Texte intégral
J.-P. Elkabbach Monsieur le tout neuf ministre de l'Industrie, Eric Besson, bonjour.
Bonjour, Jean-Pierre Elkabbach.
C'est mieux Bercy ?
C'est bien Bercy ! Toute nomination est un honneur et les trois dont j'ai bénéficiées ont été des honneurs. Celle-ci c'est un honneur et un immense plaisir.
Et au 3e étage de Bercy, l'air est-il moins pollué ?
Il me parait bien aéré. Il me paraît surtout excitant. L'énergie, l'industrie, l'économie numérique que je retrouve, ce sont des secteurs d'avenir, des secteurs cruciaux pour sortir de la crise, accélérer la sortie de crise, oui.
D'accord, mais en attendant, le Ministère plein de l'Identité nationale est aujourd'hui à la trappe. Vous voilà débarrassé d'un fardeau.
Non, non, non, non ! Vous savez, les valeurs de l'identité nationale c'était quoi ? C'était de dire que la France est une terre républicaine, avec un équilibre de droits et des devoirs, et que notre vivre ensemble repose sur des valeurs ;
D'accord, mais le débat sur l'identité il a été votre croix et votre supplice.
Non, non, non, non, il n'a pas été ma croix. Il y a eu un certain nombre dérapages ou de bêtises dites que je déplore. Pour le reste, qu'une Nation...
...dites par qui, au passage ?
Peu importe ! Une Nation fondée sur le dépassement des origines doit être fondée sur des valeurs : liberté, égalité, fraternité, laïcité, égalité hommes/femmes. Je ne renierai jamais ces valeurs-là.
Donc, vous êtes fier de l'avoir défendu et de l'assumer.
J'assume parfaitement le fait que nous sommes des républicains liés par un équilibre de droits et des devoirs, et il faut refonder ce pacte républicain. ... pardon, Jean-Pierre Elkabbach, toutes les nations sont confrontées à cette question. Regardez ce qui se passe dans toute l'Europe, c'est autour du pacte républicain des droits et des devoirs qu'il faut raffermir notre vivre ensemble.
Mais la disparition du ministère plein de l'Identité nationale, d'abord est-ce que c'est une disparition momentanée ou définitive ?
Je ne sais pas. L'organisation du gouvernement ça dépend du président de la République et du Premier ministre. Quant à Brice Hortefeux, qui a repris finalement ce que j'avais occupé pendant près de deux ans, il connaît parfaitement ces sujets, vous le savez.
Donc, François Fillon peut continuer à former son gouvernement 3. Le gouvernement Fillon semble claudiquer à droite et tout indique que la droite dure ou faussement dure prend la main. Est-ce que vous y êtes à l'aise, vous ?
Je me sens parfaitement à l'aise dans ce gouvernement réformateur, réformiste, comme à a dit le Premier ministre il y a quelques jours. Ca m'amuse d'entendre d'ailleurs les commentaires, et notamment les commentaires des socialistes, parce qu'il y a quelques années, deux ans, deux ans et demi, lorsque l'ouverture était dite large, le PS expliquait que ouverture large égale débauchage. Aujourd'hui, on nous explique qu'ouverture limitée égale rétrécissement. Alors, moi, je pose juste une question : c'est quand et c'est comment le bon dosage de l'ouverture ? Moi, je constate...
... non mais, peu importe, c'est une majorité UMP qui ne tolère pas longtemps ce qui n'est pas elle-même. L'ouverture est apparemment terminée.
Deux remarques. Hier, je voyais Michel Mercier, Maurice Leroy à la Ville, secteur crucial - Maurice Leroy que je connais bien. Hier soir, j'étais à une cérémonie de récompenses, j'étais assis à côte de Frédéric Mitterrand. Je ne vois pas ce qu'on appelle l'Etat RPR.
... non, là, je ne peux pas vous laissez dire.
Ben, vous pouvez !
Parce que Bernard Kouchner, Fadela Amara, Bockel, Rama Yade, vous les avez vu partir, vous ? Vous les avez-vous vu partir ?
Oui, je la vois même arriver parce qu'à travers les vitres de votre studio, Fadela Amara me fait des grands signes...
D'amitié.
...Donc, vous voyez, elle n'est pas très loin. Oui, d'amitié...
M.-O. Fogiel : Je croyais que c'était à moi qu'elle les faisait, Jean-Pierre, je ne sais pas à qui.
Qui vous regretterez le plus ?
Je regrette tous. J'ai eu des amis, mais en même temps je ne peux pas laisser dire que nous serions ligotés. En plus, c'est presque amusant, si Ségolène Royal avait gagné l'élection présidentielle, et qu'il y avait une majorité de membres du Parti socialiste à l'intérieur du gouvernement, est-ce que ça offusquerait quelqu'un ? C'est Nicolas Sarkozy qui a gagné l'élection présidentielle, et on compte le nombre de ministres UMP. Arrêtons ce pharisianisme. Bien évidemment que c'est un gouvernement de la droite républicaine et du centre, élargi à un certain nombre de personnalités, dont je suis. C'est tout.
Pas trop de centre ! Vous dites souvent, Eric Besson...
... ben écoutez, pas trop de centre ! La Justice et la Ville...
Eric Besson, allons sur le fond, sur le fond.
Ah bon, d'accord, alors...
Eric Besson, vous dites souvent que Nicolas Sarkozy et François Fillon sont complémentaires.
Oui, je le crois.
Oui ! Est-ce qu'ils sont complémentaires jusqu'au point d'être un jour interchangeables ?
Je ne le pense absolument pas et d'ailleurs François Fillon a très clairement répondu à cette question. Il a dit, « le candidat naturel pour 2012, s'il le souhaite, ce sera le président de la République ».
Donc, chacun à sa place, la même.
Oui, et moi je n'ai cessé de dire que leur coopération était bien meilleure qu'on ne le disait et qu'ils étaient parfaitement complémentaires. On l'a oublié pendant trois ans, il me semble que tout le monde l'a redécouvert dimanche.
Et ils vont coopérer ou cohabiter et sans heurts, ensemble ?
Mais, les règles de la Vème République sont simples et claires, et François Fillon les a non seulement acceptées mais théorisées. Il a dit très clairement : les grands arbitrages c'est le président de la République ; la machine gouvernementale, qui est très Importante, parce que Matignon ça rend des arbitrages tous les jours, c'est le Premier ministre.
Avant, dans vos interviews, Eric Besson, vous répétiez, sûr de vous, qu'en 2012 Nicolas Sarkozy serait candidat et réélu. Après le remaniement, et aujourd'hui, est-ce que vous le voyez candidat et avec des chances d'être réélus ?
Candidat, ça lui appartient, je le souhaite. Je suis de ceux qui continuent de penser, oui, que s'il est candidat, il sera réélu en 2012 sur ses valeurs propres et sur ce qu'est à mon avis l'impasse du fonctionnement du Parti socialiste. Je ne parle pas des talents potentiels du Parti socialiste, je parle bien de son fonctionnement : absence de leader, absence de stratégie, calendrier qui me paraît absurde. Tout ça fait que le Parti socialiste, à mon avis, n'est pas en train de préparer sa victoire.
Chaque fois que vous en avez l'occasion, paf, vous allumez le Parti socialiste. Le président de la République s'exprime ce soir à la télévision, sans doute dira-t-il sa vision et ce qu'il veut faire. Qu'est-ce que vous souhaitez qu'il dise et qu'il fasse ?
Tout simplement qu'il redise aux Français le cap dans lequel nous sommes. Il avait dit en 2007, « je suis là pour réformer la France, je suis là pour restaurer notre compétitivité, sans abîmer notre pacte de cohésion sociale ». Je crois que c'est ce que nous faisons. Il y a un certain nombre de réformes majeures - l'université, les retraites - qui ont été faites. Il y en a d'autres à venir. Et je pense que ce soir il reprécisera ce cap.
Alors, à l'Industrie, vous récupérez l'énergie que perd Nathalie Kosciusko-Morizet. L'écologie, autrefois ministère d'Etat, va être affaibli. L'Energie c'est qui ?
L'Energie c'est très clairement Christine Lagarde puisque je vais travailler avec elle et je m'en réjouis, et moi-même, puisque c'est ce qui a été décidé. Mais ce qui ne veut pas dire... on va travailler main dans la main avec Nathalie Kosciusko-Morizet.
Qui va s'occuper du climat ?
L'esprit du Grenelle, dont la préoccupation de réduction des gaz à effet de serre, sera scrupuleusement respecté. Mais pour diversifier les sources d'énergie, cette diversification, ça relève bien de politique industrielle. L'éolien c'est de la politique industrielle ; le solaire c'est de la politique industrielle ; tirer peut-être, même si nos marges de manoeuvre sont limitées, plus de l'hydraulique, c'est de la politique industrielle.
On va essayer de bien comprendre : la France doit développer son industrie du nucléaire civil qui sera meilleure pour la sécurité et pour l'économie française.
Mais le nucléaire civil c'est un atout extraordinaire pour la France, et c'est un besoin à l'échelle mondiale. Mais en même temps, le Grenelle dit clairement qu'à l'horizon de 2020, 23 % de notre énergie doit être d'origine non fossile. Donc, nous allons respecter ce pacte. Et les défenseurs de l'environnement ne devraient pas s'inquiéter, le retour à Bercy de la politique énergétique ne signifie pas la fin du grenelle. Ca sera scrupuleusement respecté.
C'est vous qui irez à Cancun ou vous irez tous les deux, avec Nathalie Kosciusko-Morizet ?
Ca, on verra, mais j'ai bien l'intention de travailler main dans la main avec Nathalie qui est une jeune femme intelligente, qui connaît bien ses dossiers.
Un mot sur l'importante filière nucléaire française après le rapport Roussely qui a été expliqué, ici même. L'Elysée avait demandé qu'Areva ou son capital, d'abord avec EDF, avant la fin 2010, et que cessent les querelles entre les deux. Où ça en est et est-ce que l'Etat va enfin imposer à la fois sa cohérence et son efficacité ?
Ben, d'après ce que je comprends, les discussions entre EDF et Areva, pour une alliance opérationnelle de qualité, avancent bien, voilà. On verra ça avec Christine Lagarde qui est en charge des participations de l'Etat. Nous allons travailler sur le sujet, mais à ce que je sais ça avance bien.
Faites attention avec les écologistes qui vous reprochent de ne pas être un écologiste de la première pluie.
Il faut que je leur rappelle que le premier maire de la Drôme à avoir implanté des éoliennes tout en étant un défenseur du nucléaire, c'est moi, sur ma commune Donzère. Pardon pour la publicité sur Europe 1.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 décembre 2010
Bonjour, Jean-Pierre Elkabbach.
C'est mieux Bercy ?
C'est bien Bercy ! Toute nomination est un honneur et les trois dont j'ai bénéficiées ont été des honneurs. Celle-ci c'est un honneur et un immense plaisir.
Et au 3e étage de Bercy, l'air est-il moins pollué ?
Il me parait bien aéré. Il me paraît surtout excitant. L'énergie, l'industrie, l'économie numérique que je retrouve, ce sont des secteurs d'avenir, des secteurs cruciaux pour sortir de la crise, accélérer la sortie de crise, oui.
D'accord, mais en attendant, le Ministère plein de l'Identité nationale est aujourd'hui à la trappe. Vous voilà débarrassé d'un fardeau.
Non, non, non, non ! Vous savez, les valeurs de l'identité nationale c'était quoi ? C'était de dire que la France est une terre républicaine, avec un équilibre de droits et des devoirs, et que notre vivre ensemble repose sur des valeurs ;
D'accord, mais le débat sur l'identité il a été votre croix et votre supplice.
Non, non, non, non, il n'a pas été ma croix. Il y a eu un certain nombre dérapages ou de bêtises dites que je déplore. Pour le reste, qu'une Nation...
...dites par qui, au passage ?
Peu importe ! Une Nation fondée sur le dépassement des origines doit être fondée sur des valeurs : liberté, égalité, fraternité, laïcité, égalité hommes/femmes. Je ne renierai jamais ces valeurs-là.
Donc, vous êtes fier de l'avoir défendu et de l'assumer.
J'assume parfaitement le fait que nous sommes des républicains liés par un équilibre de droits et des devoirs, et il faut refonder ce pacte républicain. ... pardon, Jean-Pierre Elkabbach, toutes les nations sont confrontées à cette question. Regardez ce qui se passe dans toute l'Europe, c'est autour du pacte républicain des droits et des devoirs qu'il faut raffermir notre vivre ensemble.
Mais la disparition du ministère plein de l'Identité nationale, d'abord est-ce que c'est une disparition momentanée ou définitive ?
Je ne sais pas. L'organisation du gouvernement ça dépend du président de la République et du Premier ministre. Quant à Brice Hortefeux, qui a repris finalement ce que j'avais occupé pendant près de deux ans, il connaît parfaitement ces sujets, vous le savez.
Donc, François Fillon peut continuer à former son gouvernement 3. Le gouvernement Fillon semble claudiquer à droite et tout indique que la droite dure ou faussement dure prend la main. Est-ce que vous y êtes à l'aise, vous ?
Je me sens parfaitement à l'aise dans ce gouvernement réformateur, réformiste, comme à a dit le Premier ministre il y a quelques jours. Ca m'amuse d'entendre d'ailleurs les commentaires, et notamment les commentaires des socialistes, parce qu'il y a quelques années, deux ans, deux ans et demi, lorsque l'ouverture était dite large, le PS expliquait que ouverture large égale débauchage. Aujourd'hui, on nous explique qu'ouverture limitée égale rétrécissement. Alors, moi, je pose juste une question : c'est quand et c'est comment le bon dosage de l'ouverture ? Moi, je constate...
... non mais, peu importe, c'est une majorité UMP qui ne tolère pas longtemps ce qui n'est pas elle-même. L'ouverture est apparemment terminée.
Deux remarques. Hier, je voyais Michel Mercier, Maurice Leroy à la Ville, secteur crucial - Maurice Leroy que je connais bien. Hier soir, j'étais à une cérémonie de récompenses, j'étais assis à côte de Frédéric Mitterrand. Je ne vois pas ce qu'on appelle l'Etat RPR.
... non, là, je ne peux pas vous laissez dire.
Ben, vous pouvez !
Parce que Bernard Kouchner, Fadela Amara, Bockel, Rama Yade, vous les avez vu partir, vous ? Vous les avez-vous vu partir ?
Oui, je la vois même arriver parce qu'à travers les vitres de votre studio, Fadela Amara me fait des grands signes...
D'amitié.
...Donc, vous voyez, elle n'est pas très loin. Oui, d'amitié...
M.-O. Fogiel : Je croyais que c'était à moi qu'elle les faisait, Jean-Pierre, je ne sais pas à qui.
Qui vous regretterez le plus ?
Je regrette tous. J'ai eu des amis, mais en même temps je ne peux pas laisser dire que nous serions ligotés. En plus, c'est presque amusant, si Ségolène Royal avait gagné l'élection présidentielle, et qu'il y avait une majorité de membres du Parti socialiste à l'intérieur du gouvernement, est-ce que ça offusquerait quelqu'un ? C'est Nicolas Sarkozy qui a gagné l'élection présidentielle, et on compte le nombre de ministres UMP. Arrêtons ce pharisianisme. Bien évidemment que c'est un gouvernement de la droite républicaine et du centre, élargi à un certain nombre de personnalités, dont je suis. C'est tout.
Pas trop de centre ! Vous dites souvent, Eric Besson...
... ben écoutez, pas trop de centre ! La Justice et la Ville...
Eric Besson, allons sur le fond, sur le fond.
Ah bon, d'accord, alors...
Eric Besson, vous dites souvent que Nicolas Sarkozy et François Fillon sont complémentaires.
Oui, je le crois.
Oui ! Est-ce qu'ils sont complémentaires jusqu'au point d'être un jour interchangeables ?
Je ne le pense absolument pas et d'ailleurs François Fillon a très clairement répondu à cette question. Il a dit, « le candidat naturel pour 2012, s'il le souhaite, ce sera le président de la République ».
Donc, chacun à sa place, la même.
Oui, et moi je n'ai cessé de dire que leur coopération était bien meilleure qu'on ne le disait et qu'ils étaient parfaitement complémentaires. On l'a oublié pendant trois ans, il me semble que tout le monde l'a redécouvert dimanche.
Et ils vont coopérer ou cohabiter et sans heurts, ensemble ?
Mais, les règles de la Vème République sont simples et claires, et François Fillon les a non seulement acceptées mais théorisées. Il a dit très clairement : les grands arbitrages c'est le président de la République ; la machine gouvernementale, qui est très Importante, parce que Matignon ça rend des arbitrages tous les jours, c'est le Premier ministre.
Avant, dans vos interviews, Eric Besson, vous répétiez, sûr de vous, qu'en 2012 Nicolas Sarkozy serait candidat et réélu. Après le remaniement, et aujourd'hui, est-ce que vous le voyez candidat et avec des chances d'être réélus ?
Candidat, ça lui appartient, je le souhaite. Je suis de ceux qui continuent de penser, oui, que s'il est candidat, il sera réélu en 2012 sur ses valeurs propres et sur ce qu'est à mon avis l'impasse du fonctionnement du Parti socialiste. Je ne parle pas des talents potentiels du Parti socialiste, je parle bien de son fonctionnement : absence de leader, absence de stratégie, calendrier qui me paraît absurde. Tout ça fait que le Parti socialiste, à mon avis, n'est pas en train de préparer sa victoire.
Chaque fois que vous en avez l'occasion, paf, vous allumez le Parti socialiste. Le président de la République s'exprime ce soir à la télévision, sans doute dira-t-il sa vision et ce qu'il veut faire. Qu'est-ce que vous souhaitez qu'il dise et qu'il fasse ?
Tout simplement qu'il redise aux Français le cap dans lequel nous sommes. Il avait dit en 2007, « je suis là pour réformer la France, je suis là pour restaurer notre compétitivité, sans abîmer notre pacte de cohésion sociale ». Je crois que c'est ce que nous faisons. Il y a un certain nombre de réformes majeures - l'université, les retraites - qui ont été faites. Il y en a d'autres à venir. Et je pense que ce soir il reprécisera ce cap.
Alors, à l'Industrie, vous récupérez l'énergie que perd Nathalie Kosciusko-Morizet. L'écologie, autrefois ministère d'Etat, va être affaibli. L'Energie c'est qui ?
L'Energie c'est très clairement Christine Lagarde puisque je vais travailler avec elle et je m'en réjouis, et moi-même, puisque c'est ce qui a été décidé. Mais ce qui ne veut pas dire... on va travailler main dans la main avec Nathalie Kosciusko-Morizet.
Qui va s'occuper du climat ?
L'esprit du Grenelle, dont la préoccupation de réduction des gaz à effet de serre, sera scrupuleusement respecté. Mais pour diversifier les sources d'énergie, cette diversification, ça relève bien de politique industrielle. L'éolien c'est de la politique industrielle ; le solaire c'est de la politique industrielle ; tirer peut-être, même si nos marges de manoeuvre sont limitées, plus de l'hydraulique, c'est de la politique industrielle.
On va essayer de bien comprendre : la France doit développer son industrie du nucléaire civil qui sera meilleure pour la sécurité et pour l'économie française.
Mais le nucléaire civil c'est un atout extraordinaire pour la France, et c'est un besoin à l'échelle mondiale. Mais en même temps, le Grenelle dit clairement qu'à l'horizon de 2020, 23 % de notre énergie doit être d'origine non fossile. Donc, nous allons respecter ce pacte. Et les défenseurs de l'environnement ne devraient pas s'inquiéter, le retour à Bercy de la politique énergétique ne signifie pas la fin du grenelle. Ca sera scrupuleusement respecté.
C'est vous qui irez à Cancun ou vous irez tous les deux, avec Nathalie Kosciusko-Morizet ?
Ca, on verra, mais j'ai bien l'intention de travailler main dans la main avec Nathalie qui est une jeune femme intelligente, qui connaît bien ses dossiers.
Un mot sur l'importante filière nucléaire française après le rapport Roussely qui a été expliqué, ici même. L'Elysée avait demandé qu'Areva ou son capital, d'abord avec EDF, avant la fin 2010, et que cessent les querelles entre les deux. Où ça en est et est-ce que l'Etat va enfin imposer à la fois sa cohérence et son efficacité ?
Ben, d'après ce que je comprends, les discussions entre EDF et Areva, pour une alliance opérationnelle de qualité, avancent bien, voilà. On verra ça avec Christine Lagarde qui est en charge des participations de l'Etat. Nous allons travailler sur le sujet, mais à ce que je sais ça avance bien.
Faites attention avec les écologistes qui vous reprochent de ne pas être un écologiste de la première pluie.
Il faut que je leur rappelle que le premier maire de la Drôme à avoir implanté des éoliennes tout en étant un défenseur du nucléaire, c'est moi, sur ma commune Donzère. Pardon pour la publicité sur Europe 1.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 décembre 2010