Texte intégral
Bonjour à tous, merci de votre présence. Je suis extrêmement heureux que M. Werner Hoyer soit avec nous.
Juste peut-être quelques points en complément de ce qu'a dit Werner Hoyer. Tout d'abord, la relation franco-allemande repose sur la densité des échanges qui sont organisés. Des jours comme aujourd'hui, les échanges réguliers que nous sommes amenés à avoir, la présence dans mon cabinet d'un diplomate allemand, la présence au sein du cabinet de Werner Hoyer d'une diplomate française, la tenue de conseils des ministres franco-allemands, c'est tout cela qui fait de la relation franco-allemande une relation totalement hors normes et exceptionnelle. Il n'y a aucun autre pays dans nos relations bilatérales avec lequel nous soyons dans ce climat de confiance.
En même temps, je voudrais bien caractériser clairement l'état de la relation franco-allemande. Nous n'avons pas besoin d'une relation franco-allemande qui soit sur le registre des grandes déclarations romantiques, cette relation est entrée dans une phase de maturité qui est différente.
Oui, la France a des intérêts nationaux qui lui sont propres, oui, l'Allemagne a des intérêts nationaux qui lui sont propres et oui, nos intérêts ne sont pas toujours les mêmes. Mais ce qui fait la différence de notre relation à tous les deux par rapport à tout autre pays européen, c'est que nous avons chaque fois la volonté de dégager des positions de consensus qui sont à l'équilibre entre nos deux intérêts nationaux. Nous avons tous deux conscience que pour notre pays comme pour l'Allemagne, le mieux est de dégager une position d'équilibre qui aille dans le sens d'un intérêt partagé et dans un intérêt européen.
C'est cela qui fait la différence de notre relation.
Elle n'est pas dans de grandes déclarations de principe ou dans le registre des effusions sentimentales, elle est dans ce fait d'avoir une volonté de faire un travail concret, précis, pratique qui repose sur l'analyse que nous avons toujours plus intérêt à dégager une position d'équilibre entre nos deux intérêts réciproques que chercher à imposer la vue de l'un à l'autre.
Sur le deuxième point que Werner a très bien caractérisé, je dirais que c'est la place de la relation franco-allemande en Europe. Notre musique ne doit pas être d'imposer mais de proposer et la logique de la relation franco-allemande par rapport à nos autres partenaires européens n'est pas d'imposer nos vues mais de les proposer aux autres.
C'est vraiment ce point et cette ligne à laquelle nous tenons tous les deux dans la relation franco-allemande. Autrement dit, un tandem franco-allemand qui est à l'origine d'initiatives mais qui ensuite les construit et laisse ouvertes à l'ensemble de nos partenaires.
Pour le reste et pour entrer dans des points plus précis, comme Werner l'a évoqué, nous avons abordé les questions d'avenir sur l'innovation et l'énergie qui seront abordées lors du prochain Conseil européen. Nous avons abordé également la question de l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Espace Schengen sur lesquelles la position de la France et de l'Allemagne ainsi que de la Finlande sont identiques avec le souhait que nous puissions mettre sur la table un plan d'action qui nous permette d'identifier clairement les points litigieux qui peuvent exister ou, en tout cas, les points sur lesquels nous avons besoin de travailler avec la Roumanie et avec la Bulgarie.
Nous avons également évoqué la gouvernance économique européenne et je tiens vraiment à rendre hommage à ce qui a été la détermination du gouvernement allemand et la profondeur de ses convictions européennes dans la période de crise que nous avons traversée.
En tout cas, pour ma part, il n'y a absolument aucun doute sur la profondeur des convictions européenne du gouvernement allemand et j'espère que Werner n'a lui-même aucun doute quant à celles du gouvernement français.
Nous avons également abordé quelques thèmes de diplomatie sur lesquels je souhaitais revenir devant vous avec une position commune.
La première est celle sur la Tunisie qui consiste à souhaiter que la Tunisie puisse bénéficier le plus rapidement possible du statut avancé, qui ouvre des perspectives importantes pour la Tunisie en terme de coopération économique avec l'Europe et de perspectives d'accès à un certain nombre d'aides européennes qui seront précieuses dans cette phase de transition.
La seconde position commune que nous avons exprimée concerne la situation en Albanie que je te laisse le soin d'exprimer, Werner.
Q - L'un de nos collègues a été tué en Tunisie, le gouvernement français a dit que l'on enquêterait sur la situation. Apparemment, ce serait les forces de sécurité qui seraient à l'origine de ce décès. Pouvez-vous nous dire ce qu'il en est ?
R - En effet, c'est un journaliste qui était très connu, il avait notamment travaillé à l'Elysée où il était extrêmement apprécié. Le président de la République a exprimé hier toute sa détermination sur ce sujet pour que toute la vérité soit faite. Il l'a rappelé clairement lors de sa conférence de presse et pour nous qui avons abordé la question d'actions communes de soutien à la Tunisie, il est évident que ce point-là ne sera pas oublié.
Q - Pourriez-vous élargir ce dont vous avez parlé ensemble concernant l'Espace Schengen pour la Roumanie et la Bulgarie ? La Commission européenne indique que les critères techniques, seuls nécessaires pour l'adhésion à l'Espace Schengen sont remplis par la Roumanie. Pourquoi la France, l'Allemagne et la Finlande invoquent-elles d'autres critères tel que le mécanisme de coopérations et de vérification ? Y a t-il un changement de position quant aux critères d'adhésion à l'Espace Schengen ? Si oui, pour quelle raison ?
R - Sur ce sujet, il n'y a pas d'ambiguïté. La Roumanie et la Bulgarie, à terme, ont vocation à entrer dans l'Espace Schengen. Par ailleurs, tout le monde doit comprendre l'importance de cette décision pour l'Europe. Lorsque l'on entre dans l'Espace, sa frontière devient notre frontière et il y a des données qui sont des aspects importants pour la sécurité européenne, y compris des sujets très pratiques.
Je pense par exemple à la base de données Schengen qui est une base de données absolument stratégique et qui, si elle devait tomber sous la main par exemple de criminalité organisée, serait une catastrophe pour l'organisation de la sécurité en Europe.
Ces aspects sont pour nous importants. Dans ce cadre, il y a bien évidemment l'approche qui est juridique qui est celle de l'évaluation de Schengen, mais tout le monde comprend que des questions telles que celles de la bonne connexion entre l'appareil douanier et l'appareil de justice, telle que celle de la lutte contre la corruption, telle que celle de la protection des données sont évidemment des éléments sur lesquels devant nos citoyens, nous devons pouvoir apporter toutes les garanties. Pour nous, l'idée n'est pas seulement de regarder la serrure de la maison, si la porte est fracturée, les choses ne sont pas possibles. C'est bien l'ensemble de la sécurité de l'édifice que l'on souhaite voir avancer.
De ce point de vue, nous sommes conscients et les travaux remarquables qui ont été faits par la Roumanie, les efforts énormes en terme de lutte contre la corruption vont incontestablement dans le bon sens, notre souhait qui est commun donc, sur une question qui est européenne qui est celle aussi de la France, de l'Allemagne, de la Finlande, d'autres pays dont les positions sont très proches de celles de nos trois pays est que nous puissions travailler ensemble pour sortir des aprioris qui n'ont pas de sens surtout avec un pays comme la Roumanie avec lequel nous avons des liens de confiance forts pour pouvoir lister les points que nous devrons identifier ensemble et sur lesquels nous devons vérifier que nous avons toutes les garanties.
J'en ai encore parlé ce matin avec l'ambassadeur de Roumanie en France, notre souhait est que nous puissions avancer afin d'être opérationnels dans le respect de la Roumanie et de la Bulgarie mais aussi dans le respect des attentes en terme de sécurité et de protection de nos frontières.
Q - Vous avez dit que vous étiez en accord avec la langue d'acquisition du partenaire, j'ai eu l'occasion d'expérimenter cela dans un jardin d'enfants. J'aimerais savoir, de votre côté, du côté politique, si vous envisagez de soutenir l'apprentissage précoce de la langue du partenaire ?
R - Le plus tôt l'on apprend, le mieux on se porte. L'objectif de cette initiative de la valisette est divers. Vous l'aurez compris, toute cette journée est sous le signe de la jeunesse. Ce n'est pas avec de vieux politiciens comme nous que nous allons soutenir la relation franco-allemande, c'est en nourrissant les futurs espoirs et ceux qui vont pouvoir s'occuper de vivifier cette relation.
Le but de cette valisette est de montrer que, finalement, l'apprentissage de la langue peut se faire très tôt ; plus cette découverte se fait tôt, plus les mécanismes seront facilement appropriés. C'est un groupe test sur lequel cette valisette est mise en place, c'est Werner qui a eu l'idée d'aller voir cette expérience.
L'objectif est de le proposer sur la base du volontariat, au plus grand nombre possible d'écoles au sein de notre système d'éducation. Je suis d'ailleurs candidat à l'expérimenter sur la totalité de mon département et l'idée est que, progressivement, par effet de contagion, de l'étendre.
Ce qu'il faut retenir, c'est que plus tôt un enfant est mis au contact d'une langue différente, mieux il apprendra d'autres langues. Ce qui me plaît dans ce message, c'est que c'est un message au coeur de l'apprentissage du français et de l'allemand. Ce que nous défendons, ce n'est pas seulement l'apprentissage du français en Allemagne ou de l'allemand en France, c'est l'idée du multilinguisme et d'un monde dans lequel on ne se réduit pas uniquement à l'apprentissage d'une langue ultra-dominante qui est l'anglais. La relation est la diversité de formation d'un esprit, elle se fait aussi dans l'apprentissage de la diversité des langues.
Q - Le président Sarkozy doit se rendre à Addis Abeba cette semaine pour le Sommet de l'Union africaine. Quels sont les thèmes qu'ils souhaitent aborder ? Que dira-t-il ? Et ma deuxième question, c'est par rapport à une déclaration du président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale dimanche. Il a évoqué la possibilité d'une partition de la Côte d'Ivoire si la crise perdure. Les autorités françaises sont-elles également dans cette logique ?
A propos du Triangle de Weimar et de la réunion prévue pour le 7 février en Pologne, quels seront les dossiers qui seront au coeur de cette réunion ? Quelle est votre position sur le développement du groupe militaire de Weimar prévu pour 2013 ?
R - Pour ce qui relève de la question sur le Triangle de Weimar, j'ai la même analyse que celle qu'a développée Werner. Le sujet de la Défense est évidemment un thème important. Nous avons beaucoup travaillé conjointement pour la mise en oeuvre de la lettre conjointe sur la possibilité d'avancer en matière de défense, mais il n'y a pas d'exclusive. Nous avons aussi beaucoup à faire en matière économique et vous le savez, à titre personnel, la relation avec l'Europe centrale est l'une des priorités que je me suis fixé. Je considère que la France a beaucoup à investir sur ce sujet-là et que notre diplomatie européenne doit s'appuyer de façon beaucoup plus active sur la relation avec l'Europe centrale.
Concernant votre autre question, c'est un sujet tout à fait en dehors de mon périmètre et en plus, s'exprimer sur un sujet alors que le président de la République ira lui-même au sommet, c'est...
Demandez plutôt à l'Elysée.
Concernant la Côte d'Ivoire, la position de la France est évidemment inchangée, notre priorité est de permettre la prise de fonction effective de M. Ouattara qui est le seul président que nous reconnaissons.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 février 2011
Juste peut-être quelques points en complément de ce qu'a dit Werner Hoyer. Tout d'abord, la relation franco-allemande repose sur la densité des échanges qui sont organisés. Des jours comme aujourd'hui, les échanges réguliers que nous sommes amenés à avoir, la présence dans mon cabinet d'un diplomate allemand, la présence au sein du cabinet de Werner Hoyer d'une diplomate française, la tenue de conseils des ministres franco-allemands, c'est tout cela qui fait de la relation franco-allemande une relation totalement hors normes et exceptionnelle. Il n'y a aucun autre pays dans nos relations bilatérales avec lequel nous soyons dans ce climat de confiance.
En même temps, je voudrais bien caractériser clairement l'état de la relation franco-allemande. Nous n'avons pas besoin d'une relation franco-allemande qui soit sur le registre des grandes déclarations romantiques, cette relation est entrée dans une phase de maturité qui est différente.
Oui, la France a des intérêts nationaux qui lui sont propres, oui, l'Allemagne a des intérêts nationaux qui lui sont propres et oui, nos intérêts ne sont pas toujours les mêmes. Mais ce qui fait la différence de notre relation à tous les deux par rapport à tout autre pays européen, c'est que nous avons chaque fois la volonté de dégager des positions de consensus qui sont à l'équilibre entre nos deux intérêts nationaux. Nous avons tous deux conscience que pour notre pays comme pour l'Allemagne, le mieux est de dégager une position d'équilibre qui aille dans le sens d'un intérêt partagé et dans un intérêt européen.
C'est cela qui fait la différence de notre relation.
Elle n'est pas dans de grandes déclarations de principe ou dans le registre des effusions sentimentales, elle est dans ce fait d'avoir une volonté de faire un travail concret, précis, pratique qui repose sur l'analyse que nous avons toujours plus intérêt à dégager une position d'équilibre entre nos deux intérêts réciproques que chercher à imposer la vue de l'un à l'autre.
Sur le deuxième point que Werner a très bien caractérisé, je dirais que c'est la place de la relation franco-allemande en Europe. Notre musique ne doit pas être d'imposer mais de proposer et la logique de la relation franco-allemande par rapport à nos autres partenaires européens n'est pas d'imposer nos vues mais de les proposer aux autres.
C'est vraiment ce point et cette ligne à laquelle nous tenons tous les deux dans la relation franco-allemande. Autrement dit, un tandem franco-allemand qui est à l'origine d'initiatives mais qui ensuite les construit et laisse ouvertes à l'ensemble de nos partenaires.
Pour le reste et pour entrer dans des points plus précis, comme Werner l'a évoqué, nous avons abordé les questions d'avenir sur l'innovation et l'énergie qui seront abordées lors du prochain Conseil européen. Nous avons abordé également la question de l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Espace Schengen sur lesquelles la position de la France et de l'Allemagne ainsi que de la Finlande sont identiques avec le souhait que nous puissions mettre sur la table un plan d'action qui nous permette d'identifier clairement les points litigieux qui peuvent exister ou, en tout cas, les points sur lesquels nous avons besoin de travailler avec la Roumanie et avec la Bulgarie.
Nous avons également évoqué la gouvernance économique européenne et je tiens vraiment à rendre hommage à ce qui a été la détermination du gouvernement allemand et la profondeur de ses convictions européennes dans la période de crise que nous avons traversée.
En tout cas, pour ma part, il n'y a absolument aucun doute sur la profondeur des convictions européenne du gouvernement allemand et j'espère que Werner n'a lui-même aucun doute quant à celles du gouvernement français.
Nous avons également abordé quelques thèmes de diplomatie sur lesquels je souhaitais revenir devant vous avec une position commune.
La première est celle sur la Tunisie qui consiste à souhaiter que la Tunisie puisse bénéficier le plus rapidement possible du statut avancé, qui ouvre des perspectives importantes pour la Tunisie en terme de coopération économique avec l'Europe et de perspectives d'accès à un certain nombre d'aides européennes qui seront précieuses dans cette phase de transition.
La seconde position commune que nous avons exprimée concerne la situation en Albanie que je te laisse le soin d'exprimer, Werner.
Q - L'un de nos collègues a été tué en Tunisie, le gouvernement français a dit que l'on enquêterait sur la situation. Apparemment, ce serait les forces de sécurité qui seraient à l'origine de ce décès. Pouvez-vous nous dire ce qu'il en est ?
R - En effet, c'est un journaliste qui était très connu, il avait notamment travaillé à l'Elysée où il était extrêmement apprécié. Le président de la République a exprimé hier toute sa détermination sur ce sujet pour que toute la vérité soit faite. Il l'a rappelé clairement lors de sa conférence de presse et pour nous qui avons abordé la question d'actions communes de soutien à la Tunisie, il est évident que ce point-là ne sera pas oublié.
Q - Pourriez-vous élargir ce dont vous avez parlé ensemble concernant l'Espace Schengen pour la Roumanie et la Bulgarie ? La Commission européenne indique que les critères techniques, seuls nécessaires pour l'adhésion à l'Espace Schengen sont remplis par la Roumanie. Pourquoi la France, l'Allemagne et la Finlande invoquent-elles d'autres critères tel que le mécanisme de coopérations et de vérification ? Y a t-il un changement de position quant aux critères d'adhésion à l'Espace Schengen ? Si oui, pour quelle raison ?
R - Sur ce sujet, il n'y a pas d'ambiguïté. La Roumanie et la Bulgarie, à terme, ont vocation à entrer dans l'Espace Schengen. Par ailleurs, tout le monde doit comprendre l'importance de cette décision pour l'Europe. Lorsque l'on entre dans l'Espace, sa frontière devient notre frontière et il y a des données qui sont des aspects importants pour la sécurité européenne, y compris des sujets très pratiques.
Je pense par exemple à la base de données Schengen qui est une base de données absolument stratégique et qui, si elle devait tomber sous la main par exemple de criminalité organisée, serait une catastrophe pour l'organisation de la sécurité en Europe.
Ces aspects sont pour nous importants. Dans ce cadre, il y a bien évidemment l'approche qui est juridique qui est celle de l'évaluation de Schengen, mais tout le monde comprend que des questions telles que celles de la bonne connexion entre l'appareil douanier et l'appareil de justice, telle que celle de la lutte contre la corruption, telle que celle de la protection des données sont évidemment des éléments sur lesquels devant nos citoyens, nous devons pouvoir apporter toutes les garanties. Pour nous, l'idée n'est pas seulement de regarder la serrure de la maison, si la porte est fracturée, les choses ne sont pas possibles. C'est bien l'ensemble de la sécurité de l'édifice que l'on souhaite voir avancer.
De ce point de vue, nous sommes conscients et les travaux remarquables qui ont été faits par la Roumanie, les efforts énormes en terme de lutte contre la corruption vont incontestablement dans le bon sens, notre souhait qui est commun donc, sur une question qui est européenne qui est celle aussi de la France, de l'Allemagne, de la Finlande, d'autres pays dont les positions sont très proches de celles de nos trois pays est que nous puissions travailler ensemble pour sortir des aprioris qui n'ont pas de sens surtout avec un pays comme la Roumanie avec lequel nous avons des liens de confiance forts pour pouvoir lister les points que nous devrons identifier ensemble et sur lesquels nous devons vérifier que nous avons toutes les garanties.
J'en ai encore parlé ce matin avec l'ambassadeur de Roumanie en France, notre souhait est que nous puissions avancer afin d'être opérationnels dans le respect de la Roumanie et de la Bulgarie mais aussi dans le respect des attentes en terme de sécurité et de protection de nos frontières.
Q - Vous avez dit que vous étiez en accord avec la langue d'acquisition du partenaire, j'ai eu l'occasion d'expérimenter cela dans un jardin d'enfants. J'aimerais savoir, de votre côté, du côté politique, si vous envisagez de soutenir l'apprentissage précoce de la langue du partenaire ?
R - Le plus tôt l'on apprend, le mieux on se porte. L'objectif de cette initiative de la valisette est divers. Vous l'aurez compris, toute cette journée est sous le signe de la jeunesse. Ce n'est pas avec de vieux politiciens comme nous que nous allons soutenir la relation franco-allemande, c'est en nourrissant les futurs espoirs et ceux qui vont pouvoir s'occuper de vivifier cette relation.
Le but de cette valisette est de montrer que, finalement, l'apprentissage de la langue peut se faire très tôt ; plus cette découverte se fait tôt, plus les mécanismes seront facilement appropriés. C'est un groupe test sur lequel cette valisette est mise en place, c'est Werner qui a eu l'idée d'aller voir cette expérience.
L'objectif est de le proposer sur la base du volontariat, au plus grand nombre possible d'écoles au sein de notre système d'éducation. Je suis d'ailleurs candidat à l'expérimenter sur la totalité de mon département et l'idée est que, progressivement, par effet de contagion, de l'étendre.
Ce qu'il faut retenir, c'est que plus tôt un enfant est mis au contact d'une langue différente, mieux il apprendra d'autres langues. Ce qui me plaît dans ce message, c'est que c'est un message au coeur de l'apprentissage du français et de l'allemand. Ce que nous défendons, ce n'est pas seulement l'apprentissage du français en Allemagne ou de l'allemand en France, c'est l'idée du multilinguisme et d'un monde dans lequel on ne se réduit pas uniquement à l'apprentissage d'une langue ultra-dominante qui est l'anglais. La relation est la diversité de formation d'un esprit, elle se fait aussi dans l'apprentissage de la diversité des langues.
Q - Le président Sarkozy doit se rendre à Addis Abeba cette semaine pour le Sommet de l'Union africaine. Quels sont les thèmes qu'ils souhaitent aborder ? Que dira-t-il ? Et ma deuxième question, c'est par rapport à une déclaration du président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale dimanche. Il a évoqué la possibilité d'une partition de la Côte d'Ivoire si la crise perdure. Les autorités françaises sont-elles également dans cette logique ?
A propos du Triangle de Weimar et de la réunion prévue pour le 7 février en Pologne, quels seront les dossiers qui seront au coeur de cette réunion ? Quelle est votre position sur le développement du groupe militaire de Weimar prévu pour 2013 ?
R - Pour ce qui relève de la question sur le Triangle de Weimar, j'ai la même analyse que celle qu'a développée Werner. Le sujet de la Défense est évidemment un thème important. Nous avons beaucoup travaillé conjointement pour la mise en oeuvre de la lettre conjointe sur la possibilité d'avancer en matière de défense, mais il n'y a pas d'exclusive. Nous avons aussi beaucoup à faire en matière économique et vous le savez, à titre personnel, la relation avec l'Europe centrale est l'une des priorités que je me suis fixé. Je considère que la France a beaucoup à investir sur ce sujet-là et que notre diplomatie européenne doit s'appuyer de façon beaucoup plus active sur la relation avec l'Europe centrale.
Concernant votre autre question, c'est un sujet tout à fait en dehors de mon périmètre et en plus, s'exprimer sur un sujet alors que le président de la République ira lui-même au sommet, c'est...
Demandez plutôt à l'Elysée.
Concernant la Côte d'Ivoire, la position de la France est évidemment inchangée, notre priorité est de permettre la prise de fonction effective de M. Ouattara qui est le seul président que nous reconnaissons.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 février 2011