Texte intégral
Montreuil le 25 février :
Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,
Quand mes amis Jean-Pierre Brard et Jean-Charles Nègre m'ont proposé d'être des vôtres aujourd'hui, j'ai accepté immédiatement. D'abord parce que j'aime bien votre ville. Par son histoire, par tout ce qui se fait ici, Montreuil est une grande personnalité de la région parisienne, une cité moderne et solidaire.
Et puis je savais trouver parmi vous, à l'occasion de ce banquet, une ambiance chaleureuse et combative. Je dois vous le dire: je ne suis pas déçu! Merci, donc, de votre invitation, cher Jean-Pierre et cher Jean-Charles.
Merci, également, à vous toutes et à vous tous qui, dans la diversité de vos sensibilités, de vos engagements, nous faites l'amitié de votre présence.
Enfin, je veux dire ma safisfaction d'être en compagnie de Jean-Pierre Chevènement pour apporter, avec lui, notre soutien aux candidats de gauche dans les deux cantons de Montreuil.
A Claire Pessaing-Garic, du Mouvement des Citoyens, qui succédera à Raphaël Grégoire. A Jean-Charles Nègre, présenté par le Parti communiste, et qui siégera au Conseil général à la place de René Foulon.
Leur présence au sein de l'assemblée départementale est un gage d'efficacité au service des intérêts de Montreuil et de sa population. Claire et Jean-Charles ont de l'expérience, des compétences nombreuses et ils agiront demain - j'y insiste car c'est très important - en étroite et permanente concertation avec votre maire, Jean-Pierre Brard, et l'ensemble de l'équipe municipale de gauche plurielle.
A ce propos, je me réjouis de l'accord qui vient d'être conclu à Montreuil, et qui permet de réunir sur la liste que tu conduis, mon cher Jean-Pierre, des candidates et candidats du Parti communiste, du Parti socialiste, du Mouvement des Citoyens, ainsi que de nombreuses personnalités issues de la société civile.
Ainsi, à Montreuil, comme dans des centaines de villes à travers le pays, la gauche se trouve largement rassemblée. C'est le plus sûr moyen pour elle, de conserver aux élections municipales les positions qu'elle occupe déjà, et d'en conquérir beaucoup sur la droite.
Mais, vous le savez, vous aurez à voter 2 fois les 11 et 18 mars prochain. Pour élire votre conseil municipal, et pour choisir vos conseillères et conseillers généraux.
Et je veux dire, à ce propos, qu'il est essentiel de souligner, bien davantage que ce n'est le cas jusqu'à présent, l'importance de ces élections cantonales.
Pour des raisons locales, tout d'abord. Les compétences des conseils généraux sont très étendues, et des choix qui y sont accomplis dépend la qualité des réponses apportées à beaucoup de vos problèmes. C'est particulièrement le cas en matière d'éducation et de formation, où le conseil général est le partenaire privilégié des collèges.
C'est vrai, aussi, pour la réalisation de nombreuses infrastructures et je sais, par exemple, les besoins et les projets de Montreuil en terme de développement et de modernisation des transports collectifs.
C'est vrai, aussi, dans le domaine de l'emploi, pour contribuer à revaloriser le tissu économique en favorisant l'implantation d'entreprises nouvelles. Ainsi Jean-Charles Nègre m'a souvent dit l'importance de la création d'un Ecopôle sur les friches de l'ancienne usine Kréma.
Vous connaissez bien tous ces dossiers, et je ne développe donc pas davantage mon propos. J'ajoute, simplement, que l'enjeu local des élections cantonales est non seulement décisif pour Montreuil, mais aussi pour tout le département de Seine-Saint-Denis. Le bilan du conseil général dirigé par la gauche et présidé par mon ami Robert Clément, y est très positif.
C'est d'autant plus méritoire que ces dernières années ont été particulièrement éprouvantes, dans votre département, pour l'activité économique, l'emploi, les services publics. Et par conséquent pour les citoyennes et les citoyens, victimes des politiques qui se sont succédées et dont nous connaissons les effets: le chômage, l'extension de la précarité, l'aggravation des injustices et des inégalités.
Il a fallu, dans ces conditions, résister à la véritable déferlante libérale et rassembler, agir pour faire prévaloir d'autres choix, conformes aux attentes, aux besoins des habitants.
Oui, selon que la droite ou la gauche est en charge des responsabilités départementales, les politiques suivies sont toutes différentes.
Avec la droite c'est l'obéissance aux dogmes de l'ultralibéralisme, et les conséquences que je viens d'évoquer.
Avec la gauche c'est, pour la population, l'assurance d'avoir des élu(e)s combatifs, qui ne baissent pas les bras devant les difficultés et manifestent un souci constant des plus fragiles, des plus vulnérables. La gauche, en Seine-Saint-Denis, a fait la preuve de sa capacité à bien gérer le département, à animer des actions dynamiques en tous domaines, et à maintenir à un haut niveau une politique sociale, humaine et solidaire.
Alors, cher(e)s ami(es) et camarades, il faut que la gauche plurielle puisse poursuivre cette politique après le 18 mars.
Et cela passe, ici à Montreuil, par l'élection de Claire Pessaing-Garic et Jean-Charles Nègre au conseil général!
Il est une seconde raison qui fait des élections cantonales un scrutin essentiel: des résultats qui en sortiront dépendent, dans une large mesure, le contenu et la qualité de la politique du gouvernement de gauche plurielle dans les mois à venir.
Ce n'est pas, chacun le comprend bien, une mince question.
Bien sûr beaucoup a été entrepris depuis 1997, et les communistes, leurs partenaires et leurs ministres, y ont contribué. Je sais également que les Françaises et les Français donnent acte au gouvernement des bons résultats de son action dans un certain nombre de domaines. Et nous voyons bien dans quelles difficultés se débattent les partis de droite.
Pour autant, je l'ai souvent dit et je persiste dans cette opinion, il serait extrêmement périlleux que la gauche plurielle, se contente de "surfer" sur son bilan et de spéculer sur les faiblesses de la droite pour préparer les échéances électorales de 2002.
Quatorze mois nous en séparent encore. C'est beaucoup de temps pour engager les grandes réformes structurelles qu'appelle la situation de notre pays et de notre peuple.
Permettez-moi d'en évoquer quelques-unes.
Il y a, d'abord, la question de l'augmentation du pouvoir d'achat par le relèvement des salaires, des retraites et des minima sociaux.
Le crédit d'impôt récemment décidé sera certes utile à celles et ceux qui en bénéficieront. Mais le compte n'y est pas.
D'abord parce qu'il leur faut patienter jusqu'à septembre, et c'est long. Ensuite parce que ce système d'impôt négatif exonère le patronat de ses responsabilités en matière d'augmentation des bas salaires.
Quant aux fonctionnaires, la plupart d'entre eux ont vu leur pouvoir d'achat stagner et même, souvent, baisser ces dernières années. L'intransigeance du ministre de la fonction publique à l'égard de leurs revendications n'est donc absolument pas fondée.
Plus généralement, c'est de l'ensemble des entreprises, du public et du privé, que monte et s'exprime avec une force grandissante l'exigence de recevoir davantage, au bas de la fiche de paie, des fruits de la croissance. Toutes les organisations syndicales la font entendre également, de façon de plus en plus convergente. Enfin, dans la majorité de gauche plurielle plusieurs formations insistent sur la nécessité, pour le gouvernement, d'être plus entreprenant en matière de politique salariale. Et c'est le cas aussi au sein même du parti socialiste.
Ce serait, par conséquent, une lourde erreur que de minorer - ou pire, d'occulter - cette réalité.
C'est ce qui m'a conduit, il y a quelques semaines, à m'adresser à nos partenaires de la gauche plurielle. Je leur ai proposé une rencontre, afin que nous examinions comment solliciter du gouvernement l'organisation d'une conférence nationale sur les revenus, comme nous l'avons envisagée lors du sommet du 7 novembre dernier.
Je peux vous indiquer aujourd'hui que le Parti socialiste, le Mouvement des Citoyens et le Parti radical de gauche ont répondu favorablement à ma proposition. Cette réunion aura lieu au lendemain des élections municipales et cantonales, à une date qui reste à préciser mais que, pour ma part, je souhaite la plus proche possible.
Il est un second dossier qui mérite une attention toute particulière et, surtout, des décisions rapides et significatives: celui des retraites.
Le 25 janvier dernier des centaines de milliers de Françaises et de Français ont manifesté, dans tout le pays, pour dire au Medef: "pas touche à la retraite à 60 ans".
"Mais alors, s'écrient le Medef et la droite, comment payer les retraites à l'avenir?" "C'est tout simplement impossible, ajoutent-ils, en raison de l'allongement de la durée de la vie et du vieillissement démographique."
C'est faux, archi-faux!
Bien sûr, tout cela existe, et ce serait un comble de déplorer que les Françaises et les Français vivent de plus en plus longtemps.
Mais je persiste à dire qu'il est possible d'abonder financièrement les régimes de retraite autrement qu'en s'en prenant au porte-monnaie et aux acquis des salariés.
Et pour commencer, comment ne pas voir les effets positifs qu'auraient, de ce point de vue, le plein emploi et la suppression de la précarité. Seulement voilà: les augures qui nous rebattent les oreilles de leur scénario catastrophe refusent d'envisager cette hypothèse. Pire: selon eux le plein emploi sera atteint quand il n'y aura plus que 5% de chômeurs.
Les mêmes ne disent pas un mot des autres sources possibles de financement de la protection sociale, qui ne sont aujourd'hui absolument pas sollicités, et qui pourraient, comme on dit "rapporter gros".
Par exemple, si les revenus financiers des entreprises, des banques et des compagnies d'assurances y contribuaient au même niveau que les salariés cela rapporterait 100 milliards de francs par an.
On avouera que la donne serait très sensiblement modifiée.
Voilà pourquoi je dis que ni la méthode ni les projets du Medef ne sont acceptables. Et le gouvernement ne doit pas les accepter.
Il est au contraire dans l'obligation d'entendre mieux les aspirations des citoyennes et des citoyens, et d'y faire suite.
C'est d'ailleurs ainsi, en s'appuyant constamment sur les attentes des Français qu'il sera plus fort, plus efficace, face au Medef et à une droite certes déchirée, mais qui n'a certainement pas l'intention de lui laisser le champ libre. C'est le plus sûr moyen, pour la gauche plurielle, de préparer les grands rendez-vous électoraux de l'année prochaine, et de battre une nouvelle fois la droite..
Mais dans l'immédiat, il y a ceux des 11 et 18 mars. Ici, à Montreuil, j'ai confiance, aussi bien pour les municipales quet pour les cantonales. Confiance dans les qualités, le dévouement, les capacités de travail de Claire Pessaing-Garic et de Jean-Charles Nègre.
Et confiance dans la détermination, la mobilisation de toutes celles et tous ceux qui veulent faire gagner la gauche. C'est-à-dire vous toutes et tous, cher(e)s ami(e)s réunis aujourd'hui autour de vos candidats et, au-delà, les nombreux Montreuilloises et Montreuillois qui sont prêts, d'une manière ou d'une autre, à participer à la campagne électorale.
Il reste quinze jours avant le premier tour.
Je vous invite à ne pas ménager vos efforts dans cette période. Ce sera utile pour vous, pour votre ville, pour votre département. Et je vous souhaite, ainsi qu'à Jean-Pierre, à Claire et à Jean-Charles bon courage et bonne chance.
(Source http://www.pcf.fr, le 14 mars 2001).
Amiens le 28 février :
Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,
Merci, de tout coeur merci pour votre accueil chaleureux et fraternel dans ce cirque d'Amiens où, à plusieurs reprises déjà, nous nous sommes retrouvés, ensemble, à la veille de grands rendez-vous électoraux.
Il était donc naturel que je sois ici ce soir, à moins de deux semaines des élections municipales et cantonales, pour dire mon soutien total à la liste de gauche plurielle conduite à Amiens par mon ami Maxime Gremetz, et par Francis Lecul.
J'ai d'autant plus volontiers accepté l'invitation de Joël Carliez, responsable départemental du Parti communiste dans la Somme, quelle me donne l'occasion de dire devant vous notre profonde amitié pour celui qui fut votre maire pendant 18 ans, et qui est une des grandes figures de notre parti : mon ami, mon camarade René Lamps.
Vous l'aurez remarqué, les responsables nationaux des partis de gauche ne ménagent pas leur peine pendant cette campagne électorale. J'étais dimanche dernier en région parisienne, avec le président du Mouvement des Citoyens, Jean-Pierre Chevènement. Je retrouve aujourd'hui en Picardie, François Hollande, avec qui nous sommes déjà allés encourager nos amis du Havre. Je serai, après demain, à Toulouse, avec Jean-Michel Baylet, du Parti radical de gauche, et le Premier ministre Lionel Jospin. Lundi, c'est avec Jean Glavany que nous participerons à Montluçon, à un meeting de la gauche plurielle rassemblée. Et j'étais il y a deux jours à Marseille, à La Ciotat, à La Seyne.
Je vous le dis d'expérience, cher(e)s ami(e)s et camarades, ces déplacements sont utiles, très utiles. Ils sont des actes militants. Ils témoignent de notre volonté commune - et la renforcent - de tout faire pour conserver à la gauche les villes qu'elle détient déjà, et pour en gagner d'autres, beaucoup d'autres sur la droite et l'extrême droite.
Car, je veux y insister, il reste 10 jours avant le premier tour et vraiment, nulle part, rien n'est joué.
Plus encore : j'ai la conviction que la gauche plurielle dispose de nombreux atouts qui peuvent lui permettre de créer la surprise là où la droite est réputée " tranquille ", soi-disant assurée de sa réélection.
Je n'ignore pas que c'est ce qui se dit à propos d'Amiens. Le maire actuel, Gilles de Robien, y est présenté - et il s'efforce d'entretenir cette image - comme un gestionnaire avisé, préoccupé seulement de sa ville et de l'intérêt des Amiénoises et Amiénois. Avant moi, Maxime Gremetz et Francis Lecul ont montré qu'il n'en est rien. Ils ont raison : n'oublions pas, et n'hésitons pas à le rappeler, que M. de Robien est un des leaders les plus en vue de la droite dans notre pays. Il est ce qu'il convient d'appeler un libéral, c'est à dire un homme politique farouchement partisan du dogme de la rentabilité financière, selon lequel les salaires, l'emploi, les acquis sociaux, les services publics, sont des obstacles qu'il faut faire sauter absolument.
Et même davantage : M. de Robien n'est pas qu'un simple adepte du libéralisme. Il se prétend, à Paris, être un théoricien parmi les plus entreprenants de cette droite toujours à la recherche des moyens de faire avaler la pillule des bénéficiaires de l'argent-roi ; de la dictature des marchés financiers. Eh bien cette droite nous voulons ici la mettre en échec.
D'ailleurs, vous le savez à Amiens. Dans cette grande ville populaire, vous éprouvez depuis douze ans les effets d'une politique municipale autoritaire, concoctée dans des petits comités, à mille lieues des attentes, des aspirations des femmes et des hommes, des jeunes de votre cité.
Oui, vraiment, à Amiens comme dans toutes les villes où elle est en charge des affaires, ce qui caractérise la gestion de la droite c'est le clientélisme, l'opacité, les décisions non concertées, prises en dehors des citoyennes et des citoyens.
Au fond, c'est une gestion semblable à celle suivie par la droite avant 1997 au gouvernement de la France, et qui lui a valu d'être désavouée par une majorité de notre peuple.
Eh bien, cher(e)s ami(e)s et camarades, j'ai la conviction que nous pouvons, que vous pouvez, ici à Amiens - et de la même façon à Abbeville avec Francis Hammel et Chantal Leblanc - mettre très sérieusement en difficulté les arrogantes certitudes des équipes de droite actuellement en place !
J'ai dit que nous disposions d'atouts pour cela. D'abord, il y a la qualité de l'union réalisée entre les différentes composantes de la gauche plurielle. Jamais les accords entre nous n'ont concerné autant de villes et de villages de France. Nous sommes, certes, différents les uns des autres. Mais c'est précisément cette diversité assumée qui constitue notre principale richesse. C'est par elle, grâce à elle, que vous pouvez vous adresser au maximum d'Amiénoises et d'Amiénois, dans le large éventail de leurs sensibilités, de leurs convictions, de leurs engagements.
Personne, au sein de la liste que conduisent Maxime Gremetz et Francis Lecul, n'ambitionne d'y occuper une position hégémonique. La composition de l'équipe rassemblée autour d'eux en atteste, tout comme les engagements qu'ils prennent devant les électrices et les électeurs.
Chaque formation, et aussi celles et ceux qui n'appartiennent à aucune, sont là pour contribuer à rechercher ensemble - et avec les citoyennes et les citoyens - les solutions aux problèmes qui relèvent des compétences municipales.
Cette façon de procéder, de faire de la politique, d'animer la vie locale n'a pas, bien sûr, de " vertu magique ". Mais elle est porteuse, et c'est la marque de la gauche plurielle, d'une conception et d'une pratique neuve de la citoyenneté, plus responsable, plus active, plus épanouie.
Oui, le défi d'une démocratie vivante, participative n'est pas le moindre de ceux qu'il nous faut relever. Et la gauche y est prête tandis que la droite - vous êtes bien placés pour le savoir à Amiens - s'efforce de vous tenir soigneusement à distance des affaires publiques, des choix et des décisions qui vous concernent directement.
Les élections municipales, dit-on souvent, sont avant tout un scrutin d'intérêt local. Sans doute, et cela ne signifie nullement qu'il serait subalterne. Ce qui se joue, en effet, dans le choix des équipes municipales intéresse au plus près la vie quotidienne des habitantes et des habitants.
C'est vrai en terme de logement - de logement social particulièrement - de transport, d'équipements sportifs, culturels et de loisirs. C'est vrai, aussi, en matière d'éducation, avec les responsabilités des conseils municipaux dans l'enseignement primaire et maternel.
Et puis il y a, je veux y insister, tout ce qu'il faut entreprendre au quotidien au service de celles et ceux - très nombreux à Amiens - qui sont victimes du chômage, de la précarité, des bas salaires. Celles et ceux qui subissent de plein fouet les inégalités sociales et qui sont plongés dans l'exclusion, ou menacés à tout instant d'y être précipités.
Je ne prétends pas, bien sûr, que les solutions à ces terribles problèmes ne relèveraient que des compétences municipales.
Je sais bien, comme vous toutes et tous, qu'en la matière l'essentiel dépend de la politique conduite par le gouvernement de gauche plurielle. Et si, depuis 1997 beaucoup de réformes importantes ont été engagées, dont les Françaises et les Français donnent acte à la gauche, et c'est encourageant. Je pense au recul de 1 million du nombre de chômeurs.
Je pense aux emplois-jeunes qu'il faut transformer en emplois durables, correctement rémunérés et pourvus de garanties. Je pense à la CMU - la couverture médicale universelle - qu'il faut voir appliquer désormais systématiquement.
Ces résultats sont positifs mais il demeure cependant, que de grands chantiers restent à ouvrir. C'est particulièrement le cas à propos de l'accroissement du pouvoir d'achat par l'augmentation des salaires. C'est une revendication qui monte et gagne en ampleur. De nombreux conflits sociaux dans le privé, et les mouvements des fonctionnaires en sont la preuve. Et je le dis nettement : pour nous, communistes, il est devenu urgent de répondre de façon significative à l'exigence d'une meilleure répartition des résultats de la croissance. Disons-le franchement : il faut augmenter les salaires, et notamment revaloriser sensiblement le SMIC et les minima sociaux.
De même en ce qui concerne les retraites, à propos desquelles le Medef veut imposer ses projets ultra régressifs. Les puissantes manifestations du 25 janvier dernier ont montré que les Français n'acceptent pas que l'on touche à la retraite à 60 ans, et ils ont raison !
Ils n'acceptent pas que les évolutions nécessaires pour préparer l'avenir se fassent sur leur dos, par de graves remises en cause de leurs acquis. Ils ont bien raison de ne pas s'en laisser conter. Car enfin, d'autres solutions existent pour garantir l'avenir de notre système de retraite.
Et pour commencer, comment ne pas voir les effets positifs qu'auraient le plein emploi et la suppression de la précarité ? Seulement voilà : les augures qui nous rebattent les oreilles de leur scénario-catastrophe n'envisagent pas cette hypothèse. Et les mêmes refusent obstinément d'envisager une contribution des revenus financiers au budget de la protection sociale, dont ils sont aujourd'hui scandaleusement exonérés.
Nous avons fait les calculs : si les banques, les compagnies d'assurance et les entreprises étaient sollicitées, sur ces fameux revenus financiers, à la même hauteur que les salariés, c'est 100 milliards de francs qui seraient disponibles chaque année.
Oui, cher(e)s ami(e)s et camarades, les communistes tiennent particulièrement à ces propositions. Ils n'y renoncent pas, et appellent toute la gauche à y réfléchir, et à passer aux actes.
En ce qui concerne les salaires, je me suis adressé voici quelques jours en ce sens aux responsables des formations de la gauche plurielle. J'ai rappelé que le sommet du 7 novembre avait envisagé l'organisation d'une conférence nationale sur les revenus, réunissant le gouvernement, les syndicats et le patronat. C'est au gouvernement d'en décider. Mais c'est à nous, composantes de la majorité, de le solliciter pour qu'il en soit bien ainsi.
Aujourd'hui, je peux vous le dire, toutes les formations de la gauche plurielle ont répondu positivement à ma proposition. Dès après les élections municipales et cantonales, nous fixerons la date d'une rencontre, et pour ma part je souhaite qu'elle soit organisée " dans la foulée " de ces élections, tant la question des salaires, je l'ai montré, est particulièrement cruciale.
Je voulais dire cela devant vous car, chacun le sent bien, ces questions conditionnent étroitement l'attitude d'un grand nombre d'électrices et d'électeurs à l'égard des échéances des 11 et 18 mars. Ils attendent de la gauche plurielle des gestes forts, significatifs et immédiats. Parce que ces gestes tardent, il n'est pas rare - et je suis sûr que vous en faites l'expérience - d'entendre certains déclarer qu'ils n'ont guère envie d'aller voter.
Quant à nous, communistes, nous comprenons leur insatisfaction, leur mécontentement parfois. Mais le meilleur moyen de les exprimer, ce n'est pas l'abstention.
A droite, des électeurs vont signifier aux dirigeants du RPR et de l'UDF qu'ils sont las de leurs divisions, de leurs querelles.
Ce n'est pas le même message, bien sûr, que pourraient envoyer les éventuels abstentionnistes de gauche. Et je suis certain qu'ils ne veulent, en aucun cas, que leur geste soit interprété ainsi, comme un appel à la droite à se ressaisir pour reconquérir le pouvoir.
Il est donc extrêmement important de s'adresser franchement à eux dans les dix jours qui viennent. Ce n'est pas le niveau des abstentions qui sera regardé et commenté prioritairement le 11 mars au soir, mais le nombre de bulletins qu'auront recueilli la gauche et la droite, aux municipales aussi bien qu'aux cantonales.
Alors, dans les dix jours qui viennent, je vous invite à mener une grande campagne électorale de proximité, de contacts personnels, de débats pour convaincre qu'il ne faut pas se tromper d'adversaire : c'est la droite qu'il faut faire reculer ; c'est la droite qu'il faut battre, partout où c'est possible, à Amiens, à Abbeville et dans la Somme en général !
Permettez-moi un dernier mot. Je viens d'évoquer votre département. Il est aujourd'hui dirigé par une majorité de droite, et je sais qu'il peut basculer à gauche le 18 mars. Vraiment, cher(e)s ami(e)s et camarades, c'est un beau défi que vous avez à relever. Pas seulement - j'ai envie de dire pas essentiellement - dans l'intérêt partisan de la gauche.
Non : dans votre intérêt, celui de vos familles et de vos enfants. Un conseil général a aujourd'hui beaucoup de pouvoirs. Des choix qu'il accomplit dépend la qualité de nombreux aspects de votre vie quotidienne, de votre avenir. Il ne sera pas indifférent, loin de là, que dans cette région de Picardie dirigée par une droite honteusement compromise avec l'extrême droite, le conseil général de la Somme soit, dans deux semaines, présidé par la gauche.
Je veux donc conclure mon propos par une invitation : dans tous les quartiers d'Amiens et d'Abbeville, dans toutes les villes et villages de la Somme, dans tous les cantons renouvelables soyez sur le terrain pour rencontrer les milliers d'électrices et d'électeurs encore indécis.
Le jeu en vaut la chandelle, comme on dit.
Et vous comprendrez qu'à mes camarades communistes je veuille dire ceci : il vous reste 10 jours pour battre la droite dans le maximum de villes et de villages, pour faire basculer à gauche le conseil général. Je sais ce que sont ici vos traditions militantes, vos capacités de mobilisation et de conviction.
Eh bien, camarades, c'est le moment de les employer à fond, au service de la campagne électorale qu'animent Maxime Gremetz et Francis Lecul à Amiens ; au service de celle menée par Francis Hammel et Chantal Leblanc à Abbeville ; et aussi pour assurer la réélection des conseillers généraux communistes sortants, nos camarades Gérald Maisse, Claude Chaidron, René Carouge et René Lognon.
A toutes et à tous je vous souhaite plein succès et bon courage dans cette dernière ligne droite.
Je suis sûr que de vos efforts il sortira du bon pour Amiens, pour la Somme, pour la Picardie.
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(source http://www.pcf.fr, le 2 mars 2001)
Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,
Quand mes amis Jean-Pierre Brard et Jean-Charles Nègre m'ont proposé d'être des vôtres aujourd'hui, j'ai accepté immédiatement. D'abord parce que j'aime bien votre ville. Par son histoire, par tout ce qui se fait ici, Montreuil est une grande personnalité de la région parisienne, une cité moderne et solidaire.
Et puis je savais trouver parmi vous, à l'occasion de ce banquet, une ambiance chaleureuse et combative. Je dois vous le dire: je ne suis pas déçu! Merci, donc, de votre invitation, cher Jean-Pierre et cher Jean-Charles.
Merci, également, à vous toutes et à vous tous qui, dans la diversité de vos sensibilités, de vos engagements, nous faites l'amitié de votre présence.
Enfin, je veux dire ma safisfaction d'être en compagnie de Jean-Pierre Chevènement pour apporter, avec lui, notre soutien aux candidats de gauche dans les deux cantons de Montreuil.
A Claire Pessaing-Garic, du Mouvement des Citoyens, qui succédera à Raphaël Grégoire. A Jean-Charles Nègre, présenté par le Parti communiste, et qui siégera au Conseil général à la place de René Foulon.
Leur présence au sein de l'assemblée départementale est un gage d'efficacité au service des intérêts de Montreuil et de sa population. Claire et Jean-Charles ont de l'expérience, des compétences nombreuses et ils agiront demain - j'y insiste car c'est très important - en étroite et permanente concertation avec votre maire, Jean-Pierre Brard, et l'ensemble de l'équipe municipale de gauche plurielle.
A ce propos, je me réjouis de l'accord qui vient d'être conclu à Montreuil, et qui permet de réunir sur la liste que tu conduis, mon cher Jean-Pierre, des candidates et candidats du Parti communiste, du Parti socialiste, du Mouvement des Citoyens, ainsi que de nombreuses personnalités issues de la société civile.
Ainsi, à Montreuil, comme dans des centaines de villes à travers le pays, la gauche se trouve largement rassemblée. C'est le plus sûr moyen pour elle, de conserver aux élections municipales les positions qu'elle occupe déjà, et d'en conquérir beaucoup sur la droite.
Mais, vous le savez, vous aurez à voter 2 fois les 11 et 18 mars prochain. Pour élire votre conseil municipal, et pour choisir vos conseillères et conseillers généraux.
Et je veux dire, à ce propos, qu'il est essentiel de souligner, bien davantage que ce n'est le cas jusqu'à présent, l'importance de ces élections cantonales.
Pour des raisons locales, tout d'abord. Les compétences des conseils généraux sont très étendues, et des choix qui y sont accomplis dépend la qualité des réponses apportées à beaucoup de vos problèmes. C'est particulièrement le cas en matière d'éducation et de formation, où le conseil général est le partenaire privilégié des collèges.
C'est vrai, aussi, pour la réalisation de nombreuses infrastructures et je sais, par exemple, les besoins et les projets de Montreuil en terme de développement et de modernisation des transports collectifs.
C'est vrai, aussi, dans le domaine de l'emploi, pour contribuer à revaloriser le tissu économique en favorisant l'implantation d'entreprises nouvelles. Ainsi Jean-Charles Nègre m'a souvent dit l'importance de la création d'un Ecopôle sur les friches de l'ancienne usine Kréma.
Vous connaissez bien tous ces dossiers, et je ne développe donc pas davantage mon propos. J'ajoute, simplement, que l'enjeu local des élections cantonales est non seulement décisif pour Montreuil, mais aussi pour tout le département de Seine-Saint-Denis. Le bilan du conseil général dirigé par la gauche et présidé par mon ami Robert Clément, y est très positif.
C'est d'autant plus méritoire que ces dernières années ont été particulièrement éprouvantes, dans votre département, pour l'activité économique, l'emploi, les services publics. Et par conséquent pour les citoyennes et les citoyens, victimes des politiques qui se sont succédées et dont nous connaissons les effets: le chômage, l'extension de la précarité, l'aggravation des injustices et des inégalités.
Il a fallu, dans ces conditions, résister à la véritable déferlante libérale et rassembler, agir pour faire prévaloir d'autres choix, conformes aux attentes, aux besoins des habitants.
Oui, selon que la droite ou la gauche est en charge des responsabilités départementales, les politiques suivies sont toutes différentes.
Avec la droite c'est l'obéissance aux dogmes de l'ultralibéralisme, et les conséquences que je viens d'évoquer.
Avec la gauche c'est, pour la population, l'assurance d'avoir des élu(e)s combatifs, qui ne baissent pas les bras devant les difficultés et manifestent un souci constant des plus fragiles, des plus vulnérables. La gauche, en Seine-Saint-Denis, a fait la preuve de sa capacité à bien gérer le département, à animer des actions dynamiques en tous domaines, et à maintenir à un haut niveau une politique sociale, humaine et solidaire.
Alors, cher(e)s ami(es) et camarades, il faut que la gauche plurielle puisse poursuivre cette politique après le 18 mars.
Et cela passe, ici à Montreuil, par l'élection de Claire Pessaing-Garic et Jean-Charles Nègre au conseil général!
Il est une seconde raison qui fait des élections cantonales un scrutin essentiel: des résultats qui en sortiront dépendent, dans une large mesure, le contenu et la qualité de la politique du gouvernement de gauche plurielle dans les mois à venir.
Ce n'est pas, chacun le comprend bien, une mince question.
Bien sûr beaucoup a été entrepris depuis 1997, et les communistes, leurs partenaires et leurs ministres, y ont contribué. Je sais également que les Françaises et les Français donnent acte au gouvernement des bons résultats de son action dans un certain nombre de domaines. Et nous voyons bien dans quelles difficultés se débattent les partis de droite.
Pour autant, je l'ai souvent dit et je persiste dans cette opinion, il serait extrêmement périlleux que la gauche plurielle, se contente de "surfer" sur son bilan et de spéculer sur les faiblesses de la droite pour préparer les échéances électorales de 2002.
Quatorze mois nous en séparent encore. C'est beaucoup de temps pour engager les grandes réformes structurelles qu'appelle la situation de notre pays et de notre peuple.
Permettez-moi d'en évoquer quelques-unes.
Il y a, d'abord, la question de l'augmentation du pouvoir d'achat par le relèvement des salaires, des retraites et des minima sociaux.
Le crédit d'impôt récemment décidé sera certes utile à celles et ceux qui en bénéficieront. Mais le compte n'y est pas.
D'abord parce qu'il leur faut patienter jusqu'à septembre, et c'est long. Ensuite parce que ce système d'impôt négatif exonère le patronat de ses responsabilités en matière d'augmentation des bas salaires.
Quant aux fonctionnaires, la plupart d'entre eux ont vu leur pouvoir d'achat stagner et même, souvent, baisser ces dernières années. L'intransigeance du ministre de la fonction publique à l'égard de leurs revendications n'est donc absolument pas fondée.
Plus généralement, c'est de l'ensemble des entreprises, du public et du privé, que monte et s'exprime avec une force grandissante l'exigence de recevoir davantage, au bas de la fiche de paie, des fruits de la croissance. Toutes les organisations syndicales la font entendre également, de façon de plus en plus convergente. Enfin, dans la majorité de gauche plurielle plusieurs formations insistent sur la nécessité, pour le gouvernement, d'être plus entreprenant en matière de politique salariale. Et c'est le cas aussi au sein même du parti socialiste.
Ce serait, par conséquent, une lourde erreur que de minorer - ou pire, d'occulter - cette réalité.
C'est ce qui m'a conduit, il y a quelques semaines, à m'adresser à nos partenaires de la gauche plurielle. Je leur ai proposé une rencontre, afin que nous examinions comment solliciter du gouvernement l'organisation d'une conférence nationale sur les revenus, comme nous l'avons envisagée lors du sommet du 7 novembre dernier.
Je peux vous indiquer aujourd'hui que le Parti socialiste, le Mouvement des Citoyens et le Parti radical de gauche ont répondu favorablement à ma proposition. Cette réunion aura lieu au lendemain des élections municipales et cantonales, à une date qui reste à préciser mais que, pour ma part, je souhaite la plus proche possible.
Il est un second dossier qui mérite une attention toute particulière et, surtout, des décisions rapides et significatives: celui des retraites.
Le 25 janvier dernier des centaines de milliers de Françaises et de Français ont manifesté, dans tout le pays, pour dire au Medef: "pas touche à la retraite à 60 ans".
"Mais alors, s'écrient le Medef et la droite, comment payer les retraites à l'avenir?" "C'est tout simplement impossible, ajoutent-ils, en raison de l'allongement de la durée de la vie et du vieillissement démographique."
C'est faux, archi-faux!
Bien sûr, tout cela existe, et ce serait un comble de déplorer que les Françaises et les Français vivent de plus en plus longtemps.
Mais je persiste à dire qu'il est possible d'abonder financièrement les régimes de retraite autrement qu'en s'en prenant au porte-monnaie et aux acquis des salariés.
Et pour commencer, comment ne pas voir les effets positifs qu'auraient, de ce point de vue, le plein emploi et la suppression de la précarité. Seulement voilà: les augures qui nous rebattent les oreilles de leur scénario catastrophe refusent d'envisager cette hypothèse. Pire: selon eux le plein emploi sera atteint quand il n'y aura plus que 5% de chômeurs.
Les mêmes ne disent pas un mot des autres sources possibles de financement de la protection sociale, qui ne sont aujourd'hui absolument pas sollicités, et qui pourraient, comme on dit "rapporter gros".
Par exemple, si les revenus financiers des entreprises, des banques et des compagnies d'assurances y contribuaient au même niveau que les salariés cela rapporterait 100 milliards de francs par an.
On avouera que la donne serait très sensiblement modifiée.
Voilà pourquoi je dis que ni la méthode ni les projets du Medef ne sont acceptables. Et le gouvernement ne doit pas les accepter.
Il est au contraire dans l'obligation d'entendre mieux les aspirations des citoyennes et des citoyens, et d'y faire suite.
C'est d'ailleurs ainsi, en s'appuyant constamment sur les attentes des Français qu'il sera plus fort, plus efficace, face au Medef et à une droite certes déchirée, mais qui n'a certainement pas l'intention de lui laisser le champ libre. C'est le plus sûr moyen, pour la gauche plurielle, de préparer les grands rendez-vous électoraux de l'année prochaine, et de battre une nouvelle fois la droite..
Mais dans l'immédiat, il y a ceux des 11 et 18 mars. Ici, à Montreuil, j'ai confiance, aussi bien pour les municipales quet pour les cantonales. Confiance dans les qualités, le dévouement, les capacités de travail de Claire Pessaing-Garic et de Jean-Charles Nègre.
Et confiance dans la détermination, la mobilisation de toutes celles et tous ceux qui veulent faire gagner la gauche. C'est-à-dire vous toutes et tous, cher(e)s ami(e)s réunis aujourd'hui autour de vos candidats et, au-delà, les nombreux Montreuilloises et Montreuillois qui sont prêts, d'une manière ou d'une autre, à participer à la campagne électorale.
Il reste quinze jours avant le premier tour.
Je vous invite à ne pas ménager vos efforts dans cette période. Ce sera utile pour vous, pour votre ville, pour votre département. Et je vous souhaite, ainsi qu'à Jean-Pierre, à Claire et à Jean-Charles bon courage et bonne chance.
(Source http://www.pcf.fr, le 14 mars 2001).
Amiens le 28 février :
Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,
Merci, de tout coeur merci pour votre accueil chaleureux et fraternel dans ce cirque d'Amiens où, à plusieurs reprises déjà, nous nous sommes retrouvés, ensemble, à la veille de grands rendez-vous électoraux.
Il était donc naturel que je sois ici ce soir, à moins de deux semaines des élections municipales et cantonales, pour dire mon soutien total à la liste de gauche plurielle conduite à Amiens par mon ami Maxime Gremetz, et par Francis Lecul.
J'ai d'autant plus volontiers accepté l'invitation de Joël Carliez, responsable départemental du Parti communiste dans la Somme, quelle me donne l'occasion de dire devant vous notre profonde amitié pour celui qui fut votre maire pendant 18 ans, et qui est une des grandes figures de notre parti : mon ami, mon camarade René Lamps.
Vous l'aurez remarqué, les responsables nationaux des partis de gauche ne ménagent pas leur peine pendant cette campagne électorale. J'étais dimanche dernier en région parisienne, avec le président du Mouvement des Citoyens, Jean-Pierre Chevènement. Je retrouve aujourd'hui en Picardie, François Hollande, avec qui nous sommes déjà allés encourager nos amis du Havre. Je serai, après demain, à Toulouse, avec Jean-Michel Baylet, du Parti radical de gauche, et le Premier ministre Lionel Jospin. Lundi, c'est avec Jean Glavany que nous participerons à Montluçon, à un meeting de la gauche plurielle rassemblée. Et j'étais il y a deux jours à Marseille, à La Ciotat, à La Seyne.
Je vous le dis d'expérience, cher(e)s ami(e)s et camarades, ces déplacements sont utiles, très utiles. Ils sont des actes militants. Ils témoignent de notre volonté commune - et la renforcent - de tout faire pour conserver à la gauche les villes qu'elle détient déjà, et pour en gagner d'autres, beaucoup d'autres sur la droite et l'extrême droite.
Car, je veux y insister, il reste 10 jours avant le premier tour et vraiment, nulle part, rien n'est joué.
Plus encore : j'ai la conviction que la gauche plurielle dispose de nombreux atouts qui peuvent lui permettre de créer la surprise là où la droite est réputée " tranquille ", soi-disant assurée de sa réélection.
Je n'ignore pas que c'est ce qui se dit à propos d'Amiens. Le maire actuel, Gilles de Robien, y est présenté - et il s'efforce d'entretenir cette image - comme un gestionnaire avisé, préoccupé seulement de sa ville et de l'intérêt des Amiénoises et Amiénois. Avant moi, Maxime Gremetz et Francis Lecul ont montré qu'il n'en est rien. Ils ont raison : n'oublions pas, et n'hésitons pas à le rappeler, que M. de Robien est un des leaders les plus en vue de la droite dans notre pays. Il est ce qu'il convient d'appeler un libéral, c'est à dire un homme politique farouchement partisan du dogme de la rentabilité financière, selon lequel les salaires, l'emploi, les acquis sociaux, les services publics, sont des obstacles qu'il faut faire sauter absolument.
Et même davantage : M. de Robien n'est pas qu'un simple adepte du libéralisme. Il se prétend, à Paris, être un théoricien parmi les plus entreprenants de cette droite toujours à la recherche des moyens de faire avaler la pillule des bénéficiaires de l'argent-roi ; de la dictature des marchés financiers. Eh bien cette droite nous voulons ici la mettre en échec.
D'ailleurs, vous le savez à Amiens. Dans cette grande ville populaire, vous éprouvez depuis douze ans les effets d'une politique municipale autoritaire, concoctée dans des petits comités, à mille lieues des attentes, des aspirations des femmes et des hommes, des jeunes de votre cité.
Oui, vraiment, à Amiens comme dans toutes les villes où elle est en charge des affaires, ce qui caractérise la gestion de la droite c'est le clientélisme, l'opacité, les décisions non concertées, prises en dehors des citoyennes et des citoyens.
Au fond, c'est une gestion semblable à celle suivie par la droite avant 1997 au gouvernement de la France, et qui lui a valu d'être désavouée par une majorité de notre peuple.
Eh bien, cher(e)s ami(e)s et camarades, j'ai la conviction que nous pouvons, que vous pouvez, ici à Amiens - et de la même façon à Abbeville avec Francis Hammel et Chantal Leblanc - mettre très sérieusement en difficulté les arrogantes certitudes des équipes de droite actuellement en place !
J'ai dit que nous disposions d'atouts pour cela. D'abord, il y a la qualité de l'union réalisée entre les différentes composantes de la gauche plurielle. Jamais les accords entre nous n'ont concerné autant de villes et de villages de France. Nous sommes, certes, différents les uns des autres. Mais c'est précisément cette diversité assumée qui constitue notre principale richesse. C'est par elle, grâce à elle, que vous pouvez vous adresser au maximum d'Amiénoises et d'Amiénois, dans le large éventail de leurs sensibilités, de leurs convictions, de leurs engagements.
Personne, au sein de la liste que conduisent Maxime Gremetz et Francis Lecul, n'ambitionne d'y occuper une position hégémonique. La composition de l'équipe rassemblée autour d'eux en atteste, tout comme les engagements qu'ils prennent devant les électrices et les électeurs.
Chaque formation, et aussi celles et ceux qui n'appartiennent à aucune, sont là pour contribuer à rechercher ensemble - et avec les citoyennes et les citoyens - les solutions aux problèmes qui relèvent des compétences municipales.
Cette façon de procéder, de faire de la politique, d'animer la vie locale n'a pas, bien sûr, de " vertu magique ". Mais elle est porteuse, et c'est la marque de la gauche plurielle, d'une conception et d'une pratique neuve de la citoyenneté, plus responsable, plus active, plus épanouie.
Oui, le défi d'une démocratie vivante, participative n'est pas le moindre de ceux qu'il nous faut relever. Et la gauche y est prête tandis que la droite - vous êtes bien placés pour le savoir à Amiens - s'efforce de vous tenir soigneusement à distance des affaires publiques, des choix et des décisions qui vous concernent directement.
Les élections municipales, dit-on souvent, sont avant tout un scrutin d'intérêt local. Sans doute, et cela ne signifie nullement qu'il serait subalterne. Ce qui se joue, en effet, dans le choix des équipes municipales intéresse au plus près la vie quotidienne des habitantes et des habitants.
C'est vrai en terme de logement - de logement social particulièrement - de transport, d'équipements sportifs, culturels et de loisirs. C'est vrai, aussi, en matière d'éducation, avec les responsabilités des conseils municipaux dans l'enseignement primaire et maternel.
Et puis il y a, je veux y insister, tout ce qu'il faut entreprendre au quotidien au service de celles et ceux - très nombreux à Amiens - qui sont victimes du chômage, de la précarité, des bas salaires. Celles et ceux qui subissent de plein fouet les inégalités sociales et qui sont plongés dans l'exclusion, ou menacés à tout instant d'y être précipités.
Je ne prétends pas, bien sûr, que les solutions à ces terribles problèmes ne relèveraient que des compétences municipales.
Je sais bien, comme vous toutes et tous, qu'en la matière l'essentiel dépend de la politique conduite par le gouvernement de gauche plurielle. Et si, depuis 1997 beaucoup de réformes importantes ont été engagées, dont les Françaises et les Français donnent acte à la gauche, et c'est encourageant. Je pense au recul de 1 million du nombre de chômeurs.
Je pense aux emplois-jeunes qu'il faut transformer en emplois durables, correctement rémunérés et pourvus de garanties. Je pense à la CMU - la couverture médicale universelle - qu'il faut voir appliquer désormais systématiquement.
Ces résultats sont positifs mais il demeure cependant, que de grands chantiers restent à ouvrir. C'est particulièrement le cas à propos de l'accroissement du pouvoir d'achat par l'augmentation des salaires. C'est une revendication qui monte et gagne en ampleur. De nombreux conflits sociaux dans le privé, et les mouvements des fonctionnaires en sont la preuve. Et je le dis nettement : pour nous, communistes, il est devenu urgent de répondre de façon significative à l'exigence d'une meilleure répartition des résultats de la croissance. Disons-le franchement : il faut augmenter les salaires, et notamment revaloriser sensiblement le SMIC et les minima sociaux.
De même en ce qui concerne les retraites, à propos desquelles le Medef veut imposer ses projets ultra régressifs. Les puissantes manifestations du 25 janvier dernier ont montré que les Français n'acceptent pas que l'on touche à la retraite à 60 ans, et ils ont raison !
Ils n'acceptent pas que les évolutions nécessaires pour préparer l'avenir se fassent sur leur dos, par de graves remises en cause de leurs acquis. Ils ont bien raison de ne pas s'en laisser conter. Car enfin, d'autres solutions existent pour garantir l'avenir de notre système de retraite.
Et pour commencer, comment ne pas voir les effets positifs qu'auraient le plein emploi et la suppression de la précarité ? Seulement voilà : les augures qui nous rebattent les oreilles de leur scénario-catastrophe n'envisagent pas cette hypothèse. Et les mêmes refusent obstinément d'envisager une contribution des revenus financiers au budget de la protection sociale, dont ils sont aujourd'hui scandaleusement exonérés.
Nous avons fait les calculs : si les banques, les compagnies d'assurance et les entreprises étaient sollicitées, sur ces fameux revenus financiers, à la même hauteur que les salariés, c'est 100 milliards de francs qui seraient disponibles chaque année.
Oui, cher(e)s ami(e)s et camarades, les communistes tiennent particulièrement à ces propositions. Ils n'y renoncent pas, et appellent toute la gauche à y réfléchir, et à passer aux actes.
En ce qui concerne les salaires, je me suis adressé voici quelques jours en ce sens aux responsables des formations de la gauche plurielle. J'ai rappelé que le sommet du 7 novembre avait envisagé l'organisation d'une conférence nationale sur les revenus, réunissant le gouvernement, les syndicats et le patronat. C'est au gouvernement d'en décider. Mais c'est à nous, composantes de la majorité, de le solliciter pour qu'il en soit bien ainsi.
Aujourd'hui, je peux vous le dire, toutes les formations de la gauche plurielle ont répondu positivement à ma proposition. Dès après les élections municipales et cantonales, nous fixerons la date d'une rencontre, et pour ma part je souhaite qu'elle soit organisée " dans la foulée " de ces élections, tant la question des salaires, je l'ai montré, est particulièrement cruciale.
Je voulais dire cela devant vous car, chacun le sent bien, ces questions conditionnent étroitement l'attitude d'un grand nombre d'électrices et d'électeurs à l'égard des échéances des 11 et 18 mars. Ils attendent de la gauche plurielle des gestes forts, significatifs et immédiats. Parce que ces gestes tardent, il n'est pas rare - et je suis sûr que vous en faites l'expérience - d'entendre certains déclarer qu'ils n'ont guère envie d'aller voter.
Quant à nous, communistes, nous comprenons leur insatisfaction, leur mécontentement parfois. Mais le meilleur moyen de les exprimer, ce n'est pas l'abstention.
A droite, des électeurs vont signifier aux dirigeants du RPR et de l'UDF qu'ils sont las de leurs divisions, de leurs querelles.
Ce n'est pas le même message, bien sûr, que pourraient envoyer les éventuels abstentionnistes de gauche. Et je suis certain qu'ils ne veulent, en aucun cas, que leur geste soit interprété ainsi, comme un appel à la droite à se ressaisir pour reconquérir le pouvoir.
Il est donc extrêmement important de s'adresser franchement à eux dans les dix jours qui viennent. Ce n'est pas le niveau des abstentions qui sera regardé et commenté prioritairement le 11 mars au soir, mais le nombre de bulletins qu'auront recueilli la gauche et la droite, aux municipales aussi bien qu'aux cantonales.
Alors, dans les dix jours qui viennent, je vous invite à mener une grande campagne électorale de proximité, de contacts personnels, de débats pour convaincre qu'il ne faut pas se tromper d'adversaire : c'est la droite qu'il faut faire reculer ; c'est la droite qu'il faut battre, partout où c'est possible, à Amiens, à Abbeville et dans la Somme en général !
Permettez-moi un dernier mot. Je viens d'évoquer votre département. Il est aujourd'hui dirigé par une majorité de droite, et je sais qu'il peut basculer à gauche le 18 mars. Vraiment, cher(e)s ami(e)s et camarades, c'est un beau défi que vous avez à relever. Pas seulement - j'ai envie de dire pas essentiellement - dans l'intérêt partisan de la gauche.
Non : dans votre intérêt, celui de vos familles et de vos enfants. Un conseil général a aujourd'hui beaucoup de pouvoirs. Des choix qu'il accomplit dépend la qualité de nombreux aspects de votre vie quotidienne, de votre avenir. Il ne sera pas indifférent, loin de là, que dans cette région de Picardie dirigée par une droite honteusement compromise avec l'extrême droite, le conseil général de la Somme soit, dans deux semaines, présidé par la gauche.
Je veux donc conclure mon propos par une invitation : dans tous les quartiers d'Amiens et d'Abbeville, dans toutes les villes et villages de la Somme, dans tous les cantons renouvelables soyez sur le terrain pour rencontrer les milliers d'électrices et d'électeurs encore indécis.
Le jeu en vaut la chandelle, comme on dit.
Et vous comprendrez qu'à mes camarades communistes je veuille dire ceci : il vous reste 10 jours pour battre la droite dans le maximum de villes et de villages, pour faire basculer à gauche le conseil général. Je sais ce que sont ici vos traditions militantes, vos capacités de mobilisation et de conviction.
Eh bien, camarades, c'est le moment de les employer à fond, au service de la campagne électorale qu'animent Maxime Gremetz et Francis Lecul à Amiens ; au service de celle menée par Francis Hammel et Chantal Leblanc à Abbeville ; et aussi pour assurer la réélection des conseillers généraux communistes sortants, nos camarades Gérald Maisse, Claude Chaidron, René Carouge et René Lognon.
A toutes et à tous je vous souhaite plein succès et bon courage dans cette dernière ligne droite.
Je suis sûr que de vos efforts il sortira du bon pour Amiens, pour la Somme, pour la Picardie.
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(source http://www.pcf.fr, le 2 mars 2001)