Texte intégral
1 - Situation du cancer colorectal en France
Les Français ne se sentent généralement pas, ou très peu, concernés par le cancer colorectal, surtout lorsquil ny a aucun antécédent familial.
Pourtant, les chiffres parlent deux-mêmes : Avec plus de 40 000 nouvelles personnes touchées en 2010, ce cancer est le 3ème le plus fréquent en France, après celui de la prostate, qui touche 71 500 hommes, et celui du sein, qui touche 52 500 femmes. Cest aussi le cancer le plus meurtrier, après le cancer du poumon, avec 17 400 décès estimés en 2010.
Il faut donc lutter contre les préjugés qui entourent le cancer colorectal pour modifier les représentations de la population et linciter à se faire dépister. Cest tout lobjet, Mesdames et Messieurs, de cette campagne de mobilisation appelée « Mars bleu ».
Je salue lengagement de lINCa qui lance aujourdhui cette 4ème campagne de dépistage en lien avec lassurance maladie, la Mutualité sociale agricole (MSA) et le régime social des indépendants (RSI), et avec, bien sûr, le plein appui du Ministère chargé de la santé.
2 Le dépistage
Nous savons que près de 95% des cancers colorectaux surviennent après lâge de 50 ans. Cest pourquoi le dépistage de ce cancer est organisé, tous les deux ans chez les personnes âgées de 50 à 74 ans. Soit 17 millions de Français.
Lenjeu de ce dépistage est de pouvoir détecter ce cancer, qui touche aussi bien les femmes que les hommes, le plus tôt possible. Car une détection précoce du cancer colorectal, effectuée sur la base dun dépistage systématique et régulier permet aujourdhui un taux de survie de 90% à 5 ans après le diagnostic
A 50 ans, aujourdhui, on est en pleine possession de ses moyens. Quand on est bien-portant, cest dautant plus difficile de penser à la maladie et de prendre les devant à titre préventif. Cest pourquoi il faut savoir et faire savoir que ce cancer est loin dêtre rare, que labsence de symptôme ou dantécédents familiaux nen évite pas la survenue, que son pronostic nest pas toujours bon. Mais quil existe des moyens simples de le dépister.
Je le redis, contrairement à certaines idées reçues, la grande majorité des cancers colorectaux surviennent chez des sujets de plus de 50 ans sans facteurs de risques bien identifiés et dans 60 à 80% des cas, ces cancers se développent à partir dune tumeur bénigne qui ne présente pas de symptôme. Mais jinsiste aussi sur le fait que diagnostiqué et traité tôt, ces cancers sont de fait mieux soignés, avec des traitements moins lourds. 3 Dépistage gratuit et facile daccès.
Financé à hauteur de 70 millions dEuros par lAssurance maladie et le Ministère de la santé, ce dépistage vise donc à détecter les polypes précancéreux ou les lésions cancéreuses à un stade précoce, et donc à diminuer la survenue de ces cancers et leur dangerosité.
Ce dépistage, encore récent, puisquil na que 4 ans, doit devenir un réflexe à partir de 50 ans. Comme le dit la campagne que nous lançons aujourdhui, « Dès 50 ans, cest le moment ».
Ce dépistage mis en place par la Direction générale de la santé est non seulement gratuit mais aussi simple à réaliser. Gratuit, parce quil est pris en charge à 100% par lassurance maladie, et simple, parce quil se fait directement au domicile. La coloscopie, je le rappelle, nest réalisée que si le test est positif. Il ny a donc aucune véritable raison de ne pas le faire !
4 - Taux de participation
5 millions de Français ont déjà adhéré au dépistage organisé du cancer colorectal en 2009 et 2010. Ce nest pas rien, mais cest loin dêtre suffisant.
Ce chiffre doit nous inciter à redoubler defforts pour que laccès au dépistage soit renforcé sur lensemble du territoire pour que tous les publics concernés puissent y recourir sans entrave, conformément au Plan cancer 2009-2013, dont lobjectif est de mieux lutter contre les inégalités daccès et de recours au dépistage. La Région Bourgogne est à ce titre exemplaire puisquavec plus de 50% de taux de participation, elle prouve que lon peut mobiliser les Français.
En faisant évoluer les mentalités sur ce sujet, en le dédramatisant avec pédagogie et conviction, nous parviendrons, jen suis sûre, à augmenter le taux de participation sur lensemble du territoire.
A cet égard, je tiens dailleurs à souligner le rôle primordial des médecins traitants dans ce dispositif de prévention. La remise du test de dépistage par le médecin est en effet déterminante pour que ses patients adhèrent à la démarche de dépistage. De nombreuses actions ont déjà été mises en uvre depuis le début du programme pour leur rappeler limportance de cette implication. Ainsi, 45 000 dentre eux ont été sensibilisés tout au long de lannée 2010 grâce aux délégués de lAssurance maladie.
Mesdames et Messieurs,
Cette 4ème campagne de dépistage, qui dépasse largement nos frontières puisquelle est également organisée dans dautres pays comme lAllemagne, lItalie ou les Etats-Unis, atteste de notre volonté commune de combattre avec détermination cette maladie.
Il sagit dune initiative encore récente dans notre pays. Elle doit désormais sancrer dans une habitude de santé, que doit sapproprier chaque personne ayant atteint lâge de 50 ans.
Je souhaite à toutes vos actions le plein succès quelles méritent : celui de lutter toujours plus efficacement contre le cancer, et pour la vie.
Source http://www.sante.gouv.fr, le 29 mars 2011