Déclaration de Mme Nora Berra, secrétaire d'Etat à la santé, sur les mesures de prévention contre le suicide, notamment la préparation du programme national d'action face au suicide, Paris le 5 février 2011.

La prévention contre le suicide que vous menez au quotidien dans notre pays est aujourd’hui mise en lumière par ces 15èmes journées nationales de la prévention du suicide. Et c’est pour moi une occasion de vous exprimer mes remerciements, mais aussi mes encouragements, et ma solidarité.
Le suicide étend son ombre sur notre société. Il suscite un grand émoi chez l’ensemble de nos compatriotes, car il peut toucher un parent, un ami, un proche, un voisin, un collègue de travail, confrontés à une épreuve, à une maladie, à une situation d’échec, de solitude.
Chaque suicide est un suicide de trop. Il doit nous mobiliser individuellement et collectivement. C’est un acte qui nous bouleverse d’autant plus lorsque cela touche des enfants, comme le suicide récent de Lalita à Lyon.
Mais le suicide survient dans tous les cercles de la société, et à tous les âges. La série de suicides d’employés et notamment de cadres au sein d’une même entreprise, tout au long de ces derniers mois, l’atteste.
Lors de mes précédentes fonctions de Secrétaire d’Etat chargée des Aînés, je m’étais investie contre le suicide des personnes âgées, confrontées au vieillissement, à la solitude, à la perte d’êtres chers. C’est pourquoi j’avais mis en place un groupe de travail sur la prévention du suicide des personnes âgées, dont les experts vont nous rendre prochainement leurs travaux. Le suicide est certes une tragédie humaine et sociale. Mais ma conviction est que nous devons aussi le considérer comme un enjeu majeur de santé publique.
C’est dans cet état d’esprit que le Programme national d’action face au suicide a été préparé et sera bientôt rendu public.
Ce programme interministériel, issu notamment des préconisations coordonnées par le Professeur Le Breton s’articulera autour de 6 grands thèmes :
* Tout d’abord, le développement des études et de la recherche : Il est en effet important de disposer de données régulières et de qualité sur le suivi de la mortalité par suicide ainsi que sur les tentatives de suicide. Nous savons tous qu’elles sont sous-estimées.
* L’information et la communication autour de la prévention du suicide sera également un autre thème du futur programme ;
* La sensibilisation et la formation des professionnels qui sont l’un des piliers de la prévention du suicide seront développées ;
* Le développement de la postvention ;
* L’amélioration de la prise en charge des personnes en risque suicidaire ;
* Et l’animation de la politique nationale constitueront aussi des thèmes centraux. Sachez que je ne conçois pas de travailler sans concertation avec les acteurs de terrain. C’est pourquoi, je vous réunirai prochainement afin de recueillir vos propositions avant que ce programme ne soit rendu public.
Je voudrais conclure ce message en remerciant l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide et vous toutes et tous, d’avoir cette année consacré votre réflexion sur les préventions de suicides, dans un contexte de crises.
Le risque de suicide se nourrit des ondes de choc et des dérives de notre époque contemporaine. Lutter contre le suicide, c’est d’abord réhabiliter les personnes dans leur droit à la dignité, au respect, dans les situations de vie privée, mais aussi de vie professionnelle ou sociale.
Je connais le dynamisme de l’UNPS, ses idées ne manquent pas, elles foisonnent et se multiplient. Je profite d’ailleurs de l’occasion qui m’est donnée pour saluer sa nouvelle présidente, Madame Thérèse HANNIER. Votre combat pour la vie et le respect de la vie passe par le soin, l’écoute des plus fragiles. C’est le sens même de l’humanisme.
Je me tiens à vos côtés et vous souhaite maintenant des débats riches et productifs.
Source http://www.sante.gouv.fr, le 29 mars 2011