Texte intégral
Chers amis, l'heure de la synthèse arrive pour notre Conseil National qui réunit les Présidents des 100 fédérations de notre mouvement, 100 départements français, et je voudrais après avoir salué la presse vous saluer les uns et les autres parce que vous êtes au fond, tous, cet après-midi des rescapés de la SNCF, vous avez réussi à venir malgré la grève et je voulais vous féliciter et vous remercier de votre assiduité parce que beaucoup d'entre vous, vont devoir repartir en voiture jusqu'au fin fond de la France, au sud de la France, cela veut dire être parti dans la nuit et repartir dans la nuit, deux nuits blanches pour le Mouvement Pour la France, c'est un signe d'attachement, de fidélité et de courage que je voudrais saluer avec mon admiration.
Le Mouvement Pour la France s'est installé peu à peu dans la vie politique française, comme un Mouvement qui anticipe certaines évolutions.
Quand on regarde aujourd'hui les phénomènes qui encombrent l'actualité, nous constatons qu'ils ont été souvent mis en exergue pour la première fois par des gens de chez nous. Ceux qui ont les premiers mis le doigt sur le phénomène de la corruption en 1991 au moment de l'affaire URBA, c'est nous ; on était d'ailleurs loin du compte.
Ceux qui les premiers ont évoqué l'immense problème des farines animales ? C'est Georges BERTHU et Dominique SOUCHET au Parlement Européen et Jimmy GOLDSMITH dans son livre Le Piège.
Et on pourrait multiplier les exemples, je lisais hier soir un brillant topo d'un brillant intellectuel français qui disait : " il faut peut-être penser à l'idée de l'Etat et de la frontière ". Il pensait à la fièvre aphteuse, au problème de la vache folle, au problème du commerce des marchandises, au problème de la lutte contre la drogue et il pensait aussi à toutes sortes de problèmes que nous allons connaître à l'avenir, avec le franchissement des frontières, le problème des boat people etc..
Aujourd'hui on ne peut plus mettre le pied dans un aéroport sans avoir à le tremper dans un pédiluve et on est en train de rétablir en France les douanes volantes tout simplement parce que l'on a supprimé les postes fixes.
Je ne suis pas en train de faire un éloge de la frontière, je dis simplement que lorsque l'on nous disait qu'il était absurde de supprimer les frontières parce qu'elles sont aussi des outils de protection et pas simplement des séparations entre les hommes et entre les nations, nous avions raison, et on commence à le dire aujourd'hui, à droite, à gauche, au centre et ailleurs.
En d'autres termes, une des vocations du Mouvement Pour la France, c'est de défendre des valeurs auxquelles nous croyons et aussi d'anticiper les évolutions qui ne manquent pas ensuite de se produire.
On n'a pas toujours raison quand on a raison trop tôt mais cela finit par se savoir, cela finit par se sentir, et c'est la raison pour laquelle je voudrais d'abord vous dire ma fierté d'être à la tête d'un Mouvement qui, intellectuellement, est un mouvement libre et qui pense avant les autres. Et ce matin Jean-Louis Millet, le nouveau maire de Saint-Claude que je félicite au passage, disait : " n'ayons pas peur sur l'euro de dire ce que nous avons à dire même si cela ne paraît pas dans l'actualité, vous allez voir que peut-être qu'en février et mars, il n'y aura plus personne pour l'euro ". Donc n'ayons pas peur d'être en avance, c'est notre rôle.
Mais nous sommes aussi, et je voudrais souligner ce point d'entrée une vraie relève. A partir de 2002, c'est-à-dire après les échéances que nous allons évoquer tout à l'heure, on va assister à deux phénomènes : le premier c'est la fin d'une génération, même si la politique est un sport de vieux et qu'à 52 ans c'est 18 ans au football, eh bien il y a toute une génération qui va s'en aller, qui va partir.
Et deuxième phénomène, plus important encore et dont on voit les prémices, c'est l'affaiblissement des partis classiques.
Alors je ne sais pas si c'est vrai à gauche, mais en tout cas c'est vrai à droite et à cet égard alternance 2002 c'est un signe, c'est le signe qu'en réalité à droite, au plus haut niveau, beaucoup de gens croient que les partis, même alliés, même additionnés, ne sont plus capables à eux seuls de faire gagner la droite parce qu'ils sont le plus souvent disqualifiés moralement et parce qu'ils sont épuisés intellectuellement.
Donc ils cherchent autre chose et alternance 2002, à cet égard c'est un lapsus linguae, c'est en psychanalyse un acte qui montre qu'en réalité, les partis classiques sont à remiser au grenier ; ils cherchent à créer une autre constellation militante, ils n'ont pas de chance d'y réussir tout simplement parce que pour avoir des militants il faut avoir des idées.
Les militants suivent par habitude, fidélité et loyauté, mais ils finissent toujours par décrocher quand il n'y a pas d'idées.
Nous assistons aujourd'hui en France, comme le disait le Sénateur SELLIER, à une incontestable dégradation de l'esprit public qui explique d'ailleurs l'indifférence et souvent l'abstention, d'échéance en échéance. Le dernier septennat qui se terminera dans un an a connu une désintégration des institutions et des cadres de transmission.
Il y a une sorte de dilution des repères, et d'un certain nombre de valeurs qui ne facilitent pas évidemment le débat politique dans la mesure où chacun cherche à courir après la modernité et croit que la modernité c'est cette dilution, cette désintégration, cette dissolution.
La Gauche qui nous gouverne est responsable de cette désintégration progressive, de cette dissolution. Ce que l'on peut regretter c'est que nous ne soyons pas assez nombreux, assez forts pour stopper cette dérive, mais c'est bien là le charisme du Mouvement Pour la France, notre vocation.
Je vous propose dans la suite de mon propos, d'abord de tirer les leçons des élections municipales, ensuite d'aborder l'échéance des élections législatives et enfin de terminer avec l'élection présidentielle.
D'abord, pour les élections municipales, on a parlé d'une vague bleue, en réalité tout le monde croyait tellement que ce serait une vague rose que c'est devenu une vague bleue. Les choses sont sans doute plus nuancées mais on peut dire quand même que c'est une victoire de la Droite que certains appellent la Droite plurielle.
Je dirais que c'est une victoire du bon sens sur le socialisme, une victoire du bon sens populaire, le bon sens populaire c'est la liberté et la sécurité, c'est cela que l'on a entendu partout.
Et quand je dis le bon sens populaire c'est parce que j'ai en mémoire comme chacun d'entre vous les commentaires de tous les observateurs sur les milieux populaires qui ont déserté les urnes et qui n'ont pas voté pour la Gauche, c'est cela qui est un phénomène intéressant et peut-être durable.
Les questions de sécurité sont aujourd'hui devenues essentielles et j'y reviendrai dans mon propos.
Les gens, en France aujourd'hui, qu'ils soient de Droite ou de Gauche tiennent pour acquis que pour les socialistes, la victime est un peu coupable, coupable de la société et que le coupable est un peu victime de la société, d'où le laxisme dans lequel nous sommes aujourd'hui plongés dans nos villes, dans nos campagnes, dans nos banlieues, à l'école, dans la rue, la violence est admise, les socialistes, la politique socialiste est en quelque sorte fondée sur l'excuse absolutoire et de toutes les villes est monté le même cri " assez, nous voulons être protégés, assez de laxisme ".
La liberté, la sécurité, les classes populaires ont lâché la Gauche parce qu'elles ne veulent plus être les vaches à lait fiscales d'un État qui ne fait rien pour elles, rien pour les protéger et qui coûte de plus en plus cher.
J'ai dit une victoire du bon sens populaire, la liberté, la sécurité sur le dogmatisme. En effet ce qui apparaît de plus en plus clairement et c'est la raison pour laquelle je pense que Monsieur JOSPIN est usé aujourd'hui, c'est que les socialistes sont des dogmatiques qui entendent imposer à la société tout entière un univers de contraintes guidés par l'idéologie.
Ils entendent imposer les 35 heures plutôt que la hausse des salaires - vous travaillerez 35 heures - cela me rappelle une phrase d'un Ministre de la troisième République, Ministre de l'Instruction Publique, Monsieur FRONTANE, je crois qu'il disait : " il est 15 h 00 à ma montre, tous les élèves de France font une version latine ".
La société ne peut plus marcher comme cela. Ils imposent leur conception de la société, de la famille, avec le PACS, ils imposent leur conception du service public, la grève prise d'otages, effectifs pléthoriques, comme si c'était la grandeur du service public de ne pas récompenser les gens au mérite, ils imposent, regardez jusqu'à la conception, à leur conception du mérite scolaire, et à cet égard l'exemple cité par Jacques BOURDU des Grandes Écoles est très intéressant parce qu'il est symptomatique, ils veulent démolir les grandes écoles en substituant au concours qui est le critère même du mérite en démocratie, l'admission sur titre, c'est-à-dire la tête du client, c'est ce que l'on appelle d'ailleurs aux États-Unis la discrimination positive.
C'est-à-dire que l'on ne rentrera plus dans une grande école en raison de ses mérites, et à partir d'un principe anonyme de l'égalité parfaite des citoyens devant la Loi et donc devant le concours. Il vaut mieux pour entrer à Sciences Po, avoir sa carte du PS que sa licence.
C'est une insulte à l'intelligence, au mérite, au travail, au principe d'égalité, mais c'est aussi une insulte aux jeunes des banlieues parce que cela consiste à leur dire : vous n'êtes pas assez intelligent pour rentrer à Sciences Po tout seuls, donc on va faire un quota pour vous, c'est le contraire de tous les principes de la République Française et notamment de son unité.
Donc le dogmatisme socialiste finit par se voir, par se sentir et ça craque de partout et les élections municipales ont été un message de bon sens : pas de dogmatisme.
Victoire donc du bon sens, victoire aussi du terrain sur les appareils, et c'est d'ailleurs très intéressant pour nous et je le dis à destination de la presse.
Pendant les élections municipales, je me suis tu, je suis resté en Vendée et on a dit à vous, Présidents de Fédération, vous discutez avec l'opposition, quand ce n'est pas possible vous faites vos listes, puis quand c'est possible vous allez sur des listes d'union. Cela a été incroyable ce qui s'est passé, on a été tellement discret que cela ne s'est pas su, mais où qu'on aille, dans beaucoup de villes, notamment les villes moyennes, que ce soit Chartres, Orléans, Nancy, etc.. moyennes ou grandes, on a eu des maires adjoints, et ce n'est pas nous qui les avons demandés, ce sont les responsables des partis politiques qui sont venus vous voir et c'est curieux ce décalage entre les appareils qui cherchent à s'entendre à trois, entre eux, et le terrain où c'est la grande victoire des divers Droite, et si la Droite a battu la Gauche dans beaucoup de villes c'est parce qu'elle a été fondée sur le concept de Droite plurielle, chacun respectant l'autre.
Je dirai même les choses autrement : qu'est-ce que l'on constate ? Au niveau local il y a des ambitions, elles existent, elles sont légitimes, au service d'un projet, projet pour une ville, projet pour un département, projet, mais plus fort que les ambitions, projet qui canalise les ambitions.
Qu'avons nous au niveau national ? L'inverse ou plutôt on a des ambitions mais sans projet et d'ailleurs souvent sans différence de projet. Entre plusieurs candidats à l'élection présidentielle il est aujourd'hui difficile de faire la différence.
Donc, victoire du terrain sur les appareils, rejet à travers cette victoire de la politique politicienne à travers ses symboles, les grands vainqueurs annoncés sont devenus les grands battus.
Des gens d'ailleurs comme Philippe SÉGUIN, comme Jack LANG, comme Élisabeth GUIGOU qui en fait lorsqu'on les écoutait, considéraient que ceci leur était dû, or en politique les élections municipales ont démontré qu'il n'y a pas de place gratuite pour les éléphants, qu'il n'y a pas de siège réservé, que rien n'est dû, ce poste, ce siège, cette ville, elle ne me revient pas.
La politique politicienne en a pris un sacré coup et pourtant on la retrouve avec des méthodes qui sont toujours les mêmes c'est-à-dire le travestissement des arrière-pensées.
Il y a deux exemples dans l'actualité : l'inversion du calendrier et Alternance 2002.
Inversion du calendrier, l'arrière-pensée c'est quoi ? Monsieur JOSPIN pense qu'il sera plus facilement élu en inversant le calendrier.
Mais comme il ne le dit pas, il explique que c'est une conception gaulliste, gaullienne, il faut revenir à un vrai calendrier normal, etc
Alternance 2002, c'est un jeu d'appareils, Jacques CHIRAC pense ainsi qu'il pourra plus facilement marginaliser les candidatures périphériques.
L'inversion du calendrier c'est exactement ce que les français rejettent, ils se foutent du calendrier, ce n'est pas la question, ils sont très loin de tout cela, mais l'idée qu'on manipule les institutions dans un sens ou dans un autre pour sa convenance personnelle, dissolution de convenance, inversion de convenance, c'est la fin des institutions.
Je note d'ailleurs qu'en dehors de 1914 et de 1940, on n'a jamais vu une Assemblée délibérante, prolonger elle-même ses propres pouvoirs et des députés prolonger eux-mêmes leurs propres émoluments.
Bref, une vague bleue et dans cette vague bleue une bonne moisson pour le MPF, 800 conseillers municipaux, dont 100 conseillers municipaux dans les grandes villes, 80 maires et une cinquantaine de maires-adjoints, je parle là des villes grandes ou moyennes. Ce qui est important pour la suite évidemment et pour les combats que nous allons mener, c'est l'ancrage du Mouvement Pour la France qui se fait progressivement. Par rapport à 1995 évidemment, avec des chiffres bien meilleurs.
Nous sommes maintenant implantés localement, et nous avons tous nos Présidents de Fédération ou quasiment qui sont conseillers municipaux, maires-adjoints ou maires.
Je voudrais d'ailleurs saluer tout particulièrement l'un d'entre nous, qui a eu un combat très difficile contre une mairie communiste et qui l'a emporté en fédérant autour de lui toute la Droite Plurielle sur place : le maire de Saint-Claude, Jean-Louis MILLET.
Alors, deux échéances en face de nous dans l'année qui vient, les législatives et la présidentielle.
Pour ce qui concerne les élections législatives, nous aurons 250 candidats, peut-être plus mais certainement pas moins.
Ces candidats auront trois caractéristiques : la première ce sont des gens neufs, je redis ce que je vous disais ce matin à savoir qu'avec la parité de toute façon il y aura énormément de têtes nouvelles dans la vie politique française en 2002, puisque tous les partis vont devoir mettre dans les circonscriptions un candidat sur deux de sexe différent, et donc dans beaucoup, beaucoup de circonscriptions, vous aurez une femme inconnue contre une femme inconnue, il n'y aura que l'étiquette qui changera, mais elles seront toutes les deux aussi inconnues l'une que l'autre.
Or, il faut savoir qu'aux élections législatives, l'ancrage local, la notoriété compte pour beaucoup, pour la moitié souvent, donc c'est pour nous une chance d'avoir des candidats neufs au moment où il semble bien, les élections municipales l'ont montré, les français veulent du neuf. Donc, première caractéristique des gens neufs.
Deuxième caractéristique, des gens propres, et je vous redis notre fierté d'être un parti pauvre mais propre et les gens qui viennent à nous sont des gens qui sont attirés par ce premier critère, la probité et qui défendent cette conception de la vie publique, toutes choses égales par ailleurs.
Et puis troisièmement, ce sont des gens qui dès le départ, croient à la nécessité d'une rupture avec le socialisme et la cohabitation euro fédéraliste.
Une vraie rupture, cela veut dire qu'ils vont se battre sur un programme que je résumerai en quatre propositions : les quatre coins du carré de la confiance.
Premier coin du carré de la confiance : l'honnêteté. Les candidats qui seront investis dès lundi lorsque le comité des investitures aura sorti les premiers noms, les candidats du Mouvement pour la France défendront la proposition de Loi que j'ai moi-même déposée à l'Assemblée et qui n'a pas eu aujourd'hui un très grand succès : tout homme politique condamné pour corruption est inéligible à vie.
Deuxième coin du carré de la confiance : la sécurité. C'est-à-dire pour nous la tolérance zéro qui est une philosophie simple, on ne laisse rien passer.
Premier tag, première sanction. Premier carreau cassé, première punition, on sanctionne, on prévient, on forme, on éduque, et on sanctionne.
On ne laisse pas les mots dériver, un vol de voiture ce n'est pas, Monsieur JOSPIN, une incivilité.
On ne laisse pas les jeunes confondre la drogue et le tabac, pardon Monsieur le Docteur KOUCHNER.
Et s'il faut mettre en prison, on met en prison. Alexandre VARAUT me disait ce matin qu'il a eu connaissance d'un chiffre tout à fait extraordinaire qui semble bien se confirmer statistiquement, après un doublement de 75 à 95, la population carcérale, 51 000 personnes, baisse de 2 % chaque année. Le parallèle avec la montée de la délinquance et les protestations sécuritaires des gouvernements successifs est saisissant.
Donc on ne laisse pas pérorer sur la libération de Patrick HENRY en plein procès de Guy GEORGES, et je dirai on ne laisse pas s'introduire la confusion entre le nécessaire pardon, sinon il n'y a plus de société, et la nécessaire protection, sinon il n'y a plus de société. Seulement voilà c'est la victime qui peut pardonner et la société, c'est-à-dire la puissance publique, c'est-à-dire la justice et la police pour peu qu'on leur donne les moyens, elles sont là pour protéger, à condition naturellement de ne pas être désarmées juridiquement et concrètement. Honnêteté, sécurité.
Troisième coin du carré de la confiance : la souveraineté. Et là nous entendons que la liberté de choix des français soit respectée, c'est la raison pour laquelle nous avons relancé ce matin dans une publicité et avec un appel au Président de la République, notre campagne sur la nécessité de consulter les français avant la disparition du franc.
Je le dis et je le redirai, préparons-nous à ce que va être le choc traumatique de la disparition, du retrait de la circulation des pièces et des billets comme cela a été dit successivement par Georges BERTHU et Dominique SOUCHET nos députés européens.
Il est bien évident qu'à partir du 1er janvier prochain, pour la première fois, l'Europe va devenir concrète pour les gens. Elle a commencé à le devenir quand on a découvert la corruption de la Commission, elle a continué à le devenir avec l'affaire de la vache folle, mais là, avec l'Euro qui touchera concrètement les gens, l'ambiance dans laquelle les élections législatives vont se dérouler sera peut être une atmosphère de grand malaise. En tout cas il faut nous y préparer.
Et ceux qui seront entendus à ce moment là seront ceux qui auront depuis longtemps pris une position claire, nette, une position de principe.
Quatrième coin du carré de la confiance, naturellement, la liberté. La liberté cela veut dire pour nous, liberté de l'école, liberté des famillesliberté de l'entreprise et dans la liberté d'entreprise, il faut entendre la liberté des salariés de l'entreprise. Dès qu'on parle de la liberté de l'entreprise, on est soupçonné, à droite, de défendre Danone, je voudrais dire qu'on ne trouvera pas ici un seul défenseur de Danone et de Marks and Spencer.
Non les défenseurs de Danone sont ceux qui à droite et à gauche ont accepté une forme de capitalisme mondialiste qui se moque des racines, des pays, des états et des hommes. Nous avons toujours considéré au Mouvement pour la France que si la mondialisation était inévitable, elle devait être domestiquée et que l'organisation mondiale du commerce était une organisation commerciale du monde. Nous avons été parmi les premiers à droite, comme d'autres l'ont fait à gauche, pour dénoncer cette conception de la mondialisation d'un capitalisme livré aux Bourses et aux rois de la Finance, donc nous ne sommes pas suspects lorsque nous parlons de la liberté de l'Entreprise de vouloir cette liberté au profit de ceux qui commandent et au détriment de ceux qui travaillent. C'est au nom de ceux qui travaillent que nous souhaitons affirmer aujourd'hui encore dans l'actualité cette liberté, la liberté de l'entreprise et puis la liberté du citoyen tout court.
Le droit de grève est protégé par la constitution mais le droit de grève ne sera jamais le droit de prise d'otages et ce qui se passe en ce moment à la SNCF est tout à fait révoltant. La SNCF c'est un mensonge éhonté des socialistes : dire qu'elle gagne de l'argent, alors que la SNCF coûte très cher aux contribuables !
75 milliards de subventions par an, c'est-à-dire que ça coûte aux contribuables un crédit lyonnais tous les deux ans, deux fois le budget de la justice par an, il y a 175 000 agents, vous faites le calcul, c'est une subvention de 400 000 F par an de chaque contribuable par agent qui dit mieux. Autre mensonge, la SNCF joue le rôle d'un service public, non, ce n'est plus un service public, c'est un service privé au service d'intérêts catégoriels et de la surenchère syndicale et là je vous demande d'avoir une pensée pour les nombreux cheminots qui eux, ne sont pas grévistes et qui sont pris en otages par 400 agents de conduite sur 175 000, ça fait peu et qui bloquent tout. 1 % de salariés en France, 40 % des heures de grève, voilà la SNCF aujourd'hui, c'est un incroyable bastion. Ensuite, je dois à la vérité de dire que les cheminots ne sont pas des gens défavorisés et que donc cette grève est illégitime.
Un conducteur de train débute à 14 000 F, salaire brut, salaire de début et 23 000 F salaire de fin, c'est-à-dire qu'il est mieux payé qu'un professeur agrégé, il travaille 25 heures par semaine, il a une retraite à 50 ans quand il est conducteur et 55 ans pour les autres, avec 80 à 100 % du dernier salaire, alors vous faites la comparaison, cheminots/routiers, un routier travaille deux fois plus et il est payé deux fois moins. Un cheminot a 12 semaines de congés payés, un routier 5 semaines.
On prenait récemment l'Eurostar pour aller voir nos amis conservateurs avec Georges BERTHU, c'est amusant, quand vous êtes à l'aller Paris-Londres, le conducteur qui vous conduit c'est un français, il a une retraite à 50 ans. Quand vous faites le retour, Londres-Paris, le conducteur c'est un anglais, il a une retraite à 62 ans !
Donc il ne faut pas nous dire qu'il y a des gens qui sont des victimes de la Société etc la SNCF n'est pas composée de gens défavorisés. C'est un véritable bastion et c'est la raison pour laquelle il faut faire aujourd'hui des propositions pour en sortir. Première proposition il faut naturellement instaurer le service minimum.
Regardez la différence entre la France et les pays voisins, en Italie il n'y a jamais de grève en période de vacances, il n'y a pas de loi mais c'est tellement évident qu'on ne prend pas les gens en otage dans un pays parce qu'un pays c'est une solidarité de principe entre toutes les familles, donc il faut être complètement dénué de ce sens de la solidarité élémentaire pour justement faire grève au moment où les gens partent en vacances.
Et d'ailleurs quand Monsieur Jospin parle de Marks and Spencer ou de Danone, il oublie de penser à toutes les PME françaises dont le fret est bloqué et qui pourraient bien mettre la clé sous la porte. Ces PME pourraient bien s'adresser à Monsieur Jospin en lui disant : " occupez-vous de Danone, vous avez raison, mais occupez-vous aussi de la SNCF qui bloque les PME françaises et qui les met en situation de péril ".
Donc aujourd'hui on n'a pas de service minimum mais on la grève maximum.
La deuxième chose à faire c'est la privatisation des filiales de la SNCF et la troisième chose à faire c'est d'instaurer la concurrence sur les lignes. Vous savez qu'il y a Réseaux Ferrés de France qui est un établissement public qui est propriétaire des lignes, il n'est pas question de démembrer cela, en revanche on peut très bien imaginer comme dans tous les pays du monde, une concurrence entre une société publique la SNCF qui garde sa mission de service public et je vais vous dire ce qu'elle est sa mission de service public, moi qui suis un élu de la province, c'est de desservir les territoires, c'est-à-dire d'aller là où ce n'est pas rentable, mais où c'est important, c'est ça le service public.
Donc la concurrence entre sociétés publiques, avec mission de service public, et puis des sociétés privées, des sociétés privées françaises et étrangères.
C'est quand même extraordinaire que tous ces gens là qui sont pour une Europe fédéraliste à tout crin, rétablissent les frontières pour le rail.
Alors là pour une fois moi qui ne suis pas un grand supporter de l'Allemagne impériale avec la constitution impériale des régions, je trouve que la Deutsche Band, nous va bien, regardez il y a une statistique que Jacques BOURDU me donnait, le nombre d'agents par rapport aux voyageurs transportés, en Allemagne pour le même nombre de voyageurs, il y a deux fois moins d'agents. C'est bien la preuve qu'il y a quelque chose à faire à la SNCF et c'est si vrai que son Directeur Monsieur GALLOIS qui est un homme intelligent et courageux, le dit lui-même, il faut moderniser la SNCF. Ce que l'on propose c'est quand même raisonnable et je crois qu'il faut le faire.
La liberté c'est la liberté des entrepreneurs, des créateurs et la liberté des citoyens, la liberté des voyageurs et la liberté de ceux qui choisissent de donner leur fret à la SNCF etc. et puis c'est la liberté de ceux qui travaillent, donc on reviendra sur les 35 heures.
Si demain, la Droite est au pouvoir, il faut qu'elle revienne sur les 35 heures. Alors qu'est-ce que cela veut dire, cela ne veut pas dire que l'on va faire travailler les gens plus, cela veut dire qu'on va les rendre facultatives les 35 heures. Cela veut dire que les gens auront la liberté de travailler plus pour gagner plus, et de travailler moins pour avoir davantage de temps libre. C'est selon les entreprises, les branches et les individus, chacun fait son choix de vie, c'est cela la liberté dans une société de liberté.
Alors nous allons préparer notre université d'été qui aura lieu au début du mois de septembre près de Biarritz où nous aurons tous nos candidats et les jeunes du Mouvement Jeunes pour la France que nous avons décidé de relancer. 300 jeunes, 600 candidats et amis, militants, tous ceux qui préparent la campagne et à cette occasion, la commission du programme rendra son travail grâce à la coordination talentueuse de Georges BERTHU dont vous savez avec quel enthousiasme il a accepté ce matin devant vous de prendre cette responsabilité.
On a parlé des élections législatives et je ne ferai pas l'impasse sur l'élection présidentielle puisque ce sont deux élections siamoises, ainsi en a décidé le calendrier.
Qu'on ait les législatives avant la présidentielle ou l'inverse, les données sont les mêmes il y aura tout près l'une de l'autre les législatives et la présidentielle.
Ce que l'on peut dire, ce que moi je pense en tout cas, c'est que l'élection présidentielle, l'échéance présidentielle sera placée sous le triple signe de l'honnêteté, la sécurité, et je dirai la vision de la France.
D'abord la question de l'honnêteté : on peut poser la question simplement, est-ce qu'on va en finir avec le doute, ensuite la question de la sécurité, est-ce qu'enfin, en France, la peur va changer de camp, du camp de la victime vers le camp du malfrat.
Et la vision de la France est-ce que l'on va accepter après avoir accepté l'abandon du franc, la constitution impériale d'une Europe allemande. Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
Voilà les trois questions qui semble-t-il nous paraissent devoir dominer à la faveur de l'arrivée de l'euro qui va remettre le sujet européen à l'ordre du jour et trois questions qui nous paraissent devoir dominer la campagne pour l'élection présidentielle.
Pour l'honnêteté, pour la question de l'honnêteté, je voudrais dire que Monsieur JUPPÉ a justement proposé il y a quelques jours un observatoire du fair-play, c'est une bonne idée et je pense qu'il devrait aussi proposer et nous proposerons, d'ajouter à cet observatoire du fair-play un observatoire de la transparence financière, de telle manière que tous les candidats soient en mesure de faire connaître à l'appel du public, et de la presse, jusqu'au moindre centime non seulement les dépenses, ce qui est intéressant, mais aussi les recettes. D'où tirez-vous vos recettes ?
Et je dis cela avec recul, hauteur, et toute coïncidence avec la réalité est purement fortuite parce qu'on est simplement dans une atmosphère qui est quand même incroyable et je voudrais dire que le fait qu'il y a des affaires à Droite ne dispense pas Monsieur JOSPIN de balayer devant sa porte quand même.
Quand on voit Monsieur STRAUSS-KHANN qui revient à l'Assemblée entre deux visites chez le juge d'instruction, quand on voit Monsieur TAPIE qui a fait élire sur sa liste Monsieur MAMERE au Parlement Européen en même temps que nous en 1994 et qui revient à l'Olympique de Marseille, et quand on voit Monsieur MONTEBOURG qui est sorti tout droit de la pouponnière du PS et puis les Ministres de Monsieur JOSPIN c'est la garde rapprochée, prétorienne des enfants de François MITTERRAND, donc je vois mal que ces gens là aient des leçons à donner à la Droite.
En tout cas pour ce qui nous concerne, nous, nous disons que la question de l'honnêteté est capitale parce que le premier magistrat de la France ne peut pas encourir le soupçon.
La question de la sécurité, cela fait des années que la situation se dégrade et cela fait des années que la sécurité est entrée dans le discours politique sans qu'aucune mesure ne soit prise.
Je me souviens qu'à une époque on avait parlé de la Loi anticasseurs de Peyrefitte, etc, regardez ce qui s'est passé récemment à la Défense, des gens impunis. De la même manière que l'on peut dire que l'immunité n'est pas l'impunité, mais que l'immunité présidentielle va avec la vérité, eh bien on peut dire que l'impunité dans une société c'est la fin du lien social.
Et donc le quinquennat qui vient, doit être le quinquennat de la sécurité et non pas le quinquennat de l'impunité.
La vision de la France, il est évident que l'on remettra , le sujet à l'ordre du jour. On voit les décisions de la Commission de Bruxelles qui se multiplient, on voit la plupart des hommes politiques français éviter le sujet de la France dans l'Europe, mais on voit aussi tous les jours, à travers la perte de nos libertés, que le pays tout entier se délite parce que les hommes politiques en fait ne peuvent plus répondre aux questions qui sont posées. La Chambre des Députés ressemble au Conseil Général de la Vendée, c'est-à-dire que le contenu des débats n'est pas très différent, il s'en rapproche.
Il est bien évident que quand vous avez perdu toute maîtrise sur les questions essentielles qui concernent justement la sécurité, la souveraineté, la défense, la monnaie, le budget, etc, l'asile, le problème de l'immigration cette semaine, etc, il reste un Conseil Général. On dirait un land et c'est cette Europe qui se met en place, une grande Europe des régions, alors que nous, nous voulons une grande Europe, celle des nations.
Honnêteté, sécurité, vision de la France, voilà les questions qui seront posées au moment de l'élection présidentielle. Alors évidemment la question que vous pouvez me poser, c'est : est-ce que vous serez candidat ? Et ma réponse elle est simple, on prendra la décision à l'automne ou à la fin de l'année.
En effet, à partir de deux choses, premièrement la configuration, ce que sera le paysage politique à ce moment-là, qu'on ignore aujourd'hui, il y a ceux qui veulent être candidats et qui ne pourront pas l'être, il y a ceux qui peuvent être candidats et qui ne voudront pas l'être, et il y a ceux qui veulent être candidats et qui peuvent prendre une gamelle.
Donc, personne aujourd'hui ne peut savoir exactement ce que sera la configuration de l'élection présidentielle.
Et puis deuxièmement il y aura les événements : il y a ceux que l'on peut imaginer et il y a ceux que l'on n'imagine pas.
Je prendrai un seul exemple et je terminerai par là, c'est la question naturellement de l'euro. On disait ce matin, le changement de monnaie ce n'est absolument pas une opération matérielle, c'est une opération mentale, culturelle.
C'est dans les esprits que cela se passe et aussi dans les curs, parce que l'Euro on va la voir arriver comme une langue étrangère, et on aura beau amuser les enfants avec des calculettes payées par les contribuables, par des campagnes de publicité monstrueuses, ce n'est pas facile pour tout un peuple du jour au lendemain de changer ses repères, ses cadres mentaux.
Et donc on peut penser qu'il y aura à partir de ce changement considérable dans la vie de relations et d'échanges avec les autres, un traumatisme, il y aura là à partir de janvier prochain une complication lancinante de la vie, de la vie quotidienne et une source continuelle de gêne et d'irritation avec une question sous-jacente pour les gens, à quoi ça sert ? Est-ce que bien utile ?
Alors quand on explique aux gens aujourd'hui : ils se servent de la monnaie unique et donc de la disparition des monnaies nationales comme d'un laminoir pour fabriquer artificiellement une nouvelle communauté aux ordres des banquiers, les gens n'entendent pas ce discours. Pourtant c'est cela. Si l'euro est si faible aujourd'hui, c'est non seulement parce que les banquiers ne s'entendent pas entre eux sur la baisse des taux d'intérêt, mais que derrière cela, une monnaie qui n'est pas adossée à un Etat, un peuple, une nation, n'a pas de chance de survivre autrement que comme une monnaie faible.
Mais les gens n'entendent pas cela. Le jour où il y a aura le traumatisme dans la poche des gens, il y aura le traumatisme dans la tête des gens et les gens à ce moment-là diront, " on me force à faire des efforts considérables, est-ce que tout cela ça sert bien à quelque chose et à qui cela profite ? "
Et peut-être que les gens ajouteront " mais on est dirigé par des gens qui ne sont pas raisonnables parce que les gens raisonnables qui dirigent un pays, ils échangent quelque chose contre quelque chose. Nous on aura échangé notre liberté contre rien ".
Et moi je vais plus loin, on aura échangé notre liberté contre un nouvel empire, dans lequel les nations ne seront plus rien, il n'y aura plus que les régions et les landers.
Le septennat qui se termine aura été, je le dis tout net, un septennat d'abandon, abandon des valeurs, abandon de la souveraineté et pour finir abandon du franc. Je souhaite que le prochain quinquennat soit, grâce à notre travail à tous, celui de la reconquête, s'il le faut de la résistance, résistance à la pensée unique et à l'abaissement pour que le prochain quinquennat soit une occasion de redressement de la France.
Merci de votre attention et bon courage.
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 7 mai 2001)
Le Mouvement Pour la France s'est installé peu à peu dans la vie politique française, comme un Mouvement qui anticipe certaines évolutions.
Quand on regarde aujourd'hui les phénomènes qui encombrent l'actualité, nous constatons qu'ils ont été souvent mis en exergue pour la première fois par des gens de chez nous. Ceux qui ont les premiers mis le doigt sur le phénomène de la corruption en 1991 au moment de l'affaire URBA, c'est nous ; on était d'ailleurs loin du compte.
Ceux qui les premiers ont évoqué l'immense problème des farines animales ? C'est Georges BERTHU et Dominique SOUCHET au Parlement Européen et Jimmy GOLDSMITH dans son livre Le Piège.
Et on pourrait multiplier les exemples, je lisais hier soir un brillant topo d'un brillant intellectuel français qui disait : " il faut peut-être penser à l'idée de l'Etat et de la frontière ". Il pensait à la fièvre aphteuse, au problème de la vache folle, au problème du commerce des marchandises, au problème de la lutte contre la drogue et il pensait aussi à toutes sortes de problèmes que nous allons connaître à l'avenir, avec le franchissement des frontières, le problème des boat people etc..
Aujourd'hui on ne peut plus mettre le pied dans un aéroport sans avoir à le tremper dans un pédiluve et on est en train de rétablir en France les douanes volantes tout simplement parce que l'on a supprimé les postes fixes.
Je ne suis pas en train de faire un éloge de la frontière, je dis simplement que lorsque l'on nous disait qu'il était absurde de supprimer les frontières parce qu'elles sont aussi des outils de protection et pas simplement des séparations entre les hommes et entre les nations, nous avions raison, et on commence à le dire aujourd'hui, à droite, à gauche, au centre et ailleurs.
En d'autres termes, une des vocations du Mouvement Pour la France, c'est de défendre des valeurs auxquelles nous croyons et aussi d'anticiper les évolutions qui ne manquent pas ensuite de se produire.
On n'a pas toujours raison quand on a raison trop tôt mais cela finit par se savoir, cela finit par se sentir, et c'est la raison pour laquelle je voudrais d'abord vous dire ma fierté d'être à la tête d'un Mouvement qui, intellectuellement, est un mouvement libre et qui pense avant les autres. Et ce matin Jean-Louis Millet, le nouveau maire de Saint-Claude que je félicite au passage, disait : " n'ayons pas peur sur l'euro de dire ce que nous avons à dire même si cela ne paraît pas dans l'actualité, vous allez voir que peut-être qu'en février et mars, il n'y aura plus personne pour l'euro ". Donc n'ayons pas peur d'être en avance, c'est notre rôle.
Mais nous sommes aussi, et je voudrais souligner ce point d'entrée une vraie relève. A partir de 2002, c'est-à-dire après les échéances que nous allons évoquer tout à l'heure, on va assister à deux phénomènes : le premier c'est la fin d'une génération, même si la politique est un sport de vieux et qu'à 52 ans c'est 18 ans au football, eh bien il y a toute une génération qui va s'en aller, qui va partir.
Et deuxième phénomène, plus important encore et dont on voit les prémices, c'est l'affaiblissement des partis classiques.
Alors je ne sais pas si c'est vrai à gauche, mais en tout cas c'est vrai à droite et à cet égard alternance 2002 c'est un signe, c'est le signe qu'en réalité à droite, au plus haut niveau, beaucoup de gens croient que les partis, même alliés, même additionnés, ne sont plus capables à eux seuls de faire gagner la droite parce qu'ils sont le plus souvent disqualifiés moralement et parce qu'ils sont épuisés intellectuellement.
Donc ils cherchent autre chose et alternance 2002, à cet égard c'est un lapsus linguae, c'est en psychanalyse un acte qui montre qu'en réalité, les partis classiques sont à remiser au grenier ; ils cherchent à créer une autre constellation militante, ils n'ont pas de chance d'y réussir tout simplement parce que pour avoir des militants il faut avoir des idées.
Les militants suivent par habitude, fidélité et loyauté, mais ils finissent toujours par décrocher quand il n'y a pas d'idées.
Nous assistons aujourd'hui en France, comme le disait le Sénateur SELLIER, à une incontestable dégradation de l'esprit public qui explique d'ailleurs l'indifférence et souvent l'abstention, d'échéance en échéance. Le dernier septennat qui se terminera dans un an a connu une désintégration des institutions et des cadres de transmission.
Il y a une sorte de dilution des repères, et d'un certain nombre de valeurs qui ne facilitent pas évidemment le débat politique dans la mesure où chacun cherche à courir après la modernité et croit que la modernité c'est cette dilution, cette désintégration, cette dissolution.
La Gauche qui nous gouverne est responsable de cette désintégration progressive, de cette dissolution. Ce que l'on peut regretter c'est que nous ne soyons pas assez nombreux, assez forts pour stopper cette dérive, mais c'est bien là le charisme du Mouvement Pour la France, notre vocation.
Je vous propose dans la suite de mon propos, d'abord de tirer les leçons des élections municipales, ensuite d'aborder l'échéance des élections législatives et enfin de terminer avec l'élection présidentielle.
D'abord, pour les élections municipales, on a parlé d'une vague bleue, en réalité tout le monde croyait tellement que ce serait une vague rose que c'est devenu une vague bleue. Les choses sont sans doute plus nuancées mais on peut dire quand même que c'est une victoire de la Droite que certains appellent la Droite plurielle.
Je dirais que c'est une victoire du bon sens sur le socialisme, une victoire du bon sens populaire, le bon sens populaire c'est la liberté et la sécurité, c'est cela que l'on a entendu partout.
Et quand je dis le bon sens populaire c'est parce que j'ai en mémoire comme chacun d'entre vous les commentaires de tous les observateurs sur les milieux populaires qui ont déserté les urnes et qui n'ont pas voté pour la Gauche, c'est cela qui est un phénomène intéressant et peut-être durable.
Les questions de sécurité sont aujourd'hui devenues essentielles et j'y reviendrai dans mon propos.
Les gens, en France aujourd'hui, qu'ils soient de Droite ou de Gauche tiennent pour acquis que pour les socialistes, la victime est un peu coupable, coupable de la société et que le coupable est un peu victime de la société, d'où le laxisme dans lequel nous sommes aujourd'hui plongés dans nos villes, dans nos campagnes, dans nos banlieues, à l'école, dans la rue, la violence est admise, les socialistes, la politique socialiste est en quelque sorte fondée sur l'excuse absolutoire et de toutes les villes est monté le même cri " assez, nous voulons être protégés, assez de laxisme ".
La liberté, la sécurité, les classes populaires ont lâché la Gauche parce qu'elles ne veulent plus être les vaches à lait fiscales d'un État qui ne fait rien pour elles, rien pour les protéger et qui coûte de plus en plus cher.
J'ai dit une victoire du bon sens populaire, la liberté, la sécurité sur le dogmatisme. En effet ce qui apparaît de plus en plus clairement et c'est la raison pour laquelle je pense que Monsieur JOSPIN est usé aujourd'hui, c'est que les socialistes sont des dogmatiques qui entendent imposer à la société tout entière un univers de contraintes guidés par l'idéologie.
Ils entendent imposer les 35 heures plutôt que la hausse des salaires - vous travaillerez 35 heures - cela me rappelle une phrase d'un Ministre de la troisième République, Ministre de l'Instruction Publique, Monsieur FRONTANE, je crois qu'il disait : " il est 15 h 00 à ma montre, tous les élèves de France font une version latine ".
La société ne peut plus marcher comme cela. Ils imposent leur conception de la société, de la famille, avec le PACS, ils imposent leur conception du service public, la grève prise d'otages, effectifs pléthoriques, comme si c'était la grandeur du service public de ne pas récompenser les gens au mérite, ils imposent, regardez jusqu'à la conception, à leur conception du mérite scolaire, et à cet égard l'exemple cité par Jacques BOURDU des Grandes Écoles est très intéressant parce qu'il est symptomatique, ils veulent démolir les grandes écoles en substituant au concours qui est le critère même du mérite en démocratie, l'admission sur titre, c'est-à-dire la tête du client, c'est ce que l'on appelle d'ailleurs aux États-Unis la discrimination positive.
C'est-à-dire que l'on ne rentrera plus dans une grande école en raison de ses mérites, et à partir d'un principe anonyme de l'égalité parfaite des citoyens devant la Loi et donc devant le concours. Il vaut mieux pour entrer à Sciences Po, avoir sa carte du PS que sa licence.
C'est une insulte à l'intelligence, au mérite, au travail, au principe d'égalité, mais c'est aussi une insulte aux jeunes des banlieues parce que cela consiste à leur dire : vous n'êtes pas assez intelligent pour rentrer à Sciences Po tout seuls, donc on va faire un quota pour vous, c'est le contraire de tous les principes de la République Française et notamment de son unité.
Donc le dogmatisme socialiste finit par se voir, par se sentir et ça craque de partout et les élections municipales ont été un message de bon sens : pas de dogmatisme.
Victoire donc du bon sens, victoire aussi du terrain sur les appareils, et c'est d'ailleurs très intéressant pour nous et je le dis à destination de la presse.
Pendant les élections municipales, je me suis tu, je suis resté en Vendée et on a dit à vous, Présidents de Fédération, vous discutez avec l'opposition, quand ce n'est pas possible vous faites vos listes, puis quand c'est possible vous allez sur des listes d'union. Cela a été incroyable ce qui s'est passé, on a été tellement discret que cela ne s'est pas su, mais où qu'on aille, dans beaucoup de villes, notamment les villes moyennes, que ce soit Chartres, Orléans, Nancy, etc.. moyennes ou grandes, on a eu des maires adjoints, et ce n'est pas nous qui les avons demandés, ce sont les responsables des partis politiques qui sont venus vous voir et c'est curieux ce décalage entre les appareils qui cherchent à s'entendre à trois, entre eux, et le terrain où c'est la grande victoire des divers Droite, et si la Droite a battu la Gauche dans beaucoup de villes c'est parce qu'elle a été fondée sur le concept de Droite plurielle, chacun respectant l'autre.
Je dirai même les choses autrement : qu'est-ce que l'on constate ? Au niveau local il y a des ambitions, elles existent, elles sont légitimes, au service d'un projet, projet pour une ville, projet pour un département, projet, mais plus fort que les ambitions, projet qui canalise les ambitions.
Qu'avons nous au niveau national ? L'inverse ou plutôt on a des ambitions mais sans projet et d'ailleurs souvent sans différence de projet. Entre plusieurs candidats à l'élection présidentielle il est aujourd'hui difficile de faire la différence.
Donc, victoire du terrain sur les appareils, rejet à travers cette victoire de la politique politicienne à travers ses symboles, les grands vainqueurs annoncés sont devenus les grands battus.
Des gens d'ailleurs comme Philippe SÉGUIN, comme Jack LANG, comme Élisabeth GUIGOU qui en fait lorsqu'on les écoutait, considéraient que ceci leur était dû, or en politique les élections municipales ont démontré qu'il n'y a pas de place gratuite pour les éléphants, qu'il n'y a pas de siège réservé, que rien n'est dû, ce poste, ce siège, cette ville, elle ne me revient pas.
La politique politicienne en a pris un sacré coup et pourtant on la retrouve avec des méthodes qui sont toujours les mêmes c'est-à-dire le travestissement des arrière-pensées.
Il y a deux exemples dans l'actualité : l'inversion du calendrier et Alternance 2002.
Inversion du calendrier, l'arrière-pensée c'est quoi ? Monsieur JOSPIN pense qu'il sera plus facilement élu en inversant le calendrier.
Mais comme il ne le dit pas, il explique que c'est une conception gaulliste, gaullienne, il faut revenir à un vrai calendrier normal, etc
Alternance 2002, c'est un jeu d'appareils, Jacques CHIRAC pense ainsi qu'il pourra plus facilement marginaliser les candidatures périphériques.
L'inversion du calendrier c'est exactement ce que les français rejettent, ils se foutent du calendrier, ce n'est pas la question, ils sont très loin de tout cela, mais l'idée qu'on manipule les institutions dans un sens ou dans un autre pour sa convenance personnelle, dissolution de convenance, inversion de convenance, c'est la fin des institutions.
Je note d'ailleurs qu'en dehors de 1914 et de 1940, on n'a jamais vu une Assemblée délibérante, prolonger elle-même ses propres pouvoirs et des députés prolonger eux-mêmes leurs propres émoluments.
Bref, une vague bleue et dans cette vague bleue une bonne moisson pour le MPF, 800 conseillers municipaux, dont 100 conseillers municipaux dans les grandes villes, 80 maires et une cinquantaine de maires-adjoints, je parle là des villes grandes ou moyennes. Ce qui est important pour la suite évidemment et pour les combats que nous allons mener, c'est l'ancrage du Mouvement Pour la France qui se fait progressivement. Par rapport à 1995 évidemment, avec des chiffres bien meilleurs.
Nous sommes maintenant implantés localement, et nous avons tous nos Présidents de Fédération ou quasiment qui sont conseillers municipaux, maires-adjoints ou maires.
Je voudrais d'ailleurs saluer tout particulièrement l'un d'entre nous, qui a eu un combat très difficile contre une mairie communiste et qui l'a emporté en fédérant autour de lui toute la Droite Plurielle sur place : le maire de Saint-Claude, Jean-Louis MILLET.
Alors, deux échéances en face de nous dans l'année qui vient, les législatives et la présidentielle.
Pour ce qui concerne les élections législatives, nous aurons 250 candidats, peut-être plus mais certainement pas moins.
Ces candidats auront trois caractéristiques : la première ce sont des gens neufs, je redis ce que je vous disais ce matin à savoir qu'avec la parité de toute façon il y aura énormément de têtes nouvelles dans la vie politique française en 2002, puisque tous les partis vont devoir mettre dans les circonscriptions un candidat sur deux de sexe différent, et donc dans beaucoup, beaucoup de circonscriptions, vous aurez une femme inconnue contre une femme inconnue, il n'y aura que l'étiquette qui changera, mais elles seront toutes les deux aussi inconnues l'une que l'autre.
Or, il faut savoir qu'aux élections législatives, l'ancrage local, la notoriété compte pour beaucoup, pour la moitié souvent, donc c'est pour nous une chance d'avoir des candidats neufs au moment où il semble bien, les élections municipales l'ont montré, les français veulent du neuf. Donc, première caractéristique des gens neufs.
Deuxième caractéristique, des gens propres, et je vous redis notre fierté d'être un parti pauvre mais propre et les gens qui viennent à nous sont des gens qui sont attirés par ce premier critère, la probité et qui défendent cette conception de la vie publique, toutes choses égales par ailleurs.
Et puis troisièmement, ce sont des gens qui dès le départ, croient à la nécessité d'une rupture avec le socialisme et la cohabitation euro fédéraliste.
Une vraie rupture, cela veut dire qu'ils vont se battre sur un programme que je résumerai en quatre propositions : les quatre coins du carré de la confiance.
Premier coin du carré de la confiance : l'honnêteté. Les candidats qui seront investis dès lundi lorsque le comité des investitures aura sorti les premiers noms, les candidats du Mouvement pour la France défendront la proposition de Loi que j'ai moi-même déposée à l'Assemblée et qui n'a pas eu aujourd'hui un très grand succès : tout homme politique condamné pour corruption est inéligible à vie.
Deuxième coin du carré de la confiance : la sécurité. C'est-à-dire pour nous la tolérance zéro qui est une philosophie simple, on ne laisse rien passer.
Premier tag, première sanction. Premier carreau cassé, première punition, on sanctionne, on prévient, on forme, on éduque, et on sanctionne.
On ne laisse pas les mots dériver, un vol de voiture ce n'est pas, Monsieur JOSPIN, une incivilité.
On ne laisse pas les jeunes confondre la drogue et le tabac, pardon Monsieur le Docteur KOUCHNER.
Et s'il faut mettre en prison, on met en prison. Alexandre VARAUT me disait ce matin qu'il a eu connaissance d'un chiffre tout à fait extraordinaire qui semble bien se confirmer statistiquement, après un doublement de 75 à 95, la population carcérale, 51 000 personnes, baisse de 2 % chaque année. Le parallèle avec la montée de la délinquance et les protestations sécuritaires des gouvernements successifs est saisissant.
Donc on ne laisse pas pérorer sur la libération de Patrick HENRY en plein procès de Guy GEORGES, et je dirai on ne laisse pas s'introduire la confusion entre le nécessaire pardon, sinon il n'y a plus de société, et la nécessaire protection, sinon il n'y a plus de société. Seulement voilà c'est la victime qui peut pardonner et la société, c'est-à-dire la puissance publique, c'est-à-dire la justice et la police pour peu qu'on leur donne les moyens, elles sont là pour protéger, à condition naturellement de ne pas être désarmées juridiquement et concrètement. Honnêteté, sécurité.
Troisième coin du carré de la confiance : la souveraineté. Et là nous entendons que la liberté de choix des français soit respectée, c'est la raison pour laquelle nous avons relancé ce matin dans une publicité et avec un appel au Président de la République, notre campagne sur la nécessité de consulter les français avant la disparition du franc.
Je le dis et je le redirai, préparons-nous à ce que va être le choc traumatique de la disparition, du retrait de la circulation des pièces et des billets comme cela a été dit successivement par Georges BERTHU et Dominique SOUCHET nos députés européens.
Il est bien évident qu'à partir du 1er janvier prochain, pour la première fois, l'Europe va devenir concrète pour les gens. Elle a commencé à le devenir quand on a découvert la corruption de la Commission, elle a continué à le devenir avec l'affaire de la vache folle, mais là, avec l'Euro qui touchera concrètement les gens, l'ambiance dans laquelle les élections législatives vont se dérouler sera peut être une atmosphère de grand malaise. En tout cas il faut nous y préparer.
Et ceux qui seront entendus à ce moment là seront ceux qui auront depuis longtemps pris une position claire, nette, une position de principe.
Quatrième coin du carré de la confiance, naturellement, la liberté. La liberté cela veut dire pour nous, liberté de l'école, liberté des famillesliberté de l'entreprise et dans la liberté d'entreprise, il faut entendre la liberté des salariés de l'entreprise. Dès qu'on parle de la liberté de l'entreprise, on est soupçonné, à droite, de défendre Danone, je voudrais dire qu'on ne trouvera pas ici un seul défenseur de Danone et de Marks and Spencer.
Non les défenseurs de Danone sont ceux qui à droite et à gauche ont accepté une forme de capitalisme mondialiste qui se moque des racines, des pays, des états et des hommes. Nous avons toujours considéré au Mouvement pour la France que si la mondialisation était inévitable, elle devait être domestiquée et que l'organisation mondiale du commerce était une organisation commerciale du monde. Nous avons été parmi les premiers à droite, comme d'autres l'ont fait à gauche, pour dénoncer cette conception de la mondialisation d'un capitalisme livré aux Bourses et aux rois de la Finance, donc nous ne sommes pas suspects lorsque nous parlons de la liberté de l'Entreprise de vouloir cette liberté au profit de ceux qui commandent et au détriment de ceux qui travaillent. C'est au nom de ceux qui travaillent que nous souhaitons affirmer aujourd'hui encore dans l'actualité cette liberté, la liberté de l'entreprise et puis la liberté du citoyen tout court.
Le droit de grève est protégé par la constitution mais le droit de grève ne sera jamais le droit de prise d'otages et ce qui se passe en ce moment à la SNCF est tout à fait révoltant. La SNCF c'est un mensonge éhonté des socialistes : dire qu'elle gagne de l'argent, alors que la SNCF coûte très cher aux contribuables !
75 milliards de subventions par an, c'est-à-dire que ça coûte aux contribuables un crédit lyonnais tous les deux ans, deux fois le budget de la justice par an, il y a 175 000 agents, vous faites le calcul, c'est une subvention de 400 000 F par an de chaque contribuable par agent qui dit mieux. Autre mensonge, la SNCF joue le rôle d'un service public, non, ce n'est plus un service public, c'est un service privé au service d'intérêts catégoriels et de la surenchère syndicale et là je vous demande d'avoir une pensée pour les nombreux cheminots qui eux, ne sont pas grévistes et qui sont pris en otages par 400 agents de conduite sur 175 000, ça fait peu et qui bloquent tout. 1 % de salariés en France, 40 % des heures de grève, voilà la SNCF aujourd'hui, c'est un incroyable bastion. Ensuite, je dois à la vérité de dire que les cheminots ne sont pas des gens défavorisés et que donc cette grève est illégitime.
Un conducteur de train débute à 14 000 F, salaire brut, salaire de début et 23 000 F salaire de fin, c'est-à-dire qu'il est mieux payé qu'un professeur agrégé, il travaille 25 heures par semaine, il a une retraite à 50 ans quand il est conducteur et 55 ans pour les autres, avec 80 à 100 % du dernier salaire, alors vous faites la comparaison, cheminots/routiers, un routier travaille deux fois plus et il est payé deux fois moins. Un cheminot a 12 semaines de congés payés, un routier 5 semaines.
On prenait récemment l'Eurostar pour aller voir nos amis conservateurs avec Georges BERTHU, c'est amusant, quand vous êtes à l'aller Paris-Londres, le conducteur qui vous conduit c'est un français, il a une retraite à 50 ans. Quand vous faites le retour, Londres-Paris, le conducteur c'est un anglais, il a une retraite à 62 ans !
Donc il ne faut pas nous dire qu'il y a des gens qui sont des victimes de la Société etc la SNCF n'est pas composée de gens défavorisés. C'est un véritable bastion et c'est la raison pour laquelle il faut faire aujourd'hui des propositions pour en sortir. Première proposition il faut naturellement instaurer le service minimum.
Regardez la différence entre la France et les pays voisins, en Italie il n'y a jamais de grève en période de vacances, il n'y a pas de loi mais c'est tellement évident qu'on ne prend pas les gens en otage dans un pays parce qu'un pays c'est une solidarité de principe entre toutes les familles, donc il faut être complètement dénué de ce sens de la solidarité élémentaire pour justement faire grève au moment où les gens partent en vacances.
Et d'ailleurs quand Monsieur Jospin parle de Marks and Spencer ou de Danone, il oublie de penser à toutes les PME françaises dont le fret est bloqué et qui pourraient bien mettre la clé sous la porte. Ces PME pourraient bien s'adresser à Monsieur Jospin en lui disant : " occupez-vous de Danone, vous avez raison, mais occupez-vous aussi de la SNCF qui bloque les PME françaises et qui les met en situation de péril ".
Donc aujourd'hui on n'a pas de service minimum mais on la grève maximum.
La deuxième chose à faire c'est la privatisation des filiales de la SNCF et la troisième chose à faire c'est d'instaurer la concurrence sur les lignes. Vous savez qu'il y a Réseaux Ferrés de France qui est un établissement public qui est propriétaire des lignes, il n'est pas question de démembrer cela, en revanche on peut très bien imaginer comme dans tous les pays du monde, une concurrence entre une société publique la SNCF qui garde sa mission de service public et je vais vous dire ce qu'elle est sa mission de service public, moi qui suis un élu de la province, c'est de desservir les territoires, c'est-à-dire d'aller là où ce n'est pas rentable, mais où c'est important, c'est ça le service public.
Donc la concurrence entre sociétés publiques, avec mission de service public, et puis des sociétés privées, des sociétés privées françaises et étrangères.
C'est quand même extraordinaire que tous ces gens là qui sont pour une Europe fédéraliste à tout crin, rétablissent les frontières pour le rail.
Alors là pour une fois moi qui ne suis pas un grand supporter de l'Allemagne impériale avec la constitution impériale des régions, je trouve que la Deutsche Band, nous va bien, regardez il y a une statistique que Jacques BOURDU me donnait, le nombre d'agents par rapport aux voyageurs transportés, en Allemagne pour le même nombre de voyageurs, il y a deux fois moins d'agents. C'est bien la preuve qu'il y a quelque chose à faire à la SNCF et c'est si vrai que son Directeur Monsieur GALLOIS qui est un homme intelligent et courageux, le dit lui-même, il faut moderniser la SNCF. Ce que l'on propose c'est quand même raisonnable et je crois qu'il faut le faire.
La liberté c'est la liberté des entrepreneurs, des créateurs et la liberté des citoyens, la liberté des voyageurs et la liberté de ceux qui choisissent de donner leur fret à la SNCF etc. et puis c'est la liberté de ceux qui travaillent, donc on reviendra sur les 35 heures.
Si demain, la Droite est au pouvoir, il faut qu'elle revienne sur les 35 heures. Alors qu'est-ce que cela veut dire, cela ne veut pas dire que l'on va faire travailler les gens plus, cela veut dire qu'on va les rendre facultatives les 35 heures. Cela veut dire que les gens auront la liberté de travailler plus pour gagner plus, et de travailler moins pour avoir davantage de temps libre. C'est selon les entreprises, les branches et les individus, chacun fait son choix de vie, c'est cela la liberté dans une société de liberté.
Alors nous allons préparer notre université d'été qui aura lieu au début du mois de septembre près de Biarritz où nous aurons tous nos candidats et les jeunes du Mouvement Jeunes pour la France que nous avons décidé de relancer. 300 jeunes, 600 candidats et amis, militants, tous ceux qui préparent la campagne et à cette occasion, la commission du programme rendra son travail grâce à la coordination talentueuse de Georges BERTHU dont vous savez avec quel enthousiasme il a accepté ce matin devant vous de prendre cette responsabilité.
On a parlé des élections législatives et je ne ferai pas l'impasse sur l'élection présidentielle puisque ce sont deux élections siamoises, ainsi en a décidé le calendrier.
Qu'on ait les législatives avant la présidentielle ou l'inverse, les données sont les mêmes il y aura tout près l'une de l'autre les législatives et la présidentielle.
Ce que l'on peut dire, ce que moi je pense en tout cas, c'est que l'élection présidentielle, l'échéance présidentielle sera placée sous le triple signe de l'honnêteté, la sécurité, et je dirai la vision de la France.
D'abord la question de l'honnêteté : on peut poser la question simplement, est-ce qu'on va en finir avec le doute, ensuite la question de la sécurité, est-ce qu'enfin, en France, la peur va changer de camp, du camp de la victime vers le camp du malfrat.
Et la vision de la France est-ce que l'on va accepter après avoir accepté l'abandon du franc, la constitution impériale d'une Europe allemande. Il faut dire les choses telles qu'elles sont.
Voilà les trois questions qui semble-t-il nous paraissent devoir dominer à la faveur de l'arrivée de l'euro qui va remettre le sujet européen à l'ordre du jour et trois questions qui nous paraissent devoir dominer la campagne pour l'élection présidentielle.
Pour l'honnêteté, pour la question de l'honnêteté, je voudrais dire que Monsieur JUPPÉ a justement proposé il y a quelques jours un observatoire du fair-play, c'est une bonne idée et je pense qu'il devrait aussi proposer et nous proposerons, d'ajouter à cet observatoire du fair-play un observatoire de la transparence financière, de telle manière que tous les candidats soient en mesure de faire connaître à l'appel du public, et de la presse, jusqu'au moindre centime non seulement les dépenses, ce qui est intéressant, mais aussi les recettes. D'où tirez-vous vos recettes ?
Et je dis cela avec recul, hauteur, et toute coïncidence avec la réalité est purement fortuite parce qu'on est simplement dans une atmosphère qui est quand même incroyable et je voudrais dire que le fait qu'il y a des affaires à Droite ne dispense pas Monsieur JOSPIN de balayer devant sa porte quand même.
Quand on voit Monsieur STRAUSS-KHANN qui revient à l'Assemblée entre deux visites chez le juge d'instruction, quand on voit Monsieur TAPIE qui a fait élire sur sa liste Monsieur MAMERE au Parlement Européen en même temps que nous en 1994 et qui revient à l'Olympique de Marseille, et quand on voit Monsieur MONTEBOURG qui est sorti tout droit de la pouponnière du PS et puis les Ministres de Monsieur JOSPIN c'est la garde rapprochée, prétorienne des enfants de François MITTERRAND, donc je vois mal que ces gens là aient des leçons à donner à la Droite.
En tout cas pour ce qui nous concerne, nous, nous disons que la question de l'honnêteté est capitale parce que le premier magistrat de la France ne peut pas encourir le soupçon.
La question de la sécurité, cela fait des années que la situation se dégrade et cela fait des années que la sécurité est entrée dans le discours politique sans qu'aucune mesure ne soit prise.
Je me souviens qu'à une époque on avait parlé de la Loi anticasseurs de Peyrefitte, etc, regardez ce qui s'est passé récemment à la Défense, des gens impunis. De la même manière que l'on peut dire que l'immunité n'est pas l'impunité, mais que l'immunité présidentielle va avec la vérité, eh bien on peut dire que l'impunité dans une société c'est la fin du lien social.
Et donc le quinquennat qui vient, doit être le quinquennat de la sécurité et non pas le quinquennat de l'impunité.
La vision de la France, il est évident que l'on remettra , le sujet à l'ordre du jour. On voit les décisions de la Commission de Bruxelles qui se multiplient, on voit la plupart des hommes politiques français éviter le sujet de la France dans l'Europe, mais on voit aussi tous les jours, à travers la perte de nos libertés, que le pays tout entier se délite parce que les hommes politiques en fait ne peuvent plus répondre aux questions qui sont posées. La Chambre des Députés ressemble au Conseil Général de la Vendée, c'est-à-dire que le contenu des débats n'est pas très différent, il s'en rapproche.
Il est bien évident que quand vous avez perdu toute maîtrise sur les questions essentielles qui concernent justement la sécurité, la souveraineté, la défense, la monnaie, le budget, etc, l'asile, le problème de l'immigration cette semaine, etc, il reste un Conseil Général. On dirait un land et c'est cette Europe qui se met en place, une grande Europe des régions, alors que nous, nous voulons une grande Europe, celle des nations.
Honnêteté, sécurité, vision de la France, voilà les questions qui seront posées au moment de l'élection présidentielle. Alors évidemment la question que vous pouvez me poser, c'est : est-ce que vous serez candidat ? Et ma réponse elle est simple, on prendra la décision à l'automne ou à la fin de l'année.
En effet, à partir de deux choses, premièrement la configuration, ce que sera le paysage politique à ce moment-là, qu'on ignore aujourd'hui, il y a ceux qui veulent être candidats et qui ne pourront pas l'être, il y a ceux qui peuvent être candidats et qui ne voudront pas l'être, et il y a ceux qui veulent être candidats et qui peuvent prendre une gamelle.
Donc, personne aujourd'hui ne peut savoir exactement ce que sera la configuration de l'élection présidentielle.
Et puis deuxièmement il y aura les événements : il y a ceux que l'on peut imaginer et il y a ceux que l'on n'imagine pas.
Je prendrai un seul exemple et je terminerai par là, c'est la question naturellement de l'euro. On disait ce matin, le changement de monnaie ce n'est absolument pas une opération matérielle, c'est une opération mentale, culturelle.
C'est dans les esprits que cela se passe et aussi dans les curs, parce que l'Euro on va la voir arriver comme une langue étrangère, et on aura beau amuser les enfants avec des calculettes payées par les contribuables, par des campagnes de publicité monstrueuses, ce n'est pas facile pour tout un peuple du jour au lendemain de changer ses repères, ses cadres mentaux.
Et donc on peut penser qu'il y aura à partir de ce changement considérable dans la vie de relations et d'échanges avec les autres, un traumatisme, il y aura là à partir de janvier prochain une complication lancinante de la vie, de la vie quotidienne et une source continuelle de gêne et d'irritation avec une question sous-jacente pour les gens, à quoi ça sert ? Est-ce que bien utile ?
Alors quand on explique aux gens aujourd'hui : ils se servent de la monnaie unique et donc de la disparition des monnaies nationales comme d'un laminoir pour fabriquer artificiellement une nouvelle communauté aux ordres des banquiers, les gens n'entendent pas ce discours. Pourtant c'est cela. Si l'euro est si faible aujourd'hui, c'est non seulement parce que les banquiers ne s'entendent pas entre eux sur la baisse des taux d'intérêt, mais que derrière cela, une monnaie qui n'est pas adossée à un Etat, un peuple, une nation, n'a pas de chance de survivre autrement que comme une monnaie faible.
Mais les gens n'entendent pas cela. Le jour où il y a aura le traumatisme dans la poche des gens, il y aura le traumatisme dans la tête des gens et les gens à ce moment-là diront, " on me force à faire des efforts considérables, est-ce que tout cela ça sert bien à quelque chose et à qui cela profite ? "
Et peut-être que les gens ajouteront " mais on est dirigé par des gens qui ne sont pas raisonnables parce que les gens raisonnables qui dirigent un pays, ils échangent quelque chose contre quelque chose. Nous on aura échangé notre liberté contre rien ".
Et moi je vais plus loin, on aura échangé notre liberté contre un nouvel empire, dans lequel les nations ne seront plus rien, il n'y aura plus que les régions et les landers.
Le septennat qui se termine aura été, je le dis tout net, un septennat d'abandon, abandon des valeurs, abandon de la souveraineté et pour finir abandon du franc. Je souhaite que le prochain quinquennat soit, grâce à notre travail à tous, celui de la reconquête, s'il le faut de la résistance, résistance à la pensée unique et à l'abaissement pour que le prochain quinquennat soit une occasion de redressement de la France.
Merci de votre attention et bon courage.
(Source http://www.mpf-villiers.org, le 7 mai 2001)