Texte intégral
C. Barbier.- E. Besson bonjour.
Bonjour C. Barbier.
Circonstances toujours confuses autour de la mort des deux otages français au Niger. Avez-vous l'impression que du côté de l'Etat du Niger, on a été gangrené par les forces de l'AQMI et qu'on ne nous a pas dit la vérité ?
Je ne sais pas, je me garderai bien de l'affirmer. Ce qui est acquis si je peux dire, ce qui est acté c'est le fait qu'il y a eu une barbarie sans nom, que visiblement nos compatriotes ont été exécutés lorsque la voiture a été prise en charge ; et qu'il était indispensable d'enrayer... il est indispensable d'enrayer ce processus. On ne peut pas laisser le Sahel aux mains de terroristes qui enlèveraient chaque jour un certain nombre de nos compatriotes.
D. de Villepin vient de déclarer que la manière forte qui ne marche pas, plusieurs fois de suite, ce n'est pas forcément la bonne stratégie.
Je ne sais pas, lorsqu'on libère nos otages on se félicite, lorsqu'il y a des difficultés on critique, moi je ne tomberai pas dans ce piège-là.
Et quand Europe Écologie dit « c'est parce qu'il y a Areva, c'est parce qu'il faut protéger l'exploitation de l'uranium », on sacrifie les otages en quelque sorte.
Là pour le coup, c'est clairement absurde. La seule préoccupation du président de la République, qui prend quelques minutes quand il est sollicité, la décision c'est évidemment la vie de nos compatriotes.
Une Commission d'enquête parlementaire permettrait peut-être de faire la clarté.
Je ne sais pas, aux parlementaires d'en discuter s'ils le souhaitent. Mais très franchement, je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup d'obscurité. Attendons au moins le rapport médico-légal et on sera fixés.
Le président Ben Ali en Tunisie lâche du lest, il ne se représentera pas en 2014. Est-ce que c'est suffisant, les manifestants doivent rentrer chez eux ou est-ce que vous pensez que Ben Ali devrait démissionner tout de suite ?
Je ne sais pas si c'est suffisant, on va le voir aujourd'hui notamment, c'est une journée clé. Il me semble qu'il a entendu la colère de son peuple, qui d'ailleurs doit probablement être analysée. Il y a celles et ceux qui souffrent d'abord (j'allais dire) de la faim, c'est-à-dire de l'augmentation du prix des produits de base. Il y a une deuxième catégorie qui sont les jeunes, jeunes diplômés parce que c'est vrai que la Tunisie a fait un effort de formation considérable et elle se retrouve avec beaucoup de jeunes diplômés qui sont au chômage. Et puis il y a - ne biaisons pas avec cela - une aspiration d'une jeunesse et d'une élite ou d'un peuple formé qui aspire à plus de libertés, plus de démocratie. Donc on verra si les annonces faites hier par le président Ben Ali sont de nature à satisfaire son peuple, je le souhaite.
Beaucoup de politiques français ont des liens avec la Tunisie, vous-même à travers votre épouse. Est-ce qu'il n'y a pas une hypocrisie générale de la classe politique ? On a été sévères avec Gbagbo, on est assez indulgents avec Ben Ali !
D'abord, je ne comprends pas la comparaison. L. Gbagbo si je ne m'abuse, il y a eu une élection présidentielle en Côte d'Ivoire, il l'a perdue, ça a été dit par l'ONU, ça a été dit par la Confédération des États d'Afrique de l'Ouest, donc on n'est pas du tout dans la même situation. Ça voudrait dire quoi ? Que la France aurait été la seule à ne pas respecter le verdict des urnes d'une part et les décisions internationales. Pourquoi sommes-nous prudents ? D'abord, on ne peut pas être suspectés d'ingérence dans des troubles qui étaient au départ d'abord des troubles sociaux et des manifestations sociales. La deuxième chose, il se peut qu'un certain nombre d'entre-nous se pose des questions sur l'avenir du Maghreb, sur la stabilité du Maghreb. Je ne veux pas tirer trop sur une corde, mais vous avez vu comme moi que hier soir et cette nuit, l'AQMI, c'est-à-dire Al-Qaïda au Maghreb, appelle à renverser le régime en place à Tunis. Ça doit quand même faire réfléchir les responsables politiques français, ça explique peut-être ce que vous estimez être un peu de réserve.
En France, la Cour de justice de la République va enquêter sur E. Woerth et sur la vente d'intérêts de l'Etat, est-ce que c'est de l'acharnement judiciaire ou est-ce que c'est fondé ?
Je ne sais pas, ma conviction, mon intuition -je ne connais pas le dossier c'est qu'E. Woerth est innocent. Maintenant la procédure est lancée, il ne nous appartient plus de la commenter, j'espère qu'E. Woerth aura tous les éléments pour prouver son innocence.
Demain le Front national change de président, est-ce que N. Sarkozy doit avoir peur de M. Le Pen et de son impact électoral ?
Je crois qu'il ne faut jamais voir peur du Front national à partir du moment où on s'attaque au terreau sur lequel ses mauvaises idées et son absence de solutions peuvent pousser. Les républicains doivent penser en permanence à ce que le peuple ressent, c'est vrai dans tous les domaines, qu'ils soient sociaux, qu'ils soient sécurité, qu'ils soient immigration, qu'ils soient de sentiment d'appartenance à la nation. Ça ne sert à rien de polémiquer avec le Front national, on l'a vu par le passé, ce qu'il faut c'est répondre aux préoccupations populaires.
Elle semble plus modérée que son père, est-ce que...
Ça m'a échappé.
Néanmoins, elle a un profil plus sociétal, social...
Ah oui, oui.
Moins idéologique. Est-ce que l'UMP ne doit pas réfléchir à des alliances avec le Front national ? 43 % des électeurs UMP selon TNS/SOFRES y seraient favorables !
Je vous ai répondu par anticipation, et d'ailleurs je note qu'aucun dirigeant de l'UMP ne se pose une seule seconde la question. La réponse n'est pas dans la discussion avec le Front national, M. Le Pen n'a aucune solution à proposer. Chaque fois que vous décortiquez ce qu'elle dit exactement et que vous pouvez passer la barre de la minute et demi de confrontation, pour l'amener pendant 5 ou 10 minutes sur un sujet précis en lui disant : « très bien, à partir de tel diagnostic - en supposant qu'on le partage, ce qui mérite nuance - qu'est-ce que vous proposez concrètement », je vous assure que la baudruche - pas M. Le Pen - la baudruche des idées se dégonfle très rapidement.
Alors l'UMP se réorganise autour de J.-F. Copé, vous a-t-il proposé un poste dans le futur organigramme ?
Oui, il m'a proposé d'être - comme tous les ministres - conseiller politique peut-être en charge d'une question particulière. Je lui ai dit que ça m'allait très bien, je ne suis pas demandeur, je suis très heureux d'être ministre de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique, je vais l'être nécessairement pour un délai limité avec beaucoup, beaucoup de travail. Le fait d'être éventuellement conseiller politique suffirait amplement à bon bonheur. Par ailleurs, comme je suis aussi président d'un petit mouvement, Les Progressistes, j'ai bien l'intention de m'exprimer dès le printemps, je mettrai sur la place publique un certain nombre de propositions que je prépare pour la campagne de 2012.
Renault porte plainte contre X dans l'affaire d'espionnage industriel pour laquelle elle a écarté déjà 3 cadres supérieurs. Est-ce que vous avez plus d'indices maintenant sur la responsabilité chinoise ?
Non, et d'ailleurs je n'ai jamais... moi... Nous n'avons jamais au sein du gouvernement évoqué une quelconque piste...
C'est un procès d'intention ?
Je ne dis pas cela, je dis que ce n'est pas à l'Etat, je dis que ce n'est pas au gouvernement de dire quoi que ce soit. Je sais un certain nombre de choses en privé, puisque hier encore j'ai rencontré le directeur général délégué de Renault, Monsieur Pelata, qui est venu m'expliquer un certain nombre de choses. Mais vous avez dit l'essentiel, désormais il y a une procédure qui a été lancée, il y a une plainte...
Est-ce qu'il faut...
Qui a été déposée par Renault. Maintenant, la justice va être saisie et on aura j'imagine des éclaircissements.
Soutenez-vous la proposition de loi déposée par plus de 100 députés UMP : durcir la lutte contre l'espionnage industriel ?
Alors la proposition de loi, je vais l'étudier. Sur le fond, nous avions nous-mêmes soumis au Conseil d'État un certain nombre de principes pour défendre le secret industriel et créer (ce qu'on pourrait appeler) un confidentiel entreprise, comme il existe un confidentiel défense, et qui emporterait un certain nombre de sanctions civiles et pénales. Donc on va dialoguer avec les parlementaires pour voir comment faire, mais sur le fond est-ce qu'il faut renforcer nos protections qui existent, on ne part pas d'une table rase, mais est-ce qu'il faut renforcer nos protections dans la bataille de l'innovation et dans l'espionnage industriel ? La réponse est très clairement oui, et j'ai déjà donné aux services des consignes pour que l'Etat soit plus ferme sur le sujet.
En un mot, que cherchez-vous en imposant la présence de l'Etat au sein de l'Autorité de Régulation des Télécoms, l'ARCEP, vous voulez contrôler ?
Absolument, l'ARCEP est et restera indépendante. Simplement un commissaire du gouvernement, le mot parfois peut faire douter, mais c'est quelque chose de banal, dans toutes les autres autorités...
Ça sert à quoi ?
A instaurer un dialogue entre l'Autorité de Régulation et le gouvernement. Et ce dialogue, en matière de numérique, en matière de fibre optique, en matière de 4ème génération de téléphonie mobile, il est quotidien, il est indispensable. Donc non, l'ARCEP est et restera indépendante, mais l'indépendance n'empêche pas le dialogue avec le gouvernement, c'est le contraire qui serait surprenant.
E. Besson merci.
Merci à vous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 17 janvier 2011
Bonjour C. Barbier.
Circonstances toujours confuses autour de la mort des deux otages français au Niger. Avez-vous l'impression que du côté de l'Etat du Niger, on a été gangrené par les forces de l'AQMI et qu'on ne nous a pas dit la vérité ?
Je ne sais pas, je me garderai bien de l'affirmer. Ce qui est acquis si je peux dire, ce qui est acté c'est le fait qu'il y a eu une barbarie sans nom, que visiblement nos compatriotes ont été exécutés lorsque la voiture a été prise en charge ; et qu'il était indispensable d'enrayer... il est indispensable d'enrayer ce processus. On ne peut pas laisser le Sahel aux mains de terroristes qui enlèveraient chaque jour un certain nombre de nos compatriotes.
D. de Villepin vient de déclarer que la manière forte qui ne marche pas, plusieurs fois de suite, ce n'est pas forcément la bonne stratégie.
Je ne sais pas, lorsqu'on libère nos otages on se félicite, lorsqu'il y a des difficultés on critique, moi je ne tomberai pas dans ce piège-là.
Et quand Europe Écologie dit « c'est parce qu'il y a Areva, c'est parce qu'il faut protéger l'exploitation de l'uranium », on sacrifie les otages en quelque sorte.
Là pour le coup, c'est clairement absurde. La seule préoccupation du président de la République, qui prend quelques minutes quand il est sollicité, la décision c'est évidemment la vie de nos compatriotes.
Une Commission d'enquête parlementaire permettrait peut-être de faire la clarté.
Je ne sais pas, aux parlementaires d'en discuter s'ils le souhaitent. Mais très franchement, je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup d'obscurité. Attendons au moins le rapport médico-légal et on sera fixés.
Le président Ben Ali en Tunisie lâche du lest, il ne se représentera pas en 2014. Est-ce que c'est suffisant, les manifestants doivent rentrer chez eux ou est-ce que vous pensez que Ben Ali devrait démissionner tout de suite ?
Je ne sais pas si c'est suffisant, on va le voir aujourd'hui notamment, c'est une journée clé. Il me semble qu'il a entendu la colère de son peuple, qui d'ailleurs doit probablement être analysée. Il y a celles et ceux qui souffrent d'abord (j'allais dire) de la faim, c'est-à-dire de l'augmentation du prix des produits de base. Il y a une deuxième catégorie qui sont les jeunes, jeunes diplômés parce que c'est vrai que la Tunisie a fait un effort de formation considérable et elle se retrouve avec beaucoup de jeunes diplômés qui sont au chômage. Et puis il y a - ne biaisons pas avec cela - une aspiration d'une jeunesse et d'une élite ou d'un peuple formé qui aspire à plus de libertés, plus de démocratie. Donc on verra si les annonces faites hier par le président Ben Ali sont de nature à satisfaire son peuple, je le souhaite.
Beaucoup de politiques français ont des liens avec la Tunisie, vous-même à travers votre épouse. Est-ce qu'il n'y a pas une hypocrisie générale de la classe politique ? On a été sévères avec Gbagbo, on est assez indulgents avec Ben Ali !
D'abord, je ne comprends pas la comparaison. L. Gbagbo si je ne m'abuse, il y a eu une élection présidentielle en Côte d'Ivoire, il l'a perdue, ça a été dit par l'ONU, ça a été dit par la Confédération des États d'Afrique de l'Ouest, donc on n'est pas du tout dans la même situation. Ça voudrait dire quoi ? Que la France aurait été la seule à ne pas respecter le verdict des urnes d'une part et les décisions internationales. Pourquoi sommes-nous prudents ? D'abord, on ne peut pas être suspectés d'ingérence dans des troubles qui étaient au départ d'abord des troubles sociaux et des manifestations sociales. La deuxième chose, il se peut qu'un certain nombre d'entre-nous se pose des questions sur l'avenir du Maghreb, sur la stabilité du Maghreb. Je ne veux pas tirer trop sur une corde, mais vous avez vu comme moi que hier soir et cette nuit, l'AQMI, c'est-à-dire Al-Qaïda au Maghreb, appelle à renverser le régime en place à Tunis. Ça doit quand même faire réfléchir les responsables politiques français, ça explique peut-être ce que vous estimez être un peu de réserve.
En France, la Cour de justice de la République va enquêter sur E. Woerth et sur la vente d'intérêts de l'Etat, est-ce que c'est de l'acharnement judiciaire ou est-ce que c'est fondé ?
Je ne sais pas, ma conviction, mon intuition -je ne connais pas le dossier c'est qu'E. Woerth est innocent. Maintenant la procédure est lancée, il ne nous appartient plus de la commenter, j'espère qu'E. Woerth aura tous les éléments pour prouver son innocence.
Demain le Front national change de président, est-ce que N. Sarkozy doit avoir peur de M. Le Pen et de son impact électoral ?
Je crois qu'il ne faut jamais voir peur du Front national à partir du moment où on s'attaque au terreau sur lequel ses mauvaises idées et son absence de solutions peuvent pousser. Les républicains doivent penser en permanence à ce que le peuple ressent, c'est vrai dans tous les domaines, qu'ils soient sociaux, qu'ils soient sécurité, qu'ils soient immigration, qu'ils soient de sentiment d'appartenance à la nation. Ça ne sert à rien de polémiquer avec le Front national, on l'a vu par le passé, ce qu'il faut c'est répondre aux préoccupations populaires.
Elle semble plus modérée que son père, est-ce que...
Ça m'a échappé.
Néanmoins, elle a un profil plus sociétal, social...
Ah oui, oui.
Moins idéologique. Est-ce que l'UMP ne doit pas réfléchir à des alliances avec le Front national ? 43 % des électeurs UMP selon TNS/SOFRES y seraient favorables !
Je vous ai répondu par anticipation, et d'ailleurs je note qu'aucun dirigeant de l'UMP ne se pose une seule seconde la question. La réponse n'est pas dans la discussion avec le Front national, M. Le Pen n'a aucune solution à proposer. Chaque fois que vous décortiquez ce qu'elle dit exactement et que vous pouvez passer la barre de la minute et demi de confrontation, pour l'amener pendant 5 ou 10 minutes sur un sujet précis en lui disant : « très bien, à partir de tel diagnostic - en supposant qu'on le partage, ce qui mérite nuance - qu'est-ce que vous proposez concrètement », je vous assure que la baudruche - pas M. Le Pen - la baudruche des idées se dégonfle très rapidement.
Alors l'UMP se réorganise autour de J.-F. Copé, vous a-t-il proposé un poste dans le futur organigramme ?
Oui, il m'a proposé d'être - comme tous les ministres - conseiller politique peut-être en charge d'une question particulière. Je lui ai dit que ça m'allait très bien, je ne suis pas demandeur, je suis très heureux d'être ministre de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique, je vais l'être nécessairement pour un délai limité avec beaucoup, beaucoup de travail. Le fait d'être éventuellement conseiller politique suffirait amplement à bon bonheur. Par ailleurs, comme je suis aussi président d'un petit mouvement, Les Progressistes, j'ai bien l'intention de m'exprimer dès le printemps, je mettrai sur la place publique un certain nombre de propositions que je prépare pour la campagne de 2012.
Renault porte plainte contre X dans l'affaire d'espionnage industriel pour laquelle elle a écarté déjà 3 cadres supérieurs. Est-ce que vous avez plus d'indices maintenant sur la responsabilité chinoise ?
Non, et d'ailleurs je n'ai jamais... moi... Nous n'avons jamais au sein du gouvernement évoqué une quelconque piste...
C'est un procès d'intention ?
Je ne dis pas cela, je dis que ce n'est pas à l'Etat, je dis que ce n'est pas au gouvernement de dire quoi que ce soit. Je sais un certain nombre de choses en privé, puisque hier encore j'ai rencontré le directeur général délégué de Renault, Monsieur Pelata, qui est venu m'expliquer un certain nombre de choses. Mais vous avez dit l'essentiel, désormais il y a une procédure qui a été lancée, il y a une plainte...
Est-ce qu'il faut...
Qui a été déposée par Renault. Maintenant, la justice va être saisie et on aura j'imagine des éclaircissements.
Soutenez-vous la proposition de loi déposée par plus de 100 députés UMP : durcir la lutte contre l'espionnage industriel ?
Alors la proposition de loi, je vais l'étudier. Sur le fond, nous avions nous-mêmes soumis au Conseil d'État un certain nombre de principes pour défendre le secret industriel et créer (ce qu'on pourrait appeler) un confidentiel entreprise, comme il existe un confidentiel défense, et qui emporterait un certain nombre de sanctions civiles et pénales. Donc on va dialoguer avec les parlementaires pour voir comment faire, mais sur le fond est-ce qu'il faut renforcer nos protections qui existent, on ne part pas d'une table rase, mais est-ce qu'il faut renforcer nos protections dans la bataille de l'innovation et dans l'espionnage industriel ? La réponse est très clairement oui, et j'ai déjà donné aux services des consignes pour que l'Etat soit plus ferme sur le sujet.
En un mot, que cherchez-vous en imposant la présence de l'Etat au sein de l'Autorité de Régulation des Télécoms, l'ARCEP, vous voulez contrôler ?
Absolument, l'ARCEP est et restera indépendante. Simplement un commissaire du gouvernement, le mot parfois peut faire douter, mais c'est quelque chose de banal, dans toutes les autres autorités...
Ça sert à quoi ?
A instaurer un dialogue entre l'Autorité de Régulation et le gouvernement. Et ce dialogue, en matière de numérique, en matière de fibre optique, en matière de 4ème génération de téléphonie mobile, il est quotidien, il est indispensable. Donc non, l'ARCEP est et restera indépendante, mais l'indépendance n'empêche pas le dialogue avec le gouvernement, c'est le contraire qui serait surprenant.
E. Besson merci.
Merci à vous.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 17 janvier 2011