Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères et européennes, sur sa solidarité avec la population de Gaza, sur le soutien de la France à l'établissement d'un Etat palestinien et à la sécurité d'Israël, Gaza le 21 janvier 2011.

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Circonstance : Tournée de Michèle Alliot-Marie au Proche-Orient du 21 au 23 janvier 2011 : allocution au centre culturel français à Gaza le 21

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs,
Chers Compatriotes,
Chers Partenaires,
Chers Amis,
C'est avec émotion que je m'adresse aujourd'hui à vous à l'occasion de ma visite à Gaza. Vous tous qui, par votre présence, témoignez de votre amitié, de votre attachement, de votre fidélité à la France. Vous qui faites vivre l'amitié entre la France et la Palestine, vous qui incarnez la volonté de paix qui anime la France. Nulle part plus qu'à Gaza, on ne peut prendre conscience de l'urgence de la paix au Proche-Orient.
Mesdames et Messieurs,
La France se préoccupe de Gaza. La France n'abandonnera pas Gaza. La France se mobilise pour la paix et le développement de la Palestine. La France est engagée pour une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien et notre position n'a pas varié. La paix passe par la création de l'Etat palestinien dont Gaza fait partie intégrante, comme la Cisjordanie. Un Etat palestinien souverain, stable, indépendant, démocratique, vivant en paix et en sécurité avec ses voisins. La paix passe par la sécurité d'Israël et son intégration dans la région. La paix passe par la proclamation de Jérusalem comme capitale des deux Etats.
Mesdames et Messieurs,
Nous ne pouvons pas nous permettre un échec durable sur le processus de paix. Vous pouvez être assurés de la détermination totale de la France pour parvenir au double objectif de la création d'un Etat palestinien et de la garantie de la sécurité d'Israël. Aujourd'hui, chacun doit faire un pas. Le blocus de Gaza engendre la pauvreté et nourrit la violence. Au nom des valeurs de la liberté et de la dignité que nous avons en partage, la France appelle Israël à y mettre fin. Des mesures d'allègement ont été prises. Elles sont positives mais il faut aller plus loin. Ce sont les importations de biens nécessaires à la construction, les importations de matières premières, les exportations aussi et le libre mouvement des personnes qui doivent pouvoir être désormais possibles.
Mesdames et Messieurs,
Notre solidarité avec Gaza s'exprime au plan politique. Elle se traduit par des gestes d'amitié en faveur de la population gazaouie. La France s'engage pour la reconstruction et le développement de Gaza. Insécurité alimentaire, chômage, difficultés d'accéder à l'eau ou à l'électricité sont, je le sais, des réalités quotidiennes à Gaza. Face à ces difficultés, notre aide, ce ne sont pas simplement des mots. Notre aide est concrète. Notre assistance au peuple palestinien représente 68 millions d'euros par an, 30 % de cette aide est consacrée à Gaza. Les résultats, ce sont des projets très concrets : la réhabilitation de l'hôpital Al-Quds, que je viens de visiter et qui est pratiquement achevée, la construction d'une usine de traitement des eaux usées dans la zone tampon qui borde le nord de la bande de Gaza. Des partenariats dynamiques contribuent à notre action. Je pense à notre appui au secteur économique privé de Gaza, je pense à nos programmes socio-éducatifs, je pense à notre coopération avec les trois Universités de Gaza, je pense à notre partenariat avec les ONG dont plusieurs représentants sont parmi nous et que je tiens à saluer. Ce sont des projets concrets, ce sont des projets utiles, difficiles aussi à mettre en oeuvre. Et c'est pour cela que ces projets, parce qu'ils sont concrets, parce qu'ils sont utiles, malgré la difficulté, font notre fierté.
La présence de la France à Gaza contribue au rayonnement de notre pays. La France défend les valeurs de liberté, de tolérance, de générosité. Elle s'engage pour le dialogue, le dialogue des nations, le dialogue des religions, le dialogue des peuples. Ces valeurs, je le sais, ce sont celles des hommes et des femmes qui vivent à Gaza. Ces valeurs ce sont celles de notre diplomatie culturelle, qui promeut dans le monde entier, qui fait en sorte que très concrètement elles s'expriment dans le monde entier et c'est probablement encore plus nécessaire ici qu'ailleurs. La France est aujourd'hui le seul pays à maintenir un centre culturel à Gaza. Je veux saluer son directeur et le personnel qui travaille autour de lui dans des conditions souvent difficiles. Ils méritent d'être applaudis. La construction d'un nouveau centre culturel, à quelques centaines de mètres d'ici, marque la volonté de la France de pérenniser cette présence, une présence porteuse de paix, de dialogue et d'espoir.
Mesdames et Messieurs,
La volonté de paix va bien au-delà des contacts diplomatiques. Elle suppose la compréhension mutuelle des peuples dans leur diversité et dans leur différence. Elle exige au sein des nations déchirées par des guerres fratricides que soient promues et encouragées les forces de réconciliation. Elle invite à encourager les initiatives au sein des sociétés civiles pour rapprocher les peuples. Elle invite les hommes et les femmes à avoir la volonté partagée de mettre un terme aux haines séculaires et leur donne l'envie de se tendre la main. Cette détermination pour réconcilier, pour aider chacun à savoir écouter l'autre, à savoir tendre la main, à savoir construire un avenir en commun, cette détermination, je le sais, c'est la vôtre, comme c'est la mienne, comme c'est celle de la France.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 janvier 2011