Texte intégral
Madame la Sénatrice, chère Catherine Dumas,
Monsieur le Président d'honneur du Conseil des métiers d'art, cher Etienne Vatelot,
Monsieur le président de l'Institut national de métiers d'art, cher Jean-Michel Delisle
Madame la Présidente de l'Association des ateliers des Maîtres d'art et de leurs élèves, chère Marcelle Guillet Lubrano
Mesdames, Messieurs,
Chers Ami(e)s,
Je suis très heureux d'accueillir aujourd'hui la nouvelle promotion des douze Maîtres d'art dans ce ministère qui est celui du patrimoine, de la mémoire des savoir-faire français mais aussi celui de la création contemporaine. Ces deux dimensions concernent au plus haut point les métiers d'art. J'ai une passion personnelle pour ces alchimies secrètes, pour ces savoir-faire immémoriaux, pour ces talents rares et précieux qui sont aux productions artistiques ce que sont les « lieux de mémoire » pour notre univers culturel. Lorsqu'on a la chance de pénétrer dans l'atelier d'un maître d'art, on se trouve dans la situation du narrateur de la Recherche du Temps perdu face à la « petite madeleine » : on y est pénétré du passé et irrémédiablement plongé dans le présent ici et maintenant.
Les douze maîtres d'art que je nomme aujourd'hui représentent des domaines très différents tels que la maroquinerie, les arts de la terre et du feu, la décoration, le textile, la joaillerie, la dorure ornementale, la mode, les arts graphiques, la facture instrumentale et l'ébénisterie. Je me félicite que parmi eux soit promu un chef d'atelier d'une maison prestigieuse membre du Comité Colbert : l'entreprise Bernardaud.
Les maîtres d'art expriment avec grandeur, intelligence, inspiration et rigueur une certaine idée de l'art. Ils traduisent « une certaine habilité dans la mise en oeuvre des pratiques par quoi l'homme assure sa prise au monde », pour reprendre l'expression du grand historien Georges Duby.
Cette phrase prend tout son sens quand je constate le chemin parcouru depuis la création du titre de maître d'art il y a plus de quinze ans par le ministère de la Culture et de la Communication. Il s'agissait alors reconnaître un pan essentiel de notre patrimoine : les métiers d'art d'exception alliant la tradition et la création contemporaine. Vous êtes aujourd'hui cent un professionnels d'excellence investis d'une mission : transmettre vos connaissances, vos techniques et surtout votre passion à une nouvelle génération.
Création, conservation, transmission sont les maîtres mots de vos métiers. Vous véhiculez des valeurs d'excellence, d'inventivité, de technicité et de modernité. Elles sont porteuses de ce que l'on appelle - souvent abusivement - l'esprit français, lié au savoir-faire et à la tradition mis au service de la création. Les racines de ces métiers plongent dans notre histoire, leurs gestes se sont transmis de génération en génération et sont porteurs d'un formidable potentiel pour l'avenir, à l'heure de la production globalisée et des objets interchangeables. Dans chacun de vos ateliers se perpétue et renaît ainsi une certaine idée de l'art de vivre, qui porte une part de notre image, de notre rayonnement à l'international et plus encore, du message que nous entendons délivrer au monde.
Vous le savez, j'apporte un intérêt tout particulier aux métiers d'art et j'ai souhaité une politique volontariste de relance de ces métiers. J'ai voulu que désormais, vous ayez la possibilité de former successivement plusieurs élèves afin que se perpétuent et se réinventent vos talents d'exception. Cette mission de transmission qui vous est confiée s'inscrit pleinement dans la politique de formation menée par mon ministère dans le secteur des arts plastiques, notamment grâce au réseau des écoles supérieures d'art. Vous permettez ainsi à l'intelligence de la main de se perpétuer, de se renouveler et à une véritable école hors les murs de s'épanouir. En partenariat avec le secrétariat d'Etat en charge de l'Artisanat et dans le cadre des missions confiées à l'Institut national des métiers d'art (INMA) - dont je rappelle qu'il a été crée en juin 2010 - je souhaite que nous donnions à votre secteur une nouvelle impulsion. Assurer la promotion et la valorisation de vos professions ne peut se faire que dans un cadre interministériel, mais je tiens à redire toute l'attention que porte mon Ministère à ce sujet, qui engage notre capacité à valoriser la création, à faire vivre le patrimoine et la mémoire. Cet outil de valorisation est créé ; notre dispositif est désormais en ordre de marche.
Depuis quelques mois, nous avons engagé un véritable plan d'actions pour les métiers d'art, notamment le plan de réforme en faveur des métiers d'art que j'ai annoncé au Mobilier national le 12 mars dernier. Ce plan repose sur un constat. Il entend aussi dégager des lignes de force et des priorités :
- Développer l'expertise et la recherche
- Valoriser les savoir-faire d'exception, en mobilisant notamment le réseau des écoles d'art sous tutelle de mon Ministère
- Mettre en valeur de nouvelles créations associant artistes, designers et maîtres d'art
- Développer la promotion et la valorisation des Métiers d'art : c'est tout l'enjeu de la création de l'Institut national, que j'ai mentionné plus haut
- Améliorer la communication des métiers d'art, pour sensibiliser un large public, contribuer à l'élargissement de leur marché mais aussi susciter des vocations.
- Enfin contribuer au rayonnement et à la notoriété des métiers d'art français dans le monde
Je sais qu'il reste encore beaucoup à faire dans ce secteur, notamment pour mieux le valoriser auprès du public. Je souhaite - et c'est pour moi une priorité - que les élèves des Maîtres d'art puissent disposer d'un véritable statut et que soit mis en oeuvre une reconnaissance à la fin de leur cycle de formation initié par les Maîtres d'art. Je demande aussi que la commande publique, comme je viens d'y faire allusion, contribue plus souvent à des coproductions associant maîtres d'art, artistes contemporains et designers pour la réalisation de pièces uniques et d'éditions. Je rappelle à cette occasion que cette démarche d'excellence et de haut degré de savoir-faire est remarquablement mise en oeuvre par la Manufacture Nationale de Sèvres.
Enfin, parmi les nouvelles mesures mises en oeuvre depuis le printemps dernier, nous avons décidé de prendre en considération chacun des 217 métiers reconnus depuis 2003 par les textes comme « métiers d'art ». Nous devons nous projeter dans le XXIème siècle : je souhaite que nous puissions élargir cette nomenclature à quelques métiers où certains excellent dans le domaine des arts culinaires, du paysage, et celui des créations de parfums. Je souhaite également vous annoncer que se tiendra au cours du premier week-end du mois d'avril la Journée annuelle des métiers d'art, opération d'envergure nationale qui entend sensibiliser le grand public à cet enjeu culturel mais aussi patrimonial. A cet égard, je tiens à saluer le rapport de la sénatrice Catherine Dumas, qui a inspiré ces projets et a nourri cette ambition nouvelle.
La prorogation jusqu'en 2013 du Crédit d'Impôt Création Métiers d'Art, qui devait, normalement s'éteindre à la fin de cette année, a été votée par amendement au Sénat à votre initiative, Madame la Sénatrice. C'est le signe d'un engagement fort en faveur de ces secteurs essentiels pour notre économie et pour le rayonnement culturel de la France.
Enfin, je tiens à vous dire combien je suis heureux que nous ayons organisé l'exposition des pièces uniques réalisées par les nouveaux Maîtres d'art dans les vitrines du ministère. Ces oeuvres inédites réunies pour la première fois, sont le témoignage d'une vitalité et d'une créativité qui ne cessent de se réinventer. En matière de métiers d'art, l'expertise et la maîtrise des gestes et des techniques sont aujourd'hui inséparables de l'innovation et de la recherche de nouvelles formes d'expression. Comment parler des métiers d'art ? C'est un peu l'éphémère qui gagne ses galons d'intemporalité, c'est l'accessoire qui devient essentiel, c'est aussi la modernité qui embrasse la tradition. Vos ateliers sont par excellence des « lieux de mémoire », des lieux de patrimoine vivants, des lieux enfin où l'on respire la douceur du « temps retrouvé » mais où l'on ressent si fortement ce que le philosophe Ferdinand Alquié appelle « le désir d'éternité ».
Je vais maintenant remettre à chacun des nouveaux maîtres d'art un diplôme réalisé par l'Imprimerie nationale. Je leur demande de me rejoindre sur le podium à l'annonce de leur nom.
* Serge AMORUSO, maroquinier designer
Dès l'âge de quinze ans, le cuir, cette matière sensuelle, vous fascine et vous intrigue de par ses possibilités infinies comme base de création. Cette passion ne vous quittera plus. Après avoir servi dans la prestigieuse maison Hermès, vous créez en 1997 votre boutique atelier où vous modelez des matières telles que le galuchat, les peaux de requin et d'alligator, les queues de castor et bien d'autres encore. Créateur d'objets incarnant un art unique au monde, vous rendez le luxe synonyme de rareté et d'élégance atemporelle. Vos créations, par delà de leur beauté, enchantent par leur harmonie et leur sensualité.
* Jean-Pierre BAQUERE, verrier flaconneur
Votre art tient de la magie, vous domptez la flamme qui donne forme à vos flacons. Souffle, passion et don confèrent sous vos doigts à la technique du verre une qualité toute particulière. Flacons de parfum, services en verre, lustres d'apparat, vos réalisations prestigieuses sont nombreuses. Très sollicité pour votre grand talent, vous collaborez avec de grandes maisons telles que Caron, Dior, Saint Laurent, Escada, ou encore Karl Lagerfeld, Montana ou Thierry Mugler.
* Emmanuel BARROIS, verrier d'architecture
Opacité et transparence, ombre et lumière, plein et vide sont au coeur de vos préoccupations plastiques et architecturales. Entré dans le monde du vitrail pour penser la lumière autrement, vous n'avez pas tardé à transposer votre travail du patrimoine historique vers l'architecture contemporaine, le design et les arts plastiques. Chercheur infatigable, d'une insatiable curiosité, vous poursuivez de longs dialogues avec des architectes et des artistes de renom tels que Jean Nouvel, Claude Parent, Tatiana Trouvé, Pierre Buraglio, Carole Benzaken et bien d'autres. Votre démarche délibérément transversale et alternative débouche sur la réalisation de programmes verriers monumentaux. En témoignent entre autres les tout récents 2000 pavés de verre du mémorial à l'abolition de l'esclavage de Nantes, la future toiture de verre du Forum des Halles à Paris ou encore les installations verrières de l'opéra de Pékin, et de l'aéroport de Limoges.
* Stéphane BONNEAU, modeleur sur porcelaine chez Bernardaud
C'est adolescent que vous décidez de votre destin de modeleur sur porcelaine. Passionné de dessin et de sculpture dès votre plus jeune âge, vous découvrez à treize ans la céramique puis la porcelaine. Vous exercez votre apprentissage dans diverses maisons de grande renommée et vous intégrez la prestigieuse entreprise Bernardaud qui bénéficie aujourd'hui de vos talents. Responsable de l'atelier de modelage, les rencontres avec les architectes, les artistes et les designers tels que Sylvain Dubuisson, Olivier Gagnère, Sophie Calle, Andréa Branzi et bien d'autres, sont pour vous des moments privilégiés. Il s'agit de leur faire découvrir les possibilités d'utilisation de la matière souvent méconnue sous tous ses aspects. On peut prendre la mesure de votre talent et de votre inventivité ici même, avec l'exposition du vase « Hua » d'Olivier Gagnère, des tasses « Anno » de Sylvain Dubuisson, du vase « Al Dente » de Marco Mencacci ou encore de la coupe « Nazareth » des frères Campana.
* Pierre BONNEFILLE, peintre en décor, coloriste
Chercheur de « couleurs vivantes », vous accompagnez depuis 25 ans les architectes dans leurs projets, élaborant pour chaque sujet une palette chromatique sur mesure et des créations uniques. Vos compositions murales polychromes originales vous inscrivent aussi bien dans un environnement contemporain comme celui de la Caisse des dépôts de Paris, de Christie's, de Cartier à Shangaï, que dans des cadres historiques tels celui de l'Institut de France, ou du café Marly. Vous avez su, au fil des années, au gré de vos créations, inventer un art bien particulier fait de technique et de poésie, de recherche et d'inspiration, de lumière et de substance aux variations infinies.
* Sylvie DESCHAMPS, brodeuse au fil d'or
Vous dirigez depuis 1995 le « Bégonia d'or », le seul atelier en France qui perpétue la broderie au fil d'or. Vous y pérennisez le savoir-faire de cette activité, mais aussi la broderie blanche, la broderie d'ameublement et de décoration exclusivement réalisées à la main, avec une science de magicienne et une patience d'ange. Vous faites renaître sous vos doigts des points oubliés datant du XVème siècle et au fil des ans, vous vous êtes forgée une réputation au service des grandes maisons telles que Chanel, Givenchy, Valentino, Versace. Les designers et les artistes tels que Philippe Starck, Sylvie Fleury, Jean-Michel Othoniel, Valérie Belin, Mona Hatoum ou Natacha Lesueur font appel à votre art. Votre métier vous amène aussi vers les territoires de l'héraldique, l'art liturgique, les parures militaires, les costumes d'académiciens, ainsi que les pantoufles de luxe réalisées pour John Lobb.
* Jean-Christophe FOUCHIER, joaillier créateur
Formé à l'école de bijouterie Nicolas Flamel, vous avez appris votre métier chez les plus grands joailliers de la place Vendôme : Poiray, Chaumet, Cartier et Bulgari. En 1996, vous créez votre propre marque « Jean-Christophe » et en 2009, vous vous mettez au défi de consacrer une de vos boutiques uniquement à la joaillerie pour homme. Vous apportez désormais votre propre style à la haute joaillerie en créant des pièces inspirées de l'architecture et de la couleur des pierres. Vous définissez vous-même votre démarche comme un jeu : jeu sur les formes et les couleurs, les pierres et les matières. Vous imaginez des pièces audacieuses, géométriques et originales.
* Fabrice GOHARD, doreur ornemaniste
Digne représentant pour la deuxième génération d'une grande famille de doreurs ornemanistes, vous êtes formé dans l'entreprise familiale dès l'âge de dix huit ans. Immédiatement passionné, vous choisissez de poursuivre la tradition artisanale et ancestrale qui vous a été léguée pour métier. Aujourd'hui, après quarante ans d'expérience, vous n'en continuez pas moins d'explorer avec une curiosité insatiable les possibilités de votre art. Vous mettez aussi bien votre talent et vos compétences au service du patrimoine que de la création contemporaine. Vous travaillez à la restauration et à la conservation de grands monuments tels que le dôme des Invalides, les statues et l'obélisque de la place de la Concorde à Paris, les dorures de la place Stanislas à Nancy, la grille et les toitures du château de Versailles et bien d'autres encore. Vous collaborez aussi avec des artistes contemporains de renom tels que Jean-Pierre Raynaud pour lequel vous avez orné de feuilles d'or le pot monumental installé au centre Georges Pompidou. Marc Couturier, François-Xavier Lalanne, Johan Creten comptent également parmi les artistes qui ont fait appel à vos talents. Avec tous, vous avez su lier une authentique complicité, basée sur la sensibilité, l'exigence et le plaisir.
* Stéphane GUILBAUD, lithographe
Vous exercez votre métier de lithographe depuis 1979, après avoir collaboré avec les ateliers Desjobert, Art estampes, Dutrou et avec la fondation Daniel et Florence Guerlain. A la tête de vos deux ateliers depuis 1999, vous vous efforcez de porter haut les couleurs de l'estampe. Reconnu en Europe et dans le monde, vous avez travaillé avec des artistes de grand renom tels que Arman, Francis Bacon, Olivier Debré ou encore Niki de Saint Phalle. Aujourd'hui, dans votre atelier, vous avez mis en place une solide équipe avec laquelle la confiance et la complicité d'artistes comme Pierre Alechinsky, Zao Wou Ki, Daniel Authouart sont les clés de votre succès. Vous produisez également des estampes pour des galeries d'art, des musées et des éditeurs internationaux.
* Frank SORBIER, tailleur, couturier
Vous avez débuté aux cotés de Chantal Thomass puis de Thierry Mugler. A 26 ans, vous présentez votre première collection qui rencontre un franc succès, aux Etats-Unis et au Japon. Cela vous incite à créer votre propre marque de vêtements féminins haut de gamme. Votre goût pour la liberté d'expression fait de vous un créateur de mode original, tout en restant marqué par un certain lyrisme et une recherche d'authenticité. En 1995, vous vous faites remarquer en présentant la collection « So Pretty » de Cartier, puis parrainé par Jean-Paul Gaultier et Sonia Rykiel, vous devenez membre de la fédération française de la couture, du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode. En 2005, l'ensemble de vos pairs vous reconnaissent un immense talent. Vous êtes alors labellisé grand couturier et parallèlement vous recevez une reconnaissance de l'ensemble des dentelliers européens pour votre travail d'orfèvre sur les dentelles.
* Yves THÔLE, facteur et restaurateur d'instruments à percussion et de tambours guadeloupéens
Autodidacte et passionné de musique, vous réalisez depuis plus de trente ans un instrument de musique à percussion bien particulier : « le Ka », tambour aux sonorités typiquement guadeloupéennes exécuté à partir d'une structure de tonneau. Vous figurez parmi les plus talentueux facteurs de « Ka » reconnu dans toutes les Caraïbes. Vous avez ressenti de très bonne heure la valeur culturelle de cet instrument, la nécessité d'en pérenniser la facture et de sauver cette tradition. Porteur d'une signification historique forte, témoin des esclavages, des résistances, de la reconstruction mentale d'un peuple, le tambour guadeloupéen représente l'âme de cette culture. Vous oeuvrez avec passion dans la valorisation et la transmission de ce patrimoine immatériel singulier en mettant vos talents au service de cet instrument. Vous contribuez à protéger et à enrichir cet héritage culturel dont les traditions régionales sont à la fois le ciment et le témoin des valeurs humaines.
* Ludwig VOGELGESANG, ébéniste Art déco
C'est en Autriche que vous avez vu le jour mais en France que vous êtes venu assouvir votre passion pour les métiers d'art. Vous faites vos premières armes chez Reinold et fils en tant qu'ébéniste et vous découvrez ainsi l'étendue du patrimoine français. Vous fondez votre atelier en 1980 pour vous consacrer à la restauration du mobilier Art déco. Immensément séduit par ce style dont vous ressentez une profonde esthétique et un grand raffinement, vous êtes alors amené à restaurer du mobilier haut de gamme pour des décorateurs de renom, des galeries, des musées et des collectionneurs initiés. Vous menez également une activité de créateur en concevant et réalisant avec votre équipe du mobilier et des boiseries en maniant des matières telles que le galuchat, la nacre, le mica, la paille ou encore des essences de bois précieux.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 30 novembre 2010