Déclaration de Mme Nora Berra, secrétaire d'Etat à la santé, sur la coopération intersectorielle européenne entre la santé et l'environnement et le développement durable, Paris le 5 mai 2011.

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Circonstance : Réunion du Comité européen environnement santé à Paris le 5 mai 2011

Texte intégral


Je suis particulièrement heureuse de vous recevoir à Paris à l’occasion de la 1ére réunion du Comité ministériel européen « environnement et santé », créé lors de la conférence ministérielle santé et environnement de Parme au mois de mars 2010.
La France est fière de vous accueillir, car elle tient à apporter son soutien actif à la poursuite de ce processus. Le nouveau cadre institutionnel que nous venons de créer va, en effet, nous permettre d’amplifier la dynamique qui a été engagée depuis 1989, avec pour objectifs :
* l’accès à l’eau salubre et à un assainissement adéquat ;
* des conditions propices à l’activité physique et à l’adoption d’un régime alimentaire équilibré ;
* la prévention des maladies, en améliorant notamment la qualité de l’air ;
* des environnements sains, exempts de produits chimiques toxiques ;
* la réduction des inégalités socioéconomiques en matière d’environnement et de santé ; car, en effet, ce sont toujours les populations les plus pauvres qui sont les premières victimes de la dégradation de l’environnement.
Le processus européen Environnement et santé est un excellent exemple de coopération intersectorielle, axée autour de la santé et de l’environnement, en vue d’atteindre ces objectifs communs.
Ce Comité ministériel européen répond à la nécessité de mettre en place un mécanisme politique solide. Celui-ci devra prouver sa capacité à mettre en évidence et à défendre le lien entre l’environnement et la santé, qui est l’illustration d’une prise de conscience au niveau mondial.
Après avoir présidé, de 2005 à 2007, le Comité européen pour l’environnement et la santé de l’OMS EURO, la France est prête à nouveau à jouer un rôle actif dans ce domaine.
C’est la raison pour laquelle la France entend mettre à profit son expérience nationale, issue de l’élaboration et de la mise en œuvre de son « Plan National Santé et Environnement ». De plus, convaincue du rôle moteur que peut avoir la santé environnementale dans l’agenda international du Développement, notre pays tient à manifester une nouvelle fois sa volonté de contribuer pleinement au renforcement du rôle de l’OMS dans ce domaine.
Compte tenu des engagements pris par le « Grenelle de l’environnement » et les actions prévues dans PNSE 2, mais également dans d’autres plans nationaux, tels que le PNNS, (plan national nutrition santé), La France s’engage activement dans la nouvelle stratégie européenne en santé environnement.
Cette stratégie correspond pleinement d’ailleurs aux nouvelles orientations de l’Union européenne relatives à la politique des transports, à la qualité de l’air ou aux produits chimiques.
Tout ce travail, nous ne saurions l’accomplir si nous n’avions pas une même philosophie humaniste en partage, faisant de la santé et de l’environnement à la fois les valeurs de l’humanité et celles du monde.
J’espère donc que cette première réunion sera fructueuse, et qu’elle permettra à ce Conseil, d’abord, d’affirmer sa responsabilité politique centrale : celle de coordonner nos politiques nationales et internationales relatives à la mise en oeuvre de la déclaration de Parme.
Pour y parvenir, ce Conseil a trois défis à relever, dès aujourd’hui :
1°) C’est faire le choix d’un mode de gouvernance du Conseil, pour lui permettre de jouer pleinement son rôle de stimulation de nos mécanismes nationaux, en lien avec le Groupe permanent de travail qui vient d’être constitué (Environment and Health Task Force).
2°) Le deuxième défi, c’est bien sûr de définir des priorités d’action. Celles-ci vont donner un cadre opérationnel à l’action du Conseil. C’est le coeur même de votre réflexion car, sensibiliser l’ensemble des pays du monde à notre démarche, c’est créer des mécanismes, des outils nouveaux, en vue d’optimiser les synergies et de mutualiser les expériences.
3°) Enfin, notre ambition de soutenir le processus européen environnement et santé doit s’inscrire foncièrement dans une démarche internationale. En effet, nous, les régions européennes de l’OMS, nous devons mettre en commun nos réflexions et nos propositions avec l’ensemble des instances internationales traitant de l’environnement ou de la santé.
Car notre ambition concerne non seulement le continent européen, mais l’ensemble du monde : c’est la même solidarité universelle qui anime d’ailleurs l’ensemble des acteurs du développement durable.
Je vous souhaite de fructueux travaux.
Source http://www.sante.gouv.fr, le 6 mai 2011