Texte intégral
Madame le Ministre d'Etat,
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Pardonnez-nous d'avoir pris un peu de temps pour faire le tour du monde. Les sujets ne manquaient pas et, d'ailleurs, nous n'avons pas terminé complètement. Je dois d'abord vous dire, au nom de Pierre Lellouche et de moi-même, combien nous sommes heureux d'accueillir nos successeurs et combien je suis particulièrement heureux que mon successeur soit Michèle Alliot-Marie. Ce qui ne retire rien à Henri de Raincourt, ni à Laurent Wauquiez, ni à Pierre Lellouche.
Je voudrais vous dire que ce furent trois ans et demi difficiles, passionnants, dont je suis très fier. Sous la direction du président de la République, la politique étrangère de la France s'est trouvée modifiée, je le crois, pour de bons motifs.
D'abord, nous avons tenté d'adresser un message un peu différent à un monde qui était lui-même très différent. Je pourrais vous en parler pendant très longtemps... Le monde a beaucoup changé - c'est un truisme, une banalité - mais nous avons changé nous aussi. Il fallait donc que le message soit différent. Il fallait que ce message soit adressé - et reçu surtout - par un monde constitué de pays émergents, énormes, gigantesques, pleins de promesses pour eux-mêmes et pour leurs voisins. Il s'agit de pays qui connaissent un développement beaucoup plus rapide que celui que nous avons connu, de pays qui ne se développent pas assez mais dont la croissance, en particulier en Afrique, nous fait pâlir d'envie.
Nous avons voulu nous accorder, nous les vieux pays - comme on dit -, plein d'expérience, à ce monde-là, avec des certitudes dont la plus importante est peut-être que le message de la France est attendu partout. Ce n'est pas une banalité, il est attendu avec plus d'affection, plus de souvenirs historiques - même pour ceux qui ne connaissent pas l'Histoire -, que les autres pays. Il faut des sentiments pour faire de la politique extérieure et il y a une affection différente à l'égard de la France. Pierre et moi l'avons éprouvé ; nos amis, Michèle qui connaît bien cela, l'éprouva aussi. Il faut répondre à cette exigence : le message a changé, nous avons changé, essayons d'ajuster.
Et puis, nous avons également tenté de changer le messager. Sous ces ors, il existe des gens très talentueux, qui travaillent beaucoup et qui ne sont pas toujours récompensés, tout au long de leur carrière, comme ils le méritent. Rien n'égale le savoir, les réflexions individuelles et les réflexions collectives des agents du Quai d'Orsay ; ils nous sont enviés dans le reste du monde. Nous devions offrir un messager un peu adapté. Je viens d'en parler avec Michèle Alliot-Marie, nous avons changé les structures en créant, en particulier, la direction générale de la Mondialisation. Nous y avons mis en place des services dont l'importance est évidente, pour ceux qui se soucient des problèmes de ce monde, afin que l'on réfléchisse au contenu religieux ou à l'influence des religions sur les changements, à la démographie, à la santé ou à l'environnement... Tout cela n'était pas suffisamment pris en compte. La direction générale de la Mondialisation répond à cela.
Nous avons également changé le message culturel, qui est tellement important venant de la France. Ce que l'on demande à notre pays s'inscrit toujours dans une dimension culturelle : la culture historique et la culture moderne. Nous avons donc réformé cette offre de culture et nous avons créé les instituts français, associés différemment avec les Alliances françaises, et tout cela a été confié à Xavier Darcos. Nous avons signé une convention qui nous lie à travers le monde : il existera 1 000 points de diffusion de la culture française, élargissant ses domaines à la science, au débat politique, à la confrontation des idées, etc...
Nous sommes le ministère des Affaires étrangères et européennes. Je ne voudrais pas oublier tous ceux qui ont précédé Pierre Lellouche à ce poste : Jean-Pierre Jouyet, Bruno Le Maire et, bien sûr, Pierre Lellouche. On ne vous en rendra pas compte suffisamment aujourd'hui mais l'Europe change dans ses structures, après bien des débats institutionnels. La réalité que connait très bien Michèle Alliot-Marie et que vous connaîtrez à votre tour - MM. Wauquiez et de Raincourt -, est peut-être moins évidente mais nécessairement... Comment dirais-je ? - moins facile qu'avant. C'est le moins que l'on puisse dire, mais c'est tout à fait indispensable. Il y a encore des réformes à mener dans le dispositif européen. Il y a un président, M. Van Rompuy, et une Haute représentante, Mme Catherine Ashton, mais le dispositif n'est pas encore achevé.
Il s'agit d'un bilan qui ne saurait oublier qu'il existe aussi une Francophonie et une Coopération. Je ne peux pas ne pas parler d'Alain Joyandet, qui a travaillé ici avec beaucoup d'efforts et de résultats, que j'aime beaucoup et que je n'oublie pas. Trois ans et demi d'efforts qui compteront, en tous cas pour moi - j'en suis sûr aussi pour Pierre -, et de résultats.
Derrière la politique étrangère de la France, il y a des hommes, des femmes, des responsables, des directeurs, le secrétaire général, qui font un travail admirable dans un contexte économique que je ne peux pas qualifier de facile. Nous avons fait des efforts comme tous les ministères en ont fait. Mais ici, cela affecte particulièrement notre représentation et la sécurité de nos établissements, dans un monde difficile. Cela n'est pas la moindre des raisons pour lesquelles j'ai retenu si longtemps Michèle Alliot-Marie. Le monde est difficile et il est souvent dangereux. Nous avons à affronter tout cela, à le changer, à le construire avec un message différent qui vient d'un pays attendu par tous les autres. Michèle, c'est un honneur pour moi que ce soit à toi de parler.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 novembre 2010
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Pardonnez-nous d'avoir pris un peu de temps pour faire le tour du monde. Les sujets ne manquaient pas et, d'ailleurs, nous n'avons pas terminé complètement. Je dois d'abord vous dire, au nom de Pierre Lellouche et de moi-même, combien nous sommes heureux d'accueillir nos successeurs et combien je suis particulièrement heureux que mon successeur soit Michèle Alliot-Marie. Ce qui ne retire rien à Henri de Raincourt, ni à Laurent Wauquiez, ni à Pierre Lellouche.
Je voudrais vous dire que ce furent trois ans et demi difficiles, passionnants, dont je suis très fier. Sous la direction du président de la République, la politique étrangère de la France s'est trouvée modifiée, je le crois, pour de bons motifs.
D'abord, nous avons tenté d'adresser un message un peu différent à un monde qui était lui-même très différent. Je pourrais vous en parler pendant très longtemps... Le monde a beaucoup changé - c'est un truisme, une banalité - mais nous avons changé nous aussi. Il fallait donc que le message soit différent. Il fallait que ce message soit adressé - et reçu surtout - par un monde constitué de pays émergents, énormes, gigantesques, pleins de promesses pour eux-mêmes et pour leurs voisins. Il s'agit de pays qui connaissent un développement beaucoup plus rapide que celui que nous avons connu, de pays qui ne se développent pas assez mais dont la croissance, en particulier en Afrique, nous fait pâlir d'envie.
Nous avons voulu nous accorder, nous les vieux pays - comme on dit -, plein d'expérience, à ce monde-là, avec des certitudes dont la plus importante est peut-être que le message de la France est attendu partout. Ce n'est pas une banalité, il est attendu avec plus d'affection, plus de souvenirs historiques - même pour ceux qui ne connaissent pas l'Histoire -, que les autres pays. Il faut des sentiments pour faire de la politique extérieure et il y a une affection différente à l'égard de la France. Pierre et moi l'avons éprouvé ; nos amis, Michèle qui connaît bien cela, l'éprouva aussi. Il faut répondre à cette exigence : le message a changé, nous avons changé, essayons d'ajuster.
Et puis, nous avons également tenté de changer le messager. Sous ces ors, il existe des gens très talentueux, qui travaillent beaucoup et qui ne sont pas toujours récompensés, tout au long de leur carrière, comme ils le méritent. Rien n'égale le savoir, les réflexions individuelles et les réflexions collectives des agents du Quai d'Orsay ; ils nous sont enviés dans le reste du monde. Nous devions offrir un messager un peu adapté. Je viens d'en parler avec Michèle Alliot-Marie, nous avons changé les structures en créant, en particulier, la direction générale de la Mondialisation. Nous y avons mis en place des services dont l'importance est évidente, pour ceux qui se soucient des problèmes de ce monde, afin que l'on réfléchisse au contenu religieux ou à l'influence des religions sur les changements, à la démographie, à la santé ou à l'environnement... Tout cela n'était pas suffisamment pris en compte. La direction générale de la Mondialisation répond à cela.
Nous avons également changé le message culturel, qui est tellement important venant de la France. Ce que l'on demande à notre pays s'inscrit toujours dans une dimension culturelle : la culture historique et la culture moderne. Nous avons donc réformé cette offre de culture et nous avons créé les instituts français, associés différemment avec les Alliances françaises, et tout cela a été confié à Xavier Darcos. Nous avons signé une convention qui nous lie à travers le monde : il existera 1 000 points de diffusion de la culture française, élargissant ses domaines à la science, au débat politique, à la confrontation des idées, etc...
Nous sommes le ministère des Affaires étrangères et européennes. Je ne voudrais pas oublier tous ceux qui ont précédé Pierre Lellouche à ce poste : Jean-Pierre Jouyet, Bruno Le Maire et, bien sûr, Pierre Lellouche. On ne vous en rendra pas compte suffisamment aujourd'hui mais l'Europe change dans ses structures, après bien des débats institutionnels. La réalité que connait très bien Michèle Alliot-Marie et que vous connaîtrez à votre tour - MM. Wauquiez et de Raincourt -, est peut-être moins évidente mais nécessairement... Comment dirais-je ? - moins facile qu'avant. C'est le moins que l'on puisse dire, mais c'est tout à fait indispensable. Il y a encore des réformes à mener dans le dispositif européen. Il y a un président, M. Van Rompuy, et une Haute représentante, Mme Catherine Ashton, mais le dispositif n'est pas encore achevé.
Il s'agit d'un bilan qui ne saurait oublier qu'il existe aussi une Francophonie et une Coopération. Je ne peux pas ne pas parler d'Alain Joyandet, qui a travaillé ici avec beaucoup d'efforts et de résultats, que j'aime beaucoup et que je n'oublie pas. Trois ans et demi d'efforts qui compteront, en tous cas pour moi - j'en suis sûr aussi pour Pierre -, et de résultats.
Derrière la politique étrangère de la France, il y a des hommes, des femmes, des responsables, des directeurs, le secrétaire général, qui font un travail admirable dans un contexte économique que je ne peux pas qualifier de facile. Nous avons fait des efforts comme tous les ministères en ont fait. Mais ici, cela affecte particulièrement notre représentation et la sécurité de nos établissements, dans un monde difficile. Cela n'est pas la moindre des raisons pour lesquelles j'ai retenu si longtemps Michèle Alliot-Marie. Le monde est difficile et il est souvent dangereux. Nous avons à affronter tout cela, à le changer, à le construire avec un message différent qui vient d'un pays attendu par tous les autres. Michèle, c'est un honneur pour moi que ce soit à toi de parler.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 novembre 2010