Texte intégral
(...)
Q - Croyez-vous que 2012 se jouera sur le thème des réformes ou la pause des réformes ?
R - Certainement pas la pause des réformes puisque, au-delà de 2012, il nous restera encore bien du travail, et il faut nous projeter déjà sur le moyen/long terme pour continuer à adapter la France dans le monde qui se renforce sous nos yeux. J'étais au Brésil, comme vous l'avez souligné, et quand on voit ce que c'est qu'un pays émergent aujourd'hui, une économie émergente, avec le dynamisme et la confiance en soi qui animent ses habitants, on se dit que la France doit aussi être dans le coup.
Q - Vous avez représenté la France à l'intronisation de Dilma Rousseff. Elle succède à Lula à la tête du Brésil émergent, comme vous dites. Vous a-t- on confirmé que Dilma tiendra la promesse de Lula, de commander des avions Rafale ?
R - Nous en avons, bien sûr, parlé avec les responsables que j'ai rencontrés. Il est tout à fait normal que la nouvelle présidente veuille s'approprier le dossier ; une décision devrait être prise dans les semaines qui viennent.
Q - Quel genre de décision ?
R - Je pense que nous pouvons être confiants, mais je vais rappeler ma ligne de conduite : ne jamais annoncer les choses avant qu'elles ne soient décidées. C'est une décision brésilienne.
Q - Mais ne faut-il pas étaler la construction des Rafales qui coûte si cher, et peut-être en réduire encore le nombre ?
R - Je voudrais dire que la vente des Rafales se situe dans une coopération stratégique considérable entre la France et le Brésil. Ils nous ont acheté des sous-marins, des hélicoptères... On est en train de travailler sur leur flotte de surface. Vous voyez donc que ce n'est qu'un aspect d'une relation qui est extrêmement importante sur le plan stratégique et industriel.
Q - Donc, vous leur dites : continuez, achetez-nous des Rafales...
R - Je suis allé là-bas pour leur dire notamment cela.
Q - Les sujets importants : la Côte d'Ivoire, les Etats africains. Des médiateurs n'ont pas convaincu le président battu, Laurent Gbagbo, de s'en aller ; il s'incruste. Pour autant, Gbagbo est-il plus légitime ?
R - Le fait de persévérer dans l'erreur ne le rend pas plus légitime. Les choses sont tout à fait claires : il y a eu des élections sous le contrôle des Nations unies ; le résultat a été validé ; il y a un président légitimement élu ; et la France reste, avec l'ensemble de la communauté internationale, sur cette ligne-là.
Q - La Côte d'Ivoire est-elle une affaire française, comme on le dit à Abidjan...
R - Qui a pris position ? Le Conseil de sécurité des Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne, la CEDEAO ; c'est-à-dire l'ensemble des voisins de la Côte d'Ivoire et la quasi-totalité des Etats de la planète. Alors, la France n'est pas...
Q - Donc Gbagbo fait une fausse querelle à Paris...
R - C'est toujours facile de désigner un bouc émissaire. Bien entendu, la France ne prendra pas l'initiative d'une intervention militaire. Nos troupes ne sont là-bas que dans le cadre des Nations unies. Le seul cas, évidemment, où nous interviendrions, c'est si nos nationaux - et ils sont nombreux, près de 15.000 - étaient menacés de quelque manière que ce soit.
Q - Oui, mais les soldats français en mission avec d'autres, pour l'ONU, ont-ils le droit de riposter au nom de la légitime défense, s'il y a une attaque ?
R - Bien sûr, une mission a été confiée par les Nations unies à l'ONUCI, et l'ONUCI doit accomplir cette mission.
Q - Ce matin, Alain Juppé, y a-t-il une autre solution que la force ou la contrainte ?
R - Je pense que la communauté internationale ne doit pas céder, c'est un enjeu extraordinairement important pour l'Afrique. Si on acceptait que du fait de l'entêtement de quelqu'un qui a été battu, la démocratie soit bafouée dans un pays africain, c'est l'ensemble du continent qui serait concerné. Il nous faut donc tenir bon.
Q - Je reprends ma question : Y a-t-il une autre solution que la force ou la contrainte ?
R - Si le président - soi-disant président désigné - Gbagbo ne renonce pas, il faut aller plus loin dans l'utilisation des sanctions, c'est d'ailleurs la position...
Q - Des sanctions y compris à caractère militaire ?
R - Je sais que la CEDEAO, c'est-à-dire les voisins de la Côte d'Ivoire, y Réfléchissent. Je pense que c'est aux Africains de prendre une décision dans ce domaine.
Q - De l'armée africaine aussi ?
R - Je pense que cela leur revient, et certainement pas à l'armée française.
Q - Hervé Ghesquiere et Stéphane Taponier entament leur deuxième année de détention. Le début de 2011 sera-t-il l'heureuse année de leur libération ?
R - Monsieur Elkabbach, je l'ai dit lorsque j'étais en Afghanistan, nous faisons tout ce que nous pouvons pour contribuer à leur libération.
Q - Pourtant, les défenseurs et leurs soutiens doutent que tous les moyens soient mis en place pour les libérer.
R - C'est injuste, et ils savent bien combien la tâche est difficile. Nous avons sur place des représentants qui agissent ; nous sommes en liaison avec le gouvernement afghan. Je l'ai dit, je ne peux pas aller au-delà dans le détail des négociations qui sont en cours aujourd'hui. Et je ne vous donnerai pas de calendrier parce que cela ferait naître des espoirs qui pourraient être déçus.
Q - Mais simplement, pouvez-vous répondre, parce que personne...
R - J'ai dit que j'étais confiant à l'issue de mes entretiens avec le président Karzai...
Q - Et vous le restez ?
R - Je reste confiant, encore aujourd'hui, quelle que soit la difficulté de la tâche.
Q - C'est-à-dire que Karzai vous a promis de libérer les deux ou trois Taliban réclamés par les preneurs de nos deux otages.
R - J'ai déjà dit que dans ce genre de discussion, en dire trop sur la place publique, c'était diminuer ses chances de succès.
Q - Mais ne pas en dire pas assez, c'est se faire attaquer par les Taliban, parce que personne n'a encore réagi comme il faut au porte-parole des Talibans, qui reproche à la France de ne pas prendre au sérieux, parait-il...
R - Prendre quoi au sérieux ?
Q - Les conditions émises par les Talibans...
R - Prendre quoi au sérieux, Monsieur Elkabbach, quelle est la condition émise ? C'est que la France se retire d'Afghanistan...
Q - Alors justement laquelle ?
R - On le sait très bien. Mme Alliot-Marie, au nom du gouvernement français, a déjà eu l'occasion de dire que nous ne nous laisserions pas dicter notre politique étrangère par quelque groupement de terroristes que ce soit.
Q - Il dit que ce sont des exigences très simples et très faciles à remplir.
R - Oui, bien sûr...
Q - Les conditions, c'est le départ de la France.
R - Je viens de vous les rappeler, Monsieur Elkabbach, donc...
Q - Et vous avez très bien répondu. En Afghanistan - en tout cas, clairement cette fois-ci - les Français viennent d'achever de réussir une opération dix jours dans la vallée d'Asaï...
R - D'Alasaï.
Q - D'Alasaï, sur place, Didier François nous l'a confirmé, 1.200 soldats français sont engagés pour ouvrir une des deux routes stratégiques pour l'économie afghane. Les Taliban auraient demandé une trêve ; cela s'appelle-t-il déjà un premier résultat ?
R - Je l'espère, en tout cas, je peux vous dire que j'étais dans cette région il y a moins de huit jours, dans le camp avancé de la France qui est sur le site de Tora, et j'ai été vraiment plein d'admiration et de fierté quand j'ai vu comment nos militaires travaillent là-bas. Ce sont de vrais professionnels ; ils sont bien équipés, ils sont bien organisés, ils ont du courage, ils ont le sens de leur mission, et ils ont aussi la préoccupation de la population afghane. Quand ils montent ce genre d'opération, ils prennent toutes les précautions pour qu'il n'y ait pas de victime civile, quitte à prendre eux-mêmes des risques supplémentaires. Alors, nous progressons. Cette zone, qu'on appelle la Surobi, est aujourd'hui plus sûre qu'elle ne l'était il y a quelque temps, et nous espérons bien pouvoir passer le relais à l'armée afghane dans le courant de l'année 2011.
Q - Pour partir...
R - Pour redéployer, dans un premier temps, notre dispositif à côté, et ensuite, vous savez la date qui a été fixée par l'ensemble des alliés : vers 2014.
Je voudrais insister aussi sur un point : le travail extraordinaire que font nos formateurs, nos militaires pour former les militaires afghans et les policiers afghans. Ce travail est extrêmement apprécié par l'ensemble de la coalition, et par le gouvernement afghan lui-même.
Q - Ils ne finiront pas, ces afghans bien formés par les Français et les alliés, à se rallier un jour ou l'autre aux Taliban ?
R - Ils finiront par, je pense, faire en sorte que le peuple afghan reconquière sa liberté.
Q - Le porte-parole de l'OTAN en Afghanistan est un général allemand, M. Blotz. Il vient de dire que les lourdes pertes subies en 2010 ne sont pas le signe d'un échec, mais d'une étape malheureusement nécessaire. Et M. Blotz ajoute : avant que cela s'améliore, malheureusement, cela va empirer.
R - J'espère que cela n'empirera pas, mais il est clair que ce sera difficile.
Q - Un mot sur les coptes et ce qu'ils subissent : les attentats à Alexandrie, au Caire, à Bagdad, etc. Dans tout l'Occident, les chrétiens trouvent des terrains d'entente avec les communautés musulmanes. Est-ce que c'est une fatalité que l'islam intégriste transforme les chrétiens d'Orient en martyrs ?
R - Je suis profondément révolté par ce qui se passe dans certaines régions du Proche-Orient - en Irak où les chrétiens ont été victimes d'attentats, et tout récemment encore en Egypte ; c'est inacceptable. Je fais appel aux responsables de ces pays, aux responsables politiques mais aussi aux responsables religieux, pour qu'ils mettent un terme à ces comportements et à ces attentats. Les chrétiens sont sur un sol - je n'ai pas besoin de vous le dire, Jean-Pierre Elkabbach - où leur légitimité est forte, et ils doivent être respectés.
Q - Et ici, ils seront protégés.
R - Ils seront protégés.
(...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 janvier 2011
Q - Croyez-vous que 2012 se jouera sur le thème des réformes ou la pause des réformes ?
R - Certainement pas la pause des réformes puisque, au-delà de 2012, il nous restera encore bien du travail, et il faut nous projeter déjà sur le moyen/long terme pour continuer à adapter la France dans le monde qui se renforce sous nos yeux. J'étais au Brésil, comme vous l'avez souligné, et quand on voit ce que c'est qu'un pays émergent aujourd'hui, une économie émergente, avec le dynamisme et la confiance en soi qui animent ses habitants, on se dit que la France doit aussi être dans le coup.
Q - Vous avez représenté la France à l'intronisation de Dilma Rousseff. Elle succède à Lula à la tête du Brésil émergent, comme vous dites. Vous a-t- on confirmé que Dilma tiendra la promesse de Lula, de commander des avions Rafale ?
R - Nous en avons, bien sûr, parlé avec les responsables que j'ai rencontrés. Il est tout à fait normal que la nouvelle présidente veuille s'approprier le dossier ; une décision devrait être prise dans les semaines qui viennent.
Q - Quel genre de décision ?
R - Je pense que nous pouvons être confiants, mais je vais rappeler ma ligne de conduite : ne jamais annoncer les choses avant qu'elles ne soient décidées. C'est une décision brésilienne.
Q - Mais ne faut-il pas étaler la construction des Rafales qui coûte si cher, et peut-être en réduire encore le nombre ?
R - Je voudrais dire que la vente des Rafales se situe dans une coopération stratégique considérable entre la France et le Brésil. Ils nous ont acheté des sous-marins, des hélicoptères... On est en train de travailler sur leur flotte de surface. Vous voyez donc que ce n'est qu'un aspect d'une relation qui est extrêmement importante sur le plan stratégique et industriel.
Q - Donc, vous leur dites : continuez, achetez-nous des Rafales...
R - Je suis allé là-bas pour leur dire notamment cela.
Q - Les sujets importants : la Côte d'Ivoire, les Etats africains. Des médiateurs n'ont pas convaincu le président battu, Laurent Gbagbo, de s'en aller ; il s'incruste. Pour autant, Gbagbo est-il plus légitime ?
R - Le fait de persévérer dans l'erreur ne le rend pas plus légitime. Les choses sont tout à fait claires : il y a eu des élections sous le contrôle des Nations unies ; le résultat a été validé ; il y a un président légitimement élu ; et la France reste, avec l'ensemble de la communauté internationale, sur cette ligne-là.
Q - La Côte d'Ivoire est-elle une affaire française, comme on le dit à Abidjan...
R - Qui a pris position ? Le Conseil de sécurité des Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne, la CEDEAO ; c'est-à-dire l'ensemble des voisins de la Côte d'Ivoire et la quasi-totalité des Etats de la planète. Alors, la France n'est pas...
Q - Donc Gbagbo fait une fausse querelle à Paris...
R - C'est toujours facile de désigner un bouc émissaire. Bien entendu, la France ne prendra pas l'initiative d'une intervention militaire. Nos troupes ne sont là-bas que dans le cadre des Nations unies. Le seul cas, évidemment, où nous interviendrions, c'est si nos nationaux - et ils sont nombreux, près de 15.000 - étaient menacés de quelque manière que ce soit.
Q - Oui, mais les soldats français en mission avec d'autres, pour l'ONU, ont-ils le droit de riposter au nom de la légitime défense, s'il y a une attaque ?
R - Bien sûr, une mission a été confiée par les Nations unies à l'ONUCI, et l'ONUCI doit accomplir cette mission.
Q - Ce matin, Alain Juppé, y a-t-il une autre solution que la force ou la contrainte ?
R - Je pense que la communauté internationale ne doit pas céder, c'est un enjeu extraordinairement important pour l'Afrique. Si on acceptait que du fait de l'entêtement de quelqu'un qui a été battu, la démocratie soit bafouée dans un pays africain, c'est l'ensemble du continent qui serait concerné. Il nous faut donc tenir bon.
Q - Je reprends ma question : Y a-t-il une autre solution que la force ou la contrainte ?
R - Si le président - soi-disant président désigné - Gbagbo ne renonce pas, il faut aller plus loin dans l'utilisation des sanctions, c'est d'ailleurs la position...
Q - Des sanctions y compris à caractère militaire ?
R - Je sais que la CEDEAO, c'est-à-dire les voisins de la Côte d'Ivoire, y Réfléchissent. Je pense que c'est aux Africains de prendre une décision dans ce domaine.
Q - De l'armée africaine aussi ?
R - Je pense que cela leur revient, et certainement pas à l'armée française.
Q - Hervé Ghesquiere et Stéphane Taponier entament leur deuxième année de détention. Le début de 2011 sera-t-il l'heureuse année de leur libération ?
R - Monsieur Elkabbach, je l'ai dit lorsque j'étais en Afghanistan, nous faisons tout ce que nous pouvons pour contribuer à leur libération.
Q - Pourtant, les défenseurs et leurs soutiens doutent que tous les moyens soient mis en place pour les libérer.
R - C'est injuste, et ils savent bien combien la tâche est difficile. Nous avons sur place des représentants qui agissent ; nous sommes en liaison avec le gouvernement afghan. Je l'ai dit, je ne peux pas aller au-delà dans le détail des négociations qui sont en cours aujourd'hui. Et je ne vous donnerai pas de calendrier parce que cela ferait naître des espoirs qui pourraient être déçus.
Q - Mais simplement, pouvez-vous répondre, parce que personne...
R - J'ai dit que j'étais confiant à l'issue de mes entretiens avec le président Karzai...
Q - Et vous le restez ?
R - Je reste confiant, encore aujourd'hui, quelle que soit la difficulté de la tâche.
Q - C'est-à-dire que Karzai vous a promis de libérer les deux ou trois Taliban réclamés par les preneurs de nos deux otages.
R - J'ai déjà dit que dans ce genre de discussion, en dire trop sur la place publique, c'était diminuer ses chances de succès.
Q - Mais ne pas en dire pas assez, c'est se faire attaquer par les Taliban, parce que personne n'a encore réagi comme il faut au porte-parole des Talibans, qui reproche à la France de ne pas prendre au sérieux, parait-il...
R - Prendre quoi au sérieux ?
Q - Les conditions émises par les Talibans...
R - Prendre quoi au sérieux, Monsieur Elkabbach, quelle est la condition émise ? C'est que la France se retire d'Afghanistan...
Q - Alors justement laquelle ?
R - On le sait très bien. Mme Alliot-Marie, au nom du gouvernement français, a déjà eu l'occasion de dire que nous ne nous laisserions pas dicter notre politique étrangère par quelque groupement de terroristes que ce soit.
Q - Il dit que ce sont des exigences très simples et très faciles à remplir.
R - Oui, bien sûr...
Q - Les conditions, c'est le départ de la France.
R - Je viens de vous les rappeler, Monsieur Elkabbach, donc...
Q - Et vous avez très bien répondu. En Afghanistan - en tout cas, clairement cette fois-ci - les Français viennent d'achever de réussir une opération dix jours dans la vallée d'Asaï...
R - D'Alasaï.
Q - D'Alasaï, sur place, Didier François nous l'a confirmé, 1.200 soldats français sont engagés pour ouvrir une des deux routes stratégiques pour l'économie afghane. Les Taliban auraient demandé une trêve ; cela s'appelle-t-il déjà un premier résultat ?
R - Je l'espère, en tout cas, je peux vous dire que j'étais dans cette région il y a moins de huit jours, dans le camp avancé de la France qui est sur le site de Tora, et j'ai été vraiment plein d'admiration et de fierté quand j'ai vu comment nos militaires travaillent là-bas. Ce sont de vrais professionnels ; ils sont bien équipés, ils sont bien organisés, ils ont du courage, ils ont le sens de leur mission, et ils ont aussi la préoccupation de la population afghane. Quand ils montent ce genre d'opération, ils prennent toutes les précautions pour qu'il n'y ait pas de victime civile, quitte à prendre eux-mêmes des risques supplémentaires. Alors, nous progressons. Cette zone, qu'on appelle la Surobi, est aujourd'hui plus sûre qu'elle ne l'était il y a quelque temps, et nous espérons bien pouvoir passer le relais à l'armée afghane dans le courant de l'année 2011.
Q - Pour partir...
R - Pour redéployer, dans un premier temps, notre dispositif à côté, et ensuite, vous savez la date qui a été fixée par l'ensemble des alliés : vers 2014.
Je voudrais insister aussi sur un point : le travail extraordinaire que font nos formateurs, nos militaires pour former les militaires afghans et les policiers afghans. Ce travail est extrêmement apprécié par l'ensemble de la coalition, et par le gouvernement afghan lui-même.
Q - Ils ne finiront pas, ces afghans bien formés par les Français et les alliés, à se rallier un jour ou l'autre aux Taliban ?
R - Ils finiront par, je pense, faire en sorte que le peuple afghan reconquière sa liberté.
Q - Le porte-parole de l'OTAN en Afghanistan est un général allemand, M. Blotz. Il vient de dire que les lourdes pertes subies en 2010 ne sont pas le signe d'un échec, mais d'une étape malheureusement nécessaire. Et M. Blotz ajoute : avant que cela s'améliore, malheureusement, cela va empirer.
R - J'espère que cela n'empirera pas, mais il est clair que ce sera difficile.
Q - Un mot sur les coptes et ce qu'ils subissent : les attentats à Alexandrie, au Caire, à Bagdad, etc. Dans tout l'Occident, les chrétiens trouvent des terrains d'entente avec les communautés musulmanes. Est-ce que c'est une fatalité que l'islam intégriste transforme les chrétiens d'Orient en martyrs ?
R - Je suis profondément révolté par ce qui se passe dans certaines régions du Proche-Orient - en Irak où les chrétiens ont été victimes d'attentats, et tout récemment encore en Egypte ; c'est inacceptable. Je fais appel aux responsables de ces pays, aux responsables politiques mais aussi aux responsables religieux, pour qu'ils mettent un terme à ces comportements et à ces attentats. Les chrétiens sont sur un sol - je n'ai pas besoin de vous le dire, Jean-Pierre Elkabbach - où leur légitimité est forte, et ils doivent être respectés.
Q - Et ici, ils seront protégés.
R - Ils seront protégés.
(...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 janvier 2011