Texte intégral
G. Cahour.- P. Lellouche, bonjour.
Bonjour.
Vous êtes secrétaire dÉtat chargé du Commerce extérieur. Les États membres de lUnion européenne se sont entendus hier sur le principe : cest un principe encore de sanctions à légard du régime de Kadhafi ? Quel type de sanctions, des sanctions économiques ?
Oui, je crois que le souhait du Président qui la évoqué hier en Conseil des ministres était de geler la totalité de nos relations avec la Libye. Il existe des textes aux Nations Unies qui imposent aux Etats un devoir de protection de leur population, là on est rentré dans une phase de massacre de masse par les forces armées dun gouvernement contre sa population.
Donc ça veut dire quon ne fait plus de business, on ne fait plus daffaire avec la Libye ?
Il y a une interruption totale dont le principe a été décidé côté français et qui comme vous le savez doit être visé au niveau européen puisque les relations commerciales de lEurope, cest une compétence de lEurope.
Est-ce quil ne fallait pas y penser avant, avant de faire des affaires avec un Etat où on le sait le chef de lEtat est à lorigine un terroriste ?
Cest une... dabord Kadhafi dans les phases de son histoire a été soumis à des embargos. La controverse dure depuis 40 ans, 42 ans quil est au pouvoir, avec des phases successives. Nous avons eu le même débat pendant la guerre froide avec lUnion soviétique. Cest toujours un sujet extrêmement complexe parce que dun côté on voit bien que le commerce fait évoluer les sociétés, ouvre les portes aux voyages, linformation à la télévision, un certain nombre de biens. La fermeture dun autre côté peut fonctionner, regardez lexemple de lAfrique du Sud au moment de la transition de lApartheid, les démocraties sont tout le temps confrontées à ce genre de problème.
Donc la question suivante était, est-ce quil faut arrêter de faire des affaires avec les dictatures, votre réponse est non ?
Lessentiel du commerce de la France à plus de 60 % du commerce de la France se fait à lintérieur de la zone euro. Pour lessentiel nous avons comme dautres, besoin dénergie, besoin de matières premières, il y a aussi des grands pôles émergents qui ne sont pas toujours des démocraties telles que nous les imaginons en France ou en Royaume Uni, aux Etats-Unis, il nempêche que le fonctionnement de nos économies a besoin dénergie. Dailleurs lune des conséquences du gel des relations avec la Libye, cest de clore à peu près 15 % des besoins énergétiques français. Donc il va falloir que dautres fournisseurs prennent le relais.
P. Lellouche, pour rester dans lactualité politique dont on parle beaucoup ce matin sur Europe 1, D. de Villepin sera reçu aujourdhui par N. Sarkozy il a annoncé aussi quil quittait lUMP. Quest-ce que vous lui dites, bonne route, bon débarras ou dommage ?
Je lui dis que jen prends acte, je le connais bien et depuis très longtemps et je lui dis simplement que dans la situation présente qui nest pas facile tout ce qui va dans le sens de la désunion de notre famille politique est un service rendu au camp den face, cest tout.
Donc il a tort.
Et que chacun doit réfléchir à cela. Et au contraire essayer de sunir dans une situation, je le redis qui nest pas simple.
Vous avez entendu lanalyse dO. Duhamel sur les intentions de vote des six derniers mois, est-ce que ça vous préoccupe pour votre candidat N. Sarkozy ?
Jen prends note là aussi, jai vécu moi à côté de F. Baroin lélection de 95 de J. Chirac. On nétait pas franchement favori, pendant des mois et des mois. E. Balladur était déjà élu, et on a vu ce que cela a donné à larrivée, donc les sondages ont une valeur relative. Si D. Strauss-Kahn est candidat, nous aurons un débat avec lui sur le fond, projet contre projet et les Français se prononceront. Cest le sens de la démocratie, les sondages sont une indication, quon ne met pas du tout de côté. Dun autre côté la campagne, elle na pas commencé et il ny a pas en ce moment ni un échange de projet, ni un échange de personnalité. Et je crois quil faudra se donner un peu de temps.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 4 mars 2011
Bonjour.
Vous êtes secrétaire dÉtat chargé du Commerce extérieur. Les États membres de lUnion européenne se sont entendus hier sur le principe : cest un principe encore de sanctions à légard du régime de Kadhafi ? Quel type de sanctions, des sanctions économiques ?
Oui, je crois que le souhait du Président qui la évoqué hier en Conseil des ministres était de geler la totalité de nos relations avec la Libye. Il existe des textes aux Nations Unies qui imposent aux Etats un devoir de protection de leur population, là on est rentré dans une phase de massacre de masse par les forces armées dun gouvernement contre sa population.
Donc ça veut dire quon ne fait plus de business, on ne fait plus daffaire avec la Libye ?
Il y a une interruption totale dont le principe a été décidé côté français et qui comme vous le savez doit être visé au niveau européen puisque les relations commerciales de lEurope, cest une compétence de lEurope.
Est-ce quil ne fallait pas y penser avant, avant de faire des affaires avec un Etat où on le sait le chef de lEtat est à lorigine un terroriste ?
Cest une... dabord Kadhafi dans les phases de son histoire a été soumis à des embargos. La controverse dure depuis 40 ans, 42 ans quil est au pouvoir, avec des phases successives. Nous avons eu le même débat pendant la guerre froide avec lUnion soviétique. Cest toujours un sujet extrêmement complexe parce que dun côté on voit bien que le commerce fait évoluer les sociétés, ouvre les portes aux voyages, linformation à la télévision, un certain nombre de biens. La fermeture dun autre côté peut fonctionner, regardez lexemple de lAfrique du Sud au moment de la transition de lApartheid, les démocraties sont tout le temps confrontées à ce genre de problème.
Donc la question suivante était, est-ce quil faut arrêter de faire des affaires avec les dictatures, votre réponse est non ?
Lessentiel du commerce de la France à plus de 60 % du commerce de la France se fait à lintérieur de la zone euro. Pour lessentiel nous avons comme dautres, besoin dénergie, besoin de matières premières, il y a aussi des grands pôles émergents qui ne sont pas toujours des démocraties telles que nous les imaginons en France ou en Royaume Uni, aux Etats-Unis, il nempêche que le fonctionnement de nos économies a besoin dénergie. Dailleurs lune des conséquences du gel des relations avec la Libye, cest de clore à peu près 15 % des besoins énergétiques français. Donc il va falloir que dautres fournisseurs prennent le relais.
P. Lellouche, pour rester dans lactualité politique dont on parle beaucoup ce matin sur Europe 1, D. de Villepin sera reçu aujourdhui par N. Sarkozy il a annoncé aussi quil quittait lUMP. Quest-ce que vous lui dites, bonne route, bon débarras ou dommage ?
Je lui dis que jen prends acte, je le connais bien et depuis très longtemps et je lui dis simplement que dans la situation présente qui nest pas facile tout ce qui va dans le sens de la désunion de notre famille politique est un service rendu au camp den face, cest tout.
Donc il a tort.
Et que chacun doit réfléchir à cela. Et au contraire essayer de sunir dans une situation, je le redis qui nest pas simple.
Vous avez entendu lanalyse dO. Duhamel sur les intentions de vote des six derniers mois, est-ce que ça vous préoccupe pour votre candidat N. Sarkozy ?
Jen prends note là aussi, jai vécu moi à côté de F. Baroin lélection de 95 de J. Chirac. On nétait pas franchement favori, pendant des mois et des mois. E. Balladur était déjà élu, et on a vu ce que cela a donné à larrivée, donc les sondages ont une valeur relative. Si D. Strauss-Kahn est candidat, nous aurons un débat avec lui sur le fond, projet contre projet et les Français se prononceront. Cest le sens de la démocratie, les sondages sont une indication, quon ne met pas du tout de côté. Dun autre côté la campagne, elle na pas commencé et il ny a pas en ce moment ni un échange de projet, ni un échange de personnalité. Et je crois quil faudra se donner un peu de temps.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 4 mars 2011