Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le Président Ayrault,
Je voudrais d'abord dire toute ma confiance à madame
Alliot-Marie et regretter l'exploitation peu honnête que vous
faites de ses propos.
L'histoire, mesdames et messieurs les députés, avance souvent
plus vite que la diplomatie, et nous avons fait collectivement
l'expérience de cela lors de la chute de l'Union soviétique et la
réunification allemande. La révolution tunisienne d'une certaine
façon nous le rappelle.
J'entends les critiques que vous formulez, et je pourrais, pour y
répondre, citer de larges extraits du très beau discours de Lionel
Jospin en octobre 1997 lorsqu'il recevait à Matignon le président
Ben Ali. Je pourrais aussi évoquer le satisfecit donné au
gouvernement de monsieur Ben Ali par Dominique Strauss-Kahn,
en octobre 2008, quelques minutes après avoir reçu des mains
du chef de l'Etat tunisien une haute décoration. Mais je ne le
ferai pas, parce que cela n'est pas à la hauteur du défi que le
peuple tunisien doit relever.
Le défi que le peuple tunisien doit relever, c'est de réussir une
transition démocratique qui soit à la hauteur des espoirs que les
Tunisiens ont mis dans le mouvement populaire qu'ils ont
engagé et qui les a conduits à faire preuve d'un grand courage
et à braver tous les risques. Le sort de la Tunisie est entre les
mains des Tunisiens, mais le rôle de la France c'est
d'accompagner la Tunisie sur le chemin difficile de la démocratie.
Comme le Président de la République l'a rappelé dès samedi, la
France est au côté du peuple tunisien.
La France souhaite l'organisation d'élections libres en Tunisie,
qui sont la seule issue possible à la crise que connaît la Tunisie.
Et d'ailleurs, nous sommes prêts à fournir au gouvernement
tunisien, s'il le désire, l'assistance nécessaire pour participer à la
préparation et à l'organisation de ces élections. Nous voulons
ensuite indiquer au gouvernement tunisien que nous sommes
décidés à accroître notre effort de coopération économique et
culturelle. Nous sommes déjà le premier bailleur de fonds d'aide
au développement à la Tunisie. Faire plus, ce sera montrer que
nous avons confiance dans le processus démocratique qui est
engagé. De la même façon, ce sera montrer que nous avons
confiance dans le peuple tunisien, que de dire aux nombreux
Français qui résident en Tunisie, que nous les encourageons à
rester, à demeurer en Tunisie. Enfin, nous nous engageons dans
le cadre de l'Union européenne à obtenir un accroissement de
l'aide de l'Union européenne, et surtout l'octroi de ce statut
privilégié qui a déjà été accordé au Maroc et qui peut constituer
un autre signe pour permettre aux Tunisiens d'avancer sur la
voie de la démocratie.
Mais mesdames et les messieurs les députés, l'essentiel.
L'essentiel c'est la très ancienne et la très forte amitié qui lient
la Tunisie à la France, qui lient le peuple tunisien au peuple
français. Ce peuple tunisien, ce peuple fier, ce peuple courageux,
ce peuple auquel nous lie un héritage millénaire, eh bien, nous
voulons solennellement ensemble lui dire que tout est plus fort,
que cette amitié est plus forte que tous les régimes, et que nous
continuerons de l'aider.
Enfin, j'aimerais que l'opposition n'ait pas deux discours d'une
région à l'autre de l'Afrique, et n'oublie pas qu'il y a en ce
moment en Afrique un chef d'Etat qui a volé les élections et qui
doit subir les mêmes critiques de la part de tous les bancs de
l'Assemblée nationale.Source http://www.gouvernement.fr, le 19 janvier 2011
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le Président Ayrault,
Je voudrais d'abord dire toute ma confiance à madame
Alliot-Marie et regretter l'exploitation peu honnête que vous
faites de ses propos.
L'histoire, mesdames et messieurs les députés, avance souvent
plus vite que la diplomatie, et nous avons fait collectivement
l'expérience de cela lors de la chute de l'Union soviétique et la
réunification allemande. La révolution tunisienne d'une certaine
façon nous le rappelle.
J'entends les critiques que vous formulez, et je pourrais, pour y
répondre, citer de larges extraits du très beau discours de Lionel
Jospin en octobre 1997 lorsqu'il recevait à Matignon le président
Ben Ali. Je pourrais aussi évoquer le satisfecit donné au
gouvernement de monsieur Ben Ali par Dominique Strauss-Kahn,
en octobre 2008, quelques minutes après avoir reçu des mains
du chef de l'Etat tunisien une haute décoration. Mais je ne le
ferai pas, parce que cela n'est pas à la hauteur du défi que le
peuple tunisien doit relever.
Le défi que le peuple tunisien doit relever, c'est de réussir une
transition démocratique qui soit à la hauteur des espoirs que les
Tunisiens ont mis dans le mouvement populaire qu'ils ont
engagé et qui les a conduits à faire preuve d'un grand courage
et à braver tous les risques. Le sort de la Tunisie est entre les
mains des Tunisiens, mais le rôle de la France c'est
d'accompagner la Tunisie sur le chemin difficile de la démocratie.
Comme le Président de la République l'a rappelé dès samedi, la
France est au côté du peuple tunisien.
La France souhaite l'organisation d'élections libres en Tunisie,
qui sont la seule issue possible à la crise que connaît la Tunisie.
Et d'ailleurs, nous sommes prêts à fournir au gouvernement
tunisien, s'il le désire, l'assistance nécessaire pour participer à la
préparation et à l'organisation de ces élections. Nous voulons
ensuite indiquer au gouvernement tunisien que nous sommes
décidés à accroître notre effort de coopération économique et
culturelle. Nous sommes déjà le premier bailleur de fonds d'aide
au développement à la Tunisie. Faire plus, ce sera montrer que
nous avons confiance dans le processus démocratique qui est
engagé. De la même façon, ce sera montrer que nous avons
confiance dans le peuple tunisien, que de dire aux nombreux
Français qui résident en Tunisie, que nous les encourageons à
rester, à demeurer en Tunisie. Enfin, nous nous engageons dans
le cadre de l'Union européenne à obtenir un accroissement de
l'aide de l'Union européenne, et surtout l'octroi de ce statut
privilégié qui a déjà été accordé au Maroc et qui peut constituer
un autre signe pour permettre aux Tunisiens d'avancer sur la
voie de la démocratie.
Mais mesdames et les messieurs les députés, l'essentiel.
L'essentiel c'est la très ancienne et la très forte amitié qui lient
la Tunisie à la France, qui lient le peuple tunisien au peuple
français. Ce peuple tunisien, ce peuple fier, ce peuple courageux,
ce peuple auquel nous lie un héritage millénaire, eh bien, nous
voulons solennellement ensemble lui dire que tout est plus fort,
que cette amitié est plus forte que tous les régimes, et que nous
continuerons de l'aider.
Enfin, j'aimerais que l'opposition n'ait pas deux discours d'une
région à l'autre de l'Afrique, et n'oublie pas qu'il y a en ce
moment en Afrique un chef d'Etat qui a volé les élections et qui
doit subir les mêmes critiques de la part de tous les bancs de
l'Assemblée nationale.Source http://www.gouvernement.fr, le 19 janvier 2011