffre de 30 jours, parce quil est la vérité, dans un premier temps, on peut même faire mieux...
Cest un moyen de dire aux grévistes : ce nest pas la peine de vous acharner, vous ne nous aurez pas.
Je dis surtout aux grévistes, bon, quils prennent leurs responsabilités. Je dis surtout aux automobilistes, parce que ceux-là vont mécouter : « Nallez pas remplir votre réservoir ou remplir des stocks dessence si vous nen avez pas besoin ».
Haro sur S. Royal, à droite, où on lui reproche davoir appelé les jeunes à manifester, mais elle a bien dit, « manifester de façon pacifique ». Il y a un peu de mauvaise foi, on a le droit de dire aux jeunes : « Allez-y, protestez ! ».
Vous savez, je regardais lantenne de LCI hier, cétait très drôle, on voyait S. Royal dans le journal de 20h00 de TF1, dire ce quelle a dit, et en même temps, en dessous, le bandeau rouge, disant linverse. Moi, je dis une seule chose : si des parents ont des enfants qui entrent dans des violences et qui en ont des conséquences négatives, je dis à ces parents : « Si vous êtes devant la justice, mettez en cause madame Royal ».
Mais, attendez, la vous envoyez quand même sur madame Royal, les conséquences dune liberté démocratique, celle de manifester.
Quand on a été ministre délégué à lEnseignement, ce qui est son cas, monsieur Allègre sen souvient dailleurs avec plutôt de mauvais souvenirs, on ne dit pas à des enfants de sécher les cours et daller dans la rue. Ce nest pas républicain. Et en plus, quand on a été candidat à la présidence de la République, on a quand même une certaine tenue. Madame Royal na pas cette tenue.
Est-ce que le gouvernement nest pas tétanisé par le souvenir du CPE en 2006. Les syndicats + les jeunes, finalement, on vote la loi et elle nest jamais appliquée, cest ce qui pourrait arriver à cette réforme.
Vous savez, on a comme première préoccupation, le président de la République le dit en permanence, dêtre attentif à nos jeunes. Moi, jai été lycéen en 68, je sais ce que cest que, lorsquon a 16 ans et quon part dans la rue. Le devoir dun gouvernement dadultes, le devoir dun gouvernement républicain, cest dêtre attentif à ces enfants et à ces jeunes, comme le sont les parents, et tout le monde doit être raisonnable.
La droite lâche le bouclier fiscal, la ficelle est un peu grosse : on veut calmer la rue, alors on donne en pâture cette mesure symbolique, symbolique dinjustice comme disait Baroin.
Il y a débat sur le bouclier fiscal, il y a débat sur lISF, je trouve que cest un débat légitime, cest le rôle du Parlement, de la majorité au Parlement, den débattre, on verra bien ce qui ressort de ce débat. Tout le monde a compris que les choses vont évoluer.
Oui, pas question daugmenter les impôts, disait N. Sarkozy avant lété, et là, ça a évolué, on va augmenter les impôts.
Ce nest pas sûr.
Cest-à-dire ?
Cest-à-dire quil y a différents moyens de jouer sur lorganisation du budget. Je vais vous donner un exemple : le budget qui est le mien, comme tous les budgets sont en diminution, quand lÉtat diminue ses frais de fonctionnement, on fait moins appel à limpôt.
Ryanair, quitte Marseille...
Dommage !
La faute aux syndicats irresponsables, dit J.-C. Gaudin. cest votre sentiment aussi ?
Eh bien ce qui mennuie, cest Marseille. Marseille est en train de souffrir parce que son port est pris en otage, on est en train de faire - pardonnez-moi lexpression - crever le port de Marseille, par des mouvements de grève qui perdurent, alors que dans les autres ports français, les choses sont à peu près normales. Et on rajoute en plus cet inconvénient de Ryanair, je trouve que le patron de Ryanair aurait pu prendre une autre décision. Dabord se mettre en adéquation avec la loi, ça ne fait de mal à personne, cest ce que font les compagnies françaises. Deuxièmement, je trouve que cest beaucoup pour Marseille et ça mattriste.
Mauvaise nouvelle aussi pour Alstom qui na pas vu ses trains retenus par Eurostar. Est-il vrai que vous saviez depuis le printemps, que Siemens allait remporter ce marché et que votre stupéfaction récente était un peu feinte ?
Non, on dit depuis le début aux dirigeants Deurotunnel, qui gèrent le tunnel et dEurostar, qui lexploite, enfin, qui fait circuler les trains entre Paris et Londres, Bruxelles et Londres, que les matériels autres que les matériels Alstom actuels, ne peuvent pas passer. Donc, la décision qua prise Eurostar est nulle et non avenue.
Donc vous allez faire revenir Eurostar sur cette décision, ça sera des trains Alstom.
Ce nest pas une question de trains Alstom ou autres trains, il y a des règles de sécurité, des règles de longueur des rames, des règles de sécabilité des rames, des règles dévacuation, des règles de motorisation. Le choix qui a été fait par Eurostar ne respecte pas ces règles, donc il nest pas bon.
Il y a eu bataille entre le Gouvernement et le Parlement sur le permis à points et les délais de récupération des points perdus. Alors, vous allez quitter votre poste, mais, est-ce que les automobilistes peuvent avoir lespoir quand même quil sera plus rapide de récupérer des points ?
Vous savez, 16 000 morts il y a 30 ans. Le Président Chirac décide au début de son premier septennat, den faire une cause nationale, on passe de 8 000 à 4 000 et là on va, cest la volonté du président de la République, vers 3 000. Donc ça veut dire : ne pas baisser la garde. Simplement, le Gouvernement proposera ou acceptera un amendement, disant que ceux qui ont perdu des points, peuvent en regagner un automatiquement chaque année, sils ne commettent pas dinfraction. Ça sera la possible amélioration...
Pas plus.
Mais... Il est hors de question. Regardez, on a encore baissé de 7 % le nombre daccidents mortels au mois de septembre. Ça veut donc dire que lon est en train de gagner la bataille de la Sécurité routière et quil ne faut absolument pas baisser la garde et rester... il faut que nous restions sérieux dans cette affaire.
Alors, vous allez quitter le gouvernement, de votre plein gré. Vous navez plus rien à perdre. Qui a votre préférence pour Matignon, qui faut-il pour la France ? Borloo, Alliot-Marie, Baroin, Le Maire, Chatel ?
Écoutez, je trouve tous ces gens-là formidables. Fillon est un Premier ministre qui a parfaitement réussi, qui honore la fonction de Premier ministre. Moi, je travaille avec Borloo, donc jai une grande affection pour lui. Voilà, ils sont tous excellents. Vous savez, en réalité, ce que les Français vont regarder, cest le comportement du président de la République dici 2012. Est-ce quil sera ou non candidat ? Pour ma part, je le souhaite. Je ne pense pas que le choix du Premier ministre jouera un rôle essentiel dans la préparation de lélection présidentielle de 2012. Cest N. Sarkozy, sil le décide, qui sera devant les Français. D. de Villepin, lui, sera candidat, il la dit hier sur LCI, à mots à peine couverts. Pas dalternative, il se présentera, il dit même : « Jai plus de soutiens aujourdhui que N. Sarkozy ». Cest vrai ? Jai été son ministre, donc je ne dirai aucun mal de D. de Villepin, jai été son ministre pendant deux ans et demi. Je ne trouve pas toujours que ses propos, voilà, font...
Vous lappelez à se ranger derrière Sarkozy, un seul candidat à droite ?
Non, mais je trouve que quand on est dans la majorité, ce qui est le cas de D. de Villepin - il a encore sa carte à lUMP - il y a des propos quil faut mieux ne pas tenir. Mais je le respecte, cest un homme dÉtat, et je le respecte.
D. Bussereau, merci, bonne journée !
Merci à vous !
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 18 octobre 2010