Lettre de M. Robert Hue, secrétaire national du PCF, aux partenaires de la gauche plurielle, pour la tenue d'une conférence nationale sur les revenus, Paris le 5 février 2001.

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Texte intégral

Comme tu le sais, le 7 novembre dernier, au nom des cinq formations qui composent la gauche plurielle, nous avons adopté une déclaration commune qui prévoit notamment la tenue d'une conférence nationale sur les revenus.
Nous nous sommes en effet prononcés pour une meilleure répartition des fruits de la croissance, incluant des revalorisations salariales.
Non seulement, nous y avons vu le moyen de faire droit à la légitime attente de justice qu'expriment les salariés des secteurs public et privé mais également une des conditions pour conforter, par la relance de la demande, une croissance encore récemment fragilisée par le retournement de la situation économique aux Etats-Unis.
Or, depuis notre rencontre, alors que l'ensemble des organisations syndicales et de nombreuses voix venues d'horizons très divers, font entendre des exigences identiques et que progresse le nombre des conflits et des actions revendicatives réclamant des hausses de salaires, c'est une attitude de refus intransigeant qui domine du côté du Medef, tandis que les pouvoirs publics n'avancent aux fonctionnaires que des propositions très en dessous des attentes.
Comme j'ai eu l'occasion de le dire publiquement, nos concitoyens sont de plus en plus mécontents de ce blocage d'autant plus incompréhensible que les résultats de la plupart des entreprises sont exceptionnellement bons et les marges budgétaires de l'Etat aussi.
Je considère qu'il serait dangereux pour le gouvernement et pour la gauche plurielle de ne pas écouter les millions de femmes et d'hommes qui expriment le sentiment légitime d'être parfois des "oubliés de la croissance".
Je pense bien sûr à celles et ceux qui ne vivent qu'avec les minima sociaux ou de très faibles pensions. Je pense aussi à tous les salariés, et plus particulièrement à ceux rétribués au SMIC ou à un niveau à peine supérieur.
Beaucoup d'entre eux nous ont accordé leur confiance en 1997. A les décevoir, nous prendrions le risque de les voir perdre patience jusqu'à nous priver de leur soutien.
Il y a donc urgence, à mon sens, à concrétiser l'engagement du sommet de la gauche -qui est notre bien commun-, de la tenue d'une conférence nationale sur les revenus, réunissant le gouvernement, le patronat et les organisations syndicales.
J'ai la conviction que nos formations peuvent agir efficacement pour que cette initiative de très grande portée passe très rapidement des promesses aux actes, à condition de le faire dans l'union et avec la force nécessaire.
Je souhaite donc que des représentants de nos cinq organisations en débattent dans les meilleurs délais, pour que le gouvernement fasse sienne cette proposition.
A cet effet, je te propose de prendre contact avec mon ami Jean-Paul Magnon , chargé des relations avec les partis de gauche et écologiste.
Robert Hue
Cette lettre a été adressée à:
F. Hollande - Parti socialiste
JM Baylet - parti radical de gauche
JP Chevènement - Mouvement des Citoyens
JL Benhamias - Les Verts
(Source http://www.pcf.fr, le 08 février 2001).