Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais Monsieur l'Ambassadeur, vous remercier d'avoir permis cette rencontre et je voudrais vous remercier tous d'être rassemblés ici ce soir à un moment où vos pensées et vos inquiétudes sont toujours tournées vers votre pays.
Je voulais être parmi vous simplement et humblement pour vous dire que vous n'êtes pas seuls, pour vous dire que votre tristesse nous touche et que notre amitié vous entoure.
Le 11 mars dernier, votre pays a subi l'un des quatre plus puissants tremblements de terre de l'Histoire de l'Humanité. Des recherches se poursuivent mais on sait déjà que cette catastrophe a causé près de 9000 victimes et 13 000 disparus.
A la tristesse de ceux qui savent qu'ils ont perdu des êtres chers, s'ajoute la détresse de ceux qui sont restés sans nouvelle d'un parent, d'un proche, d'un ami. Parmi les ruines errent aussi ceux qui ont perdu les souvenirs de toute une vie. Parfois c'est la mémoire commune de villages entiers qui semble avoir disparue sous les décombres.
Cette catastrophe a affecté tous les Japonais y compris ceux qui comme vous vivent à l'étranger. Il en est, je le sais, parmi vous qui ont perdu dans ce cataclysme un proche ou un parent.
En mon nom et au nom du peuple français, je veux vous dire à tous et à toutes, ma compassion. Je veux aussi vous dire que dans ces heures éprouvantes c'est l'ensemble des Français qui se sent proche du peuple japonais.
Ce sentiment de solidarité nous l'avons exprimé avec le Président de la République, dès les premières heures qui ont suivi le séisme. Aujourd'hui ce que nous voulons faire c'est contribuer à réconforter les centaines de milliers de Japonais réfugiés dans des centres de regroupement.
Deux détachements de la Sécurité civile française sont partis aider leurs homologues japonais à rechercher des survivants, à recueillir les corps des victimes, à dégager les routes qui mènent à des villages isolés, dans la région de Sendaï, puis de Misawa. Ils participeront bientôt avec le soutien de deux hélicoptères à la distribution de cent tonnes de fret humanitaire parties hier de France.
Je sais que les Japonais n'ont pas oublié le terrible tremblement de terre de Kobe en 1995. Ils savent que les efforts pour rendre aux habitants du Tohoku les conditions de vie qu'ils avaient avant le séisme, ne font que commencer. Et je veux vous dire que la France restera aux côtés du Japon pas seulement maintenant à l'heure où l'émotion est forte mais tout au long des prochains mois et des prochaines années, pour répondre aux besoins de la reconstruction.
A l'horreur du séisme et du tsunami est venue s'ajouter l'angoisse d'un accident nucléaire majeur. L'urgence absolue c'est de permettre aux techniciens japonais de limiter les conséquences de la crise, pour les populations. Là aussi, je veux vous dire que la France est mobilisée à vos côtés.
Avec AREVA et EDF nous nous sommes rapprochés des Autorités japonaises et de la société TEPCO pour envoyer au Japon cent tonnes d'acide borique pour ralentir les réactions nucléaires dans les centrales de Fukushima- Daiichi, ainsi que cinquante tonnes de matériels de détection, de mesures, de protection, des pompes, des générateurs électriques.
Face à ces deux crises le peuple japonais se tient debout, avec une dignité et avec un sang froid qui forcent notre respect et notre admiration. La France veut saluer ces actes de courage qui se jouent au quotidien depuis le 11 mars. Je pense d'abord au courage de ces pompiers de la préfecture de Tokyo qui après avoir lutté plusieurs heures dans un environnement contaminé pour refroidir les réacteurs de Fukushima-Daiichi, présentaient publiquement des excuses à leur famille pour avoir pris ces risques, mais réaffirmaient leur détermination à tout essayer pour protéger la vie de leurs concitoyens. Je pense à la dignité de ces hommes et de ces femmes qui ont perdu plusieurs membres de leur famille et qui continuent à porter secours autour d'eux. Je pense à la leçon de détermination que nous donnent les survivants qui moins d'une semaine après la catastrophe, s'entraident déjà pour poser les fondations des premiers logements temporaires à offrir à tous ceux qui n'ont plus de toit.
Devant tous ces actes de civisme, de courage, on peut même parler d'héroïsme, je veux vous parler d'espoir. Les Japonais savent que leur pays est périodiquement soumis au déchaînement des éléments. Ces catastrophes vous font parfois payer un tribut très lourd mais jamais elles ne sont venues à bout de votre optimisme et jamais elles n'ont entamé l'amour que vous portez à votre pays. Ces catastrophes n'ont jamais découragé les générations de Japonais qui ont fait de l'archipel un pays prospère. Elles n'ont jamais empêché le Japon de développer une culture admirée dans le monde entier. Comme chez aucun peuple, votre conscience des fragilités du destin humain est une invitation à l'action et pas au renoncement. Ceux qui, bien loin du Japon, soulignent au lendemain de cette catastrophe la vulnérabilité et l'affaiblissement de l'archipel, se trompent. Le Japon se redressera. Il se redressera parce qu'il en a les ressources industrielles, techniques, financières, mais surtout parce qu'il en a les ressources morales.
On me dit que dans le Sud du Japon à Kagoshima, il parait que les cerisiers commencent à fleurir. Au-delà du temps du deuil, le combat pour la vie, le combat pour la reconstruction va s'accélérer. Et je veux que vous sachiez que dans la peine comme dans le redressement qui commence, la France est et sera à vos côtés.Source http://www.gouvernement.fr, le 24 mars 2011
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais Monsieur l'Ambassadeur, vous remercier d'avoir permis cette rencontre et je voudrais vous remercier tous d'être rassemblés ici ce soir à un moment où vos pensées et vos inquiétudes sont toujours tournées vers votre pays.
Je voulais être parmi vous simplement et humblement pour vous dire que vous n'êtes pas seuls, pour vous dire que votre tristesse nous touche et que notre amitié vous entoure.
Le 11 mars dernier, votre pays a subi l'un des quatre plus puissants tremblements de terre de l'Histoire de l'Humanité. Des recherches se poursuivent mais on sait déjà que cette catastrophe a causé près de 9000 victimes et 13 000 disparus.
A la tristesse de ceux qui savent qu'ils ont perdu des êtres chers, s'ajoute la détresse de ceux qui sont restés sans nouvelle d'un parent, d'un proche, d'un ami. Parmi les ruines errent aussi ceux qui ont perdu les souvenirs de toute une vie. Parfois c'est la mémoire commune de villages entiers qui semble avoir disparue sous les décombres.
Cette catastrophe a affecté tous les Japonais y compris ceux qui comme vous vivent à l'étranger. Il en est, je le sais, parmi vous qui ont perdu dans ce cataclysme un proche ou un parent.
En mon nom et au nom du peuple français, je veux vous dire à tous et à toutes, ma compassion. Je veux aussi vous dire que dans ces heures éprouvantes c'est l'ensemble des Français qui se sent proche du peuple japonais.
Ce sentiment de solidarité nous l'avons exprimé avec le Président de la République, dès les premières heures qui ont suivi le séisme. Aujourd'hui ce que nous voulons faire c'est contribuer à réconforter les centaines de milliers de Japonais réfugiés dans des centres de regroupement.
Deux détachements de la Sécurité civile française sont partis aider leurs homologues japonais à rechercher des survivants, à recueillir les corps des victimes, à dégager les routes qui mènent à des villages isolés, dans la région de Sendaï, puis de Misawa. Ils participeront bientôt avec le soutien de deux hélicoptères à la distribution de cent tonnes de fret humanitaire parties hier de France.
Je sais que les Japonais n'ont pas oublié le terrible tremblement de terre de Kobe en 1995. Ils savent que les efforts pour rendre aux habitants du Tohoku les conditions de vie qu'ils avaient avant le séisme, ne font que commencer. Et je veux vous dire que la France restera aux côtés du Japon pas seulement maintenant à l'heure où l'émotion est forte mais tout au long des prochains mois et des prochaines années, pour répondre aux besoins de la reconstruction.
A l'horreur du séisme et du tsunami est venue s'ajouter l'angoisse d'un accident nucléaire majeur. L'urgence absolue c'est de permettre aux techniciens japonais de limiter les conséquences de la crise, pour les populations. Là aussi, je veux vous dire que la France est mobilisée à vos côtés.
Avec AREVA et EDF nous nous sommes rapprochés des Autorités japonaises et de la société TEPCO pour envoyer au Japon cent tonnes d'acide borique pour ralentir les réactions nucléaires dans les centrales de Fukushima- Daiichi, ainsi que cinquante tonnes de matériels de détection, de mesures, de protection, des pompes, des générateurs électriques.
Face à ces deux crises le peuple japonais se tient debout, avec une dignité et avec un sang froid qui forcent notre respect et notre admiration. La France veut saluer ces actes de courage qui se jouent au quotidien depuis le 11 mars. Je pense d'abord au courage de ces pompiers de la préfecture de Tokyo qui après avoir lutté plusieurs heures dans un environnement contaminé pour refroidir les réacteurs de Fukushima-Daiichi, présentaient publiquement des excuses à leur famille pour avoir pris ces risques, mais réaffirmaient leur détermination à tout essayer pour protéger la vie de leurs concitoyens. Je pense à la dignité de ces hommes et de ces femmes qui ont perdu plusieurs membres de leur famille et qui continuent à porter secours autour d'eux. Je pense à la leçon de détermination que nous donnent les survivants qui moins d'une semaine après la catastrophe, s'entraident déjà pour poser les fondations des premiers logements temporaires à offrir à tous ceux qui n'ont plus de toit.
Devant tous ces actes de civisme, de courage, on peut même parler d'héroïsme, je veux vous parler d'espoir. Les Japonais savent que leur pays est périodiquement soumis au déchaînement des éléments. Ces catastrophes vous font parfois payer un tribut très lourd mais jamais elles ne sont venues à bout de votre optimisme et jamais elles n'ont entamé l'amour que vous portez à votre pays. Ces catastrophes n'ont jamais découragé les générations de Japonais qui ont fait de l'archipel un pays prospère. Elles n'ont jamais empêché le Japon de développer une culture admirée dans le monde entier. Comme chez aucun peuple, votre conscience des fragilités du destin humain est une invitation à l'action et pas au renoncement. Ceux qui, bien loin du Japon, soulignent au lendemain de cette catastrophe la vulnérabilité et l'affaiblissement de l'archipel, se trompent. Le Japon se redressera. Il se redressera parce qu'il en a les ressources industrielles, techniques, financières, mais surtout parce qu'il en a les ressources morales.
On me dit que dans le Sud du Japon à Kagoshima, il parait que les cerisiers commencent à fleurir. Au-delà du temps du deuil, le combat pour la vie, le combat pour la reconstruction va s'accélérer. Et je veux que vous sachiez que dans la peine comme dans le redressement qui commence, la France est et sera à vos côtés.Source http://www.gouvernement.fr, le 24 mars 2011